Texte intégral
C. Barbier.- Manifestations et grève aujourd'hui dans les universités. V. Pécresse doit-elle retirer son décret prévoyant un nouveau statut pour les enseignants-chercheurs ?
Je ne crois pas mais il faut discuter. En tous les cas, elle a fait un travail formidable, exceptionnel, jamais d'ailleurs aucun gouvernement n'a fait autant d'efforts pour la recherche ; ça a commencé évidemment par le crédit impôt recherche, mais en même temps, la réforme de la recherche est tout à fait indispensable pour lui donner la crédibilité internationale. L'évaluation est au coeur de la discussion.
Cette discussion, il faut discuter dites-vous, autant reporter donc l'application. Elle a commis un lapsus hier, elle a évoqué "septembre 2010", et puis elle a dit "non, septembre 2009". Disons à l'automne 2010.
Je la laisse piloter son affaire, elle l'a fait très bien jusqu'à maintenant. Mais c'est vrai que parfois c'est difficile de bien se faire comprendre. Moi je voudrais savoir ce qui choque dans le fait que les chercheurs soient évalués tous les quatre ans ? !
C'est parce qu'ils craignent d'être évalués par le président de leur université, président donc autonome...
Il est élu.
...élu mais autonome, et donc sans véritablement une protection de l'Éducation nationale. Faut-il céder sur ce point, et rétablir une évaluation nationale ?
Jusque-là, il n'y a avait pas d'évaluation.
Si, il y a des évaluations régulières par les pairs, il y avait le CNU, il y avait un système.
Oui, mais enfin, attendez ! Il n'y avait pas de véritable évaluation, ça a été démontré par 36 rapports qui ont été faits, c'était même le grand reproche qui était fait à la recherche française. Donc, là, on a un système d'évaluation. Est-ce qu'il faut l'aménager, l'adapter, l'expliquer ? Oui. Mais maintenons le principe de l'évaluation. Tout le monde est évalué aujourd'hui.
A. Kahn soutenait le décret et puis il ne le soutient plus.
Oui c'est curieux.
Il dit : "le président Sarkozy m'a instrumentalisé dans son émission de télévision".
Oui ! Surtout, depuis, la contestation est née. Alors, il a changé d'avis, en même temps qu'il a vu apparaître...
Un peu de couardise ?
Oh ! Je ne me permettrais pas d'employer des mots aussi forts, mais enfin il a totalement changé d'attitude dès lors qu'il y a eu une contestation. Il y a petit peu de : "Je suis leur chef, donc je les suis".
Vous ne dirigez plus l'UMP mais dites-moi, V. Pécresse ne devrait-elle pas se retirer de la course à la primaire pour les régionales en Ile-de-France ?
Pourquoi, quel rapport ?
Pour se concentrer sur son action ministérielle ?
Pour le moment, ça a été mis entre parenthèses. Donc elle peut se concentrer à son action ministérielle qui est maintenant la priorité. (...) Eh bien, c'est le cas. Elle a été...
On repoussera la primaire en avril-mai pour... Ou c'est un peu tard ?
Non, mais, là, le débat des candidats Ile-de-France a été mis entre parenthèses, et c'est bien.
Y. Jégo, lui s'occupe de l'Outre-Mer, il est rentré de Guadeloupe alors qu'il avait promis qu'il resterait sur place jusqu'au dénouement de la crise. Crise qui en est à son 21ème jour de grève...
Et il y retourne.
C'est une faute tactique quand même, c'est une maladresse psychologique ?
Franchement, c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Il est rentré 24 heures à Paris pour consulter, en particulier le Premier ministre, donc...
Le téléphone marche entre la Guadeloupe et Paris ?
D'accord, mais peut-être c'est mieux de se voir et d'analyser, d'avoir une réunion de travail, enfin, on peut faire autrement. Mais il y retourne, c'est ça qui est important, il n'a pas quitté la Guadeloupe, il a fait un aller-retour. Vraiment, quelle histoire !
