Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Je souhaite évidemment m'associer à tous les voeux que vient de vous adresser Olivier. Dire ma solidarité à tous nos concitoyens touchés par la tempête et saluer l'action, le travail des hommes et des femmes des services et entreprises publics: DDE, EDF, SNCF et ONF qui, si souvent stigmatisés, montrent encore une fois leur courage et efficacité.
Je vous souhaite à vous toutes et tous bonheur, santé et réussite. Et je vos adresse ces voeux sous le signe de la détermination, tant cette année semble porteuse du pire et tant je pense qu'elle peut être celle d'une nouvelle mobilisation populaire. Il y a l'horreur de Gaza : un territoire dévasté, un espoir une fois encore étouffé. Il y a cette crise du capitalisme avec son cortège de licenciements, de famines et d'exclusions. Une crise face à laquelle les grands patrons et les banquiers pourtant responsables n'ont qu'une seule réponse : gardons la main et n'assumons rien, le peuple paiera !
Et il y a, dans le même temps ces mobilisations pour la paix, cette colère qui monte au sein de notre peuple, cette colère de tous ces salariés plus que jamais exploités et moins que jamais écoutés. Celle de ces hommes et de ces femmes qui veulent travailler et pour qui la droite a fabriqué le RSA pour bientôt les traiter des fainéants. Celle de ces hommes et de ces femmes dont le savoir-faire crée la richesse et qui sont de plus en plus spoliés. Celle de ceux et celles qu'on veut exclure de leur logement avec la loi Boutin.
Celle de ces hommes et de ces femmes qui face aux banques ne comptent pas.
Aussi, c'est un formidable signe que cette année commence avec de nombreuses luttes et un appel syndical unitaire pour la mobilisation des salariés, le 29 janvier. Les communistes vont contribuer au succès de cette journée partout dans le pays en portant des propositions concrètes. Une journée qui s'annonce forte, plus forte que le CPE ? et qui n'est pas un coup de colère sans lendemain...
Je me félicite qu'avec d'autres organisations de gauche parmi lesquelles le Parti de gauche ou la LCR, nous disions ensemble notre soutien à cette journée dans un texte commun. Mais aussi, que l'ensemble de la gauche soit présente ! (PS)
Et je constate que les deux axes de bataille du PCF, la recherche d'un nouveau mode de développement social, écologique et la démocratie partout, y compris à l'entreprise, soient aujourd'hui au coeur du débat.
Cette question de la démocratie, des libertés, cette question du droit, sera une de nos batailles de l'année, Olivier vient d'en parler. La première décision du président Obama a été de fermer le camp de Guantanamo. Cette bonne nouvelle pourrait peut-être préfigurer un arrêt des reculs des droits et des libertés. En Amérique Latine, mouvements populaires et élections confirment la détermination des peuples à poursuivre sur la voie du changement. Mais force est de constater qu'aujourd'hui, malgré ce rayon de soleil, le ciel reste très nuageux dans le monde.
Ainsi en Palestine, pendant trois semaines, la communauté internationale a laissé un Etat tuer des civils, bombarder les bâtiments des Nations Unies, des hôpitaux, des écoles, utiliser des armes « non autorisées »...(que signifie des armes autorisées) et je veux ici soutenir l'initiative du directeur de l'Huma quotidienne, mon ami Patrick Le Hyaric, qui, de retour de Gaza demande la mise en place d'une commission d'enquête internationale sur les crimes commis.
Depuis plus de quarante ans, cette communauté internationale laisse violer des résolutions de l'ONU et balayer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Alors, il y a urgence que la communauté internationale intervienne par la mise en place d'une force de protection internationale, par des sanctions pour une paix durable. Une paix qui ne soit pas le seul silence des armes. Et cette paix, elle ne se construira que par la réaffirmation par les Etats du droit du peuple palestinien à un Etat souverain dans les frontières de 1967, du droit des peuples israélien et palestinien à vivre dans la sécurité et la coopération.
Et ce qui est vrai au Proche-Orient devrait l'être partout sur la planète. Là où priment les logiques de puissance et les engrenages militaires. Et en cette année où l'OTAN célèbre son soixantième anniversaire, je tiens particulièrement à réaffirmer contre la stratégie de l'alliance atlantique le primat du droit, du dialogue et du désarmement. Et ce message, nous le ferons passer en allant manifester le 4 avril à Strasbourg contre le soixantième anniversaire de l'OTAN.
