Texte intégral
C. Barbier.- L. Chatel bonjour. Avant de parler relance, quelle rançon a été versée pour obtenir la libération de l'humanitaire retenu en Afghanistan ?
Pas de rançon.
Sûr ?
Sûr.
Est-ce que le Gouvernement peut vraiment jurer cela alors que tout se négocie, tout se monnaye.
Ecoutez, oui. Le principal c'est la pensée que je peux avoir et que nous avons tous pour la famille de cet otage qui a été libéré, qui a vécu un mois difficile et rendre hommage à nos services de police et de renseignement qui ont permis le dénouement de cette affaire.
Plan de relance donc présenté à midi, à Douai, par le président de la République avec des mesures sur l'automobile et sur le logement. Est-ce qu'on assiste à un tournant du quinquennat, à une nouvelle politique ?
On assiste surtout à la plus grande crise économique, financière, mondiale, depuis une centaine d'années. Donc à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Nous avons besoin d'abord d'activer l'économie, j'allais dire du réel. On voit bien qu'il y a un certain nombre d'indicateurs préoccupants de notre industrie dans l'ensemble de nos entreprises. Donc, c'est important de soutenir ce qui est nécessaire, j'allais dire au carburant de notre économie, c'est-à-dire l'investissement. Et puis, d'autre part, nous avons besoin d'adapter, de continuer à moderniser notre pays. Ce sera l'objet du plan de relance que N. Sarkozy présentera tout à l'heure.
Il faut soutenir la consommation, mais la vraie réponse exceptionnelle cela aurait été une baisse de la TVA, comme en Angleterre.
Non, la baisse de la TVA, d'abord on peut avoir des avis partagés sur son impact réel, surtout au moment où vous avez une baisse de prix, avoir une baisse d'un ou deux points de TVA, on n'est pas convaincu que ça ait un impact réel sur la consommation. Deuxièmement, vous baissez la TVA, vous n'êtes pas du tout sûr de retrouver son impact au consommateur final, c'est-à-dire en bout de chaîne. Donc c'est, comme N. Sarkozy et d'ailleurs A. Merkel l'ont évoqué au dernier sommet franco-allemand, ça n'est pas une formule qu'a priori nous retenons.
On n'est pas sur non plus des effets réels par exemple de la prime à la carte sur l'automobile. F. Bayrou le dit, c'est reculer pour mieux sauter. Cela anticipe des consommations, cela ne les augmente pas.
Vous permettrez d'attendre et nous verrons les mesures que le président de la République annoncera tout à l'heure. Ce qui est important aujourd'hui pour l'automobile, c'est d'avoir une action à la fois structurante ; l'automobile mondiale est en pleine mutation, avec à la fois des marchés émergeants, avec une concurrence de plus en plus forte, avec des besoins de financement énormes pour financer les nouveaux programmes d'investissement des constructeurs, notamment la mutation des véhicules propres, des véhicules décarbonnés, ce qu'on appelle. Donc, là, ils ont besoin d'investissements très lourds. Nous avons donc besoin d'un plan de relance qui permette d'accompagner le financement de ces investissements. Et puis, à court terme, on voit bien que la demande de l'automobile chez les consommateurs s'est arrêtée ; depuis le mois d'octobre, il n'y a plus de commandes. Aller dans une concession automobile et vous verrez bien qu'il n'y a plus de commandes et cela se répercute sur l'ensemble de la chaîne, puisque cela se traduit par le chômage technique chez tous les constructeurs automobiles.
Les particuliers continuent à acheter des voitures, c'est les flottes d'entreprises qui sont couchées. Est-ce qu'il faut que cette prime à la casse touche par exemple des véhicules utilitaires pour les PME ?