Il y a une réunion de ministres ce matin pour parler de la Guadeloupe. Quel est l'objet ? Est-ce qu'il s'agit d'obliger les patrons locaux à payer eux-mêmes de leur poche, sans aides de l'Etat, les hausses de salaires ?
Le conflit est né entre les salariés et le patronat. L'Etat essaye de jouer un rôle d'arbitrage, de modérateur, mais ce n'est pas l'Etat qui est responsable de cette crise.
Mais l'Etat doit-il donner de l'argent aux entreprises pour qu'elles puissent augmenter les salaires ?
Eh bien, voilà ! C'est tout l'objet du débat. L'entreprise dit "moi je veux bien augmenter les salaires mais il faut que l'Etat m'en donne"...
C'est la relance, ça ?
Oui, enfin mais l'Etat n'est pas non plus un puits sans fond. En l'occurrence, ce qu'il faut voir quand même, c'est si les entreprises locales font des profits. C'est ça le sujet.
Le leader de la mobilisation guadeloupéenne dit que la métropole doit en finir avec l'esclavagisme, avec l'attitude coloniale. Que répondez-vous ?
C'est un thème récurrent parce qu'évidemment l'esclavage a été très traumatisant pour ces régions, pour toutes les Antilles naturellement, et ça fait le fond de la culture politique, même de toute la culture quand qu'on y est. A. Césaire... On voit bien combien les Antilles ont été marquées par l'esclavage. Mais en même temps, parfois la référence est disproportionnée.
En Métropole, les mauvais chiffres de l'économie continuent à tomber. Sommes-nous en récession ? Les indicateurs, Banque de France, Insee, nous disent bien que le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009 vont être négatifs. Récession officielle, dites-le ?
C'est un faux sujet. On est en crise...
Pas pour les gens qui perdent leur emploi !
Mais c'est ça qui compte, voilà ! Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si, oui ou non, on est en récession, c'est de voir que le chômage frappe. Et ce qui compte, c'est ce qu'on fait contre le chômage. Je fais le plan de relance.
Le plan de relance. Par exemple, hier, 7,8 milliards d'euros pour aider Renault et Peugeot, en échange d'un maintien de l'emploi. Est-ce que les sous-traitants vont continuer à licencier, ou doivent-ils s'arrêter, arrêter tout plan social puisque l'aide arrive ?
Ils sont dans la filière, et donc dans l'organisation même du plan de relance pour l'automobile.
Cet argent les concerne ?
Ça les concerne, bien sûr, et notamment les donneurs d'ordre que sont les constructeurs doivent respecter des délais de paiement. Souvent ils ont joué en trésorerie là-dessus, les mettant en difficulté.
Faut-il donc suspendre tout plan social chez les équipementiers puisque l'argent arrive ?
Il faut n'y recourir qu'en dernière extrémité, nous le savons bien. Mais parfois c'est inévitable.
Ce plan de relance de l'automobile devait être franco-allemand ; N. Sarkozy l'annonçait le 11 janvier. Et plus d'Allemagne ! On fait ça chacun chez soi.
C'est pour ça que nous travaillons à un rapprochement de nos plans de relance. Lundi et mardi prochains, avec B. Le Maire, nous allons faire une petite tournée européenne, nous irons à Londres, à Berlin, à Rome et à Madrid, pour essayer de coordonner un peu nos actions de relance.
Mais coordonner des actions qui partent dans tous les sens ? La baisse de la TVA, en Angleterre ; 50 milliards d'euros sur la table, en Allemagne. Comment mettre de la cohérence là-dedans ?
En ayant des politiques coordonnées, en ciblant. Par exemple, je pense que sur l'automobile, nous devrions essayer de rapprocher nos mesures.
Par exemple, sur l'automobile, puisque...
Et l'Union européenne devrait ça, hein !
C'est un appel aux Tchèques que vous lancez, là ?
