Texte intégral
Je ferai d'abord une première remarque. Ce n'est pas la mondialisation qui est en crise, et la réponse à la crise que nous connaissons ne peut pas être simplement le retour à l'État. La mondialisation peut receler aussi d'énormes possibilités, d'énormes potentiels de coopération, de co-développement, de partage des cultures, des ressources et des intelligences. Ce qui est en crise, ce n'est pas la mondialisation, c'est le système capitaliste. Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été dit ce soir, sur le fait que c'est une crise globale, une crise financière, économique, écologique, une crise démocratique aussi. C'est en essayant de dépasser cette crise, ou plutôt de déplacer les logiques en place aujourd'hui que nous pourrons construire une mondialisation qui réponde aux besoins et aux intérêts des peuples.
La deuxième remarque que je voudrais faire, c'est que le capitalisme est en crise, mais sont aussi en crise les réponses politiques qui ont accompagné les logiques capitalistes, ce fameux libéralisme qui nous a fait conjuguer pendant des années libre échange et modernité, libre concurrence et modernité. Il faut quand même que l'on cherche les responsabilités de ces politiques libérales, et quand je dis politiques libérales, ce n'est pas moins d'État au niveau national, mais moins de dépenses publiques, moins de dépenses sociales. Quand je dis libéralisme, c'est la construction d'une Europe à marche forcée basée sur la mise en concurrence et le tout marchand, avec la casse des services publics qui s'en est suivie, avec le dumping social, qui a aidé à la pression sur les salaires.
Mais c'est aussi, au plan international, des institutions comme l'Organisation mondiale du commerce ou la Banque mondiale, qui ont contribué à mettre en concurrence les peuples et à donner les pleins pouvoirs au marché. C'est donc une crise du système capitaliste, mais c'est aussi une crise politique, une crise de la démocratie que nous connaissons aujourd'hui. Aussi, je crois, comme vous l'avez dit, qu'il ne faut pas passer à côté d'une responsabilité, j'ose employer ce terme, historique de la gauche et des forces progressistes au plan international, car on ne pourra pas régler cela uniquement à l'intérieur de nos frontières.
Il faut que nous soyons capables, ce que nous commençons à faire ce soir et il faut que nous poursuivions, de prendre la mesure de cette crise mais aussi de ce qu'appelle la récession que l'on connaît dès maintenant. J'étais tout à l'heure à Sandouville, et quand vous entendez les sous-traitants vous annoncer que la moitié du personnel sautera d'ici le 31 décembre, et cela va vite, les annonces s'accumulent vite. On entend également que la Redoute va supprimer 670 emplois, et puis 17 % de faillites en plus.
Il faut prendre la mesure de la gravité de cette crise et travailler à ouvrir à notre peuple une alternative. Comme Maryse l'a dit tout à l'heure, il ne pourra pas y avoir de grand mouvement populaire s'il n'y a pas une alternative progressiste, crédible et audacieuse qui se présente aux hommes et aux femmes de ce pays. Il ne faut pas qu'à gauche on joue petits bras.
Face à la crise, on peut sourire du volontarisme politique de Sarkozy, mais voyons comment il réutilise la politique pour essayer de penser le système et créer une nouvelle réponse politique. Il ne nous parle plus de libéralisme, il nous parle État, nationalisations, le rôle de l'État pour renflouer les banques. Il va à Renault Sandouville pour dire que l'État va mettre de l'argent. Il n'y a pas besoin d'argent de l'État à Renault Sandouville, il y a besoin que les dividendes des actionnaires restent à Renault et que l'argent aille à la recherche, au renouvellement des gammes, aux nouveaux moteurs, à la formation des salariés, etc.
Il y a donc une bataille idéologique, une bataille politique qui est menée aujourd'hui par les forces libérales dans ce pays et à travers le monde. C'est bien à ce niveau qu'il faut que nous travaillions les réponses politiques à gauche. Le fait que l'on prononce à nouveau le mot État ou le mot nationalisation, ce n'est pas une victoire a posteriori pour la gauche, parce que de quel État parle-t-on ? De quelle nationalisation parle-t-on ? Cela marque juste une opportunité, l'opportunité qui nous est offerte d'avancer à nouveau sur une tout autre conception de l'économie, de la démocratie, du progrès.
