Texte intégral
R. Duchemin.- La question du jour, on la pose ce matin à F. Amara. Bonjour.
Bonjour.
Merci d'être avec nous ce matin, sur France Info. Vous lancez aujourd'hui avec C. Boutin : www.nosvaleurscommunes.fr. Dites-moi, c'est tout un programme ça, F. Amara ! Vous avez des valeurs communes, vous, aujourd'hui, avec par exemple C. Estrosi ou N. Morano quand elle dit ça... N. Morano : On n'est pas protégé parce qu'on est issu de la diversité. Je trouve que c'est même dévalorisant pour les personnes. On n'est pas protégé parce qu'on est d'origine maghrébine ou parce qu'on est d'origine africaine. On doit comme les autres, et je dois dire même plus que les autres, à partir du moment où on vous laisse cette opportunité, on a des devoirs.
Alors, « pas plus protégé quand on est d'origine africaine ou maghrébine ; on a des devoirs plus que les autres », ça vous inspire quoi ?
Ecoutez, c'est de notoriété publique : les personnes issues de l'immigration sont les mieux protégées dans notre pays. Et N. Morano a raison quand elle dit ça, quand elle dit que c'est pas parce qu'on est dans un gouvernement qu'on doit se sentir protégé sous prétexte qu'on est de la diversité. Moi, je souhaiterais qu'on soit traité comme tout le monde, comme tous les ministres qu'il y a dans le Gouvernement, de la même manière. Par contre, une chose est sûre, c'est qu'on doit faire deux fois, trois fois, quatre fois plus que les autres pour faire nos preuves. Ca, c'est une réalité que je déplore mais je pense que pour l'instant c'est encore légitime, nous sommes dans cette période de transition où on n'a pas encore l'habitude d'avoir des personnes issues de l'immigration à des postes aussi importants. Donc, je pense qu'il faut... on va faire nos erreurs comme les autres ministres, on va faire aussi de belles réformes comme les autres ministres, mais c'est vrai qu'on est obligés de faire nos preuves, encore une fois.
Mais quand vous faites des erreurs, elles sont davantage relevées que celles des autres ?
Pour l'instant, je pense qu'elles sont relevées, voilà.
R. Yade dit, elle, qu'il y en a au Gouvernement qui n'ont jamais accepté la diversité, qu'il y a des relents de conservatisme. Vous en pensez quoi ?
Moi, j'ai un rapport avec mes autres collègues au Gouvernement qui est assez franc et honnête, donc... Et puis, je n'ai pas la même histoire. Moi, je viens de la gauche. Au début, ça été un peu compliqué, aujourd'hui ça se passe bien et on me traite de la même manière qu'on traite les autres membres du Gouvernement qui ne sont pas issus de l'immigration. C'est vrai qu'il faut... c'est un rapport de force qu'il faut créer, on est des hommes et des femmes politiques.
Le problème il est lequel exactement ? Il est un problème de racisme aujourd'hui ou est-ce que vous pensez que c'est davantage tout simplement parce que vous n'êtes pas du sérail ?
Moi, je pense que tout simplement c'est parce qu'on n'est pas du sérail, voilà. Je pense que par contre dans certains milieux, notamment dans un milieu extrêmement élitiste, le fait d'être en plus d'origine étrangère se rajoute, je dirais, à la volonté d'exclure et de ne pas vouloir voir apparaître, par exemple, certaines personnes. C'est une réalité. C'est pour ça que le discours du Président de la République sur la diversité était très important et c'est vrai que moi je me bats depuis longtemps et encore plus aujourd'hui pour que les enfants d'ouvriers accèdent aux plus hauts postes de notre pays parce que la question sociale est très importante. La réalité c'est que c'est un élitisme, c'est une sorte d'élite, la noblesse d'Etat, je dirais, qui ne veut pas justement qu'accèdent les enfants d'ouvriers à leurs propres postes.
Alors, justement, vous applaudissez, je suppose, quand N. Sarkozy nomme...
... à quatre mains !
... Y. Sabeg, évidemment. Mais, est-ce qu'il ne faut pas tout simplement, F. Amara, commencer par faire respecter « Liberté, Egalité, Fraternité » ? Est-ce qu'on a besoin de rajouter Diversité ?
