Texte intégral
O. Galzi.- Le débat sur la réforme de l?audiovisuel public s?enlise à l?Assemblée, cette nuit encore. Cette fois, c?est à peu près sûr, le Gouvernement va sortir un décret pour que la publicité soit supprimée sur France Télévisions à partir du 5 janvier. C?est un peu embêtant quand même pour un parlementaire, non ?
Non, ce qui est surtout désastreux c?est de voir ce débat s?enliser dans des proportions absolument incroyables, tout ça est incompréhensible ! Nous faisons une réforme de la télé publique, qui est ambitieuse, on peut la contester sur tel ou tel sujet, mais enfin, on prévoit qu?on enlève la publicité pour avoir des programmes qui commencent plus tôt le soir, ce qui est quand même pour les téléspectateurs un confort évident, puisque c?est 20h30 et puis deuxième partie de soirée, 22 heures. On prévoit une programmation comme on n?en voit pas dans les autres chaînes, avec des moyens nouveaux pour France Télé ; des ressources publiques à la place de ressources privées ; une vraie entreprise unique qui va permettre de se déployer sur Internet. Et on a une gauche, un PS en l?occurrence, qui fait une obstruction absolument démente ! On en est à la troisième semaine de discussion sur ce texte. C?est juste une folie.
Mais vous, votre conviction, c?est que ça doit passer par la loi ou par un décret, cette suppression de pub ?
Alors, en l?occurrence, quel est le c?ur de la réforme ? Ce n?est pas tellement la suppression de la pub, parce que la suppression de la pub c?est en fait par décret que ça peut se faire, ce n?est pas forcément par la loi.
Vous, vous êtes d?accord avec...vous dites, ça se faire ?
Pour moi, ce qui est important...Ecoutez, maintenant le problème se pose franchement. Tout a été bloqué. Ce qui compte c?est qu?on puisse faire la loi, parce que c?est dans la loi qu?on vote la taxe sur les fournisseurs d?accès Internet et sur les téléphones mobiles, qui va permettre de compenser les recettes de pub. C?est pour ça que je commence à être inquiet, parce que je ne comprends plus rien à la stratégie du PS. C?est pour ça que j?ai envie de lancer un grand appel à Mme Aubry puisqu?elle est maintenant nouvelle chef du PS pour qu?elle demande à ses troupes de revenir un peu à la raison. Cette obstruction prenant des nuits entières, donne d?abord une image du Parlement qui est absolument catastrophique, et qui surtout est incompréhensible, y compris pour les salariés de France Télévisions, parce que, au rythme où ça va, on ne peut pas voter la ressource qui va permettre de payer France Télévisions. C?est quand même un truc de fou !
Donc, vous êtes favorable au décret ?
Donc, en clair, je dis que, s?il n?y a d?autres solutions, comme il faut aller vite, il faut un décret à ce moment-là pour la publicité, mais il faut surtout très rapidement qu?on vote ce texte pour avoir la ressource qui va s?y substituer. Et donc de ce point de vue, le PS, je crois, continue d?être fou. Vous allez me dire : la droite faisait pareil, l?obstruction il y a quelques années, c?est vrai, mais c?était sur des textes autrement plus importants ! Les 35 heures, les nationalisations. Ça n?a rien à voir.
Il y a aussi des députés de droite qui grognent un petit peu. F. Baroin, par exemple, chez vous, dit : "cette réforme de la gouvernance de France Télévisions, nommer le président de France Télévisions, le faire nommer par le président de la République, c?est contre la démocratie", enfin, c?est presque un recul démocratique. Et il est UMP.
Encore une fois, je vais vous dire, encore une fois, vous savez, je suis responsable de notre majorité UMP, je suis donc garant de la liberté d?expression, chacun a toute liberté de dire ce qu?il pense et heureusement, on est en 2008. Heureusement que dans mon groupe mes 320 amis députés ont chacun leur sensibilité. Ce que je dis simplement c?est, qu?entre exprimer une opinion et bloquer le Parlement pour un texte comme celui qui prévoit une télévision publique, puissante et modernisée, c?est juste avoir la tête à l?envers. Et ce que je dis aux socialistes, c?est que je respecte toutes les oppositions, mais bloquer le Parlement pour ça, c?est hallucinant ! Un exemple : l?article 18, c?est un des articles de la loi, on a pas moins...