Cela montre juste que la gauche doit se montrer audacieuse dans le débat d'idées et dans le niveau de ses propositions. Comment travaille-t-on la notion de dépassement du capitalisme ? A partir des potentialités que je rappelais tout à l'heure, de rétribution du travail, de nouveaux pouvoirs des salariés dans la marche des entreprises, l'économie, mais aussi de nouvelles institutions nationales, européennes et internationales permettant que les hommes et les femmes soient en maîtrise des grands choix.
Quels pourraient être pour la gauche les deux axes essentiels des réponses à apporter ? Premièrement, peut-être la recherche d'une nouvelle forme de développement, d'une nouvelle croissance sociale et écologique qui serait à mille lieux des ravages du capitalisme financier. Deuxièmement, c'est la question des pouvoirs réels des citoyens en matière économique, c'est la nécessité de gagner la maîtrise de notre développement économique pour permettre à chaque individu de maîtriser sa vie.
On nous a accusé d'irresponsabilité parce que nous avons voté contre le plan qui nous a été présenté l'autre semaine à l'Assemblée nationale. Si nous avons dit notre accord sur le fait qu'il fallait éviter les faillites bancaires et l'écroulement de notre système financier, nous nous sommes prononcés contre un plan dit d'urgence qui visait juste à restaurer le fonctionnement d'un système qui a démontré son incapacité à répondre aux enjeux de notre temps. Il fallait reprendre en main ce système financier, mais on attend que chaque euro public investi dans une banque soit utilisé comme un levier pour changer son mode de gestion et décider d'une nouvelle politique du crédit.
C'est là tout le sens et l'originalité d'une proposition d'un pôle financier public, qui pourrait se construire à partir des établissements comme la Caisse des dépôts ou les caisses d'épargne avec ceux où l'État aura acquis demain une participation, comme par exemple la banque Dexia, la banque des collectivités territoriales, pour qui l'État a mis de l'argent, et aujourd'hui, lorsque les maires se présentent au guichet de cette banque, il se voient refuser les crédits nécessaires ou proposer des crédits moindres à des taux extrêmement importants. Cela va bloquer de nouveau l'investissement au niveau des collectivités territoriales, avec des conséquences sur l'emploi etc. Pourtant, Dexia a touché de l'argent public.
Nous avons donc besoin de reprendre en main le système financier et de déterminer, par cette reprise en main, une politique de crédit sélective. Il faut que nous ayons dans ce pays une politique de crédit qui permette de soutenir tous les projets accompagnés de créations d'emplois, de formation, de recherche, d'investissement pour le développement durable et de bien-être pour la population.
Nous pourrions peut-être, à gauche, dans toutes les régions que nous dirigeons ensemble, commencer à expérimenter cette démarche avec la mise en place de fonds régionaux contribuant, sous le contrôle des citoyens, des élus et des salariés, à aider à une politique du crédit pour aider au développement de l'emploi et de la production de qualité et durable.
Deuxième axe : la question de l'architecture même de notre économie. Vous l'avez tous dit, le problème essentiel est le fait qu'entre le capital et le travail, c'est le capital, toutes ces dernières années, qui en a profité. Je ne reviens pas sur l'exemple de Renault, mais 1 200 millions, c'est l'objectif du PDG, Carlos Ghosn, mais certaines feuilles de paie, aujourd'hui, avec le chômage technique à Renault Sandouville descendent au-dessous du SMIC.
Le salaire est pourtant la source essentielle de la création de richesses, c'est un élément essentiel de la demande et c'est aussi la juste reconnaissance de la valeur travail. Pour combattre l'alimentation des marchés financiers par les profits extorqués sur le travail des salariés, on ne peut pas louvoyer. Jamais les richesses n'ont été autant consacrées à la rémunération du capital et au gâchis financier. C'est cela qu'il faut inverser, et il est impératif d'augmenter les salaires et de sécuriser l'emploi et la formation.
Le troisième axe, dans cette autre utilisation des richesses, concerne l'investissement : l'investissement vers les transports, le logement, l'éducation, la santé. Cela pose la question de la conception du budget de l'État. Quelle réforme de la fiscalité ? Comment fait-on cesser le dogme de la baisse des prélèvements et invente-t-on une fiscalité intelligente tournée vers la relance économique durable ? Répondre aux besoins vitaux tout en permettant une véritable relance, cela demande également la reconquête de grands secteurs publics et de grands services publics démocratisés, modernisés, et donc, bien sûr, d'empêcher la privatisation dans l'urgence de la Poste.
