Texte intégral
Bonjour P. Devedjian ! Ministre en charge de l'exécution du Plan de relance. Merci d'avoir accepté notre invitation sur Radio Classique. Vous allez rencontrer dans un quart d'heure une quinzaine de chefs d'entreprises privées, m'a-t-on dit. Quel est le but de cette réunion ?
Eh bien, il n'y a pas que des patrons voyous, il y a aussi des patrons citoyens et avec eux, nous allons aborder une partie du plan de relance qui est la participation des entreprises privées à l'effort de relance et leur mobilisation à la fois sur l'investissement et sur l'emploi.
Quels types d'engagements vous attendez de leur part ?
Eh bien d'abord, un engagement d'investissement, enfin, on va en parler justement de la définition de tout ça ce matin - c'est une première réunion -, des possibilités d'embauche, de ce qu'une entreprise peut faire au-delà de sa logique propre qui est de faire de la croissance et qui est évidemment sa vocation, mais en même temps, pour l'ensemble de la société.
De quelles sociétés s'agit-il, si ce n'est pas trop indiscret ?
Eh bien d'entreprises importantes, par exemple le groupe Bongrain, le groupe Cora, Butler, Feo, Net Gram, le groupe Molitor, enfin beaucoup de gens, des gens très sérieux naturellement. Pernod Ricard.
Rencontrer des patrons, P. Devedjian, cela ne mange pas de pain, il y a un côté communication aussi. Mais quel sera le résultat de tout ça, est-ce qu'il y aura un contrôle de leurs engagements ?
Mais bien sûr, nous allons établir ensemble une charte d'engagements, mais il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui veulent adhérer à ça. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui ont une vision élevée de l'entreprise, il n'y a pas que le profit pour le profit, l'enrichissement des dirigeants, les bonus, il n'y a pas que ça. On a un peu trop entendu parler que de ça. Or, 90% et même sans doute davantage des entrepreneurs ont le sens du bien public.
Et où en sont les entreprises publiques qui elles, se sont engagées à débloquer 4 milliards je crois pour le plan de relance ?
Cela marche très bien, nous avons plusieurs milliers de chantiers qui s'ouvrent avec les entreprises publiques. La Poste, par exemple, à elle seul en fait un millier, de nombreuses rénovations de bureaux de Poste. EDF en fait aussi un très grand nombre, RTE aussi... enfin, non, non elles s'y sont très bien mises, la SNCF, enfin je ne vais pas énumérer la liste, parce que je vais en oublier.
L'autre volet du plan de relance, enfin l'un des autres volets, c'est le remboursement anticipé de la TVA aux collectivités locales en contrepartie d'investissements supplémentaires de leur part dans l'économie. Où est-ce qu'on en est là-dessus, P. Devedjian ?
Ça, c'est un très grand succès, puisque dans ce domaine, nous avons aujourd'hui obtenu 23 régions qui ont adhéré au système d'engagement d'investissements contre le remboursement de la TVA. 94 départements, donc c'est tout à fait considérable, plus de 15 000 villes ou communautés d'agglomérations. Et cela représente surtout 48 milliards. A elles seules, cette année, les collectivités locales françaises vont investir 48 milliards d'euros pour participer à la relance, c'est-à-dire en gros, près de 50 % de plus que l'année dernière.
Le revers de la médaille, c'est que cela va coûter cher à l'Etat. Vous aviez budgété 2,5 milliards, cela devrait coûter 4 milliards a priori.
C'est vrai, mais ces investissements vont aussi générer de la recette fiscale. L'Etat va faire l'avance de ces 4 milliards, mais 48 milliards d'investissements, cela rapporte aussi de la recette fiscale à l'Etat, il ne va pas y perdre.
Le plan social prévu chez Continental - vous aviez été en pointe sur ce dossier - a été repoussé d'un mois hier. Où en sont les discussions avec le groupe de Dubaï, MAG ?