Suppression de la publicité.
...on a 177 amendements qui disent tous la même chose : la pub sera supprimée à 8h01, 8h 02, c?est juste n?importe quoi.
Mais n?avez-vous pas le sentiment qu?il y a eu une précipitation, et que, vous, parlementaires, ne maîtrisez pas ce calendrier, que vous êtes un petit peu sous la pression, en l?occurrence, de l?exécutif là-dessus ? Et votre coproduction législative elle ne marche pas, là, vous vous faites imposer carrément ?
C?est tout l?inverse, parce que, écoutez, ça fait juste un an quand même qu?on est sur cette réforme, un an, pas trois semaine, un an ! Un an qu?on a consulté, j?ai animé la commission, vous le savez, avec des parlementaires, de gauche et de droite, avec des professionnels. D?ailleurs, même M. Karmitz, dont chacun connaît le rôle et la place dans la télévision et le cinéma en France, qui est plutôt connue pour avoir des idées proches de la gauche, a fait une interview hier dans Le Monde pour dire que l?opposition se comportait n?importe comment. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que c?est par ailleurs un vrai exemple de coproduction législative avec le Gouvernement, c?est toutes nos propositions qui sont reprises.
Sauf la gouvernance. Sauf, vous avez raison, la nomination du président de France Télévisions. Enfin, c?est un point sur 50 autres. La loi sur le travail du dimanche du coup va être reportée, on sait à quand ? Elle devait être à l?étude jeudi, on sait quand elle sera reportée ?
Je vais vous faire un aveu, c?est que je ne sais plus très bien comment est-ce que nous allons organiser nos travaux. Compte tenu du nombre d?amendements qui reste et du comportement de la gauche qui, au micro, lit les livres de Montesquieu...
Donc, elle est remise aux calendes grecques la loi sur le travail dominical ?
Non, certainement pas, de toute façon il faut que tout ça soit calibré. J?appelle quand même votre attention sur le fait qu?on a prévu dans la foulée de la loi télé, de parler également d?une loi très importante sur le logement et de l?adopter. Les socialistes donc bloquent tellement le travail parlementaire que je ne sais pas vous dire aujourd?hui si nous aurons le temps d?adopter cette loi très importante sur le logement des Français.
En tout cas, le travail du dimanche pour l?instant on n?en parle plus ?
Il y a aussi le travail du dimanche. Non, non, il n?est pas question bien sûr de ne pas aborder ce texte de loi. La question est de savoir si on n?a pas matériellement la possibilité de le faire d?ici les dix jours qui nous restent avant la fin de session, de l?associer à ce moment-là à la discussion sur le plan de relance tout début janvier ? C?est un point d?arbitrage qu?il faut qu?on rende en fonction de l?évolution de nos travaux.
Oui, mais si on le met dans le plan de relance ça devient une proposition du Gouvernement, ce n?est plus tout à fait la même chose ?
Non, vous avez tout à fait raison, ça doit pouvoir rester une proposition d?initiative parlementaire, mais elle serait combinée, si je puis dire, dans la discussion globale du plan de relance. Ça pourrait être une option, compte tenu du retard démentiel auquel nous assistons avec le texte de loi sur la télé.
Autre sujet, le sénateur P. Marini, qui fait décidément beaucoup parler de lui en ce moment, propose de supprimer la demi-part fiscale accord??e aux parents isolés quand ils n?ont plus leurs enfants à charge. Vous en pensez quoi ?
Bon, écoutez, là, pour l?instant, je ne peux pas vous répondre, parce que je n?ai pas vu en détail cette disposition. Elle me paraît un peu surprenante, parce que, si je vois bien qu?il y a derrière une idée d?économies... (Inaudible.) Oui, oui, bien sûr, mais encore une fois, ce n?est pas un drame que dans la majorité on ait des avis divergents.
Non, c?était sur les téléspectateurs.
