Texte intégral
Monsieur le Vice-Président du Conseil régional, Christian MARTIN,
Monsieur le Président du Conseil général, Jean-Louis BIANCO,
Monsieur le Maire, Jacques ESPITALIER,
Monsieur le Professeur, Henry de LUMLEY, Monsieur le Directeur
Jean GAGNEPAIN,
Madame et Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Le musée que nous inaugurons aujourd'hui a l'ambitieux projet de retracer l'évolution des populations préhistoriques qui se sont succédées dans cette magnifique région des Alpes de Haute-Provence depuis un million d'années. Il a pour mission de conserver et de présenter les résultats des travaux archéologiques effectués par d'éminents chercheurs depuis cinquante ans dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Ce musée, nous le devons avant tout aux élus locaux qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que ce projet voie le jour et à la passion et à la ténacité du professeur Henry de LUMLEY et de ses collègues, archéologues et spécialistes.
Avant que les trois barrages des Gorges du Verdon soient construits, à Gréoux, Quinson et Sainte-Croix, vous avez ainsi, cher Henry de LUMLEY, procédé aux fouilles d'une soixantaine de sites préhistoriques dont la célèbre grotte de la Beaume Bonne. Si d'autres grottes ont été fouillées autour de Quinson, celle-ci, dites-vous, est la plus étonnante d'entre toutes du fait de son occupation ininterrompue depuis 400 000 ans. Ces recherches vous ont permis de découvrir un grand nombre de sites archéologiques souvent riches en mobiliers, en structures et en informations scientifiques témoignant d'une présence continue dans cette région depuis le paléolithique ancien.
Dès le début, la commune de Quinson s'est délibérément engagée dans cette aventure avec beaucoup de conviction. En 1991, elle a engagé un jeune préhistorien, élève d'Henry de LUMLEY, Jean GAGNEPAIN, aujourd'hui directeur du musée, qui s'est pleinement investi pour élaborer le projet scientifique et culturel.
Le département a accepté d'assurer la maîtrise d'ouvrage de cet équipement. Je voudrais profiter, Monsieur le Président, cher Jean-Louis, de l'occasion qui m'est offerte pour saluer la politique novatrice et ambitieuse poursuivie sous votre impulsion par le conseil général des Alpes de Haute-Provence dans la logique de la décentralisation. Je connais votre souci de développer le potentiel culturel et scientifique du département, et le musée de Quinson en est une illustration concrète.
Votre engagement ne se limite pas à l'archéologie. Vous avez mis en uvre de nombreux projets reliant le patrimoine et l'art contemporain qui montrent l'ouverture de votre politique.
Ce musée fait partie d'un projet global de mise en valeur du patrimoine naturel et culturel des Alpes-de-Haute-Provence formant un triptyque dont un premier volet est consacré aux sciences de la Terre avec notamment la Réserve géologique de Haute-Provence, un autre aux sciences de l'univers avec le projet de l'Observatoire et du Centre d'Astronomie de Saint-Michel, et enfin, le troisième à l'évolution de l'Homme et de ses cultures avec le Conservatoire ethnologique de Salagon et le musée de Quinson.
L'aboutissement de cette entreprise résulte ainsi de la volonté commune des collectivités, la Ville, le Département mais aussi la Région, que je tiens à féliciter, auxquels se sont associés le département du Var, et l'Europe. Je remercie également de leur mécénat le Crédit agricole, le Centre de Cadarache du Commissariat à l'Energie atomique ainsi que la Caisse des dépôts et consignations.
L'Etat s'est engagé à vos côtés dans ce programme avec une contribution de plus de 21 millions de francs, en apportant également la compétence de ses services : la direction des musées de France et la direction régionale des affaires culturelles.
Cette réussite nous la devons aussi à la collaboration exemplaire des scientifiques et de l'architecte, Sir Norman FOSTER, qui a su merveilleusement intégrer dans le siècle ce bâtiment contemporain, à l'architecture résolument moderne, et respecter l'équilibre du village fortifié de Quinson.
