Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Vous l'avez noté, il a le sourire aux lèvres, bonjour R. Karoutchi.
Bonjour.
Alors vous, vous êtes dans les secrets des princes...
Oh là !
Pour le réajustement du Gouvernement, le compte à rebours est engagé, nous sommes à "J -", ou à "H -" quoi ?
Oh ! Peut-être trois ou quatre jours, le temps nécessaire pour les derniers ajustements. Mais comme vous le savez, ce sera un remaniement léger. Donc il n'y a pas de précipitation sur le changement.
D'accord. Sauf les ministres concernés qui eux ont déjà préparé leurs cartons : Hortefeux, Besson...
Ils savent, ils savent, ils savent...
Bertrand... Il y en aura plus que ces trois là ?
A priori ces trois-là. Et puis, comme vous le savez, la nomination qui a été annoncée hier, de notre ami à la Jeunesse.
On en parle dans un instant. Vous avez souvent protégé, parrainé R. Dati, vous l'avez accompagnée...
Elle n'a pas besoin de moi pour être protégée !
D'accord, mais vous étiez tout le temps à côté d'elle...
C'est normal.
Il paraît qu'elle quitterait le Gouvernement pour aller diriger une liste sur les européennes...
Pas du tout, non ! Pas à ma connaissance. A ma connaissance, le président de la République ne lui a pas proposé de partir aux européennes. R. Dati reste au gouvernement, elle y fait un excellent boulot. On va voir avec elle, on peut lui proposer par exemple de conduire la liste régionale à Paris. Mais ça, ça n'implique pas de quitter le Gouvernement. Mais à ma connaissance, elle n'a pas l'intention d'aller aux européennes.
Vous voyez que vous êtes dans les secrets !
Les siens, oui, parce qu'on se parle beaucoup et je l'aime beaucoup.
V. Pécresse propose une loi qui créerait un congé de maternité de 16 semaines pour les femmes ministres, députées, élues... Vous êtes d'accord avec ça ?
Pour les femmes parlementaires, pour les femmes conseillères régionales, conseillères générales et tout, il n'y a pas de souci. Pour les ministres, c'est plus compliqué, et probablement, seize semaines d'absence, c'est quand même très, très long.
C'est une proposition pour rien ?
Non, ce n'est pas une proposition pour rien, c'est bien pour les femmes d'avoir, comme ça, des garanties, parce qu'il n'y a pas de raison, sous prétexte de faire de la politique, d'être esclave.
Alors la bataille se durcit entre le Gouvernement et sa majorité et l'opposition. Pour civiliser les débats, que propose monsieur « halte au feu » ?
D'abord que l'on revienne à un mode de fonctionnement plus normal. Le Parlement, s'il ne veut pas être discrédité dans le pays, doit prendre des mesures, doit s'intéresser à la vie quotidienne des Français, doit avancer sur les textes et ne plus faire de théâtre.
C'est la mère des batailles qui commencent cet après-midi ?
Oui, enfin, vous savez ce que c'était la mère des batailles ? C'était la bataille de Koursk, c'est-à-dire la bataille de blindés entre l'Union soviétique et l'Allemagne. Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne expression. Il faut qu'on ait un système de débat au Parlement, digne des Français et digne du système.
Le président de l'Assemblée nationale, B. Accoyer propose ce matin dans Le Figaro, un statut de l'opposition.
C'est dans la révision constitutionnelle : plus de droits pour l'opposition, plus de droits pour les groupes minoritaires. Nous sommes loin du bâillon avancé par certains socialistes.
Oui, ils disent que vous voulez museler l'opposition, que vous voulez réduire leurs droits...
Oui, ça se voit tous les jours...
...D'intervenir et d'amender.
Vous voulez dire par-là qu'il n'y a plus qu'au Parlement qu'ils existent, parce que dans le pays, ils ont bien du mal. Non, la vérité n'est pas là du tout. Nous avons...
Comment vous pouvez dire, alors que dans les élections locales, territoriales, etc., ils vous piquent la plupart des postes ?