Sur ce sujet de la paix, du droit des peuples, on devrait pouvoir attendre des « grandes puissances » autant de détermination que celle qu'elles mettent à organiser à l'OMC ou à l'UE la concurrence, la marchandisation ou la financiarisation !
On devrait pouvoir attendre de ceux qui nous dirigent, des grands patrons et banquiers de vraies remises en cause des dogmes libéraux, du culte de l'argent roi. Je ne crois pas que nous assisterons à cela à Davos !
Pour l'instant, je n'entends que des discours moralisateurs et des excuses à bon marché du président, des présidents des banques ou des multinationales...mais derrière ces bigoteries, les affaires reprennent, la casse des acquis et des droits aussi.
Et pendant ce temps là, de partout en France remontent de mauvaises nouvelles et les colères. Ici un sous-traitant de l'automobile dépose le bilan, là une multinationale décide à nouveau de sabrer dans l'emploi. Intérimaires remerciés, chômage technique, partout les salariés sont en train de faire les frais de la crise du capitalisme; l'industrie de notre pays peut le payer cher.
Mais Nicolas Sarkozy s'amuse et amuse la galerie avec cette histoire de bonus. Les banquiers ou les dirigeants de l'automobile jouent les victimes à la télévision et obtiennent en privé tout ce qu'ils sont venus chercher : l'argent des contribuables, les pleins pouvoirs pour continuer à licencier et à distribuer des dividendes, l'assurance en vérité que l'Etat ne les contraigne à rien. Je rappelle pour mémoire que ces contribuables sont aussi salariés de ces entreprises : c'est sur les deux tableaux qu'on veut leur faire payer une crise qui n'est pas la leur. Je dis stop. Cette crise, c'est à ceux qui l'ont provoqué de l'assumer.
Je pense aux actionnaires. Ils se sont déjà goinfrés sur les entreprises. Ils veulent manger le dessert à coups d'aides publiques. Et contrairement au président de la Société générale qui appelle à ne pas pénalise les actionnaires, les pauvres, ils ont déjà perdu en Bourse! Je le dis clairement : ils ne doivent pas recevoir un centime.
Les communistes l'ont dit avec force la semaine dernière en distribuant deux millions sept cent mille tracts sur des sites de production industriels comme ceux de l'automobile, des hôpitaux et des services publics, des pôles d'emploi tertiaires comme la Défense !
Oui, nous allons poursuivre notre campagne, lancée fin 2007, "La Bourse ou la vie" et montrer que la poursuite des réformes de Sarkozy, des directives de l'Union européenne, c'est la course des brebis au précipice. Aussi l'urgence, c'est de les combattre et de changer de logique face à la crise.
Comme l'a dit avec force Pierre Laurent lors de la présentation du plan d'urgence du PCF pour sortir de la crise, la première des urgences est de sécuriser l'emploi, de suspendre tous les licenciements, d'entendre et de financer les contre- propositions des syndicats par l'argent des dividendes et les milliards d'euros d'aides publiques mobilisés.
Changer de logique, c'est oser enfin abandonner cette fable sur le coût du travail et la compétitivité. Cette crise est la conséquence d'une économie qui ne paie plus le travail, toutes les richesses étant détournées par les actionnaires et la spéculation. Alors sortir de la crise, c'est augmenter les salaires. Et quand même à gauche certains regardent avec mépris cette proposition, je leur dit clairement : le discours ringard, c'est celui qui fait l'impasse sur le pouvoir d'achat populaire. Les salaires ne sont pas un gros mot. C'est une réponse à la crise.
Changer de logique, c'est aussi conditionner tout versement d'aide publique, n'en déplaise à Monsieur Sreiff le patron de PSA. Quitte à ce que l'Etat monte au capital, prenne une minorité de blocage ou nationalise les entreprises ou banques concernées, et surtout quitte à ce que les salariés aient de nouveaux et réels droits dans la gestion de ces entreprises.
