Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les institutions et élections européennes, et le paquet "énergie climat" avant la COP 15 de Copenhague sur le changement climatique, Paris le 3 juin 2009.

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Circonstance : Visite en France de Jan Kohout, ministre tchèque des affaires étrangères, à Paris le 3 juin 2009

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
J'ai reçu avec plaisir le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kohout, qui a rencontré également ce matin Bruno Le Maire. Je lui ai affirmé notre détermination, la détermination française de soutenir la Présidence tchèque le plus possible, par tous les moyens dont nous disposons. Certes, il lui reste peu de temps, mais il y a encore quelques rencontres prévues d'ici le mois de juillet, notamment le 15 juillet avec la rencontre des ministres des Affaires étrangères, puis les 18 et 19 juillet avec la tenue du Conseil européen.
Nous avons parlé de tout ce qui concerne les institutions européennes, notamment du Traité de Lisbonne. J'ai remercié mon homologue parce que le Sénat tchèque a voté le Traité de Lisbonne et la dernière étape est évidemment le vote des Irlandais qui sera sans doute fixé au mois d'octobre. Cependant, entre temps, des élections européennes vont avoir lieu dimanche d'où se dégagera une majorité.
J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères de porter une attention spéciale, au moment où s'approche la conférence de Copenhague, au paquet "énergie climat" qui a reçu le soutien des vingt-sept pays européens. C'est un succès exceptionnel des vingt-sept Etats européens qui n'ont pas les mêmes intérêts, qui n'ont pas les mêmes problématiques énergétiques et qui pourtant sont parvenus à un accord. J'ai demandé aussi que les résolutions du G 20 soient prises en compte lors de ce Conseil européen. Il y a donc beaucoup de dossiers à mener à bien pour la Présidence tchèque lors de ce Conseil européen, avant qu'elle ne passe la présidence à nos amis suédois. Je les sais, cependant, déterminés.
Je remercie le ministre de sa visite et nous, les Français, sommes encore une fois prêts à soutenir nos amis tchèques le plus possible.
Q - Quelle est votre réaction aux propos tenus hier par le président Vaclav Klaus, qui considère que "les élections européennes ne sont pas nécessaires" ?
R - Evidemment, il s'agit d'un rendez-vous important. Il faut que les Européens votent. Tout ce qui décourage le vote décourage l'Europe et tout ce qui décourage l'Europe ne rencontre pas l'assentiment de la France. C'est une entreprise de démolition qui n'est pas la nôtre.
Q - Monsieur le Ministre, vous allez rencontrer tout à l'heure votre homologue iranien. Qu'attendez-vous de cette rencontre et pour quelle raison intervient-elle particulièrement en ce moment ?
R - Parce qu'il l'a demandé et que nous avons reporté cette visite pour des raisons qui tenaient au déroulement de Durban II. Je vais donc rencontrer M. Mottaki - que je rencontre très souvent. J'espère, comme d'habitude, un vrai miracle, un dialogue qui se poursuivrait, de bonnes nouvelles. Je ne manquerai pas de vous faire savoir aussitôt si ce miracle se produit. Mais je sais qu'il faut dialoguer. La France a constamment parlé avec l'Iran, pas seulement avec M. Mottaki. Hélas, cela n'est jamais allé très loin. J'espère que nous serons démentis cette fois-ci. Nous nous rencontrons cet après-midi, avec le président de la République. La proximité des élections iraniennes peut faire espérer. Je ne peux pas vous dire ce qu'il va me dire.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juin 2009