Déclaration de M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, sur le bilan de la politique agricole commune, à l'Assemblée nationale le 18 février 2009.

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Circonstance : Séance de questions d'acutalité, à l'Assemblée nationale le 18 février 2009

Texte intégral

Madame Vautrin, dans la crise actuelle qui bouscule tous les secteurs, l'agriculture et l'agroalimentaire - soit 1,5 million d'emplois dans notre pays - ne sont pas épargnés. Malgré tout, ils tiennent le coup. D'abord parce qu'ils répondent à un besoin vital et produisent pour nourrir l'ensemble de la société ; ensuite parce que - cela mérite d'être salué - ces secteurs sont parmi ceux qui se sont le mieux adaptés et modernisés depuis vingt ans ; ils tiennent le coup enfin grâce à une politique publique, la Politique agricole commune. C'est cette politique, la première politique européenne, qu'il faut préserver, avec ses règles et son mode de gouvernance, et le président de la République rappellera demain, en Maine-et-Loire, combien nous y sommes attachés.
Nous devons pour cela nous préparer à mener dans les prochaines semaines un débat difficile avec nos partenaires. L'enjeu est de rendre, après 2012, cette politique plus juste, plus durable et plus préventive.
D'ici là, j'aurai l'occasion, dès lundi prochain, d'adapter cette politique en France pour la rendre immédiatement plus juste, plus durable et plus préventive. Nous allons procéder à des réorientations et à des rééquilibrages, en créant notamment, comme l'a demandé le chef de l'Etat, une prime à l'herbe.
Nous créerons aussi un système d'assurance visant à la fois à préserver les exploitations agricoles les moins bien protégées et les plus vulnérables face aux risques climatiques et sanitaires et à sauver certaines filières. Vous avez parlé de la luzerne déshydratée ; je veux aussi parler de la filière ovine, que je ne laisserai pas tomber, pas plus que je ne laisserai tomber certaines régions défavorisées.
Voilà quelques-unes des orientations qui présideront aux décisions que le gouvernement annoncera lundi prochain, au terme d'une très longue concertation. J'en informerai chacune et chacun d'entre vous. Sachez d'emblée que l'objectif est de prendre des mesures équitables et raisonnables qui fassent que la PAC soit perçue comme légitime et nécessaire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2009