J'ai entendu les cris d'orfraie de Madame Parisot face à ce cauchemar ! Je lui réponds juste que devant le bilan d'une économie contrôlée par les seuls actionnaires, il n'est pas sûr que la compétence et le sens de l'intérêt des entreprises, du développement économique soient de leurs cotés ! Il me semble plutôt que la maîtrise démocratique de l'économie, c'est ça l'avenir, c'est ça la modernité !
Madame la marquise Lagarde aide les banques ici et là en espérant que tout redevienne comme avant. Changer de logique, c'est engager la réforme de tout le système de financement de notre économie ! Et cette réforme, c'est la mise en place d'un pôle financier public. C'est une politique du crédit au service du développement durable. C'est une politique du crédit sous le contrôle des salariés et des élus, incitative pour des projets générateurs d'emploi, d'investissements, de formation.
Changer de logique, c'est ne pas mentir sur la nécessité réelle de relancer les investissements et les services publics. Nicolas Sarkozy parle de grands projets d'infrastructures. Ce qu'il nous dit pas, c'est que ces chantiers, l'Etat ne veut pas les financer : ce sont les entreprises publiques et les collectivités locales qui sont priées de mettre la main à la poche, une poche pourtant déjà vidée par l'Etat ! Et ce pillage des ressources des collectivités locales, ce n'est pas la commission Balladur y mettra fin !
Alors oui ces lignes TGV ou ce plan campus, la France en a besoin comme elle a besoin d'hôpitaux publics de qualité, d'écoles, de bureaux de poste, d'infrastructures sportives partout sur le territoire. Et pour cela le gouvernement doit cesser de se défausser sur les autres et payer lui-même cette relance, par une véritable réforme fiscale pénalisant la finance et allant vers plus de justice sociale !
Et changer de logique face à la crise c'est aussi changer d'Europe !
Que ce soit pour Gaza ou l'industrie automobile, la paix dans le monde ou la sortie de crise, la promotion des libertés et des droits des femmes, l'Europe est en responsabilité et elle ne les assume pas !
Elle ne les assume pas car obsédée par ses dogmes et traités libéraux !
Les peuples lui ont signifié qu'elle faisait fausse route, qu'ils voulaient une autre Europe. Mais, souvent lorsque les peuples parlent, les tenants du libéralisme quelle que soit l'ampleur de la crise font le choix de continuer comme si de rien n'était. La présidence française en a été la lamentable illustration et ce quelles qu'en soient les conséquences, elle a laissé le traité de Lisbonne planer sur la tête des Européens au lieu d'engager avec eux le débat.
Face à un tel aveuglement, nous avons une chance de changer d'Europe : les élections européennes de juin prochain. Elles seront décisives pour faire entendre la voix des peuples. Elles seront décisives pour faire entendre une autre musique que celle d'une Europe des marchés, que celle d'une Europe des barbelés.
Les conservateurs européens ont pris la mesure des enjeux de ces élections. L'UMP de Nicolas Sarkozy s'est mis en ordre de marche ce week end. Même si les candidats ne se bousculaient pas au portillon.
Nous sommes décidés, les communistes, à une mobilisation sans précédent pour leur arracher l'Europe des mains.
Partout en Europe des partis progressistes, communistes, de gauche, se mobilisent pour changer d'Europe. De Chypre à l'Allemagne, des Pays-Bas à la Grèce, de la République tchèque à l'Irlande, la mobilisation grandit pour une Europe sociale, démocratique, écologiste, féministe et pacifiste.
Cette Europe nouvelle que nous réclamons de nos voeux, c'est une Europe où la BCE ferait le choix, sous contrôle démocratique, de réorienter sa politique au service de l'emploi, d'un développement durable, de la formation et de la réponse aux besoins des citoyens et citoyennes d'Europe.
C'est une Europe qui en finirait avec le dogmatisme de la concurrence pour faire grandir les coopérations et les services publics.
C'est une Europe où le dumping social, fiscal et écologique n'aurait plus de mise et où au contraire primerait la recherche de nouveaux droits et protections pour les salariés, de coopération entre les chercheurs, les éducateurs.
C'est une Europe de la paix et de l'ouverture au monde !
Et c'est cette Europe que les communistes français veulent construire en travaillant ce front progressiste européen.