Non, mais je pense que il y a un rôle de l'Union européenne pour coordonner. Le plan de relance européen qui a été annoncé par la Commission, qui porte sur 200 milliards et avec un objectif d'1,2 point de croissance, ce plan de relance ne doit pas seulement être une annonce, il y a certes 30 milliards de la Banque européenne d'investissement, ça compte. Mais pour le reste, en ce qui concerne...Nous sommes tous dans...Enfin, nous sommes 16 pays dans la zone euro, et nous avons des politiques économiques qui sont divergentes alors que nos politiques monétaires sont convergentes.
Mais par exemple, si Renault et Peugeot s'engagement à préserver l'emploi en France, en cas de difficulté, ces firmes vont fermer des usines ailleurs en Europe. Donc, vous créez du protectionnisme ?
Il ne s'agit pas de créer du protectionnisme, c'est impossible. Quand vous prenez une automobile, vous pouvez regardez, il y a des composants qui viennent de tous les pays du monde. Il n'y a pas une pièce qui soit purement nationale, d'où que ce soit. Mais simplement, la France est devenue importatrice nette en matière automobile, et ça c'est quand même un sujet de préoccupation. Je trouve normal qu'on construise des usines Renault à l'étranger pour vendre à l'étranger. Mais je ne trouve pas normal qu'on construise des usines Renault à l'étranger pour vendre des voitures Renault en France.
C'est ce qu'a dit le président de la République jeudi dernier, en parlant justement de la République tchèque. Et le Premier ministre local n'a pas apprécié ce discours, il dit même que, M. Topolanek, que le Traité de Lisbonne ne sera pas ratifié par la Tchéquie si chacun part, comme ça, dans le protectionnisme.
Mais ça n'est pas du protectionnisme. C'est simplement... Le Gouvernement soutient l'industrie automobile française. Je rappelle quand même que, pour nous, l'automobile c'est 10 % du salariat, avec tout ce qui tourne autour, c'est-à-dire que c'est considérable comme effet économique. Et qu'ensuite, nous avons une industrie et une créativité dans le domaine de l'automobile qui est historique. C'est la France qui a inventé l'automobile, donc on a quand même une légitimité à organiser notre industrie.
Journée de mobilisation programmée par les syndicats le 19 mars. Est-ce que la réunion de négociations du 18 février n'est pas déjà mort-née ?
Je ne le crois pas. Parce que, bien entendu, il y a ce jour-là, des propositions très importantes, c'est quand même...
Lesquelles ?
Le président de la République a ouvert les pistes, et évidemment, comme disent les syndicalistes il y aura du grain à moudre. Donc, d'ores et déjà, faire l'impasse sur la réunion du 18 février, ce n'est pas très raisonnable.
Quel grain à moudre ? On va parler allocations familiales ? On va parler Smic, hausse du Smic par exemple ?
Les syndicalistes diront ce qu'ils voudront. Le président de la République leur a ouverte des pistes et il y aura des propositions à ce moment-là. Donc, attendons quand même le 18 février avant de vouloir faire de l'agitation. C'est incompréhensible ces grèves au moment où la crise frappe si fort.
C'est l'angoisse sociale !
Oui, mais ça donne quel résultat ! Je crois qu'il vaut mieux se mobiliser tous contre la crise plutôt que d'avoir des manifestations qui sont totalement stériles. Ça ne va pas nous faire gagner beaucoup de croissance une grève générale ! Ça ne va pas fournir beaucoup de revenus aux salariés ! Ça va plutôt aggraver leur situation parce que les jours de grève ne sont pas payés.
Vous la trouvez illégitime cette grève ?
Je n'en comprends pas l'intérêt ; je comprends bien ce qui motive la population qui fait la grève, c'est-à-dire, l'angoisse face à une crise qui est internationale, mais la grève ne va pas résoudre la crise.
En un mot : par quoi remplacerez-vous la taxe professionnelle dans les caisses des collectivités locales ?
Il y a plein de pistes. Il y a la taxe carbone, il y a le foncier bâti qui peut être scindé entre un foncier bâti sur les bâtiments d'habitation et les bâtiments économiques ; il y a la TIPP, qui est une ressource régionale...