Encore une fois nous avons étudiez dans le cadre de la préparation de ce plan plusieurs pistes, plusieurs hypothèses, à la fois d'accompagnement à la filière de manière structurante pour les constructeurs, mais aussi pour tous leurs sous-traitants. Parce que l'automobile ce n'est pas uniquement deux constructeurs en France. Ce sont des centaines de milliers de PME, de PME de plus ou moins grande taille qui fournissent tous les jours la filière. Puis, de l'autre, il y a le soutien à la demande. Nous avons fait, moi j'ai fait pour ma part un certain nombre de propositions au Premier ministre et au président de la République. Nous verrons tout à l'heure ce qui est retenu par le Président.
Vous êtes sûr que les grandes entreprises concernées ne vont pas prendre les aides et développer des emplois à l'étranger.
Indiscutablement, nous appliquerons la même méthode que celle que nous avons appliquée pour les banques. Les banques, nous avons souhaité relancer la mécanique, permettre aux banques de se refinancer sur le marché en apportant ce que l'Etat a de plus cher, c'est-à-dire sa garantie. Et donc permettre au système de financer à nouveau, de fonctionner à nouveau. En même temps, nous avons exigé des contreparties de la part des banques. Nous sommes très vigilants, chaque semaine dans chaque département, avec une réunion de suivi des préfets, des trésoriers payeurs généraux, sur l'affectation de ces liquidités aux PME, à ceux qui en ont besoin.
Beaucoup de mécontentements quand même.
... Avec un suivi, c'est-à-dire que vous avez un médiateur qui veille à ce que l'argent qui a été mobilisé aille vraiment au projet d'investissement des PME et des particuliers. De la même manière, s'il y a un accompagnement de certaines filières industrielles ou économiques dans le cadre du plan de relance, nous serons très vigilant aux contreparties et à la destination de ces investissements et de ces liquidités.
L'Etat devait acheter 30.000 logements laissés un peu en déshérence. On en est à combien ?
Je ne peux pas vous dire à l'heure qu'il est le nombre de logements exacts. Simplement, c'est un programme qui est très important pour nous, parce que vous savez qu'au moment où nous avons des difficultés sur les logements neufs, sur les mises en chantier, eh bien c'est un système qui permet d'accompagner ce secteur qui est fragile et qui, vous le savez, est pourvoyeur d'emplois et d'activités économiques délocalisées, diffuses sur l'ensemble du territoire. Donc nous maintenons le cap sur ce programme des 30.000 logements.
L'activité économique elle est souvent aussi bloquée parce que les appels d'offre coincent tout ce que les entreprises pourraient avoir comme chantiers dans les collectivités locales. Et vous dirigez une petite ville, une moyenne ville. Est-ce qu'il faut, de ce côté-là, remonter le plafond ?
Nous avons, dans le cadre de la préparation de ce plan de relance, étudié un certain nombre de mesures qui pourraient assouplir, booster les règlementations qui, aujourd'hui, freinent les investissements. Nous verrons encore tout à l'heure celles que le président de la République a retenues.
C'est une piste ?
C'est une piste de travail.
Le Medef réclame d'autres choses : suppression de l'impôt forfaitaire, renoncement à la hausse des cotisations retraite. Allez-vous leur donner satisfaction ?
Je crois qu'il faut qu'on évite en cette période, d'avoir le sentiment que c'est à la fois le carnet de doléances ou la liste Noël. Il faut qu'il y ait une conjugaison de volontés et de décideurs politiques, et des acteurs économiques, de sortir de cette crise le plus vite possible, et, j'allais dire, d'en sortir par le haut. C'est-à-dire avec une économie française qui a été modernisée, on ait pu réaliser un certain nombre d'investissements qui nous feraient rattraper dans les domaines de l'infrastructure le retard que nous pouvons avoir face à certains de nos concurrents. Je crois qu'il nous faut une mobilisation générale, à la fois politique et économique, nous serrer les coudes, dans cette circonstance qui est difficile sur le plan économique.
Vois évoquez Noël. On envisage, les experts le disent, moins 5 % de consommations sur les fêtes de Noël. Est-ce vrai ?
Je n'ai pas d'éléments chiffrés qui correspondent à ces simulations que j'ai vu passer dans la presse.
Il y a un pessimisme ambiant.