Non, mais je vous dis, ce n?est pas un drame qu?on ait ce débat. Comme la gauche ne débat sur rien, c?est bien que dans la majorité, on ait des avis divergents. Je suis à ce stade plutôt réservé ; j?imagine que c?est une économie budgétaire, j?ai été ministre du Budget, donc je peux, évidemment le comprendre...
1,7 milliard.
...Je ne suis pas certain que, dans le contexte de crise que nous abordons dans notre pays et dans le monde, avec les problèmes de pouvoir d?achat que l?on connaît, ce soit une mesure qui soit d?actualité.
Dernière question, X. Bertrand va prendre la tête de l?UMP, vous êtes de groupe UMP à l?Assemblée. On dit de lui que c?est votre meilleur ennemi, c?est vrai ?
Non, d?abord parce que, on essaie d?éviter dans le métier que nous faisons d?employer des termes qui sont excessifs, surtout quand on est dans la même famille politique. Deuxièmement, parce que je le dis très simplement, c?est le président de la République qui dans les faits nomme le chef du Parti, et donc le choix qu?il fera, quel qu?il soit, sera le bon... Et en ce qui me concerne, je n?ai pas ce type d?état d?âme. La seule chose qui compte pour moi, c?est qu?on réussisse nos réformes pour les Français. Et je m?empresse de vous dire que je dis ça sans aucune espèce de langue de bois. Je n?en fais plus depuis très longtemps...
Vous l?avez arrêtée...
...Je pense très profondément ce que je vous dis.
Vous l?avez arrêtée il y a deux ans, c?est ce que vous aviez écrit.
Absolument, exactement.
Un mot d?humour pour terminer. Dans la présélection du Presse Club, pour le Prix de l?humour politique, vous avez sélectionné pour une petite phrase, à N. Sarkozy, vous lui auriez dit : "Si tu donnes les clés du parti à X. Bertrand, pense à faire un double". C?était juste pour le bon mot...ou vous le pensez vraiment ?
Mais je pense que c?est très important dans la vie de faire à la fois confiance tout en restant vigilant. Et ça, c?est quelque chose qui peut s?appliquer à tout le monde, à vous dans votre métier, comme à moi dans le mien. Et je me suis permis très humblement de suggérer ça au président de la République...
Ça l?a fait sourire ?
...Qui a effectivement souri.
Merci monsieur Copé.
Source : Premier ministre, Service d?Information du Gouvernement, le 9 décembre 2008
Non, ce qui est surtout désastreux c?est de voir ce débat s?enliser dans des proportions absolument incroyables, tout ça est incompréhensible ! Nous faisons une réforme de la télé publique, qui est ambitieuse, on peut la contester sur tel ou tel sujet, mais enfin, on prévoit qu?on enlève la publicité pour avoir des programmes qui commencent plus tôt le soir, ce qui est quand même pour les téléspectateurs un confort évident, puisque c?est 20h30 et puis deuxième partie de soirée, 22 heures. On prévoit une programmation comme on n?en voit pas dans les autres chaînes, avec des moyens nouveaux pour France Télé ; des ressources publiques à la place de ressources privées ; une vraie entreprise unique qui va permettre de se déployer sur Internet. Et on a une gauche, un PS en l?occurrence, qui fait une obstruction absolument démente ! On en est à la troisième semaine de discussion sur ce texte. C?est juste une folie.
Mais vous, votre conviction, c?est que ça doit passer par la loi ou par un décret, cette suppression de pub ?
Alors, en l?occurrence, quel est le c?ur de la réforme ? Ce n?est pas tellement la suppression de la pub, parce que la suppression de la pub c?est en fait par décret que ça peut se faire, ce n?est pas forcément par la loi.
Vous, vous êtes d?accord avec...vous dites, ça se faire ?
Pour moi, ce qui est important...Ecoutez, maintenant le problème se pose franchement. Tout a été bloqué. Ce qui compte c?est qu?on puisse faire la loi, parce que c?est dans la loi qu?on vote la taxe sur les fournisseurs d?accès Internet et sur les téléphones mobiles, qui va permettre de compenser les recettes de pub. C?est pour ça que je commence à être inquiet, parce que je ne comprends plus rien à la stratégie du PS. C?est pour ça que j?ai envie de lancer un grand appel à Mme Aubry puisqu?elle est maintenant nouvelle chef du PS pour qu?elle demande à ses troupes de revenir un peu à la raison. Cette obstruction prenant des nuits entières, donne d?abord une image du Parlement qui est absolument catastrophique, et qui surtout est incompréhensible, y compris pour les salariés de France Télévisions, parce que, au rythme où ça va, on ne peut pas voter la ressource qui va permettre de payer France Télévisions. C?est quand même un truc de fou !