Exactement ! Moi je pense que depuis toujours qu'il faut vraiment que les valeurs de la République existent et soient visibles sur tout notre territoire. Aujourd'hui, il faut aussi quand même faire en sorte que la diversité sociale elle soit présente partout aussi. Moi, je suis assez d'accord avec le Président de la République, je l'ai toujours défendu, y compris dans mes anciennes responsabilités. Je veux moi que le critère social soit le plus important, je ne veux pas qu'on nous réduise à notre origine ethnique mais tout simplement qu'on accepte dans notre pays que les enfants d'ouvriers puissent accéder à tous les postes.
Parce que aujourd'hui quand on pense "difficultés sociales", on a encore un peu trop des raccourcis, des schémas raccourcis dans la tête ? On pense banlieue, on pense jeunes des quartiers défavorisés, donc issus de l'immigration" ?
Oui, comme quand on pense "violences", on pense tout de suite à "Black" et "Reubeu", voilà, pour aller très vite.
Et on se trompe !
Et bien sûr qu'on se trompe. Il y a énormément de gens qui appartiennent aux classes populaires, qui veulent aussi aider à la construction du projet France. Et puis, dedans vous avez aussi quelques minorités qui font n'importe quoi, qu'il faut vraiment condamner, mais en même temps il faut vraiment laisser la chance à ceux qui veulent vraiment participer justement à la construction de ce projet France et défendre la République.
Vous étiez trois à défendre les couleurs de la diversité dans ce Gouvernement : R. Yade, R. Dati...
... plus que ça, plus que ça.
Au départ, en tout cas, les trois plus médiatiques, va-t-on dire.
Nous, nous sommes les trois de la diversité. Voilà ! Mais la défense de la diversité elle est portée au plus haut niveau de l'Etat, y compris par l'ensemble du Gouvernement.
Alors, c'est vrai que on dit, les deux premières, R. Dati et R. Yade sont un petit peu en délicatesse en ce moment avec l'Elysée. Vous, on a le sentiment - passez-moi un peu l'expression - que vous avez mis un petit peu d'eau dans votre vin, finalement. Ca signifie quoi ? Ca signifie qu'on vous entend moins parce que vous avez moins de choses à dire, que vous n'avez pas assez d'argent pour le plan Banlieue donc vous essayez de travailler tranquillement dans votre coin ?
Moi, j'ai l'habitude, en réalité, quand j'ai des choses à dire, je fais tout pour que ce soit dit hautement, voilà. J'assume toujours mes responsabilités. Actuellement, je suis en train de faire un vrai travail de fond.
Plus de coup de gueule, F. Amara, donc !
Il n'y a pas lieu qu'il y ait des coups de gueule en ce moment par rapport au travail de fond que je fais pour la transformation sociale des quartiers. Par contre, une chose est sûre, et j'en ai informé le Président, et je suis assez fâchée et presque en colère de voir qu'une certaine technocratie, une certaine inertie, notamment en ce qui concerne la dynamique Espoir Banlieue, nous avons des gens comme ça qui freinent un petit peu des quatre pieds. Et donc, le Président de la République dans son discours sur la diversité, il a été très clair : il n'acceptera pas, et je n'accepterai pas, et je ne lâcherai pas non plus que...
... ça reste une priorité aujourd'hui le Plan Banlieue malgré la crise, malgré la relance ?
Il a dit très ouvertement, et j'ai été très heureuse, moi, de l'entendre dire très, très clairement que c'est une priorité nationale et qu'aujourd'hui la dynamique Espoir Banlieue elle reprend la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter sous prétexte que quelques technocrates et quelques conservateurs ne souhaitent pas que ça change dans les quartiers, et ne souhaitent pas non plus que les réformes existent dans notre pays. Donc, tant mieux !
Deux questions, F. Amara : d'abord sur ce qui se passe en ce moment à Saint-Étienne, je ne sais pas si vous avez suivi, l'Office HLM avait établi une classification des occupants en fonction de leur origine ethnique. Je sais que l'affaire est jugée, que le jugement est attendu en février, mais qu'est-ce que ça vous inspire ?
C'est interdit. C'est interdit par la loi, et donc si ça s'est fait, justice passera.
Et qu'est-ce que ça vous gêne, par exemple, que les caméras de L. Besson choisissent d'aller plutôt à Poissy, cité calme, qu'à Montfermeil ?