Non, attendez ! D'abord, il ne faut pas accélérer... Vous savez, le pessimisme c'est aussi beaucoup de la confiance et du manque de confiance. Donc, ne comptez pas sur le secrétaire d'Etat à la Consommation pour tuer la confiance, ce matin, sur LCI. Au contraire, moi je crois que ce qu'il faut dire c'est que chaque citoyen, chaque Français, chaque consommateur, par son acte, pendant les fêtes de Noël, peut jouer un rôle sur la crise économique, parce qu'il va acheter un bien, parce qu'il va se mobiliser, continuer à sortir normalement, en ne tenant pas forcément compte de la situation ambiante.
EDF pourrait augmenter ses tarifs d'électricité pour financer le surcoût de la centrale EPR. Mettrez-vous votre veto ?
Ce n'est pas d'actualité. L'augmentation des prix d'électricité n'est pas d'actualité.
La loi sur l'audiovisuel, ça c'est d'actualité. A l'Assemblée nationale, la gauche joue l'obstruction. Le Gouvernement aura-t-il recours au 43.3, pour qu'au 1er janvier elle s'applique ?
Ecoutez, nous n'en sommes pas là. Ce que je déplore, et ce que je regrette profondément c'est l'attitude du Parti socialiste, parce que je crois que c'est un bon débat, l'avenir de la télévision publique, son financement, son contenu. Nous avons fait des propositions fortes, qui sont issues d'une année de travail, notamment le fait de couper complètement la télévision publique de la recette publicitaire, de la pression de l'audience pour l'audience. Je constate que le Parti socialiste qui pendant des années dans ses programmes électoraux a proposé la suppression de la publicité, eh bien n'est pas au rendez-vous, et est au rendez-vous de l'obstruction. Ce n'est pas, je pense, un bon exemple de débat démocratique.
J.-M. Ayrault réclame ce matin la démission de M. Boyon, le président du CSA, qu'il juge partial. Que répondez-vous ?
C'est absurde. M. Boyon est un grand serviteur de l'Etat. J'ai le plaisir et l'honneur de bien connaître M. Boyon, et il a toujours démontré dans ses décisions, qu'il avait le recul, l'indépendance, et que c'était vraiment un serviteur de l'Etat.
La loi sur le travail du dimanche a été adoptée en commission, hier, mais la fronde UMP continue, le NC menace de voter contre. Qu'allez-vous céder ?
D'abord, il faut bien rappeler quel est l'objectif de cette proposition de loi. L'objectif c'est d'assouplir la législation sur le travail du dimanche dans les grandes agglomérations, là où il y a la volonté des salariés qui manifestent pour travailler le dimanche, et il y a la volonté des entreprises, des commerces, d'ouvrir, parce que les modes de vie permettent, doivent permettre de pouvoir aller faire ses courses le dimanche. Donc, il ne s'agit pas d'une généralisation du travail du dimanche, mais d'un assouplissement. Et puis, il n'y aura pas d'obligation pour tous les salariés de travailler le dimanche, puisque les députés - et c'est un point important pour répondre à votre question d'amendement qu'il y aura au Parlement - les députés souhaitent qu'il y ait un droit de refus de la part des salariés. Puis, je rappelle également que les salariés qui seront bénéficiaires de ces dérogations seront payés double lorsqu'ils travailleront le dimanche.
En un mot, la CGT a progressé hier aux élections prud'homales. Elle dit que ce progrès c'est un avertissement lancé au Gouvernement sur sa politique. Message reçu ?
D'abord, il n'y a pas que les syndicats dits contestataires qui ont progressé aux élections d'hier. Ensuite, il ne m'appartient pas de faire un jugement, d'évaluer les résultats des prud'homales d'hier. Ce que je regrette peut-être, c'est la participation qui est quand même en net recul.
Il faut peut-être changer de mode de scrutin.
Il faut sans doute changer le mode de scrutin, parce que si on regarde, les Français sont à la fois attachés aux prud'hommes, et puis en même temps, ils ne vont pas se déplacer pour voter. Je crois qu'il y aura une réflexion qui sera utile en la matière.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 décembre 2008
Pas de rançon.