Non, ça, pas vraiment ! Et en tout cas, quand on regarde les élections récentes....
Ils sont majoritaires pour les présidents des assemblée régionale, allons !
Oui, d'accord, c'était en 2004. Mais dans les élections partielles récentes, la droite se porte très bien.
Alors est-ce qu'il s'agit de réduire la durée des débat pour faire aboutir les réformes au galop ?
Sincèrement, dans la révision constitutionnelle, ils nous ont demandé beaucoup plus de temps en commission. Ils nous ont demandé six semaines, on a accordé six semaines, c'était trois semaines avant. Ils nous ont dit : il faut qu'on puisse travailler, que le texte de la commission viennent en hémicycle pour qu'on débatte, très bien, c'est accordé. On dit : simplement, il faut un peu programmer le travail parlementaire. Pourquoi ? Parce que les Français attendent des mesures concrètes sur le logement sur l'hôpital, sur le pouvoir d'achat. Est-ce que vous croyez que les Français sont fascinés par des amendements sur le saumon fumé, le bar de ligne, la sardine en boîte ou le thon à l'huile ?
Casimir et Saturnin...
Non, mais enfin !
Et en général est-ce que le Parlement n'est pas devenu trop lent par rapport au rythme effréné de votre chef ?
C'est une évidence. Non, ce n'est pas le rythme effréné du chef, c'est la vie qui a changé. Et les gens ont besoin de mesure. Ils peuvent accepter que le Parlement soit mâture, que le Parlement mûrisse les réformes, ils ne peuvent pas accepter que le Parlement soit un lieu où on les enterre, où on traîne.
Europe 1 a raconté la petite guérilla des clips UMP/PS. J.-F. Copé a lancé un clip très drôle sur les ravages de l'obstruction par la droite, et la gauche rappelle que c'est la droite qui a été l'inventeur de l'obstruction...
C'est vrai, c'est vrai, en mai 81...
Et en 1984, sous F. Mitterrand, c'est le RPR et l'UDF qui présentaient 2.500 amendements sur un projet concernant la presse.
Est-ce que je peux vous dire, que ce n'est pas tout à fait exact - pardon pour Jean-François - : l'obstruction a commencé avec les communistes dans les années 50, sur le débat sur la CED, sur la Communauté européenne de défense.
Il n'était peut-être pas né...
Oui, ça c'est vrai. Oui, c'est vrai, bonne remarque. Moi non plus remarquez, ou tout juste. Merci de penser qu'à six mois, je suivais les débats au Parlement...
Est-ce que vous voulez que l'opposition se contente d'applaudir et dire : "merci monsieur Fillon", "merci monsieur" Fillon, "merci monsieur Sarkozy"...
Ne me faites pas rêver ! Non, non, on n'en est pas là du tout. L'opposition a tous les droits, elle a tous les droits démocratiques. I n'est pas question, ni de bâillonner ni de réduire le droit d'amendement, ni d'empêcher le débat, au contraire. Il s'agit simplement de programmer les débats législatifs, pour que chacun des parlementaires, pour que chacun des groupes, et pour que les Français puissent avoir une vraie lisibilité du Parlement.
Le Sénat débat de la télévision publique, les centristes conditionnent leurs votes à l'augmentation légère de la redevance. Est-ce que le Gouvernement va accepter le marché ?
Nous avons accepté l'indexation sur l'inflation. Les centristes demandent un peu plus, il y a débat là-dessus ; J.-F. Copé et l'Assemblée avaient dit "non". Nous allons voir ce qui se passe dans les 48 heures. A priori, nous ne souhaitons pas aller plus loin que l'inflation. On va voir avec les centristes.
Ça veut dire a priori on accepte le marché, si c'est A priori ?
Non, a priori on accepte simplement l'inflation.
C'est-à-dire 2 euros de plus et pas 4 ?
Et pas 4.
Alors ça veut dire qu'au Sénat, on pourrait laisser voter, et puis ensuite ça revient à l'Assemblée et ce sera non, pas d'augmentation ?