Les produits pétroliers...
...la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Il y a plein de pistes.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 février 2009
Je ne crois pas mais il faut discuter. En tous les cas, elle a fait un travail formidable, exceptionnel, jamais d'ailleurs aucun gouvernement n'a fait autant d'efforts pour la recherche ; ça a commencé évidemment par le crédit impôt recherche, mais en même temps, la réforme de la recherche est tout à fait indispensable pour lui donner la crédibilité internationale. L'évaluation est au coeur de la discussion.
Cette discussion, il faut discuter dites-vous, autant reporter donc l'application. Elle a commis un lapsus hier, elle a évoqué "septembre 2010", et puis elle a dit "non, septembre 2009". Disons à l'automne 2010.
Je la laisse piloter son affaire, elle l'a fait très bien jusqu'à maintenant. Mais c'est vrai que parfois c'est difficile de bien se faire comprendre. Moi je voudrais savoir ce qui choque dans le fait que les chercheurs soient évalués tous les quatre ans ? !
C'est parce qu'ils craignent d'être évalués par le président de leur université, président donc autonome...
Il est élu.
...élu mais autonome, et donc sans véritablement une protection de l'Éducation nationale. Faut-il céder sur ce point, et rétablir une évaluation nationale ?
Jusque-là, il n'y a avait pas d'évaluation.
Si, il y a des évaluations régulières par les pairs, il y avait le CNU, il y avait un système.
Oui, mais enfin, attendez ! Il n'y avait pas de véritable évaluation, ça a été démontré par 36 rapports qui ont été faits, c'était même le grand reproche qui était fait à la recherche française. Donc, là, on a un système d'évaluation. Est-ce qu'il faut l'aménager, l'adapter, l'expliquer ? Oui. Mais maintenons le principe de l'évaluation. Tout le monde est évalué aujourd'hui.
A. Kahn soutenait le décret et puis il ne le soutient plus.
Oui c'est curieux.
Il dit : "le président Sarkozy m'a instrumentalisé dans son émission de télévision".
Oui ! Surtout, depuis, la contestation est née. Alors, il a changé d'avis, en même temps qu'il a vu apparaître...
Un peu de couardise ?
Oh ! Je ne me permettrais pas d'employer des mots aussi forts, mais enfin il a totalement changé d'attitude dès lors qu'il y a eu une contestation. Il y a petit peu de : "Je suis leur chef, donc je les suis".
Vous ne dirigez plus l'UMP mais dites-moi, V. Pécresse ne devrait-elle pas se retirer de la course à la primaire pour les régionales en Ile-de-France ?
Pourquoi, quel rapport ?
Pour se concentrer sur son action ministérielle ?
Pour le moment, ça a été mis entre parenthèses. Donc elle peut se concentrer à son action ministérielle qui est maintenant la priorité. (...) Eh bien, c'est le cas. Elle a été...
On repoussera la primaire en avril-mai pour... Ou c'est un peu tard ?
Non, mais, là, le débat des candidats Ile-de-France a été mis entre parenthèses, et c'est bien.
Y. Jégo, lui s'occupe de l'Outre-Mer, il est rentré de Guadeloupe alors qu'il avait promis qu'il resterait sur place jusqu'au dénouement de la crise. Crise qui en est à son 21ème jour de grève...
Et il y retourne.
C'est une faute tactique quand même, c'est une maladresse psychologique ?
Franchement, c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Il est rentré 24 heures à Paris pour consulter, en particulier le Premier ministre, donc...
Le téléphone marche entre la Guadeloupe et Paris ?
D'accord, mais peut-être c'est mieux de se voir et d'analyser, d'avoir une réunion de travail, enfin, on peut faire autrement. Mais il y retourne, c'est ça qui est important, il n'a pas quitté la Guadeloupe, il a fait un aller-retour. Vraiment, quelle histoire !
Il y a une réunion de ministres ce matin pour parler de la Guadeloupe. Quel est l'objet ? Est-ce qu'il s'agit d'obliger les patrons locaux à payer eux-mêmes de leur poche, sans aides de l'Etat, les hausses de salaires ?
