Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Vous l'avez rappelé, un certain nombre de nos compatriotes de la Somme vivent aujourd'hui une situation dramatique, et d'autant plus dramatique que la lente décrue des eaux fait que cette situation dure pour eux plus longtemps que cela a pu être le cas en Bretagne, par exemple, ou en Normandie.
Je me suis rendu sur place, accompagné par le ministre de l'Intérieur. Vous étiez là ainsi que deux autres parlementaires de la majorité. Nous nous sommes trouvés face à des gens choqués, un peu désespérés et aussi bouleversés par une rumeur que nous avons dû démentir et que tout bien sûr dément, mais qui a expliqué la force de leurs sentiments. Encore fallait-il y être, et nous y étions, assumant notre devoir de solidarité, même si le contact n'était pas facile.
Aujourd'hui, la décrue semble amorcée, mais celle-ci sera longue en raison des conditions météorologiques que vous avez décrites. Il est donc important - alors tant mieux si elle est plus brève, je préfère être prudent pour ce qui me concerne - que le Gouvernement continue à mobiliser l'ensemble des moyens mis en oeuvre, et par ailleurs, qu'il tire des leçons de ces événements catastrophiques.
800 personnels civils et militaires sont en permanence sur le terrain et je veux rendre hommage à leur dévouement et à leur professionnalisme. Une aide d'urgence de 600 000 francs, qui était destinée à des petits achats pour les gens les plus en difficulté, a été dégagée. Cette aide a d'ores et déjà été doublée, montant à 1,2 million et elle peut l'être encore à la mesure des demandes faites par les gens dans une situation particulière de détresse.
Je veux maintenant annoncer que ce sont 20 millions de francs qui seront dégagés par le Gouvernement pour venir en aide aux communes de la Somme, notamment pour le rétablissement de bâtiments publics et de routes, ce qui sera donc un élément de solidarité nationale tout à fait important. Des aides seront naturellement apportées, dès que l'état de catastrophe naturelle aura été déclarée par la commission compétente qui devrait se réunir le 25 avril. Il faut évidemment attendre cette date pour avoir une appréciation réelle de ce que sont les dégâts. Et, de la même manière, au nom des calamités agricoles, un effort pourra être fait notamment pour l'hortillonnage qui intéresse la ville d'Amiens, mais aussi en faveur des artisans, des petites entreprises qui peuvent être touchées par le chômage technique, grâce aux fonds du Fisac.
Je voudrais d'ailleurs, à cette occasion, également, saluer le mouvement spontané de solidarité qui s'est exprimé non seulement de la part des gens de la grande région Nord et de la Picardie en particulier, mais aussi d'autres villes et d'autres communes de France. Je pense que ces mouvements spontanés de la population, prolongeant l'effort de l'Etat, sont nécessaires.
Il faut maintenant essayer de tirer des leçons utiles de cette catastrophe, certes exceptionnelle, due à une pluviosité elle aussi exceptionnelle. Pour cela, vous le savez, j'ai souhaité qu'une mission d'experts composée de spécialistes de haut niveau, analysent les causes de ces inondations et proposent des mesures. Cette mission a été formée, elle est déjà sur le terrain, elle est au travail, et à la demande des élus de la Somme, elle associera des experts locaux à ses travaux. Il est prévu qu'elle rende ses premières conclusions au mois de mai.
Par ailleurs, vous le savez, le comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire, qui se réunira en juillet, avait déjà à son ordre du jour, parmi d'autres points, la question de l'examen des problèmes du bassin de la Somme. Et ce point se retrouvera donc, si j'ose dire, encore plus actuel en raison des événements qui se sont produits.
Sur la base des propositions de cette mission d'expertise, des mesures de prévention indispensables seront décidées le plus rapidement possible en concertation bien sûr avec les élus locaux, et avec les collectivités locales qui elles-mêmes ont à assumer leurs responsabilités.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 18 avril 2001)