Texte intégral
Monsieur le Président d'IMS,
Monsieur le Directeur Général de l'AFD,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux que l'AFD, en organisant ce colloque dans le cadre de la PFUE, nous incite à poursuivre ici la réflexion amorcée le premier juillet autour du rapport du PNUD.
« Entreprendre au service de tous ». Ce rapport visait à montrer comment les entreprises pouvait faire des populations pauvres des partenaires de la création de richesse. Les ateliers qui ont eu lieu hier visaient à faire le bilan des innovations des entreprises en faveur du développement, à travers des thèmes aussi différents que la contribution des entreprises au développement des territoires, l'offre de biens et services essentiels à la collectivité, l'offre de produits et services aux plus pauvres, et le rôle des entreprises dans la promotion du commerce équitable. Nous prendrons connaissance avec un grand intérêt de leurs enseignements.
En effet, le sujet, en cette période de crise mondiale, est d'une brûlante actualité. Cette crise est, nous le savons, le produit de la dérive d'un capitalisme non régulé, n'ayant d'autre horizon que le profit immédiat. Le Président de la République a appelé en termes forts à la refondation du capitalisme.
Cette crise, si nous voulons en sortir par le haut, devra nous conduire à imaginer de nouvelles façons de produire et de consommer.
Elle devra aussi nous amener à inventer de nouvelles formes de solidarité nationale et internationale.
Ces inventions ne sortiront pas du cerveau de quelques planificateurs géniaux ;
elles seront le produits d'initiatives généreuses comme de simples stratégies de communication,
elles seront le fruit d'expériences, de tâtonnements, de succès et d'erreurs.
C'est de ce type d'expérience que ce colloque veut faire le bilan.
Nous sommes ici pour écouter et non pour prescrire.
Permettez moi toutefois de vous faire part ou de vous rappeler quelques unes de mes convictions :
Je suis convaincu que nous faisons bonne route vers l'atteinte des OMD en mettant l'accent sur le soutien au développement économique : c'est donner aux pays la possibilité de progresser de façon plus autonome et plus durable. Ce sera d'autant plus vrai que des entreprises pilotes sauront faire évoluer leurs pratiques en fonction des résultats de ce colloque.
Je suis convaincu qu'ONG, fondations , entreprises, banques, bailleurs de fonds et Etats ne doivent pas seulement mettre ensemble leurs ressources financières au service du développement, dans l'esprit de la conférence de Monterrey consacré il y a quelques jours à Doha. Elles doivent aussi mettre en commun leurs ressources intellectuelles et leurs expériences ;
Je suis convaincu que le souci de la responsabilité sociale et environnementale est un facteur de compétitivité des entreprises :
- contribuer au développement d'un territoire autour d'un site de production, c'est contribuer à la paix : les enclaves minières richissimes sur des sites en déshérence ne restent pas longtemps à l'abri des conflits,
- concevoir des produits propres, c'est s'adapter à l'évolution de la demande mondiale : le caractère particulièrement aigu de la crise de l'automobile américaine en est la preuve à contrario,
- exploiter la forêt dans des conditions durables comme dans le cadre de l'initiative du bassin du Congo, c'est se donner le moyen d'accéder aux marchés les plus exigeants et les plus rémunérateurs,
- mettre en oeuvre des process économes en matières premières, c'est limiter l'impact sur les coûts d'un marché toujours plus volatile,
- faire travailler la main d'oeuvre dans des conditions dignes, et rechercher un label en ce sens comme pour l'industrie textile cambodgienne avec l'appui de l' AFD, c'est aller au devant des préoccupations d'un nombre croissant de consommateurs et échapper à la course infernale à la compétitivité par les prix.
C'est en pleine conformité avec ces conceptions que j'ai eu hier le plaisir de présenter à de hauts responsables politiques et économiques africains le Fonds d'investissement pour l'Agriculture en Afrique, conçu par l'AFD avec l'appui de ses tutelles. Ce Fonds vise à financer le développement d'entreprises ou coopératives agricoles et agroalimentaires rentables tout en étant soucieuses de la sécurité alimentaire des populations comme de l'environnement. Nombre de bénéficiaires potentiels ont d'ores et déjà été pré-identifiés. J'ai été frappé de l'écho immédiatement trouvé auprès de mes interlocuteurs.
Je suis convaincu que les entreprises françaises sont bien placées dans la concurrence mondiale au regard de tous les critères qui précèdent. J'y ajouterai leurs compétences particulières en matière de gestion de services collectifs. C'est aussi compte tenu de ces avantages nationaux que la préservation des biens publics mondiaux a été placée au coeur du mandat de l'AFD dans les pays émergents.
Je suis convaincu enfin que les initiatives des entreprises auront d'autant plus de chances de succès qu'elles feront des femmes les premières bénéficiaires et surtout les premières actrices du développement : c'est surtout en fonction de leurs préoccupations qu'un réseau d'adduction d'eau doit être dessiné ; c'est notamment en fonction de leurs activités économiques que les produits bancaires doivent être conçus.