Cela ne revient pas à l'Assemblée, ça revient en commission mixte paritaire entre l'Assemblée et le Sénat. Et donc il y aura un débat entre les sénateurs et les députés.
C'est-à-dire non ?
Ils peuvent trouver un moyen partage.
Vous êtes ou vous étiez inspecteur de l'Education nationale monsieur Karoutchi...
Un vrai métier !
Oui, le président de la République veut toujours réformer les lycées...
Il a raison.
Mais plus tard...
Très vite...
Pour répondre à l'angoisse des jeunes qu'il reconnaît, il nomme un haut commissaire...
M. Hirsch...
Le bon M. Hirsch et une mission sur le lycée, R. Descoings, directeur inventif de Sciences Po. Que reste-t-il à X. Darcos ?
Ah non, ce n'est pas le sujet. Parce qu'il reste à X. Darcos d'abord l'ensemble de la gestion du système éducatif....
Comment "ce n'est pas le sujet ?"
Mais non...
Pour lui c'est un sujet !
Que lui, travaille avec R. Descoings qui a une mission de concertation sur le lycée, ça me paraît plutôt une bonne chose. Mais il reste tout l'ensemble du système éducatif, à gérer, à réformer. Je me permets de rappeler simplement que 150.000 jeunes quittent le système éducatif, sans formation et sans diplôme. Et c'est là le vrai fond du problème. Il faut qu'on continue de réformer les lycées, sinon, notre système éducatif va exploser.
Vous ferez la réforme des lycées ?
Bien entendu !
Les lycéens vont continuer à manifester, demain ou après-demain. Alors ils sont sourds et ingrats ?
Je crois qu'il y a un peu de surenchère au départ. Mais elle est logique et normale. Mais il y aura des discussions, R. Descoings comme X. Darcos vont continuer de recevoir, de discuter. Le président de la République a même dit qu'il allait s'engager lui-même et qu'il avait été très heureux de sa rencontre avec les lycéens à Saint-Lô. Donc il va en refaire.
C'est-à-dire qu'il va faire comme F. Mitterrand, quand L. Jospin était ministre de l'Education, il recevait les manifestants, lycéens, etc.
Non, ça, N. Sarkozy n'a jamais lâché un de ses ministres.
Il encourage, il félicite X. Darcos...
Il soutient.
Il le soutient et lui enlève une partie de ses responsabilités ?
Non, il lui enlève rien du tout, il confie une mission de concertation à quelqu'un qui est de qualité, R. Descoings.
La bataille des régionales 2010, on en parlait un instant...
Je vais gagner et puis on n'en parle plus.
C'est ça ! En tout cas, ce n'est pas...
Oui, on ne va pas perdre notre temps, ce n'est pas la peine.
...Ce n'est pas ce que disent les sondages. Quels sont les atouts...
Comment ça "les sondages" ? On ne les croit pas, les sondages bidonnés, mais qu'est-ce que c'est que ces histoires !
Ça va, on est en campagne.
Pas du tout, je vais gagner, c'est vrai !
Non, vous dites souvent...
Oui, tout va bien !
La question : quels sont les atouts de R. Karoutchi que V. Pécresse n'a pas ?
Je ne fais pas de comparatif de ce genre. Je dis simplement que R. Karoutchi, il connaît bien la région, il conduit l'opposition depuis un moment, il a un projet alternatif, il est prêt à se battre et il battra Huchon en débat et sur le terrain.
Vous répétez que vous irez jusqu'au bout, mais vous savez que beaucoup ont employé la formule jusqu'au bout et ils se sont arrêtés en route...
Oui, mais moi, je ne dis pas "jusqu'au bout", je dis que je suis le candidat naturel. Est-ce que les autres vont jusqu'au bout ?
Vous avez noté qu'A. Montebourg a traité N. Sarkozy de dérive à la Jules César, dérive vers le césarisme...
Oui, mais Montebourg étant à la fois...
Vous connaissez Jules César ?
Oui, oui, c'est ça... Et puis Montebourg étant à la fois le croisement du "Malade imaginaire" et de "Tartufe", on va se répondre au théâtre.
Bonne journée !