Le conflit est né entre les salariés et le patronat. L'Etat essaye de jouer un rôle d'arbitrage, de modérateur, mais ce n'est pas l'Etat qui est responsable de cette crise.
Mais l'Etat doit-il donner de l'argent aux entreprises pour qu'elles puissent augmenter les salaires ?
Eh bien, voilà ! C'est tout l'objet du débat. L'entreprise dit "moi je veux bien augmenter les salaires mais il faut que l'Etat m'en donne"...
C'est la relance, ça ?
Oui, enfin mais l'Etat n'est pas non plus un puits sans fond. En l'occurrence, ce qu'il faut voir quand même, c'est si les entreprises locales font des profits. C'est ça le sujet.
Le leader de la mobilisation guadeloupéenne dit que la métropole doit en finir avec l'esclavagisme, avec l'attitude coloniale. Que répondez-vous ?
C'est un thème récurrent parce qu'évidemment l'esclavage a été très traumatisant pour ces régions, pour toutes les Antilles naturellement, et ça fait le fond de la culture politique, même de toute la culture quand qu'on y est. A. Césaire... On voit bien combien les Antilles ont été marquées par l'esclavage. Mais en même temps, parfois la référence est disproportionnée.
En Métropole, les mauvais chiffres de l'économie continuent à tomber. Sommes-nous en récession ? Les indicateurs, Banque de France, Insee, nous disent bien que le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009 vont être négatifs. Récession officielle, dites-le ?
C'est un faux sujet. On est en crise...
Pas pour les gens qui perdent leur emploi !
Mais c'est ça qui compte, voilà ! Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si, oui ou non, on est en récession, c'est de voir que le chômage frappe. Et ce qui compte, c'est ce qu'on fait contre le chômage. Je fais le plan de relance.
Le plan de relance. Par exemple, hier, 7,8 milliards d'euros pour aider Renault et Peugeot, en échange d'un maintien de l'emploi. Est-ce que les sous-traitants vont continuer à licencier, ou doivent-ils s'arrêter, arrêter tout plan social puisque l'aide arrive ?
Ils sont dans la filière, et donc dans l'organisation même du plan de relance pour l'automobile.
Cet argent les concerne ?
Ça les concerne, bien sûr, et notamment les donneurs d'ordre que sont les constructeurs doivent respecter des délais de paiement. Souvent ils ont joué en trésorerie là-dessus, les mettant en difficulté.
Faut-il donc suspendre tout plan social chez les équipementiers puisque l'argent arrive ?
Il faut n'y recourir qu'en dernière extrémité, nous le savons bien. Mais parfois c'est inévitable.
Ce plan de relance de l'automobile devait être franco-allemand ; N. Sarkozy l'annonçait le 11 janvier. Et plus d'Allemagne ! On fait ça chacun chez soi.
C'est pour ça que nous travaillons à un rapprochement de nos plans de relance. Lundi et mardi prochains, avec B. Le Maire, nous allons faire une petite tournée européenne, nous irons à Londres, à Berlin, à Rome et à Madrid, pour essayer de coordonner un peu nos actions de relance.
Mais coordonner des actions qui partent dans tous les sens ? La baisse de la TVA, en Angleterre ; 50 milliards d'euros sur la table, en Allemagne. Comment mettre de la cohérence là-dedans ?
En ayant des politiques coordonnées, en ciblant. Par exemple, je pense que sur l'automobile, nous devrions essayer de rapprocher nos mesures.
Par exemple, sur l'automobile, puisque...
Et l'Union européenne devrait ça, hein !
C'est un appel aux Tchèques que vous lancez, là ?
