Déclaration commune des Premiers ministres marocain et français, sur les axes du partenariat franco-marocain en matière de développement humain durable, d'aide aux PME face à la mondialisation et de concertation politique pour le maintien de la paix au plan international, au Proche-Orient et en Afrique, Paris le 3 mai 2001.

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Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Circonstance : Réunion de la Commission mixte franco-marocaine à Paris le 3 mai 2001-rencontre des chefs de gouvernement

Texte intégral

Déclaration commune des premiers ministres
marocain et français à l'issue de la IVème réunion
franco-marocaine des chefs de gouvernement
le 03/05/2001
La IVème réunion franco-marocaine des Chefs de Gouvernement, coprésidée par Messieurs Lionel JOSPIN et Abderrahman YOUSSOUFI, s'est tenue à Paris le 3 mai 2001.
Les deux Premiers Ministres ayant pris en compte les recommandations formulées par le " Comité de réflexion de haut niveau ", dans son rapport du 25 avril 2001, et sur la base des conclusions du séminaire intergouvernemental, sont convenus des axes de leur partenariat:
1. Le développement humain durable et la mobilisation accrue des acteurs non-gouvernementaux.
Les autorités françaises et marocaines sont convenues de réorienter leur coopération en faveur du développement humain durable au Maroc par une action soutenue en termes d'éducation, de développement social, d'aménagement du territoire et de coopération judiciaire.
L'effort de mobilisation des instruments adéquats de la coopération bilatérale sera poursuivi et renforcé, notamment par la définition de mécanismes efficaces de coordination, de suivi et d'évaluation.
La contribution croissante de la société civile et des acteurs non-gouvernementaux à l'enrichissement de la relation bilatérale a été saluée par les deux parties. Elles ont souligné dans ce cadre l'importance et la nécessité de renforcer la coopération décentralisée entre les collectivités territoriales, ainsi qu'entre les organisations professionnelles, les réseaux d'entreprise et les associations.
Les autorités françaises et marocaines ont réaffirmé leur volonté de faciliter les mouvements de personnes en vue de rapprocher davantage les acteurs du partenariat. Les efforts déployés pour améliorer la délivrance des visas seront poursuivis et renforcés.
Le rôle des communautés marocaine en France et française au Maroc dans le rapprochement des deux peuples et dans l'enrichissement culturel mutuel a été mis en relief par les deux Premiers Ministres.
2. Le renforcement de la compétitivité globale de l'économie marocaine et l'appui aux PME.
Les défis de la mondialisation ainsi que l'ouverture accrue de l'économie marocaine, en particulier dans le contexte de la Zone de libre échange avec l'union européenne, appellent une action commune soutenue pour le renforcement de la compétitivité globale de l'économie marocaine. Les deux chefs de gouvernement conviennent à cet effet d'instaurer un dialogue économique et commercial approfondi et régulier. Les deux parties conviennent également de poursuivre leur concertation étroite sur les questions liées à l'Union européenne, au processus euro-méditerranéen et à l'ensemble des questions multilatérales économiques et financières.
Les deux parties saluent les efforts entrepris par le Maroc dans la modernisation de son environnement économique et institutionnel. Les autorités marocaines poursuivront ces efforts en faveur d'une meilleure attractivité du marché et d'une multiplication des opportunités d'investissement et de partenariat.
Elles relèvent avec satisfaction les performances significatives réalisées en matière d'investissement direct par les grands groupes français au Maroc.
Les deux Chefs de gouvernement considèrent que cette dynamique nécessite une plus grande implication des PME françaises et marocaines au moment où les deux pays mettent un nouvel accent sur le rôle des PME dans la croissance de leurs économies respectives.
Dans ce contexte, ils se félicitent de la signature d'un accord de coopération et de plusieurs conventions de partenariat en matière de PME, notamment avec la BDPME, la Caisse des Dépôts et Consignations et l'Agence pour la Création d'entreprises. Ces Accords, qui associent les organisations professionnelles, traduisent la priorité accordée par les deux Gouvernements à la promotion, l'accompagnement, la mise en réseau et le renforcement des mécanismes de financement des PME.
Les deux parties soulignent le rôle de levier que les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont appelées à jouer dans la compétitivité de leurs économies et dans la dynamisation de leur partenariat.
3. Une concertation politique approfondie.
La situation au Proche et Moyen-Orient.
Les deux Parties ont exprimé leur profonde préoccupation face à la dégradation de la situation au Proche-Orient. Elles sont plus que jamais convaincues que la poursuite des violences et l'usage excessif de la force n'offrent aucune perspective. Elles appellent l'ensemble des Parties concernées à renouer le dialogue afin de parvenir à un règlement négocié fondé sur la légalité internationale, notamment sur les résolutions 242 et 338 des Nations Unies ainsi que le principe de l'échange de la terre contre la paix.
Les deux Premiers Ministres ont marqué leur préoccupation à l'égard de la situation humanitaire en Iraq. Ils se sont montrés soucieux de promouvoir une solution durable et globale, qui prenne pleinement en compte l'intérêt des populations et permette de garantir la stabilité et la sécurité régionales, par la mise en oeuvre des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ils ont par ailleurs rappelé leur attachement au respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de tous les Etats de la région, notamment de l'Iraq et du Koweït, conformément à la légalité internationale.
La situation en Afrique.
Les deux Parties sont convenues de renforcer leur concertation sur les questions relatives aux défis politiques et économiques du continent africain, notamment à l'occasion du suivi du sommet Europe-Afrique (Le Caire, avril 2000).
Elles se sont engagées par ailleurs à examiner les possibilités qu'offre la coopération tripartite avec les pays de l'Afrique sub-saharienne qui le souhaiteront. Un travail commun est d'ores et déjà lancé pour mener des actions de formation de cadres africains au Maroc, notamment au sein des filières d'excellence existantes. En outre, une consultation sera mise en oeuvre avec les pays africains désireux de promouvoir des actions tripartites de développement dans des domaines à identifier en commun.
Les opérations de maintien de la paix.
Elles ont également décidé de renforcer leur dialogue sur la prévention et la résolution des conflits, particulièrement en matière de maintien de la paix en Afrique et dans les Balkans, et d'organiser, dans le courant de l'année 2002, un séminaire sur les opérations de maintien de la paix dans ce but.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 mai 2001)