Bonne journée !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 janvier 2009
Bonjour.
Alors vous, vous êtes dans les secrets des princes...
Oh là !
Pour le réajustement du Gouvernement, le compte à rebours est engagé, nous sommes à "J -", ou à "H -" quoi ?
Oh ! Peut-être trois ou quatre jours, le temps nécessaire pour les derniers ajustements. Mais comme vous le savez, ce sera un remaniement léger. Donc il n'y a pas de précipitation sur le changement.
D'accord. Sauf les ministres concernés qui eux ont déjà préparé leurs cartons : Hortefeux, Besson...
Ils savent, ils savent, ils savent...
Bertrand... Il y en aura plus que ces trois là ?
A priori ces trois-là. Et puis, comme vous le savez, la nomination qui a été annoncée hier, de notre ami à la Jeunesse.
On en parle dans un instant. Vous avez souvent protégé, parrainé R. Dati, vous l'avez accompagnée...
Elle n'a pas besoin de moi pour être protégée !
D'accord, mais vous étiez tout le temps à côté d'elle...
C'est normal.
Il paraît qu'elle quitterait le Gouvernement pour aller diriger une liste sur les européennes...
Pas du tout, non ! Pas à ma connaissance. A ma connaissance, le président de la République ne lui a pas proposé de partir aux européennes. R. Dati reste au gouvernement, elle y fait un excellent boulot. On va voir avec elle, on peut lui proposer par exemple de conduire la liste régionale à Paris. Mais ça, ça n'implique pas de quitter le Gouvernement. Mais à ma connaissance, elle n'a pas l'intention d'aller aux européennes.
Vous voyez que vous êtes dans les secrets !
Les siens, oui, parce qu'on se parle beaucoup et je l'aime beaucoup.
V. Pécresse propose une loi qui créerait un congé de maternité de 16 semaines pour les femmes ministres, députées, élues... Vous êtes d'accord avec ça ?
Pour les femmes parlementaires, pour les femmes conseillères régionales, conseillères générales et tout, il n'y a pas de souci. Pour les ministres, c'est plus compliqué, et probablement, seize semaines d'absence, c'est quand même très, très long.
C'est une proposition pour rien ?
Non, ce n'est pas une proposition pour rien, c'est bien pour les femmes d'avoir, comme ça, des garanties, parce qu'il n'y a pas de raison, sous prétexte de faire de la politique, d'être esclave.
Alors la bataille se durcit entre le Gouvernement et sa majorité et l'opposition. Pour civiliser les débats, que propose monsieur « halte au feu » ?
D'abord que l'on revienne à un mode de fonctionnement plus normal. Le Parlement, s'il ne veut pas être discrédité dans le pays, doit prendre des mesures, doit s'intéresser à la vie quotidienne des Français, doit avancer sur les textes et ne plus faire de théâtre.
C'est la mère des batailles qui commencent cet après-midi ?
Oui, enfin, vous savez ce que c'était la mère des batailles ? C'était la bataille de Koursk, c'est-à-dire la bataille de blindés entre l'Union soviétique et l'Allemagne. Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne expression. Il faut qu'on ait un système de débat au Parlement, digne des Français et digne du système.
Le président de l'Assemblée nationale, B. Accoyer propose ce matin dans Le Figaro, un statut de l'opposition.
C'est dans la révision constitutionnelle : plus de droits pour l'opposition, plus de droits pour les groupes minoritaires. Nous sommes loin du bâillon avancé par certains socialistes.
Oui, ils disent que vous voulez museler l'opposition, que vous voulez réduire leurs droits...
Oui, ça se voit tous les jours...
...D'intervenir et d'amender.
Vous voulez dire par-là qu'il n'y a plus qu'au Parlement qu'ils existent, parce que dans le pays, ils ont bien du mal. Non, la vérité n'est pas là du tout. Nous avons...
Comment vous pouvez dire, alors que dans les élections locales, territoriales, etc., ils vous piquent la plupart des postes ?
Non, ça, pas vraiment ! Et en tout cas, quand on regarde les élections récentes....