Sûr ?
Sûr.
Est-ce que le Gouvernement peut vraiment jurer cela alors que tout se négocie, tout se monnaye.
Ecoutez, oui. Le principal c'est la pensée que je peux avoir et que nous avons tous pour la famille de cet otage qui a été libéré, qui a vécu un mois difficile et rendre hommage à nos services de police et de renseignement qui ont permis le dénouement de cette affaire.
Plan de relance donc présenté à midi, à Douai, par le président de la République avec des mesures sur l'automobile et sur le logement. Est-ce qu'on assiste à un tournant du quinquennat, à une nouvelle politique ?
On assiste surtout à la plus grande crise économique, financière, mondiale, depuis une centaine d'années. Donc à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Nous avons besoin d'abord d'activer l'économie, j'allais dire du réel. On voit bien qu'il y a un certain nombre d'indicateurs préoccupants de notre industrie dans l'ensemble de nos entreprises. Donc, c'est important de soutenir ce qui est nécessaire, j'allais dire au carburant de notre économie, c'est-à-dire l'investissement. Et puis, d'autre part, nous avons besoin d'adapter, de continuer à moderniser notre pays. Ce sera l'objet du plan de relance que N. Sarkozy présentera tout à l'heure.
Il faut soutenir la consommation, mais la vraie réponse exceptionnelle cela aurait été une baisse de la TVA, comme en Angleterre.
Non, la baisse de la TVA, d'abord on peut avoir des avis partagés sur son impact réel, surtout au moment où vous avez une baisse de prix, avoir une baisse d'un ou deux points de TVA, on n'est pas convaincu que ça ait un impact réel sur la consommation. Deuxièmement, vous baissez la TVA, vous n'êtes pas du tout sûr de retrouver son impact au consommateur final, c'est-à-dire en bout de chaîne. Donc c'est, comme N. Sarkozy et d'ailleurs A. Merkel l'ont évoqué au dernier sommet franco-allemand, ça n'est pas une formule qu'a priori nous retenons.
On n'est pas sur non plus des effets réels par exemple de la prime à la carte sur l'automobile. F. Bayrou le dit, c'est reculer pour mieux sauter. Cela anticipe des consommations, cela ne les augmente pas.
Vous permettrez d'attendre et nous verrons les mesures que le président de la République annoncera tout à l'heure. Ce qui est important aujourd'hui pour l'automobile, c'est d'avoir une action à la fois structurante ; l'automobile mondiale est en pleine mutation, avec à la fois des marchés émergeants, avec une concurrence de plus en plus forte, avec des besoins de financement énormes pour financer les nouveaux programmes d'investissement des constructeurs, notamment la mutation des véhicules propres, des véhicules décarbonnés, ce qu'on appelle. Donc, là, ils ont besoin d'investissements très lourds. Nous avons donc besoin d'un plan de relance qui permette d'accompagner le financement de ces investissements. Et puis, à court terme, on voit bien que la demande de l'automobile chez les consommateurs s'est arrêtée ; depuis le mois d'octobre, il n'y a plus de commandes. Aller dans une concession automobile et vous verrez bien qu'il n'y a plus de commandes et cela se répercute sur l'ensemble de la chaîne, puisque cela se traduit par le chômage technique chez tous les constructeurs automobiles.
Les particuliers continuent à acheter des voitures, c'est les flottes d'entreprises qui sont couchées. Est-ce qu'il faut que cette prime à la casse touche par exemple des véhicules utilitaires pour les PME ?
Encore une fois nous avons étudiez dans le cadre de la préparation de ce plan plusieurs pistes, plusieurs hypothèses, à la fois d'accompagnement à la filière de manière structurante pour les constructeurs, mais aussi pour tous leurs sous-traitants. Parce que l'automobile ce n'est pas uniquement deux constructeurs en France. Ce sont des centaines de milliers de PME, de PME de plus ou moins grande taille qui fournissent tous les jours la filière. Puis, de l'autre, il y a le soutien à la demande. Nous avons fait, moi j'ai fait pour ma part un certain nombre de propositions au Premier ministre et au président de la République. Nous verrons tout à l'heure ce qui est retenu par le Président.