Ce n'est pas ça qui m'a gêné, je pense que tout le monde peut aller dans les banlieues, on n'est pas des sauvages dans les quartiers, il y a beaucoup de belles choses, c'est qu'une minorité qui fait parfois n'importe quoi et que les médias... les médias en disent trop, à mon avis. Mais, ceci dit, je pense que ce qui m'a gêné le plus dans cette histoire, c'est que la venue de L. Besson qui était très attendue, elle s'est fait à grand coup de médias et surtout la ligne qui était avancée, le discours qui était avancé c'est « le fric débarque », c'est ça la réalité. Et donc, les jeunes de Montfermeil, par exemple, une partie, ont vraiment voulu axer la discussion et le rapport de force avec L. Besson sur les questions d'argent, voilà. Et ça a donné le résultat que ça a donné, c'est-à-dire qu'au bout d'un moment, comme ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient, ils ont cramé, ce qui est un scandale par ailleurs. Mais je pense que L. Besson, là, pour le coup, comme il est parti de l'autre côté, dans une autre banlieue, ce n'est pas qu'elle est plus calme, c'est surtout qu'il n'est pas arrivé en disant : « voilà, j'ai des gros sous, j'arrive », voilà. Et donc, il faut faire attention à la manière aussi dont on arrive dans certains quartiers. Il y a des choses qu'il ne faut pas faire. Je pense que la discrétion quand on a envie de tourner un film, par exemple, eh bien il a bien fait de choisir la discrétion et de le faire tranquillement et sereinement et pas à grand coup de caméras, comme il l'a fait à Montfermeil. Et je le regrette d'autant plus que les gens de Montfermeil, vraiment ils l'ont mal digéré. Et moi, j'ai vu le maire de Montfermeil, Monsieur Lemoine, ça été très, très mal perçu le fait qu'il parte comme ça, vraiment ça été très mal perçu.
Dernière question, F. Amara. On est en fin d'année, si vous aviez un souhait aujourd'hui ce serait lequel ?
Que la crise économique passe vite, vite, vite !
Merci F. Amara d'avoir été en direct avec nous sur France Info.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 décembre 2008
Bonjour.
Merci d'être avec nous ce matin, sur France Info. Vous lancez aujourd'hui avec C. Boutin : www.nosvaleurscommunes.fr. Dites-moi, c'est tout un programme ça, F. Amara ! Vous avez des valeurs communes, vous, aujourd'hui, avec par exemple C. Estrosi ou N. Morano quand elle dit ça... N. Morano : On n'est pas protégé parce qu'on est issu de la diversité. Je trouve que c'est même dévalorisant pour les personnes. On n'est pas protégé parce qu'on est d'origine maghrébine ou parce qu'on est d'origine africaine. On doit comme les autres, et je dois dire même plus que les autres, à partir du moment où on vous laisse cette opportunité, on a des devoirs.
Alors, « pas plus protégé quand on est d'origine africaine ou maghrébine ; on a des devoirs plus que les autres », ça vous inspire quoi ?
Ecoutez, c'est de notoriété publique : les personnes issues de l'immigration sont les mieux protégées dans notre pays. Et N. Morano a raison quand elle dit ça, quand elle dit que c'est pas parce qu'on est dans un gouvernement qu'on doit se sentir protégé sous prétexte qu'on est de la diversité. Moi, je souhaiterais qu'on soit traité comme tout le monde, comme tous les ministres qu'il y a dans le Gouvernement, de la même manière. Par contre, une chose est sûre, c'est qu'on doit faire deux fois, trois fois, quatre fois plus que les autres pour faire nos preuves. Ca, c'est une réalité que je déplore mais je pense que pour l'instant c'est encore légitime, nous sommes dans cette période de transition où on n'a pas encore l'habitude d'avoir des personnes issues de l'immigration à des postes aussi importants. Donc, je pense qu'il faut... on va faire nos erreurs comme les autres ministres, on va faire aussi de belles réformes comme les autres ministres, mais c'est vrai qu'on est obligés de faire nos preuves, encore une fois.
Mais quand vous faites des erreurs, elles sont davantage relevées que celles des autres ?
Pour l'instant, je pense qu'elles sont relevées, voilà.