Vous le savez, suite à l'appel à ce rassemblement lancé le 24 octobre par le Conseil national du PCF, nous avons reçu une première réponse positive du Parti de gauche qui va se créer ce week end.
Ensemble, nous voulons élargir cette dynamique pour "un front de gauche pour changer d'Europe". Nous allons pour cela discuter avec d'autres formations politiques, des personnalités du monde syndical et associatif, des citoyens et citoyennes engagés sur le terrain à la construction de cette autre Europe. Et, nous le ferons ensemble.
Nous rencontrons demain le NPA, aucun travailleur en lutte aujourd'hui ne comprendrait qu'alors que ces élections vont être un moment essentiel pour contester le libéralisme et porter une alternative, que les convergences du 29 janvier ne se poursuivent pas le 7 juin.
Des premiers meetings se tiendront dès le début du mois de février à Montpellier, à Marseille, le 8 mars à Paris puis dans le Nord et la liste va s'allonger dans d'autres régions.
Ensemble, nous allons faire grandir l'urgente nécessité, que je sais largement partagée dans notre peuple, de changer d'Europe. Avec une ambition déclarée : imposer cette exigence dans le débat public comme nous l'avons fait en 2005 et commencer à subvertir, avec tous nos amis qui seront élus dans les 26 autres pays de l'Union, le Parlement et les institutions européennes. C'est pourquoi, notre ambition est d'élire le maximum de députés au Parlement européen.
Cette année, nous la voulons aussi fructueuse pour le PCF. Une année ou nous avançons dans ses transformations, dans ses capacité d'actions, dans son apport dans le débat d'idées, une année que nous voulons riche en nouveaux et nouvelles adhérent-es !
Une année ou la nouvelle direction qui m'entoure va donner le maximum en innovations et en efficacité !
C'est cet espoir de changement pour nous tous et toutes que nous portons pour cette année. Aussi, je crois vraiment pouvoir réitérer mes meilleurs voeux de bonheur pour cette année 2009 !
Je vous remercie.Source http://www.pcf.fr, le 27 janvier 2009
Je souhaite évidemment m'associer à tous les voeux que vient de vous adresser Olivier. Dire ma solidarité à tous nos concitoyens touchés par la tempête et saluer l'action, le travail des hommes et des femmes des services et entreprises publics: DDE, EDF, SNCF et ONF qui, si souvent stigmatisés, montrent encore une fois leur courage et efficacité.
Je vous souhaite à vous toutes et tous bonheur, santé et réussite. Et je vos adresse ces voeux sous le signe de la détermination, tant cette année semble porteuse du pire et tant je pense qu'elle peut être celle d'une nouvelle mobilisation populaire. Il y a l'horreur de Gaza : un territoire dévasté, un espoir une fois encore étouffé. Il y a cette crise du capitalisme avec son cortège de licenciements, de famines et d'exclusions. Une crise face à laquelle les grands patrons et les banquiers pourtant responsables n'ont qu'une seule réponse : gardons la main et n'assumons rien, le peuple paiera !
Et il y a, dans le même temps ces mobilisations pour la paix, cette colère qui monte au sein de notre peuple, cette colère de tous ces salariés plus que jamais exploités et moins que jamais écoutés. Celle de ces hommes et de ces femmes qui veulent travailler et pour qui la droite a fabriqué le RSA pour bientôt les traiter des fainéants. Celle de ces hommes et de ces femmes dont le savoir-faire crée la richesse et qui sont de plus en plus spoliés. Celle de ceux et celles qu'on veut exclure de leur logement avec la loi Boutin.
Celle de ces hommes et de ces femmes qui face aux banques ne comptent pas.
Aussi, c'est un formidable signe que cette année commence avec de nombreuses luttes et un appel syndical unitaire pour la mobilisation des salariés, le 29 janvier. Les communistes vont contribuer au succès de cette journée partout dans le pays en portant des propositions concrètes. Une journée qui s'annonce forte, plus forte que le CPE ? et qui n'est pas un coup de colère sans lendemain...
