Déclaration de M. Bruno Le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, sur la crise de la filière laitière, au Sénat le 25 juin 2009.

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  • Bruno Le Maire - Ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche

Circonstance : Séance de questions d'actualité, au Sénat le 25 juin 2009

Texte intégral

Monsieur Paul, je peux vous l'assurer avec autant de fermeté que ce matin, nous ne laisserons pas tomber la filière laitière en France !
Les producteurs doivent en effet pouvoir vivre dignement et sereinement de leur travail.
D'ores et déjà, sous l'autorité du Premier ministre, nous avons pris un certain nombre de décisions, dont un soutien de 30 millions d'euros à la filière. Un accord conclu au niveau interprofessionnel a permis de fixer à 280 euros le prix des 1 000 litres. Il doit être rigoureusement respecté.
A l'échelle communautaire, nous avons demandé que toutes les possibilités de régulation soient mises en oeuvre, qu'il s'agisse des restitutions ou du stockage communautaire des excédents laitiers. Il y a encore quelques minutes, j'ai reçu Mme Fischer Boel, et je lui ai demandé de faire le maximum en matière d'utilisation des marges de manoeuvre communautaires.
Monsieur le Sénateur, que pouvons-nous faire de plus ?
Tout d'abord, pour reprendre les mots que j'ai employés ce matin lors du débat, j'entends obtenir la transparence totale sur les prix. Je le redis, c'est une exigence républicaine !
A la demande du Premier ministre, une étude sera conduite pour déterminer très exactement, entre le producteur et le distributeur, où va l'argent. Cela devrait être de nature à répondre à l'attente non seulement des producteurs laitiers, mais aussi de l'ensemble des Français. Nous aurons les résultats de cette étude très prochainement.
Ensuite, nous devons mieux organiser la filière. Pour cela, la solution clé tient en un mot : contractualisation. Il revient aux producteurs, aux distributeurs et aux industriels agroalimentaires d'élaborer un contrat de production, avec des règles qui soient respectées par tous, afin de permettre aux producteurs laitiers de savoir où ils vont.
Aucun professionnel ne pourrait en effet supporter, dans le cadre de son activité économique, de subir des variations de prix de sa production de 30 % d'une année sur l'autre. Il faut introduire de la visibilité et de la prévisibilité pour cette filière.
Enfin, à l'échelle européenne, je l'ai dit très clairement à Mme Fischer Boel, notre action doit s'inscrire dans la perspective de la disparition programmée des quotas et en tirer les conséquences. D'ores et déjà, deux rendez-vous sont fixés, en 2010 et en 2012. De toute façon, il nous faudra envisager une régulation de la production, dont le secteur laitier ne peut se passer.
Pour avancer dans toutes ces directions, j'ai reçu Mme Fischer Boel. Dès la semaine prochaine, j'irai à Bruxelles rencontrer les autres commissaires ; je me rendrai également en Allemagne pour construire une alliance avec les Allemands sur ce sujet. Bien entendu, demain, je serai dans le département de la Seine-Maritime, auprès des producteurs laitiers, pour discuter avec eux de la situation.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 2009