Donc, vous êtes favorable au décret ?
Donc, en clair, je dis que, s?il n?y a d?autres solutions, comme il faut aller vite, il faut un décret à ce moment-là pour la publicité, mais il faut surtout très rapidement qu?on vote ce texte pour avoir la ressource qui va s?y substituer. Et donc de ce point de vue, le PS, je crois, continue d?être fou. Vous allez me dire : la droite faisait pareil, l?obstruction il y a quelques années, c?est vrai, mais c?était sur des textes autrement plus importants ! Les 35 heures, les nationalisations. Ça n?a rien à voir.
Il y a aussi des députés de droite qui grognent un petit peu. F. Baroin, par exemple, chez vous, dit : "cette réforme de la gouvernance de France Télévisions, nommer le président de France Télévisions, le faire nommer par le président de la République, c?est contre la démocratie", enfin, c?est presque un recul démocratique. Et il est UMP.
Encore une fois, je vais vous dire, encore une fois, vous savez, je suis responsable de notre majorité UMP, je suis donc garant de la liberté d?expression, chacun a toute liberté de dire ce qu?il pense et heureusement, on est en 2008. Heureusement que dans mon groupe mes 320 amis députés ont chacun leur sensibilité. Ce que je dis simplement c?est, qu?entre exprimer une opinion et bloquer le Parlement pour un texte comme celui qui prévoit une télévision publique, puissante et modernisée, c?est juste avoir la tête à l?envers. Et ce que je dis aux socialistes, c?est que je respecte toutes les oppositions, mais bloquer le Parlement pour ça, c?est hallucinant ! Un exemple : l?article 18, c?est un des articles de la loi, on a pas moins...
Suppression de la publicité.
...on a 177 amendements qui disent tous la même chose : la pub sera supprimée à 8h01, 8h 02, c?est juste n?importe quoi.
Mais n?avez-vous pas le sentiment qu?il y a eu une précipitation, et que, vous, parlementaires, ne maîtrisez pas ce calendrier, que vous êtes un petit peu sous la pression, en l?occurrence, de l?exécutif là-dessus ? Et votre coproduction législative elle ne marche pas, là, vous vous faites imposer carrément ?
C?est tout l?inverse, parce que, écoutez, ça fait juste un an quand même qu?on est sur cette réforme, un an, pas trois semaine, un an ! Un an qu?on a consulté, j?ai animé la commission, vous le savez, avec des parlementaires, de gauche et de droite, avec des professionnels. D?ailleurs, même M. Karmitz, dont chacun connaît le rôle et la place dans la télévision et le cinéma en France, qui est plutôt connue pour avoir des idées proches de la gauche, a fait une interview hier dans Le Monde pour dire que l?opposition se comportait n?importe comment. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que c?est par ailleurs un vrai exemple de coproduction législative avec le Gouvernement, c?est toutes nos propositions qui sont reprises.
Sauf la gouvernance. Sauf, vous avez raison, la nomination du président de France Télévisions. Enfin, c?est un point sur 50 autres. La loi sur le travail du dimanche du coup va être reportée, on sait à quand ? Elle devait être à l?étude jeudi, on sait quand elle sera reportée ?
Je vais vous faire un aveu, c?est que je ne sais plus très bien comment est-ce que nous allons organiser nos travaux. Compte tenu du nombre d?amendements qui reste et du comportement de la gauche qui, au micro, lit les livres de Montesquieu...
Donc, elle est remise aux calendes grecques la loi sur le travail dominical ?
Non, certainement pas, de toute façon il faut que tout ça soit calibré. J?appelle quand même votre attention sur le fait qu?on a prévu dans la foulée de la loi télé, de parler également d?une loi très importante sur le logement et de l?adopter. Les socialistes donc bloquent tellement le travail parlementaire que je ne sais pas vous dire aujourd?hui si nous aurons le temps d?adopter cette loi très importante sur le logement des Français.