Je me félicite qu'avec d'autres organisations de gauche parmi lesquelles le Parti de gauche ou la LCR, nous disions ensemble notre soutien à cette journée dans un texte commun. Mais aussi, que l'ensemble de la gauche soit présente ! (PS)
Et je constate que les deux axes de bataille du PCF, la recherche d'un nouveau mode de développement social, écologique et la démocratie partout, y compris à l'entreprise, soient aujourd'hui au coeur du débat.
Cette question de la démocratie, des libertés, cette question du droit, sera une de nos batailles de l'année, Olivier vient d'en parler. La première décision du président Obama a été de fermer le camp de Guantanamo. Cette bonne nouvelle pourrait peut-être préfigurer un arrêt des reculs des droits et des libertés. En Amérique Latine, mouvements populaires et élections confirment la détermination des peuples à poursuivre sur la voie du changement. Mais force est de constater qu'aujourd'hui, malgré ce rayon de soleil, le ciel reste très nuageux dans le monde.
Ainsi en Palestine, pendant trois semaines, la communauté internationale a laissé un Etat tuer des civils, bombarder les bâtiments des Nations Unies, des hôpitaux, des écoles, utiliser des armes « non autorisées »...(que signifie des armes autorisées) et je veux ici soutenir l'initiative du directeur de l'Huma quotidienne, mon ami Patrick Le Hyaric, qui, de retour de Gaza demande la mise en place d'une commission d'enquête internationale sur les crimes commis.
Depuis plus de quarante ans, cette communauté internationale laisse violer des résolutions de l'ONU et balayer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Alors, il y a urgence que la communauté internationale intervienne par la mise en place d'une force de protection internationale, par des sanctions pour une paix durable. Une paix qui ne soit pas le seul silence des armes. Et cette paix, elle ne se construira que par la réaffirmation par les Etats du droit du peuple palestinien à un Etat souverain dans les frontières de 1967, du droit des peuples israélien et palestinien à vivre dans la sécurité et la coopération.
Et ce qui est vrai au Proche-Orient devrait l'être partout sur la planète. Là où priment les logiques de puissance et les engrenages militaires. Et en cette année où l'OTAN célèbre son soixantième anniversaire, je tiens particulièrement à réaffirmer contre la stratégie de l'alliance atlantique le primat du droit, du dialogue et du désarmement. Et ce message, nous le ferons passer en allant manifester le 4 avril à Strasbourg contre le soixantième anniversaire de l'OTAN.
Sur ce sujet de la paix, du droit des peuples, on devrait pouvoir attendre des « grandes puissances » autant de détermination que celle qu'elles mettent à organiser à l'OMC ou à l'UE la concurrence, la marchandisation ou la financiarisation !
On devrait pouvoir attendre de ceux qui nous dirigent, des grands patrons et banquiers de vraies remises en cause des dogmes libéraux, du culte de l'argent roi. Je ne crois pas que nous assisterons à cela à Davos !
Pour l'instant, je n'entends que des discours moralisateurs et des excuses à bon marché du président, des présidents des banques ou des multinationales...mais derrière ces bigoteries, les affaires reprennent, la casse des acquis et des droits aussi.
Et pendant ce temps là, de partout en France remontent de mauvaises nouvelles et les colères. Ici un sous-traitant de l'automobile dépose le bilan, là une multinationale décide à nouveau de sabrer dans l'emploi. Intérimaires remerciés, chômage technique, partout les salariés sont en train de faire les frais de la crise du capitalisme; l'industrie de notre pays peut le payer cher.
Mais Nicolas Sarkozy s'amuse et amuse la galerie avec cette histoire de bonus. Les banquiers ou les dirigeants de l'automobile jouent les victimes à la télévision et obtiennent en privé tout ce qu'ils sont venus chercher : l'argent des contribuables, les pleins pouvoirs pour continuer à licencier et à distribuer des dividendes, l'assurance en vérité que l'Etat ne les contraigne à rien. Je rappelle pour mémoire que ces contribuables sont aussi salariés de ces entreprises : c'est sur les deux tableaux qu'on veut leur faire payer une crise qui n'est pas la leur. Je dis stop. Cette crise, c'est à ceux qui l'ont provoqué de l'assumer.
