Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le sénateur Lise,
Je ne refuse pas de répondre à l'opposition, et il me semble que nous avons eu l'occasion de nous entretenir à plusieurs reprises ; je suis même allé deux fois dans votre département, et je crois avoir tenu tous les engagements que j'y avais pris.
Bien entendu, le constat que vous faites de la situation, nous le partageons, et c'est bien parce que nous le partageons que, depuis un an, nous avons mis sur le chantier la loi de programmation pour l'Outre-mer, dont le Sénat va débattre dans quelques jours.
Ce constat, encore une fois, n'est pas un constat qui date d'aujourd'hui, vous le reconnaissez avec moi. Il est lié à une structure économique, il est peut-être lié aussi à une organisation institutionnelle qui mérite d'être réformée.
Vous me demandez si nous sommes prêts à aborder ces deux sujets ? Ce sera l'objet de la réunion qui va avoir lieu dans quelques instants et à laquelle vous allez participer. Nous sommes prêts à tout mettre sur la table ; nous verrons d'ailleurs à cette occasion si l'ensemble des élus d'Outre-mer est prêt aussi à accepter les changements qui sont nécessaires, en terme d'organisation, en terme de structures économiques, pour assurer l'avenir de l'Outre-mer. En attendant que nous puissions engager ce débat, nous allons tout faire pour résoudre l'urgence de la crise sociale qui se déroule en Guadeloupe, et naturellement les mesures que nous prendrons en Guadeloupe seront étendues aux quatre départements d'Outre-mer.
Je veux revenir un instant sur une des phrases que vous avez prononcée, en disant : "est-ce que le Gouvernement est prêt à tenir des engagements qu'il aurait pris de compenser l'intégralité des hausses de salaires par l'impôt ? M. le sénateur, comment ? Oui...enfin, ça revient à cela ! - Par des baisses de charges ?" - Comment peut-on défendre cette position-là ? Je pense que tous les républicains, ici, accepteront, et en faisant cela d'ailleurs, d'une certaine façon, vous facilitez la négociation du patronat, qui n'a plus qu'à attendre que l'Etat mette les sommes nécessaires pour pratiquer les augmentations. Je vous dis non ! Je n'accepterai pas cette disposition, je considère que s'il y a un problème de salaires aux Antilles, c'est à travers une négociation entre le patronat et les organisations syndicales que cette question doit être résolue. Le Gouvernement est prêt à y apporter sa contribution, mais en aucun cas, le Gouvernement n'acceptera que les augmentations de salaires dans les entreprises privées soient prises en charge par les contribuables !
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 20 février 2009