En tout cas, le travail du dimanche pour l?instant on n?en parle plus ?
Il y a aussi le travail du dimanche. Non, non, il n?est pas question bien sûr de ne pas aborder ce texte de loi. La question est de savoir si on n?a pas matériellement la possibilité de le faire d?ici les dix jours qui nous restent avant la fin de session, de l?associer à ce moment-là à la discussion sur le plan de relance tout début janvier ? C?est un point d?arbitrage qu?il faut qu?on rende en fonction de l?évolution de nos travaux.
Oui, mais si on le met dans le plan de relance ça devient une proposition du Gouvernement, ce n?est plus tout à fait la même chose ?
Non, vous avez tout à fait raison, ça doit pouvoir rester une proposition d?initiative parlementaire, mais elle serait combinée, si je puis dire, dans la discussion globale du plan de relance. Ça pourrait être une option, compte tenu du retard démentiel auquel nous assistons avec le texte de loi sur la télé.
Autre sujet, le sénateur P. Marini, qui fait décidément beaucoup parler de lui en ce moment, propose de supprimer la demi-part fiscale accord??e aux parents isolés quand ils n?ont plus leurs enfants à charge. Vous en pensez quoi ?
Bon, écoutez, là, pour l?instant, je ne peux pas vous répondre, parce que je n?ai pas vu en détail cette disposition. Elle me paraît un peu surprenante, parce que, si je vois bien qu?il y a derrière une idée d?économies... (Inaudible.) Oui, oui, bien sûr, mais encore une fois, ce n?est pas un drame que dans la majorité on ait des avis divergents.
Non, c?était sur les téléspectateurs.
Non, mais je vous dis, ce n?est pas un drame qu?on ait ce débat. Comme la gauche ne débat sur rien, c?est bien que dans la majorité, on ait des avis divergents. Je suis à ce stade plutôt réservé ; j?imagine que c?est une économie budgétaire, j?ai été ministre du Budget, donc je peux, évidemment le comprendre...
1,7 milliard.
...Je ne suis pas certain que, dans le contexte de crise que nous abordons dans notre pays et dans le monde, avec les problèmes de pouvoir d?achat que l?on connaît, ce soit une mesure qui soit d?actualité.
Dernière question, X. Bertrand va prendre la tête de l?UMP, vous êtes de groupe UMP à l?Assemblée. On dit de lui que c?est votre meilleur ennemi, c?est vrai ?
Non, d?abord parce que, on essaie d?éviter dans le métier que nous faisons d?employer des termes qui sont excessifs, surtout quand on est dans la même famille politique. Deuxièmement, parce que je le dis très simplement, c?est le président de la République qui dans les faits nomme le chef du Parti, et donc le choix qu?il fera, quel qu?il soit, sera le bon... Et en ce qui me concerne, je n?ai pas ce type d?état d?âme. La seule chose qui compte pour moi, c?est qu?on réussisse nos réformes pour les Français. Et je m?empresse de vous dire que je dis ça sans aucune espèce de langue de bois. Je n?en fais plus depuis très longtemps...
Vous l?avez arrêtée...
...Je pense très profondément ce que je vous dis.
Vous l?avez arrêtée il y a deux ans, c?est ce que vous aviez écrit.
Absolument, exactement.
Un mot d?humour pour terminer. Dans la présélection du Presse Club, pour le Prix de l?humour politique, vous avez sélectionné pour une petite phrase, à N. Sarkozy, vous lui auriez dit : "Si tu donnes les clés du parti à X. Bertrand, pense à faire un double". C?était juste pour le bon mot...ou vous le pensez vraiment ?
Mais je pense que c?est très important dans la vie de faire à la fois confiance tout en restant vigilant. Et ça, c?est quelque chose qui peut s?appliquer à tout le monde, à vous dans votre métier, comme à moi dans le mien. Et je me suis permis très humblement de suggérer ça au président de la République...
Ça l?a fait sourire ?
...Qui a effectivement souri.
Merci monsieur Copé.
Source : Premier ministre, Service d?Information du Gouvernement, le 9 décembre 2008