On a réussi à franchir des étapes importantes, d'abord le groupe de Dubaï a pu visiter l'usine, a pu avoir enfin un dialogue constructif avec les dirigeants allemands, propriétaires de l'entreprise et aussi avec les syndicats. Donc les choses évoluent, donc maintenant nous attendons sa proposition, il s'est engagé à faire une proposition, j'espère qu'elle sera solide, intéressante. Mais les choses en tous les cas ont évolué dans le bon sens, même si ce n'est pas bouclé !
Ce n'est pas du bluff. Continental, vous aviez eu des mots assez durs à leur encontre, vous aviez parlé de cynisme absolu. Ils ne veulent pas vendre en fait leurs technologies.
C'est vrai, mais le Gouvernement a joué son rôle et nous avons expliqué aux dirigeants allemands que la dernière extrémité, c'était évidemment de fermer une entreprise. Vous savez, il n'y a qu'une seule offre de reprise, une seule. Alors je ne sais pas si elle est très utile, très intéressante, mais en tous les cas, il faut l'explorer à fond, parce qu'il n'y a pas d'autres choix.
P. Devedjian, une dernière question sur l'automobile cette fois, est-ce que vous n'êtes pas un peu inquiet de ce qui se passe en Allemagne, notamment sur le marché actuellement ? Quand l'effet "prime à la casse" sera terminé, plus dure sera la chute, disent les économistes aujourd'hui.
Eh bien, il faudra évidemment trouver une sortie en douceur de la prime à la casse, cela va de soi. Mais enfin, aujourd'hui elle a des effets très utiles, vous savez - par exemple je voyais un concessionnaire Renault là, il y a quelques jours. Son chiffre d'affaires, premier trimestre 2009, par rapport au premier trimestre 2008 : plus 20 %. C'est le résultat de la prime à la casse, c'est clair. Il me disait d'ailleurs si vous commandez une Twingo maintenant, on ne vous livre qu'au mois de septembre, eh bien c'est plutôt un bon signe.
P. Devedjian, ministre en charge de l'Exécution du plan de relance, merci d'avoir été ce matin l'invité de Radio Classique.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 mai 2009
Eh bien, il n'y a pas que des patrons voyous, il y a aussi des patrons citoyens et avec eux, nous allons aborder une partie du plan de relance qui est la participation des entreprises privées à l'effort de relance et leur mobilisation à la fois sur l'investissement et sur l'emploi.
Quels types d'engagements vous attendez de leur part ?
Eh bien d'abord, un engagement d'investissement, enfin, on va en parler justement de la définition de tout ça ce matin - c'est une première réunion -, des possibilités d'embauche, de ce qu'une entreprise peut faire au-delà de sa logique propre qui est de faire de la croissance et qui est évidemment sa vocation, mais en même temps, pour l'ensemble de la société.
De quelles sociétés s'agit-il, si ce n'est pas trop indiscret ?
Eh bien d'entreprises importantes, par exemple le groupe Bongrain, le groupe Cora, Butler, Feo, Net Gram, le groupe Molitor, enfin beaucoup de gens, des gens très sérieux naturellement. Pernod Ricard.
Rencontrer des patrons, P. Devedjian, cela ne mange pas de pain, il y a un côté communication aussi. Mais quel sera le résultat de tout ça, est-ce qu'il y aura un contrôle de leurs engagements ?
Mais bien sûr, nous allons établir ensemble une charte d'engagements, mais il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui veulent adhérer à ça. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui ont une vision élevée de l'entreprise, il n'y a pas que le profit pour le profit, l'enrichissement des dirigeants, les bonus, il n'y a pas que ça. On a un peu trop entendu parler que de ça. Or, 90% et même sans doute davantage des entrepreneurs ont le sens du bien public.
Et où en sont les entreprises publiques qui elles, se sont engagées à débloquer 4 milliards je crois pour le plan de relance ?