Vous êtes sûr que les grandes entreprises concernées ne vont pas prendre les aides et développer des emplois à l'étranger.
Indiscutablement, nous appliquerons la même méthode que celle que nous avons appliquée pour les banques. Les banques, nous avons souhaité relancer la mécanique, permettre aux banques de se refinancer sur le marché en apportant ce que l'Etat a de plus cher, c'est-à-dire sa garantie. Et donc permettre au système de financer à nouveau, de fonctionner à nouveau. En même temps, nous avons exigé des contreparties de la part des banques. Nous sommes très vigilants, chaque semaine dans chaque département, avec une réunion de suivi des préfets, des trésoriers payeurs généraux, sur l'affectation de ces liquidités aux PME, à ceux qui en ont besoin.
Beaucoup de mécontentements quand même.
... Avec un suivi, c'est-à-dire que vous avez un médiateur qui veille à ce que l'argent qui a été mobilisé aille vraiment au projet d'investissement des PME et des particuliers. De la même manière, s'il y a un accompagnement de certaines filières industrielles ou économiques dans le cadre du plan de relance, nous serons très vigilant aux contreparties et à la destination de ces investissements et de ces liquidités.
L'Etat devait acheter 30.000 logements laissés un peu en déshérence. On en est à combien ?
Je ne peux pas vous dire à l'heure qu'il est le nombre de logements exacts. Simplement, c'est un programme qui est très important pour nous, parce que vous savez qu'au moment où nous avons des difficultés sur les logements neufs, sur les mises en chantier, eh bien c'est un système qui permet d'accompagner ce secteur qui est fragile et qui, vous le savez, est pourvoyeur d'emplois et d'activités économiques délocalisées, diffuses sur l'ensemble du territoire. Donc nous maintenons le cap sur ce programme des 30.000 logements.
L'activité économique elle est souvent aussi bloquée parce que les appels d'offre coincent tout ce que les entreprises pourraient avoir comme chantiers dans les collectivités locales. Et vous dirigez une petite ville, une moyenne ville. Est-ce qu'il faut, de ce côté-là, remonter le plafond ?
Nous avons, dans le cadre de la préparation de ce plan de relance, étudié un certain nombre de mesures qui pourraient assouplir, booster les règlementations qui, aujourd'hui, freinent les investissements. Nous verrons encore tout à l'heure celles que le président de la République a retenues.
C'est une piste ?
C'est une piste de travail.
Le Medef réclame d'autres choses : suppression de l'impôt forfaitaire, renoncement à la hausse des cotisations retraite. Allez-vous leur donner satisfaction ?
Je crois qu'il faut qu'on évite en cette période, d'avoir le sentiment que c'est à la fois le carnet de doléances ou la liste Noël. Il faut qu'il y ait une conjugaison de volontés et de décideurs politiques, et des acteurs économiques, de sortir de cette crise le plus vite possible, et, j'allais dire, d'en sortir par le haut. C'est-à-dire avec une économie française qui a été modernisée, on ait pu réaliser un certain nombre d'investissements qui nous feraient rattraper dans les domaines de l'infrastructure le retard que nous pouvons avoir face à certains de nos concurrents. Je crois qu'il nous faut une mobilisation générale, à la fois politique et économique, nous serrer les coudes, dans cette circonstance qui est difficile sur le plan économique.
Vois évoquez Noël. On envisage, les experts le disent, moins 5 % de consommations sur les fêtes de Noël. Est-ce vrai ?
Je n'ai pas d'éléments chiffrés qui correspondent à ces simulations que j'ai vu passer dans la presse.
Il y a un pessimisme ambiant.