Ils sont majoritaires pour les présidents des assemblée régionale, allons !
Oui, d'accord, c'était en 2004. Mais dans les élections partielles récentes, la droite se porte très bien.
Alors est-ce qu'il s'agit de réduire la durée des débat pour faire aboutir les réformes au galop ?
Sincèrement, dans la révision constitutionnelle, ils nous ont demandé beaucoup plus de temps en commission. Ils nous ont demandé six semaines, on a accordé six semaines, c'était trois semaines avant. Ils nous ont dit : il faut qu'on puisse travailler, que le texte de la commission viennent en hémicycle pour qu'on débatte, très bien, c'est accordé. On dit : simplement, il faut un peu programmer le travail parlementaire. Pourquoi ? Parce que les Français attendent des mesures concrètes sur le logement sur l'hôpital, sur le pouvoir d'achat. Est-ce que vous croyez que les Français sont fascinés par des amendements sur le saumon fumé, le bar de ligne, la sardine en boîte ou le thon à l'huile ?
Casimir et Saturnin...
Non, mais enfin !
Et en général est-ce que le Parlement n'est pas devenu trop lent par rapport au rythme effréné de votre chef ?
C'est une évidence. Non, ce n'est pas le rythme effréné du chef, c'est la vie qui a changé. Et les gens ont besoin de mesure. Ils peuvent accepter que le Parlement soit mâture, que le Parlement mûrisse les réformes, ils ne peuvent pas accepter que le Parlement soit un lieu où on les enterre, où on traîne.
Europe 1 a raconté la petite guérilla des clips UMP/PS. J.-F. Copé a lancé un clip très drôle sur les ravages de l'obstruction par la droite, et la gauche rappelle que c'est la droite qui a été l'inventeur de l'obstruction...
C'est vrai, c'est vrai, en mai 81...
Et en 1984, sous F. Mitterrand, c'est le RPR et l'UDF qui présentaient 2.500 amendements sur un projet concernant la presse.
Est-ce que je peux vous dire, que ce n'est pas tout à fait exact - pardon pour Jean-François - : l'obstruction a commencé avec les communistes dans les années 50, sur le débat sur la CED, sur la Communauté européenne de défense.
Il n'était peut-être pas né...
Oui, ça c'est vrai. Oui, c'est vrai, bonne remarque. Moi non plus remarquez, ou tout juste. Merci de penser qu'à six mois, je suivais les débats au Parlement...
Est-ce que vous voulez que l'opposition se contente d'applaudir et dire : "merci monsieur Fillon", "merci monsieur" Fillon, "merci monsieur Sarkozy"...
Ne me faites pas rêver ! Non, non, on n'en est pas là du tout. L'opposition a tous les droits, elle a tous les droits démocratiques. I n'est pas question, ni de bâillonner ni de réduire le droit d'amendement, ni d'empêcher le débat, au contraire. Il s'agit simplement de programmer les débats législatifs, pour que chacun des parlementaires, pour que chacun des groupes, et pour que les Français puissent avoir une vraie lisibilité du Parlement.
Le Sénat débat de la télévision publique, les centristes conditionnent leurs votes à l'augmentation légère de la redevance. Est-ce que le Gouvernement va accepter le marché ?
Nous avons accepté l'indexation sur l'inflation. Les centristes demandent un peu plus, il y a débat là-dessus ; J.-F. Copé et l'Assemblée avaient dit "non". Nous allons voir ce qui se passe dans les 48 heures. A priori, nous ne souhaitons pas aller plus loin que l'inflation. On va voir avec les centristes.
Ça veut dire a priori on accepte le marché, si c'est A priori ?
Non, a priori on accepte simplement l'inflation.
C'est-à-dire 2 euros de plus et pas 4 ?
Et pas 4.
Alors ça veut dire qu'au Sénat, on pourrait laisser voter, et puis ensuite ça revient à l'Assemblée et ce sera non, pas d'augmentation ?
Cela ne revient pas à l'Assemblée, ça revient en commission mixte paritaire entre l'Assemblée et le Sénat. Et donc il y aura un débat entre les sénateurs et les députés.