Non, mais je pense que il y a un rôle de l'Union européenne pour coordonner. Le plan de relance européen qui a été annoncé par la Commission, qui porte sur 200 milliards et avec un objectif d'1,2 point de croissance, ce plan de relance ne doit pas seulement être une annonce, il y a certes 30 milliards de la Banque européenne d'investissement, ça compte. Mais pour le reste, en ce qui concerne...Nous sommes tous dans...Enfin, nous sommes 16 pays dans la zone euro, et nous avons des politiques économiques qui sont divergentes alors que nos politiques monétaires sont convergentes.
Mais par exemple, si Renault et Peugeot s'engagement à préserver l'emploi en France, en cas de difficulté, ces firmes vont fermer des usines ailleurs en Europe. Donc, vous créez du protectionnisme ?
Il ne s'agit pas de créer du protectionnisme, c'est impossible. Quand vous prenez une automobile, vous pouvez regardez, il y a des composants qui viennent de tous les pays du monde. Il n'y a pas une pièce qui soit purement nationale, d'où que ce soit. Mais simplement, la France est devenue importatrice nette en matière automobile, et ça c'est quand même un sujet de préoccupation. Je trouve normal qu'on construise des usines Renault à l'étranger pour vendre à l'étranger. Mais je ne trouve pas normal qu'on construise des usines Renault à l'étranger pour vendre des voitures Renault en France.
C'est ce qu'a dit le président de la République jeudi dernier, en parlant justement de la République tchèque. Et le Premier ministre local n'a pas apprécié ce discours, il dit même que, M. Topolanek, que le Traité de Lisbonne ne sera pas ratifié par la Tchéquie si chacun part, comme ça, dans le protectionnisme.
Mais ça n'est pas du protectionnisme. C'est simplement... Le Gouvernement soutient l'industrie automobile française. Je rappelle quand même que, pour nous, l'automobile c'est 10 % du salariat, avec tout ce qui tourne autour, c'est-à-dire que c'est considérable comme effet économique. Et qu'ensuite, nous avons une industrie et une créativité dans le domaine de l'automobile qui est historique. C'est la France qui a inventé l'automobile, donc on a quand même une légitimité à organiser notre industrie.
Journée de mobilisation programmée par les syndicats le 19 mars. Est-ce que la réunion de négociations du 18 février n'est pas déjà mort-née ?
Je ne le crois pas. Parce que, bien entendu, il y a ce jour-là, des propositions très importantes, c'est quand même...
Lesquelles ?
Le président de la République a ouvert les pistes, et évidemment, comme disent les syndicalistes il y aura du grain à moudre. Donc, d'ores et déjà, faire l'impasse sur la réunion du 18 février, ce n'est pas très raisonnable.
Quel grain à moudre ? On va parler allocations familiales ? On va parler Smic, hausse du Smic par exemple ?
Les syndicalistes diront ce qu'ils voudront. Le président de la République leur a ouverte des pistes et il y aura des propositions à ce moment-là. Donc, attendons quand même le 18 février avant de vouloir faire de l'agitation. C'est incompréhensible ces grèves au moment où la crise frappe si fort.
C'est l'angoisse sociale !
Oui, mais ça donne quel résultat ! Je crois qu'il vaut mieux se mobiliser tous contre la crise plutôt que d'avoir des manifestations qui sont totalement stériles. Ça ne va pas nous faire gagner beaucoup de croissance une grève générale ! Ça ne va pas fournir beaucoup de revenus aux salariés ! Ça va plutôt aggraver leur situation parce que les jours de grève ne sont pas payés.
Vous la trouvez illégitime cette grève ?
Je n'en comprends pas l'intérêt ; je comprends bien ce qui motive la population qui fait la grève, c'est-à-dire, l'angoisse face à une crise qui est internationale, mais la grève ne va pas résoudre la crise.
En un mot : par quoi remplacerez-vous la taxe professionnelle dans les caisses des collectivités locales ?
Il y a plein de pistes. Il y a la taxe carbone, il y a le foncier bâti qui peut être scindé entre un foncier bâti sur les bâtiments d'habitation et les bâtiments économiques ; il y a la TIPP, qui est une ressource régionale...
Les produits pétroliers...
...la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Il y a plein de pistes.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 février 2009