Je vous souhaite des échanges fructueux et vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 décembre 2008
Monsieur le Directeur Général de l'AFD,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux que l'AFD, en organisant ce colloque dans le cadre de la PFUE, nous incite à poursuivre ici la réflexion amorcée le premier juillet autour du rapport du PNUD.
« Entreprendre au service de tous ». Ce rapport visait à montrer comment les entreprises pouvait faire des populations pauvres des partenaires de la création de richesse. Les ateliers qui ont eu lieu hier visaient à faire le bilan des innovations des entreprises en faveur du développement, à travers des thèmes aussi différents que la contribution des entreprises au développement des territoires, l'offre de biens et services essentiels à la collectivité, l'offre de produits et services aux plus pauvres, et le rôle des entreprises dans la promotion du commerce équitable. Nous prendrons connaissance avec un grand intérêt de leurs enseignements.
En effet, le sujet, en cette période de crise mondiale, est d'une brûlante actualité. Cette crise est, nous le savons, le produit de la dérive d'un capitalisme non régulé, n'ayant d'autre horizon que le profit immédiat. Le Président de la République a appelé en termes forts à la refondation du capitalisme.
Cette crise, si nous voulons en sortir par le haut, devra nous conduire à imaginer de nouvelles façons de produire et de consommer.
Elle devra aussi nous amener à inventer de nouvelles formes de solidarité nationale et internationale.
Ces inventions ne sortiront pas du cerveau de quelques planificateurs géniaux ;
elles seront le produits d'initiatives généreuses comme de simples stratégies de communication,
elles seront le fruit d'expériences, de tâtonnements, de succès et d'erreurs.
C'est de ce type d'expérience que ce colloque veut faire le bilan.
Nous sommes ici pour écouter et non pour prescrire.
Permettez moi toutefois de vous faire part ou de vous rappeler quelques unes de mes convictions :
Je suis convaincu que nous faisons bonne route vers l'atteinte des OMD en mettant l'accent sur le soutien au développement économique : c'est donner aux pays la possibilité de progresser de façon plus autonome et plus durable. Ce sera d'autant plus vrai que des entreprises pilotes sauront faire évoluer leurs pratiques en fonction des résultats de ce colloque.
Je suis convaincu qu'ONG, fondations , entreprises, banques, bailleurs de fonds et Etats ne doivent pas seulement mettre ensemble leurs ressources financières au service du développement, dans l'esprit de la conférence de Monterrey consacré il y a quelques jours à Doha. Elles doivent aussi mettre en commun leurs ressources intellectuelles et leurs expériences ;
Je suis convaincu que le souci de la responsabilité sociale et environnementale est un facteur de compétitivité des entreprises :
- contribuer au développement d'un territoire autour d'un site de production, c'est contribuer à la paix : les enclaves minières richissimes sur des sites en déshérence ne restent pas longtemps à l'abri des conflits,
- concevoir des produits propres, c'est s'adapter à l'évolution de la demande mondiale : le caractère particulièrement aigu de la crise de l'automobile américaine en est la preuve à contrario,
- exploiter la forêt dans des conditions durables comme dans le cadre de l'initiative du bassin du Congo, c'est se donner le moyen d'accéder aux marchés les plus exigeants et les plus rémunérateurs,
- mettre en oeuvre des process économes en matières premières, c'est limiter l'impact sur les coûts d'un marché toujours plus volatile,
- faire travailler la main d'oeuvre dans des conditions dignes, et rechercher un label en ce sens comme pour l'industrie textile cambodgienne avec l'appui de l' AFD, c'est aller au devant des préoccupations d'un nombre croissant de consommateurs et échapper à la course infernale à la compétitivité par les prix.
C'est en pleine conformité avec ces conceptions que j'ai eu hier le plaisir de présenter à de hauts responsables politiques et économiques africains le Fonds d'investissement pour l'Agriculture en Afrique, conçu par l'AFD avec l'appui de ses tutelles. Ce Fonds vise à financer le développement d'entreprises ou coopératives agricoles et agroalimentaires rentables tout en étant soucieuses de la sécurité alimentaire des populations comme de l'environnement. Nombre de bénéficiaires potentiels ont d'ores et déjà été pré-identifiés. J'ai été frappé de l'écho immédiatement trouvé auprès de mes interlocuteurs.
Je suis convaincu que les entreprises françaises sont bien placées dans la concurrence mondiale au regard de tous les critères qui précèdent. J'y ajouterai leurs compétences particulières en matière de gestion de services collectifs. C'est aussi compte tenu de ces avantages nationaux que la préservation des biens publics mondiaux a été placée au coeur du mandat de l'AFD dans les pays émergents.
Je suis convaincu enfin que les initiatives des entreprises auront d'autant plus de chances de succès qu'elles feront des femmes les premières bénéficiaires et surtout les premières actrices du développement : c'est surtout en fonction de leurs préoccupations qu'un réseau d'adduction d'eau doit être dessiné ; c'est notamment en fonction de leurs activités économiques que les produits bancaires doivent être conçus.
Je vous souhaite des échanges fructueux et vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 décembre 2008