C'est-à-dire non ?
Ils peuvent trouver un moyen partage.
Vous êtes ou vous étiez inspecteur de l'Education nationale monsieur Karoutchi...
Un vrai métier !
Oui, le président de la République veut toujours réformer les lycées...
Il a raison.
Mais plus tard...
Très vite...
Pour répondre à l'angoisse des jeunes qu'il reconnaît, il nomme un haut commissaire...
M. Hirsch...
Le bon M. Hirsch et une mission sur le lycée, R. Descoings, directeur inventif de Sciences Po. Que reste-t-il à X. Darcos ?
Ah non, ce n'est pas le sujet. Parce qu'il reste à X. Darcos d'abord l'ensemble de la gestion du système éducatif....
Comment "ce n'est pas le sujet ?"
Mais non...
Pour lui c'est un sujet !
Que lui, travaille avec R. Descoings qui a une mission de concertation sur le lycée, ça me paraît plutôt une bonne chose. Mais il reste tout l'ensemble du système éducatif, à gérer, à réformer. Je me permets de rappeler simplement que 150.000 jeunes quittent le système éducatif, sans formation et sans diplôme. Et c'est là le vrai fond du problème. Il faut qu'on continue de réformer les lycées, sinon, notre système éducatif va exploser.
Vous ferez la réforme des lycées ?
Bien entendu !
Les lycéens vont continuer à manifester, demain ou après-demain. Alors ils sont sourds et ingrats ?
Je crois qu'il y a un peu de surenchère au départ. Mais elle est logique et normale. Mais il y aura des discussions, R. Descoings comme X. Darcos vont continuer de recevoir, de discuter. Le président de la République a même dit qu'il allait s'engager lui-même et qu'il avait été très heureux de sa rencontre avec les lycéens à Saint-Lô. Donc il va en refaire.
C'est-à-dire qu'il va faire comme F. Mitterrand, quand L. Jospin était ministre de l'Education, il recevait les manifestants, lycéens, etc.
Non, ça, N. Sarkozy n'a jamais lâché un de ses ministres.
Il encourage, il félicite X. Darcos...
Il soutient.
Il le soutient et lui enlève une partie de ses responsabilités ?
Non, il lui enlève rien du tout, il confie une mission de concertation à quelqu'un qui est de qualité, R. Descoings.
La bataille des régionales 2010, on en parlait un instant...
Je vais gagner et puis on n'en parle plus.
C'est ça ! En tout cas, ce n'est pas...
Oui, on ne va pas perdre notre temps, ce n'est pas la peine.
...Ce n'est pas ce que disent les sondages. Quels sont les atouts...
Comment ça "les sondages" ? On ne les croit pas, les sondages bidonnés, mais qu'est-ce que c'est que ces histoires !
Ça va, on est en campagne.
Pas du tout, je vais gagner, c'est vrai !
Non, vous dites souvent...
Oui, tout va bien !
La question : quels sont les atouts de R. Karoutchi que V. Pécresse n'a pas ?
Je ne fais pas de comparatif de ce genre. Je dis simplement que R. Karoutchi, il connaît bien la région, il conduit l'opposition depuis un moment, il a un projet alternatif, il est prêt à se battre et il battra Huchon en débat et sur le terrain.
Vous répétez que vous irez jusqu'au bout, mais vous savez que beaucoup ont employé la formule jusqu'au bout et ils se sont arrêtés en route...
Oui, mais moi, je ne dis pas "jusqu'au bout", je dis que je suis le candidat naturel. Est-ce que les autres vont jusqu'au bout ?
Vous avez noté qu'A. Montebourg a traité N. Sarkozy de dérive à la Jules César, dérive vers le césarisme...
Oui, mais Montebourg étant à la fois...
Vous connaissez Jules César ?
Oui, oui, c'est ça... Et puis Montebourg étant à la fois le croisement du "Malade imaginaire" et de "Tartufe", on va se répondre au théâtre.
Bonne journée !
Bonne journée !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 janvier 2009