R. Yade dit, elle, qu'il y en a au Gouvernement qui n'ont jamais accepté la diversité, qu'il y a des relents de conservatisme. Vous en pensez quoi ?
Moi, j'ai un rapport avec mes autres collègues au Gouvernement qui est assez franc et honnête, donc... Et puis, je n'ai pas la même histoire. Moi, je viens de la gauche. Au début, ça été un peu compliqué, aujourd'hui ça se passe bien et on me traite de la même manière qu'on traite les autres membres du Gouvernement qui ne sont pas issus de l'immigration. C'est vrai qu'il faut... c'est un rapport de force qu'il faut créer, on est des hommes et des femmes politiques.
Le problème il est lequel exactement ? Il est un problème de racisme aujourd'hui ou est-ce que vous pensez que c'est davantage tout simplement parce que vous n'êtes pas du sérail ?
Moi, je pense que tout simplement c'est parce qu'on n'est pas du sérail, voilà. Je pense que par contre dans certains milieux, notamment dans un milieu extrêmement élitiste, le fait d'être en plus d'origine étrangère se rajoute, je dirais, à la volonté d'exclure et de ne pas vouloir voir apparaître, par exemple, certaines personnes. C'est une réalité. C'est pour ça que le discours du Président de la République sur la diversité était très important et c'est vrai que moi je me bats depuis longtemps et encore plus aujourd'hui pour que les enfants d'ouvriers accèdent aux plus hauts postes de notre pays parce que la question sociale est très importante. La réalité c'est que c'est un élitisme, c'est une sorte d'élite, la noblesse d'Etat, je dirais, qui ne veut pas justement qu'accèdent les enfants d'ouvriers à leurs propres postes.
Alors, justement, vous applaudissez, je suppose, quand N. Sarkozy nomme...
... à quatre mains !
... Y. Sabeg, évidemment. Mais, est-ce qu'il ne faut pas tout simplement, F. Amara, commencer par faire respecter « Liberté, Egalité, Fraternité » ? Est-ce qu'on a besoin de rajouter Diversité ?
Exactement ! Moi je pense que depuis toujours qu'il faut vraiment que les valeurs de la République existent et soient visibles sur tout notre territoire. Aujourd'hui, il faut aussi quand même faire en sorte que la diversité sociale elle soit présente partout aussi. Moi, je suis assez d'accord avec le Président de la République, je l'ai toujours défendu, y compris dans mes anciennes responsabilités. Je veux moi que le critère social soit le plus important, je ne veux pas qu'on nous réduise à notre origine ethnique mais tout simplement qu'on accepte dans notre pays que les enfants d'ouvriers puissent accéder à tous les postes.
Parce que aujourd'hui quand on pense "difficultés sociales", on a encore un peu trop des raccourcis, des schémas raccourcis dans la tête ? On pense banlieue, on pense jeunes des quartiers défavorisés, donc issus de l'immigration" ?
Oui, comme quand on pense "violences", on pense tout de suite à "Black" et "Reubeu", voilà, pour aller très vite.
Et on se trompe !
Et bien sûr qu'on se trompe. Il y a énormément de gens qui appartiennent aux classes populaires, qui veulent aussi aider à la construction du projet France. Et puis, dedans vous avez aussi quelques minorités qui font n'importe quoi, qu'il faut vraiment condamner, mais en même temps il faut vraiment laisser la chance à ceux qui veulent vraiment participer justement à la construction de ce projet France et défendre la République.
Vous étiez trois à défendre les couleurs de la diversité dans ce Gouvernement : R. Yade, R. Dati...
... plus que ça, plus que ça.
Au départ, en tout cas, les trois plus médiatiques, va-t-on dire.
Nous, nous sommes les trois de la diversité. Voilà ! Mais la défense de la diversité elle est portée au plus haut niveau de l'Etat, y compris par l'ensemble du Gouvernement.
Alors, c'est vrai que on dit, les deux premières, R. Dati et R. Yade sont un petit peu en délicatesse en ce moment avec l'Elysée. Vous, on a le sentiment - passez-moi un peu l'expression - que vous avez mis un petit peu d'eau dans votre vin, finalement. Ca signifie quoi ? Ca signifie qu'on vous entend moins parce que vous avez moins de choses à dire, que vous n'avez pas assez d'argent pour le plan Banlieue donc vous essayez de travailler tranquillement dans votre coin ?
