Déclaration de M. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, en réponse à une question sur la simplification des procédures pour les familles des victimes du crash du vol Air France 447 entre le Brésil et la France, au Sénat le 25 juin 2009.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité au Sénat le 25 juin 2009-question de Mme Des Esgaulx (UMP). Crash de l'Airbus A330 Rio-Paris dans l'Atlantique le 1er juin 2009

Texte intégral

Je tiens à rappeler, à l'instar de Mme Des Esgaulx, à quel point les familles ont été sensibles, Monsieur le Président, au geste de solidarité que vous avez accompli lors de votre récent déplacement au Brésil.
Je sais combien vous êtes impliquée dans ce dossier, Madame Des Esgaulx, puisqu'une entreprise de votre département compte de nombreuses victimes parmi ses salariés.
Il est vrai que les familles sont désemparées. Avec Jean-Louis Borloo, nous les avons reçues très longuement, à la demande du Premier ministre. Nous gardons le contact avec tous les membres de ces familles, celles des passagers, qui comptent trente-deux nationalités différentes, et celles des membres d'équipage de la compagnie Air France, qui étaient tous français, à l'exception d'un personnel navigant commercial brésilien.
Nous mesurons les nombreuses difficultés auxquelles se heurtent les familles. Il faut retrouver les corps ; nous en avons d'ores et déjà retrouvé cinquante et un. Il faut ensuite les autopsier et les identifier. Le processus de déclaration des décès, qui se déroule sous l'autorité des procureurs de la République, peut prendre du temps. Viennent ensuite les problèmes d'assurance, d'indemnisation, de relations avec la justice, de tutelle ; il faudra en effet confier les enfants qui se retrouvent orphelins à des familles.
Tout cela requiert la plus grande clarté. Air France fait son travail d'information. Le Premier ministre a souhaité nommer comme ambassadeur M. Vandoorne. Un tel choix n'est pas dû au hasard : ce diplomate était ambassadeur au Venezuela lorsque s'est produit le crash qui a coûté la vie à plusieurs de nos compatriotes antillais ; il avait fait preuve de beaucoup d'humanité dans ses relations avec les familles. Il a fait en sorte que chaque famille dispose d'un numéro de téléphone personnel, d'un téléphone portable et d'un site dédié pour accéder aux informations. Grâce à ces moyens et à cette méthode, je crois vraiment, Madame le Sénateur, que nous pourrons répondre très précisément à la demande que vous avez formulée.
Quant à l'enquête, elle est menée, sous l'autorité judiciaire, par le Bureau d'enquête et d'analyse, le BEA, qui est également chargé du dossier du crash survenu en Isère le week-end dernier ; j'étais d'ailleurs aux côtés de votre collègue Bernard Saugey, dimanche, dans ce département. Le BEA tiendra une conférence de presse jeudi prochain, le 2 juillet, afin de donner les derniers éléments à sa disposition.
Je tiens à dire devant la Haute Assemblée qu'il faut faire très attention à toutes les informations qui nous parviennent. Je souhaite que les médias, par respect pour les familles, fassent preuve de la plus grande prudence tant que le BEA n'a pas confirmé l'identification des victimes.
Madame le Sénateur, le gouvernement mettra tout en oeuvre pour accompagner avec humanité ces familles, pour lesquelles nous éprouvons beaucoup de compassion et d'affection.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 2009