Tout ceci demande que de véritables progrès soient faits quant à la possibilité des organisations syndicales et des élus territoriaux d'être mêlés à la grande décision des entreprises de notre pays. On voit bien que l'économie ne peut pas rester, la leçon est faite, du seul ressort des actionnaires et des marchés.
Enfin, je crois qu'il faut que l'on pose la question de l'Union européenne. Pour ma part, pas pour dire qu'il faut moins d'Europe, pas pour dire qu'il faudrait, comme je l'entends parfois, sortir de l'Europe. Je pense qu'il faut travailler à refonder les objectifs de l'Union européenne pour les mettre non pas au service des financiers mais au service d'une nouvelle croissance, au service d'une ambitieuse politique industrielle, au service des droits sociaux. La question se pose, entre autres, de l'harmonisation sociale par le haut, la question du rôle de la banque d'investissement, du contrôle par les élus démocratiquement élus des objectifs de la Banque centrale européenne. Je ne pense pas qu'il faille arrêter sur l'Europe, mais aller vers une autre Europe, comme plusieurs peuples l'ont exprimé par leur vote à différents référendums, je pense qu'ils avaient eu l'intelligence de voir clair un peu avant certains qui nous donnent des leçons tous les matins à la radio en nous expliquant que nous ne sommes pas aptes à comprendre alors qu'ils ont tout compris bien avant nous.
La dernière question porte sur la mondialisation, donc la réforme des grandes institutions internationales, mais aussi, alors que l'on parle de la fin de l'hégémonie des États-Unis, de la nécessité de refonder le FMI autour de la création d'une monnaie commune, mondiale, qui, à partir des droits de tirage spéciaux du FMI, pourrait servir le développement durable.
Voici quelques-unes des propositions que je voulais faire ce soir pour les verser au débat à gauche. Je pense que ce débat, à partir de ce forum, ne peut en rester là. Nous vous proposons et nous vous invitons à en être, de tenir des centaines et des centaines de rencontres dans toutes nos localités où nous pourrions prolonger et poursuivre ce débat sur les réponses à la crise. Nous le faisons avec une volonté claire, celle de contribuer au plus vite à ouvrir une réelle perspective en France et en Europe. Merci.Source http://www.parti-socialiste.fr, le 4 novembre 2008
La deuxième remarque que je voudrais faire, c'est que le capitalisme est en crise, mais sont aussi en crise les réponses politiques qui ont accompagné les logiques capitalistes, ce fameux libéralisme qui nous a fait conjuguer pendant des années libre échange et modernité, libre concurrence et modernité. Il faut quand même que l'on cherche les responsabilités de ces politiques libérales, et quand je dis politiques libérales, ce n'est pas moins d'État au niveau national, mais moins de dépenses publiques, moins de dépenses sociales. Quand je dis libéralisme, c'est la construction d'une Europe à marche forcée basée sur la mise en concurrence et le tout marchand, avec la casse des services publics qui s'en est suivie, avec le dumping social, qui a aidé à la pression sur les salaires.
Mais c'est aussi, au plan international, des institutions comme l'Organisation mondiale du commerce ou la Banque mondiale, qui ont contribué à mettre en concurrence les peuples et à donner les pleins pouvoirs au marché. C'est donc une crise du système capitaliste, mais c'est aussi une crise politique, une crise de la démocratie que nous connaissons aujourd'hui. Aussi, je crois, comme vous l'avez dit, qu'il ne faut pas passer à côté d'une responsabilité, j'ose employer ce terme, historique de la gauche et des forces progressistes au plan international, car on ne pourra pas régler cela uniquement à l'intérieur de nos frontières.
Il faut que nous soyons capables, ce que nous commençons à faire ce soir et il faut que nous poursuivions, de prendre la mesure de cette crise mais aussi de ce qu'appelle la récession que l'on connaît dès maintenant. J'étais tout à l'heure à Sandouville, et quand vous entendez les sous-traitants vous annoncer que la moitié du personnel sautera d'ici le 31 décembre, et cela va vite, les annonces s'accumulent vite. On entend également que la Redoute va supprimer 670 emplois, et puis 17 % de faillites en plus.