Cela marche très bien, nous avons plusieurs milliers de chantiers qui s'ouvrent avec les entreprises publiques. La Poste, par exemple, à elle seul en fait un millier, de nombreuses rénovations de bureaux de Poste. EDF en fait aussi un très grand nombre, RTE aussi... enfin, non, non elles s'y sont très bien mises, la SNCF, enfin je ne vais pas énumérer la liste, parce que je vais en oublier.
L'autre volet du plan de relance, enfin l'un des autres volets, c'est le remboursement anticipé de la TVA aux collectivités locales en contrepartie d'investissements supplémentaires de leur part dans l'économie. Où est-ce qu'on en est là-dessus, P. Devedjian ?
Ça, c'est un très grand succès, puisque dans ce domaine, nous avons aujourd'hui obtenu 23 régions qui ont adhéré au système d'engagement d'investissements contre le remboursement de la TVA. 94 départements, donc c'est tout à fait considérable, plus de 15 000 villes ou communautés d'agglomérations. Et cela représente surtout 48 milliards. A elles seules, cette année, les collectivités locales françaises vont investir 48 milliards d'euros pour participer à la relance, c'est-à-dire en gros, près de 50 % de plus que l'année dernière.
Le revers de la médaille, c'est que cela va coûter cher à l'Etat. Vous aviez budgété 2,5 milliards, cela devrait coûter 4 milliards a priori.
C'est vrai, mais ces investissements vont aussi générer de la recette fiscale. L'Etat va faire l'avance de ces 4 milliards, mais 48 milliards d'investissements, cela rapporte aussi de la recette fiscale à l'Etat, il ne va pas y perdre.
Le plan social prévu chez Continental - vous aviez été en pointe sur ce dossier - a été repoussé d'un mois hier. Où en sont les discussions avec le groupe de Dubaï, MAG ?
On a réussi à franchir des étapes importantes, d'abord le groupe de Dubaï a pu visiter l'usine, a pu avoir enfin un dialogue constructif avec les dirigeants allemands, propriétaires de l'entreprise et aussi avec les syndicats. Donc les choses évoluent, donc maintenant nous attendons sa proposition, il s'est engagé à faire une proposition, j'espère qu'elle sera solide, intéressante. Mais les choses en tous les cas ont évolué dans le bon sens, même si ce n'est pas bouclé !
Ce n'est pas du bluff. Continental, vous aviez eu des mots assez durs à leur encontre, vous aviez parlé de cynisme absolu. Ils ne veulent pas vendre en fait leurs technologies.
C'est vrai, mais le Gouvernement a joué son rôle et nous avons expliqué aux dirigeants allemands que la dernière extrémité, c'était évidemment de fermer une entreprise. Vous savez, il n'y a qu'une seule offre de reprise, une seule. Alors je ne sais pas si elle est très utile, très intéressante, mais en tous les cas, il faut l'explorer à fond, parce qu'il n'y a pas d'autres choix.
P. Devedjian, une dernière question sur l'automobile cette fois, est-ce que vous n'êtes pas un peu inquiet de ce qui se passe en Allemagne, notamment sur le marché actuellement ? Quand l'effet "prime à la casse" sera terminé, plus dure sera la chute, disent les économistes aujourd'hui.
Eh bien, il faudra évidemment trouver une sortie en douceur de la prime à la casse, cela va de soi. Mais enfin, aujourd'hui elle a des effets très utiles, vous savez - par exemple je voyais un concessionnaire Renault là, il y a quelques jours. Son chiffre d'affaires, premier trimestre 2009, par rapport au premier trimestre 2008 : plus 20 %. C'est le résultat de la prime à la casse, c'est clair. Il me disait d'ailleurs si vous commandez une Twingo maintenant, on ne vous livre qu'au mois de septembre, eh bien c'est plutôt un bon signe.
P. Devedjian, ministre en charge de l'Exécution du plan de relance, merci d'avoir été ce matin l'invité de Radio Classique.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 mai 2009