Je pense aux actionnaires. Ils se sont déjà goinfrés sur les entreprises. Ils veulent manger le dessert à coups d'aides publiques. Et contrairement au président de la Société générale qui appelle à ne pas pénalise les actionnaires, les pauvres, ils ont déjà perdu en Bourse! Je le dis clairement : ils ne doivent pas recevoir un centime.
Les communistes l'ont dit avec force la semaine dernière en distribuant deux millions sept cent mille tracts sur des sites de production industriels comme ceux de l'automobile, des hôpitaux et des services publics, des pôles d'emploi tertiaires comme la Défense !
Oui, nous allons poursuivre notre campagne, lancée fin 2007, "La Bourse ou la vie" et montrer que la poursuite des réformes de Sarkozy, des directives de l'Union européenne, c'est la course des brebis au précipice. Aussi l'urgence, c'est de les combattre et de changer de logique face à la crise.
Comme l'a dit avec force Pierre Laurent lors de la présentation du plan d'urgence du PCF pour sortir de la crise, la première des urgences est de sécuriser l'emploi, de suspendre tous les licenciements, d'entendre et de financer les contre- propositions des syndicats par l'argent des dividendes et les milliards d'euros d'aides publiques mobilisés.
Changer de logique, c'est oser enfin abandonner cette fable sur le coût du travail et la compétitivité. Cette crise est la conséquence d'une économie qui ne paie plus le travail, toutes les richesses étant détournées par les actionnaires et la spéculation. Alors sortir de la crise, c'est augmenter les salaires. Et quand même à gauche certains regardent avec mépris cette proposition, je leur dit clairement : le discours ringard, c'est celui qui fait l'impasse sur le pouvoir d'achat populaire. Les salaires ne sont pas un gros mot. C'est une réponse à la crise.
Changer de logique, c'est aussi conditionner tout versement d'aide publique, n'en déplaise à Monsieur Sreiff le patron de PSA. Quitte à ce que l'Etat monte au capital, prenne une minorité de blocage ou nationalise les entreprises ou banques concernées, et surtout quitte à ce que les salariés aient de nouveaux et réels droits dans la gestion de ces entreprises.
J'ai entendu les cris d'orfraie de Madame Parisot face à ce cauchemar ! Je lui réponds juste que devant le bilan d'une économie contrôlée par les seuls actionnaires, il n'est pas sûr que la compétence et le sens de l'intérêt des entreprises, du développement économique soient de leurs cotés ! Il me semble plutôt que la maîtrise démocratique de l'économie, c'est ça l'avenir, c'est ça la modernité !
Madame la marquise Lagarde aide les banques ici et là en espérant que tout redevienne comme avant. Changer de logique, c'est engager la réforme de tout le système de financement de notre économie ! Et cette réforme, c'est la mise en place d'un pôle financier public. C'est une politique du crédit au service du développement durable. C'est une politique du crédit sous le contrôle des salariés et des élus, incitative pour des projets générateurs d'emploi, d'investissements, de formation.
Changer de logique, c'est ne pas mentir sur la nécessité réelle de relancer les investissements et les services publics. Nicolas Sarkozy parle de grands projets d'infrastructures. Ce qu'il nous dit pas, c'est que ces chantiers, l'Etat ne veut pas les financer : ce sont les entreprises publiques et les collectivités locales qui sont priées de mettre la main à la poche, une poche pourtant déjà vidée par l'Etat ! Et ce pillage des ressources des collectivités locales, ce n'est pas la commission Balladur y mettra fin !
Alors oui ces lignes TGV ou ce plan campus, la France en a besoin comme elle a besoin d'hôpitaux publics de qualité, d'écoles, de bureaux de poste, d'infrastructures sportives partout sur le territoire. Et pour cela le gouvernement doit cesser de se défausser sur les autres et payer lui-même cette relance, par une véritable réforme fiscale pénalisant la finance et allant vers plus de justice sociale !
Et changer de logique face à la crise c'est aussi changer d'Europe !
Que ce soit pour Gaza ou l'industrie automobile, la paix dans le monde ou la sortie de crise, la promotion des libertés et des droits des femmes, l'Europe est en responsabilité et elle ne les assume pas !
Elle ne les assume pas car obsédée par ses dogmes et traités libéraux !