Il faut prendre la mesure de la gravité de cette crise et travailler à ouvrir à notre peuple une alternative. Comme Maryse l'a dit tout à l'heure, il ne pourra pas y avoir de grand mouvement populaire s'il n'y a pas une alternative progressiste, crédible et audacieuse qui se présente aux hommes et aux femmes de ce pays. Il ne faut pas qu'à gauche on joue petits bras.
Face à la crise, on peut sourire du volontarisme politique de Sarkozy, mais voyons comment il réutilise la politique pour essayer de penser le système et créer une nouvelle réponse politique. Il ne nous parle plus de libéralisme, il nous parle État, nationalisations, le rôle de l'État pour renflouer les banques. Il va à Renault Sandouville pour dire que l'État va mettre de l'argent. Il n'y a pas besoin d'argent de l'État à Renault Sandouville, il y a besoin que les dividendes des actionnaires restent à Renault et que l'argent aille à la recherche, au renouvellement des gammes, aux nouveaux moteurs, à la formation des salariés, etc.
Il y a donc une bataille idéologique, une bataille politique qui est menée aujourd'hui par les forces libérales dans ce pays et à travers le monde. C'est bien à ce niveau qu'il faut que nous travaillions les réponses politiques à gauche. Le fait que l'on prononce à nouveau le mot État ou le mot nationalisation, ce n'est pas une victoire a posteriori pour la gauche, parce que de quel État parle-t-on ? De quelle nationalisation parle-t-on ? Cela marque juste une opportunité, l'opportunité qui nous est offerte d'avancer à nouveau sur une tout autre conception de l'économie, de la démocratie, du progrès.
Cela montre juste que la gauche doit se montrer audacieuse dans le débat d'idées et dans le niveau de ses propositions. Comment travaille-t-on la notion de dépassement du capitalisme ? A partir des potentialités que je rappelais tout à l'heure, de rétribution du travail, de nouveaux pouvoirs des salariés dans la marche des entreprises, l'économie, mais aussi de nouvelles institutions nationales, européennes et internationales permettant que les hommes et les femmes soient en maîtrise des grands choix.
Quels pourraient être pour la gauche les deux axes essentiels des réponses à apporter ? Premièrement, peut-être la recherche d'une nouvelle forme de développement, d'une nouvelle croissance sociale et écologique qui serait à mille lieux des ravages du capitalisme financier. Deuxièmement, c'est la question des pouvoirs réels des citoyens en matière économique, c'est la nécessité de gagner la maîtrise de notre développement économique pour permettre à chaque individu de maîtriser sa vie.
On nous a accusé d'irresponsabilité parce que nous avons voté contre le plan qui nous a été présenté l'autre semaine à l'Assemblée nationale. Si nous avons dit notre accord sur le fait qu'il fallait éviter les faillites bancaires et l'écroulement de notre système financier, nous nous sommes prononcés contre un plan dit d'urgence qui visait juste à restaurer le fonctionnement d'un système qui a démontré son incapacité à répondre aux enjeux de notre temps. Il fallait reprendre en main ce système financier, mais on attend que chaque euro public investi dans une banque soit utilisé comme un levier pour changer son mode de gestion et décider d'une nouvelle politique du crédit.
C'est là tout le sens et l'originalité d'une proposition d'un pôle financier public, qui pourrait se construire à partir des établissements comme la Caisse des dépôts ou les caisses d'épargne avec ceux où l'État aura acquis demain une participation, comme par exemple la banque Dexia, la banque des collectivités territoriales, pour qui l'État a mis de l'argent, et aujourd'hui, lorsque les maires se présentent au guichet de cette banque, il se voient refuser les crédits nécessaires ou proposer des crédits moindres à des taux extrêmement importants. Cela va bloquer de nouveau l'investissement au niveau des collectivités territoriales, avec des conséquences sur l'emploi etc. Pourtant, Dexia a touché de l'argent public.
Nous avons donc besoin de reprendre en main le système financier et de déterminer, par cette reprise en main, une politique de crédit sélective. Il faut que nous ayons dans ce pays une politique de crédit qui permette de soutenir tous les projets accompagnés de créations d'emplois, de formation, de recherche, d'investissement pour le développement durable et de bien-être pour la population.
