Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangéres et européennes, lors du point de presse conjoint avec M. Hashim Thaci, Premier ministre du Kosovo, sur les perspectives de coopération entre la Serbie et le Kosovo, d'adhésion du Kosovo à l'UE, sa reconnaissance diplomatique et le renforcement des relations franco-kosovares, Paris le 8 juin 2009.

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Circonstance : Visite en France de Hashim Thaci, Premier ministre du Kosovo, à Paris le 8 juin 2009

Texte intégral

Je suis très heureux d'avoir reçu mon ami, le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi, ainsi que le ministre des Affaires étrangères et le reste de la délégation. Il y avait longtemps que je ne l'avais pas vu, trop longtemps. Nous avons eu l'occasion de recevoir il y a quelques jours, avec le président de la République française, le président Tadic, nous recevons aujourd'hui le Premier ministre du Kosovo.
Dans les Balkans occidentaux et en particulier entre la Serbie, qui y occupe une place majeure et le Kosovo, des progrès ont eu lieu mais des progrès demeurent à faire. Mais après tout, comme je le disais à Hashim Thaçi, 11 ans dans l'Histoire des Nations unies, 11 ans dans l'Histoire de l'Europe, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est rien du tout.
Les choses vont bien, même si tout n'est pas parfait. Nous avons évidemment parlé des perspectives. La perspective, je l'ai dit au Premier ministre, pour tous les Balkans occidentaux, c'est l'Union européenne. L'Europe doit être unie. Il y a des étapes, il y a des délais. Il y a également la nécessité que le Traité de Lisbonne soit définitivement accepté par l'un des pays de l'Union européenne. Indépendamment de cela, le Kosovo a, bien entendu, sa place dans la perspective de l'Union européenne.
Il demeure des obstacles et les blessures sont encore fraîches. Il faut prendre garde aux communautés et le Premier ministre s'engage à le faire. Il pense que les Serbes au Kosovo ont toute leur place, nous en sommes très heureux.
Nous avons évoqué la reconnaissance du Kosovo par 60 pays, ce qui est un nombre déjà conséquent et il y en aura d'autres.
Par ailleurs, ce matin avec le président de la République nous avons parlé des investissements français au Kosovo et de la nécessité de les poursuivre. Nous avons également annoncé - mais le Premier ministre vous le précisera - la visite du président de la République à Belgrade et à Pristina, à une date qui reste à déterminer - nous avons évoqué la fin de l'année. Nous avons aussi parlé de ma prochaine visite.
J'ai été heureux de recevoir le Premier ministre du Kosovo à Paris. Nos relations ne datent pas d'hier mais de l'année 1999 et elles sont toujours empreintes d'amitié, de franchise et de croyance en l'avenir.
Q - (A propos de la coopération entre le Kosovo et la Serbie)
R - Laissez-moi seulement vous dire, à vous mais aussi aux Serbes qu'il faut, ensemble, faire des efforts. Il s'agit d'une question de compréhension, de discernement politique mais aussi de temps. Néanmoins, les choses vont dans la bonne direction, il n'y a aucun doute à ce propos. Regardez la mission Eulex, impulsée par l'Union européenne qui est un succès et à laquelle ont participé les Serbes, ce qui était un très bon signal parce qu'aujourd'hui la police serbe coopère avec les membres de la mission Eulex notamment dans le Nord du pays à Mitrovica. C'est un modèle à suivre, même si cela prend du temps. Regardez aussi les missions de l'ONU, je vous invite à considérer le temps qui est ou a été requis pour les mener à bien : considérez ce qui se passe à Chypre, en République démocratique du Congo, ce qui s'est passé en Angola ou encore au Cambodge. Concernant le Kosovo, ce fut la mission la plus rapide, et j'espère pouvoir dire qu'elle a été un succès.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juin 2009