Les peuples lui ont signifié qu'elle faisait fausse route, qu'ils voulaient une autre Europe. Mais, souvent lorsque les peuples parlent, les tenants du libéralisme quelle que soit l'ampleur de la crise font le choix de continuer comme si de rien n'était. La présidence française en a été la lamentable illustration et ce quelles qu'en soient les conséquences, elle a laissé le traité de Lisbonne planer sur la tête des Européens au lieu d'engager avec eux le débat.
Face à un tel aveuglement, nous avons une chance de changer d'Europe : les élections européennes de juin prochain. Elles seront décisives pour faire entendre la voix des peuples. Elles seront décisives pour faire entendre une autre musique que celle d'une Europe des marchés, que celle d'une Europe des barbelés.
Les conservateurs européens ont pris la mesure des enjeux de ces élections. L'UMP de Nicolas Sarkozy s'est mis en ordre de marche ce week end. Même si les candidats ne se bousculaient pas au portillon.
Nous sommes décidés, les communistes, à une mobilisation sans précédent pour leur arracher l'Europe des mains.
Partout en Europe des partis progressistes, communistes, de gauche, se mobilisent pour changer d'Europe. De Chypre à l'Allemagne, des Pays-Bas à la Grèce, de la République tchèque à l'Irlande, la mobilisation grandit pour une Europe sociale, démocratique, écologiste, féministe et pacifiste.
Cette Europe nouvelle que nous réclamons de nos voeux, c'est une Europe où la BCE ferait le choix, sous contrôle démocratique, de réorienter sa politique au service de l'emploi, d'un développement durable, de la formation et de la réponse aux besoins des citoyens et citoyennes d'Europe.
C'est une Europe qui en finirait avec le dogmatisme de la concurrence pour faire grandir les coopérations et les services publics.
C'est une Europe où le dumping social, fiscal et écologique n'aurait plus de mise et où au contraire primerait la recherche de nouveaux droits et protections pour les salariés, de coopération entre les chercheurs, les éducateurs.
C'est une Europe de la paix et de l'ouverture au monde !
Et c'est cette Europe que les communistes français veulent construire en travaillant ce front progressiste européen.
Vous le savez, suite à l'appel à ce rassemblement lancé le 24 octobre par le Conseil national du PCF, nous avons reçu une première réponse positive du Parti de gauche qui va se créer ce week end.
Ensemble, nous voulons élargir cette dynamique pour "un front de gauche pour changer d'Europe". Nous allons pour cela discuter avec d'autres formations politiques, des personnalités du monde syndical et associatif, des citoyens et citoyennes engagés sur le terrain à la construction de cette autre Europe. Et, nous le ferons ensemble.
Nous rencontrons demain le NPA, aucun travailleur en lutte aujourd'hui ne comprendrait qu'alors que ces élections vont être un moment essentiel pour contester le libéralisme et porter une alternative, que les convergences du 29 janvier ne se poursuivent pas le 7 juin.
Des premiers meetings se tiendront dès le début du mois de février à Montpellier, à Marseille, le 8 mars à Paris puis dans le Nord et la liste va s'allonger dans d'autres régions.
Ensemble, nous allons faire grandir l'urgente nécessité, que je sais largement partagée dans notre peuple, de changer d'Europe. Avec une ambition déclarée : imposer cette exigence dans le débat public comme nous l'avons fait en 2005 et commencer à subvertir, avec tous nos amis qui seront élus dans les 26 autres pays de l'Union, le Parlement et les institutions européennes. C'est pourquoi, notre ambition est d'élire le maximum de députés au Parlement européen.
Cette année, nous la voulons aussi fructueuse pour le PCF. Une année ou nous avançons dans ses transformations, dans ses capacité d'actions, dans son apport dans le débat d'idées, une année que nous voulons riche en nouveaux et nouvelles adhérent-es !
Une année ou la nouvelle direction qui m'entoure va donner le maximum en innovations et en efficacité !
C'est cet espoir de changement pour nous tous et toutes que nous portons pour cette année. Aussi, je crois vraiment pouvoir réitérer mes meilleurs voeux de bonheur pour cette année 2009 !
Je vous remercie.Source http://www.pcf.fr, le 27 janvier 2009