Nous pourrions peut-être, à gauche, dans toutes les régions que nous dirigeons ensemble, commencer à expérimenter cette démarche avec la mise en place de fonds régionaux contribuant, sous le contrôle des citoyens, des élus et des salariés, à aider à une politique du crédit pour aider au développement de l'emploi et de la production de qualité et durable.
Deuxième axe : la question de l'architecture même de notre économie. Vous l'avez tous dit, le problème essentiel est le fait qu'entre le capital et le travail, c'est le capital, toutes ces dernières années, qui en a profité. Je ne reviens pas sur l'exemple de Renault, mais 1 200 millions, c'est l'objectif du PDG, Carlos Ghosn, mais certaines feuilles de paie, aujourd'hui, avec le chômage technique à Renault Sandouville descendent au-dessous du SMIC.
Le salaire est pourtant la source essentielle de la création de richesses, c'est un élément essentiel de la demande et c'est aussi la juste reconnaissance de la valeur travail. Pour combattre l'alimentation des marchés financiers par les profits extorqués sur le travail des salariés, on ne peut pas louvoyer. Jamais les richesses n'ont été autant consacrées à la rémunération du capital et au gâchis financier. C'est cela qu'il faut inverser, et il est impératif d'augmenter les salaires et de sécuriser l'emploi et la formation.
Le troisième axe, dans cette autre utilisation des richesses, concerne l'investissement : l'investissement vers les transports, le logement, l'éducation, la santé. Cela pose la question de la conception du budget de l'État. Quelle réforme de la fiscalité ? Comment fait-on cesser le dogme de la baisse des prélèvements et invente-t-on une fiscalité intelligente tournée vers la relance économique durable ? Répondre aux besoins vitaux tout en permettant une véritable relance, cela demande également la reconquête de grands secteurs publics et de grands services publics démocratisés, modernisés, et donc, bien sûr, d'empêcher la privatisation dans l'urgence de la Poste.
Tout ceci demande que de véritables progrès soient faits quant à la possibilité des organisations syndicales et des élus territoriaux d'être mêlés à la grande décision des entreprises de notre pays. On voit bien que l'économie ne peut pas rester, la leçon est faite, du seul ressort des actionnaires et des marchés.
Enfin, je crois qu'il faut que l'on pose la question de l'Union européenne. Pour ma part, pas pour dire qu'il faut moins d'Europe, pas pour dire qu'il faudrait, comme je l'entends parfois, sortir de l'Europe. Je pense qu'il faut travailler à refonder les objectifs de l'Union européenne pour les mettre non pas au service des financiers mais au service d'une nouvelle croissance, au service d'une ambitieuse politique industrielle, au service des droits sociaux. La question se pose, entre autres, de l'harmonisation sociale par le haut, la question du rôle de la banque d'investissement, du contrôle par les élus démocratiquement élus des objectifs de la Banque centrale européenne. Je ne pense pas qu'il faille arrêter sur l'Europe, mais aller vers une autre Europe, comme plusieurs peuples l'ont exprimé par leur vote à différents référendums, je pense qu'ils avaient eu l'intelligence de voir clair un peu avant certains qui nous donnent des leçons tous les matins à la radio en nous expliquant que nous ne sommes pas aptes à comprendre alors qu'ils ont tout compris bien avant nous.
La dernière question porte sur la mondialisation, donc la réforme des grandes institutions internationales, mais aussi, alors que l'on parle de la fin de l'hégémonie des États-Unis, de la nécessité de refonder le FMI autour de la création d'une monnaie commune, mondiale, qui, à partir des droits de tirage spéciaux du FMI, pourrait servir le développement durable.
Voici quelques-unes des propositions que je voulais faire ce soir pour les verser au débat à gauche. Je pense que ce débat, à partir de ce forum, ne peut en rester là. Nous vous proposons et nous vous invitons à en être, de tenir des centaines et des centaines de rencontres dans toutes nos localités où nous pourrions prolonger et poursuivre ce débat sur les réponses à la crise. Nous le faisons avec une volonté claire, celle de contribuer au plus vite à ouvrir une réelle perspective en France et en Europe. Merci.Source http://www.parti-socialiste.fr, le 4 novembre 2008