Norman FOSTER, architecte - faut-il le rappeler ?- du Carré d'Art de Nîmes et de la récente rénovation du British Museum, a su intégrer harmonieusement l'architecture elliptique, à la fois sobre et monumentale du musée à l'environnement avec des collines calcaires du Verdon. Elle invite le visiteur à longer ce magnifique mur de pierres sèches extraites du plateau voisin pour découvrir des espaces dépouillés dont la muséographie, réalisée par Bruno CHIAMBRETTO, offre un circuit de visite chronologique remarquable.
Ce musée original est l'uvre de Henry de LUMLEY qui a souhaité concevoir un véritable centre d'interprétation plutôt qu'un musée au sens traditionnel avec une volonté, que je partage, de former le public à la découverte des sites archéologiques.
Je souhaite bien sûr que le Musée de Quinson collabore étroitement avec les musées nationaux d'archéologie qui jouent un rôle éminent au plan scientifique ; je veux citer le musée national des Eyzies-de-Tayac qui sera ouvert au public en 2003, mais aussi celui du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le premier créé par l'Etat en la matière, dont un nouveau projet scientifique et culturel est en cours d'élaboration.
L'ouverture du nouveau musée de Préhistoire de Quinson s'inscrit donc dans un contexte général de développement de l'archéologie. A cet égard, permettez-moi de rappeler que la loi sur l'archéologie préventive présentée par le Secrétaire d'Etat, M. Michel Duffour, a été promulguée le 17 janvier 2001 et que ses décrets sont en cours de préparation en particulier en ce qui concerne la mise en place du nouvel Institut national de recherche en archéologie préventive.
Cette loi constitue une étape importante de la politique de Lionel Jospin en faveur du patrimoine et notamment de l'archéologie préventive. Notre volonté est de concilier les contraintes d'un travail de recherche scientifique avec les impératifs du développement, de l'aménagement, et de la construction.
Je me réjouis de l'intérêt porté à l'archéologie et du développement des institutions publiques de fouilles ; cet essor répondant au souhait croissant du public de découvrir et conserver les traces de l'activité et de l'environnement des générations passées.
Je forme des voeux de très grand succès pour le musée de Quinson qui, doté d'espaces et d'équipements lui permettant de remplir pleinement sa double fonction de musée et de lieu de recherche, deviendra, j'en suis sûre, une structure de référence pour la préhistoire du sud-est de la France.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 05 juin 2001)
Monsieur le Président du Conseil général, Jean-Louis BIANCO,
Monsieur le Maire, Jacques ESPITALIER,
Monsieur le Professeur, Henry de LUMLEY, Monsieur le Directeur
Jean GAGNEPAIN,
Madame et Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Le musée que nous inaugurons aujourd'hui a l'ambitieux projet de retracer l'évolution des populations préhistoriques qui se sont succédées dans cette magnifique région des Alpes de Haute-Provence depuis un million d'années. Il a pour mission de conserver et de présenter les résultats des travaux archéologiques effectués par d'éminents chercheurs depuis cinquante ans dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Ce musée, nous le devons avant tout aux élus locaux qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que ce projet voie le jour et à la passion et à la ténacité du professeur Henry de LUMLEY et de ses collègues, archéologues et spécialistes.
Avant que les trois barrages des Gorges du Verdon soient construits, à Gréoux, Quinson et Sainte-Croix, vous avez ainsi, cher Henry de LUMLEY, procédé aux fouilles d'une soixantaine de sites préhistoriques dont la célèbre grotte de la Beaume Bonne. Si d'autres grottes ont été fouillées autour de Quinson, celle-ci, dites-vous, est la plus étonnante d'entre toutes du fait de son occupation ininterrompue depuis 400 000 ans. Ces recherches vous ont permis de découvrir un grand nombre de sites archéologiques souvent riches en mobiliers, en structures et en informations scientifiques témoignant d'une présence continue dans cette région depuis le paléolithique ancien.
Dès le début, la commune de Quinson s'est délibérément engagée dans cette aventure avec beaucoup de conviction. En 1991, elle a engagé un jeune préhistorien, élève d'Henry de LUMLEY, Jean GAGNEPAIN, aujourd'hui directeur du musée, qui s'est pleinement investi pour élaborer le projet scientifique et culturel.