Moi, j'ai l'habitude, en réalité, quand j'ai des choses à dire, je fais tout pour que ce soit dit hautement, voilà. J'assume toujours mes responsabilités. Actuellement, je suis en train de faire un vrai travail de fond.
Plus de coup de gueule, F. Amara, donc !
Il n'y a pas lieu qu'il y ait des coups de gueule en ce moment par rapport au travail de fond que je fais pour la transformation sociale des quartiers. Par contre, une chose est sûre, et j'en ai informé le Président, et je suis assez fâchée et presque en colère de voir qu'une certaine technocratie, une certaine inertie, notamment en ce qui concerne la dynamique Espoir Banlieue, nous avons des gens comme ça qui freinent un petit peu des quatre pieds. Et donc, le Président de la République dans son discours sur la diversité, il a été très clair : il n'acceptera pas, et je n'accepterai pas, et je ne lâcherai pas non plus que...
... ça reste une priorité aujourd'hui le Plan Banlieue malgré la crise, malgré la relance ?
Il a dit très ouvertement, et j'ai été très heureuse, moi, de l'entendre dire très, très clairement que c'est une priorité nationale et qu'aujourd'hui la dynamique Espoir Banlieue elle reprend la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter sous prétexte que quelques technocrates et quelques conservateurs ne souhaitent pas que ça change dans les quartiers, et ne souhaitent pas non plus que les réformes existent dans notre pays. Donc, tant mieux !
Deux questions, F. Amara : d'abord sur ce qui se passe en ce moment à Saint-Étienne, je ne sais pas si vous avez suivi, l'Office HLM avait établi une classification des occupants en fonction de leur origine ethnique. Je sais que l'affaire est jugée, que le jugement est attendu en février, mais qu'est-ce que ça vous inspire ?
C'est interdit. C'est interdit par la loi, et donc si ça s'est fait, justice passera.
Et qu'est-ce que ça vous gêne, par exemple, que les caméras de L. Besson choisissent d'aller plutôt à Poissy, cité calme, qu'à Montfermeil ?
Ce n'est pas ça qui m'a gêné, je pense que tout le monde peut aller dans les banlieues, on n'est pas des sauvages dans les quartiers, il y a beaucoup de belles choses, c'est qu'une minorité qui fait parfois n'importe quoi et que les médias... les médias en disent trop, à mon avis. Mais, ceci dit, je pense que ce qui m'a gêné le plus dans cette histoire, c'est que la venue de L. Besson qui était très attendue, elle s'est fait à grand coup de médias et surtout la ligne qui était avancée, le discours qui était avancé c'est « le fric débarque », c'est ça la réalité. Et donc, les jeunes de Montfermeil, par exemple, une partie, ont vraiment voulu axer la discussion et le rapport de force avec L. Besson sur les questions d'argent, voilà. Et ça a donné le résultat que ça a donné, c'est-à-dire qu'au bout d'un moment, comme ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient, ils ont cramé, ce qui est un scandale par ailleurs. Mais je pense que L. Besson, là, pour le coup, comme il est parti de l'autre côté, dans une autre banlieue, ce n'est pas qu'elle est plus calme, c'est surtout qu'il n'est pas arrivé en disant : « voilà, j'ai des gros sous, j'arrive », voilà. Et donc, il faut faire attention à la manière aussi dont on arrive dans certains quartiers. Il y a des choses qu'il ne faut pas faire. Je pense que la discrétion quand on a envie de tourner un film, par exemple, eh bien il a bien fait de choisir la discrétion et de le faire tranquillement et sereinement et pas à grand coup de caméras, comme il l'a fait à Montfermeil. Et je le regrette d'autant plus que les gens de Montfermeil, vraiment ils l'ont mal digéré. Et moi, j'ai vu le maire de Montfermeil, Monsieur Lemoine, ça été très, très mal perçu le fait qu'il parte comme ça, vraiment ça été très mal perçu.
Dernière question, F. Amara. On est en fin d'année, si vous aviez un souhait aujourd'hui ce serait lequel ?
Que la crise économique passe vite, vite, vite !
Merci F. Amara d'avoir été en direct avec nous sur France Info.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 décembre 2008