Non, attendez ! D'abord, il ne faut pas accélérer... Vous savez, le pessimisme c'est aussi beaucoup de la confiance et du manque de confiance. Donc, ne comptez pas sur le secrétaire d'Etat à la Consommation pour tuer la confiance, ce matin, sur LCI. Au contraire, moi je crois que ce qu'il faut dire c'est que chaque citoyen, chaque Français, chaque consommateur, par son acte, pendant les fêtes de Noël, peut jouer un rôle sur la crise économique, parce qu'il va acheter un bien, parce qu'il va se mobiliser, continuer à sortir normalement, en ne tenant pas forcément compte de la situation ambiante.
EDF pourrait augmenter ses tarifs d'électricité pour financer le surcoût de la centrale EPR. Mettrez-vous votre veto ?
Ce n'est pas d'actualité. L'augmentation des prix d'électricité n'est pas d'actualité.
La loi sur l'audiovisuel, ça c'est d'actualité. A l'Assemblée nationale, la gauche joue l'obstruction. Le Gouvernement aura-t-il recours au 43.3, pour qu'au 1er janvier elle s'applique ?
Ecoutez, nous n'en sommes pas là. Ce que je déplore, et ce que je regrette profondément c'est l'attitude du Parti socialiste, parce que je crois que c'est un bon débat, l'avenir de la télévision publique, son financement, son contenu. Nous avons fait des propositions fortes, qui sont issues d'une année de travail, notamment le fait de couper complètement la télévision publique de la recette publicitaire, de la pression de l'audience pour l'audience. Je constate que le Parti socialiste qui pendant des années dans ses programmes électoraux a proposé la suppression de la publicité, eh bien n'est pas au rendez-vous, et est au rendez-vous de l'obstruction. Ce n'est pas, je pense, un bon exemple de débat démocratique.
J.-M. Ayrault réclame ce matin la démission de M. Boyon, le président du CSA, qu'il juge partial. Que répondez-vous ?
C'est absurde. M. Boyon est un grand serviteur de l'Etat. J'ai le plaisir et l'honneur de bien connaître M. Boyon, et il a toujours démontré dans ses décisions, qu'il avait le recul, l'indépendance, et que c'était vraiment un serviteur de l'Etat.
La loi sur le travail du dimanche a été adoptée en commission, hier, mais la fronde UMP continue, le NC menace de voter contre. Qu'allez-vous céder ?
D'abord, il faut bien rappeler quel est l'objectif de cette proposition de loi. L'objectif c'est d'assouplir la législation sur le travail du dimanche dans les grandes agglomérations, là où il y a la volonté des salariés qui manifestent pour travailler le dimanche, et il y a la volonté des entreprises, des commerces, d'ouvrir, parce que les modes de vie permettent, doivent permettre de pouvoir aller faire ses courses le dimanche. Donc, il ne s'agit pas d'une généralisation du travail du dimanche, mais d'un assouplissement. Et puis, il n'y aura pas d'obligation pour tous les salariés de travailler le dimanche, puisque les députés - et c'est un point important pour répondre à votre question d'amendement qu'il y aura au Parlement - les députés souhaitent qu'il y ait un droit de refus de la part des salariés. Puis, je rappelle également que les salariés qui seront bénéficiaires de ces dérogations seront payés double lorsqu'ils travailleront le dimanche.
En un mot, la CGT a progressé hier aux élections prud'homales. Elle dit que ce progrès c'est un avertissement lancé au Gouvernement sur sa politique. Message reçu ?
D'abord, il n'y a pas que les syndicats dits contestataires qui ont progressé aux élections d'hier. Ensuite, il ne m'appartient pas de faire un jugement, d'évaluer les résultats des prud'homales d'hier. Ce que je regrette peut-être, c'est la participation qui est quand même en net recul.
Il faut peut-être changer de mode de scrutin.
Il faut sans doute changer le mode de scrutin, parce que si on regarde, les Français sont à la fois attachés aux prud'hommes, et puis en même temps, ils ne vont pas se déplacer pour voter. Je crois qu'il y aura une réflexion qui sera utile en la matière.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 décembre 2008