Le département a accepté d'assurer la maîtrise d'ouvrage de cet équipement. Je voudrais profiter, Monsieur le Président, cher Jean-Louis, de l'occasion qui m'est offerte pour saluer la politique novatrice et ambitieuse poursuivie sous votre impulsion par le conseil général des Alpes de Haute-Provence dans la logique de la décentralisation. Je connais votre souci de développer le potentiel culturel et scientifique du département, et le musée de Quinson en est une illustration concrète.
Votre engagement ne se limite pas à l'archéologie. Vous avez mis en uvre de nombreux projets reliant le patrimoine et l'art contemporain qui montrent l'ouverture de votre politique.
Ce musée fait partie d'un projet global de mise en valeur du patrimoine naturel et culturel des Alpes-de-Haute-Provence formant un triptyque dont un premier volet est consacré aux sciences de la Terre avec notamment la Réserve géologique de Haute-Provence, un autre aux sciences de l'univers avec le projet de l'Observatoire et du Centre d'Astronomie de Saint-Michel, et enfin, le troisième à l'évolution de l'Homme et de ses cultures avec le Conservatoire ethnologique de Salagon et le musée de Quinson.
L'aboutissement de cette entreprise résulte ainsi de la volonté commune des collectivités, la Ville, le Département mais aussi la Région, que je tiens à féliciter, auxquels se sont associés le département du Var, et l'Europe. Je remercie également de leur mécénat le Crédit agricole, le Centre de Cadarache du Commissariat à l'Energie atomique ainsi que la Caisse des dépôts et consignations.
L'Etat s'est engagé à vos côtés dans ce programme avec une contribution de plus de 21 millions de francs, en apportant également la compétence de ses services : la direction des musées de France et la direction régionale des affaires culturelles.
Cette réussite nous la devons aussi à la collaboration exemplaire des scientifiques et de l'architecte, Sir Norman FOSTER, qui a su merveilleusement intégrer dans le siècle ce bâtiment contemporain, à l'architecture résolument moderne, et respecter l'équilibre du village fortifié de Quinson.
Norman FOSTER, architecte - faut-il le rappeler ?- du Carré d'Art de Nîmes et de la récente rénovation du British Museum, a su intégrer harmonieusement l'architecture elliptique, à la fois sobre et monumentale du musée à l'environnement avec des collines calcaires du Verdon. Elle invite le visiteur à longer ce magnifique mur de pierres sèches extraites du plateau voisin pour découvrir des espaces dépouillés dont la muséographie, réalisée par Bruno CHIAMBRETTO, offre un circuit de visite chronologique remarquable.
Ce musée original est l'uvre de Henry de LUMLEY qui a souhaité concevoir un véritable centre d'interprétation plutôt qu'un musée au sens traditionnel avec une volonté, que je partage, de former le public à la découverte des sites archéologiques.
Je souhaite bien sûr que le Musée de Quinson collabore étroitement avec les musées nationaux d'archéologie qui jouent un rôle éminent au plan scientifique ; je veux citer le musée national des Eyzies-de-Tayac qui sera ouvert au public en 2003, mais aussi celui du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le premier créé par l'Etat en la matière, dont un nouveau projet scientifique et culturel est en cours d'élaboration.
L'ouverture du nouveau musée de Préhistoire de Quinson s'inscrit donc dans un contexte général de développement de l'archéologie. A cet égard, permettez-moi de rappeler que la loi sur l'archéologie préventive présentée par le Secrétaire d'Etat, M. Michel Duffour, a été promulguée le 17 janvier 2001 et que ses décrets sont en cours de préparation en particulier en ce qui concerne la mise en place du nouvel Institut national de recherche en archéologie préventive.
Cette loi constitue une étape importante de la politique de Lionel Jospin en faveur du patrimoine et notamment de l'archéologie préventive. Notre volonté est de concilier les contraintes d'un travail de recherche scientifique avec les impératifs du développement, de l'aménagement, et de la construction.
Je me réjouis de l'intérêt porté à l'archéologie et du développement des institutions publiques de fouilles ; cet essor répondant au souhait croissant du public de découvrir et conserver les traces de l'activité et de l'environnement des générations passées.
Je forme des voeux de très grand succès pour le musée de Quinson qui, doté d'espaces et d'équipements lui permettant de remplir pleinement sa double fonction de musée et de lieu de recherche, deviendra, j'en suis sûre, une structure de référence pour la préhistoire du sud-est de la France.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 05 juin 2001)