Texte intégral
Q - Le protectionnisme français agace en Europe. Avec son plan automobile, la France a-t-elle franchi la ligne jaune ?
R - Pas du tout. Tout d'abord, le prêt de 6 milliards d'euros ne déroge en aucune manière aux règles du marché intérieur européen. Ensuite, la production automobile française est en chute de 40 %. Le président de la République et le Premier ministre ont le devoir de mettre tout en oeuvre pour préserver l'emploi et les sites industriels français. Nos partenaires européens ont d'ailleurs tout intérêt à ce que la France soutienne l'activité de Renault et de Peugeot, qui emploient plusieurs dizaines de milliers de salariés chez eux, notamment en Slovénie, en Espagne, en Roumanie. Les autres dirigeants européens prennent, eux aussi, des mesures pour sauver leur économie. Chaque Etat fait des choix en fonction de ses intérêts dans le cadre européen.
Q - Nous sommes donc revenus au chacun pour soi ?
R - Au contraire. Le plan automobile français utilise les outils validés par la Commission dans le cadre du plan de relance européen. Et, plus fondamentalement, je crois que cette crise ne peut déboucher que sur une Europe nouvelle, avec des institutions renforcées. La tentation du nationalisme et du repli sur soi existe. Il faut tout faire pour l'écarter et par conséquent éviter les querelles intestines. La Commission et les Etats membres doivent imaginer un plan commun de sortie de crise. En plus des mesures de solidarité immédiates, nous devons imaginer ensemble des réponses à trois défis majeurs. D'abord, il faudra réduire la dette. Il faudra aussi soutenir collectivement la recherche et le développement des hautes technologies, et enfin réduire ensemble les inégalités européennes. L'Europe doit montrer l'exemple face aux tentations protectionnistes des Etats-Unis et de la Chine.
Q - La Présidence tchèque est-elle trop faible ?
R - Elle donne le meilleur d'elle-même dans une situation et des circonstances très difficiles.
Q - Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN provoque des remous. Le moment est-il vraiment propice à cette initiative ?
R - C'est une décision qui appartient au président et marque l'aboutissement d'un processus engagé de longue date. La France est le quatrième pourvoyeur de troupes de l'Alliance atlantique, notamment en Afghanistan, et elle n'en tire pas les bénéfices, ni politiques ni opérationnels. La réflexion sur le retour dans la structure militaire intégrée doit nous permettre de mettre en relation nos moyens et notre influence au sein de l'OTAN, de participer à sa transformation et d'y renforcer la présence européenne. Elle permet aussi de poursuivre le renforcement de la défense européenne, lancée au sommet de Saint-Malo en 1998 et relancée par le président pendant la Présidence française de l'Union. Nous pouvons prendre toute notre place dans la structure militaire et en même temps garder notre indépendance, renforcer notre défense et préserver notre singularité.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2009
R - Pas du tout. Tout d'abord, le prêt de 6 milliards d'euros ne déroge en aucune manière aux règles du marché intérieur européen. Ensuite, la production automobile française est en chute de 40 %. Le président de la République et le Premier ministre ont le devoir de mettre tout en oeuvre pour préserver l'emploi et les sites industriels français. Nos partenaires européens ont d'ailleurs tout intérêt à ce que la France soutienne l'activité de Renault et de Peugeot, qui emploient plusieurs dizaines de milliers de salariés chez eux, notamment en Slovénie, en Espagne, en Roumanie. Les autres dirigeants européens prennent, eux aussi, des mesures pour sauver leur économie. Chaque Etat fait des choix en fonction de ses intérêts dans le cadre européen.
Q - Nous sommes donc revenus au chacun pour soi ?
R - Au contraire. Le plan automobile français utilise les outils validés par la Commission dans le cadre du plan de relance européen. Et, plus fondamentalement, je crois que cette crise ne peut déboucher que sur une Europe nouvelle, avec des institutions renforcées. La tentation du nationalisme et du repli sur soi existe. Il faut tout faire pour l'écarter et par conséquent éviter les querelles intestines. La Commission et les Etats membres doivent imaginer un plan commun de sortie de crise. En plus des mesures de solidarité immédiates, nous devons imaginer ensemble des réponses à trois défis majeurs. D'abord, il faudra réduire la dette. Il faudra aussi soutenir collectivement la recherche et le développement des hautes technologies, et enfin réduire ensemble les inégalités européennes. L'Europe doit montrer l'exemple face aux tentations protectionnistes des Etats-Unis et de la Chine.
Q - La Présidence tchèque est-elle trop faible ?
R - Elle donne le meilleur d'elle-même dans une situation et des circonstances très difficiles.
Q - Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN provoque des remous. Le moment est-il vraiment propice à cette initiative ?
R - C'est une décision qui appartient au président et marque l'aboutissement d'un processus engagé de longue date. La France est le quatrième pourvoyeur de troupes de l'Alliance atlantique, notamment en Afghanistan, et elle n'en tire pas les bénéfices, ni politiques ni opérationnels. La réflexion sur le retour dans la structure militaire intégrée doit nous permettre de mettre en relation nos moyens et notre influence au sein de l'OTAN, de participer à sa transformation et d'y renforcer la présence européenne. Elle permet aussi de poursuivre le renforcement de la défense européenne, lancée au sommet de Saint-Malo en 1998 et relancée par le président pendant la Présidence française de l'Union. Nous pouvons prendre toute notre place dans la structure militaire et en même temps garder notre indépendance, renforcer notre défense et préserver notre singularité.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2009