Texte intégral
R. Duchemin.- Un tiers des Français, selon les dernières études, estime que la crise va leur gâcher les vacances. Est-ce que ce n'est pas difficile d'être secrétaire d'Etat au Tourisme en période de crise ?
Non, c'est moins difficile que d'autres activités. D'abord, parce que le tourisme, depuis que nous sommes rentrés en crise, le tourisme résiste. Vous savez, on nous avait prédit une très mauvaise saison d'été l'année dernière, à cause des problèmes de pouvoir d'achat ; nous avons fait exactement la même saison en terme de fréquentation que l'année précédente. Et cet hiver, on nous avait prédit aussi une mauvaise saison, elle a été très bonne à cause de l'enneigement mais aussi à cause du fait que les Français, les vacances, c'est quelque chose qui est vraiment inscrit de manière très forte dans leurs habitudes. Alors, bien sûr, le tourisme, lui aussi, connaît des difficultés, c'est pour ça qu'on a, du reste, fait la baisse du taux de TVA au 1er juillet.
On va en parler...
Mais ces difficultés ne devraient pas entraîner une catastrophe, comme parfois je l'entends ici ou là. On a un modèle économique en matière de tourisme qui est très simple : quand la crise est très forte, les Français partent moins en vacances, mais ceux qui partent en vacances partent en France, plus les étrangers viennent moins. Mais ce modèle compense puisque les Français restent plus en France et vont un peu moins à l'étranger.
Mais il y a quand même aujourd'hui un Français sur deux qui dit qu'il ne partira pas cet été, ni en France ni ailleurs.
Vous savez, traditionnellement, il y a plus du tiers des Français qui ne part pas en vacances, ça, depuis des années. Et qu'il y ait aujourd'hui des difficultés complémentaires explique cette hausse. Nous allons bien voir. Mais ce qui est sûr, c'est que les Français modifient leurs habitudes. Et ceux qui partent en vacances partent moins longtemps, et font des arbitrages en termes de dépenses, et notamment...
Ils rognent sur les budgets...
Ils rognent sur les budgets, notamment...
Les loisirs et les restaurants...
Notamment les restaurants, notamment les loisirs payants. Ils font des arbitrages, y compris sur les modes d'hébergement, ils partent plus dans les campings, dans l'hôtellerie de plein air, comme on dit. Tout cela, au total, devrait malgré tout faire une saison d'été en ligne avec les saisons précédentes, même si on observe ici ou là un petit décrochage.
Que vous disent justement les professionnels, les hôteliers notamment ? Est-ce qu'ils sont inquiets de cette baisse annoncée de la fréquentation ?
Les hôteliers sont plus inquiets que les autres catégories, parce que l'hôtellerie française est souvent la première affectée par des difficultés, c'est pour ça qu'on a mis en place, vous le savez, la réforme de la classification hôtelière et des soutiens puissants à l'hôtellerie française pour qu'elle se rénove - ce mode d'hébergement est plus fragilisé -, la baisse du taux de TVA, les options de modernisation devraient nous permettre, dans les années qui viennent, de sauver, de sauvegarder, voire de développer cette hôtellerie indépendante dont nous avons besoin partout en France.
La baisse de la TVA sur la restauration justement, à 5,5, ça entre en vigueur à partir du 1er juillet...
Oui...
C'est mercredi donc. C'est quand même le budget que les Français rognent en priorité, le restaurant. Vous pensez réellement que dans deux jours, ils vont voir une différence sur les menus. Vous avez réussi à convaincre tous les restaurateurs indépendants ?
D'abord, on a eu ce contrat d'avenir qui a été signé le 28 avril avec C. Lagarde et l'ensemble des organisations professionnelles. Et ce contrat d'avenir, il a plusieurs engagements : il a des engagements en termes de baisse des prix, de recrutement, en terme de formation, en terme de modernisation. Donc c'est un contrat d'avenir qui doit s'apprécier sur les deux ans de sa durée. Donc il ne faut pas croire que d'un coup de baguette magique, le 1er juillet, il va y avoir partout des baisses de prix spectaculaires. Ce qui est sûr, c'est que la mobilisation est très forte. Elle est très forte de la part des organisations professionnelles, elle est forte de la part des pouvoirs publics. J'ai fait un tour de France des régions pour populariser ce contrat d'avenir, j'ai fait quinze régions donc, et je continue, je serai tout à l'heure à Bordeaux, j'ai écrit aux 120.000 restaurateurs pour leur dire : voilà les engagements des organisations professionnelles, la petite vitrophanie qui sera apposée, "la TVA baisse, les prix aussi", la campagne de communication qui commence au 1er juillet, qui est soutenue par les professionnels. Tout cela, au total, avec la vigilance des consommateurs, et j'y insiste. Il y a des restaurants qui vont jouer le jeu et d'autres qui seront peut-être un peu plus lents...
On entend parler de deux ou trois euros sur les menus, grosso modo, de baisse...
Sept produits sur dix, ce sont les engagements du contrat d'avenir, doivent faire l'objet d'une répercussion intégrale de la baisse du taux de TVA, c'est-à-dire 11,8 %. Ce sera affiché sur les menus. Moi, j'ai des exemples très probants. Nous allons voir l'engagement de la profession, des professionnels. Mais ils jouent aussi leur responsabilité.
Vigilance des consommateurs, vigilance aussi de la DGCCRF, la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes ?
Bien sûr, il y a eu beaucoup de contrôles qui ont été faits au mois d'avril pour normer les prix. Et nous suivrons ainsi, durant deux ans, l'évolution des prix par produit, il y a un comité de suivi qui a été mis en place. Nous publierons tous les six mois les résultats en terme d'évolution des prix. Au total, je crois que les restaurateurs, ils ont une opportunité extraordinaire de reprendre un peu de souffle, et surtout d'envisager leur avenir avec plus de sérénité. Encore faut-il, bien sûr, qu'ils jouent le jeu mais je leur fais confiance.
Le coup d'envoi des soldes a été donné la semaine dernière, beaucoup de commerçants espéraient justement se refaire une santé. Visiblement, les débuts sont difficiles, notamment pour les fédérations de prêt-à-porter.
C'est assez varié, j'étais au Printemps pour le début de cette opération, avec C. Lagarde. On a constaté un engouement très fort, cela dépend. Mais les baisses de prix sont spectaculaires, 50% en moyenne. Et donc les consommateurs devraient s'y retrouver. En tout cas, il faut attendre la fin de cette opération pour pouvoir la juger. Mais ce sera sans nul doute un coup de pouce important pour le pouvoir d'achat des Français.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 juin 2009
Non, c'est moins difficile que d'autres activités. D'abord, parce que le tourisme, depuis que nous sommes rentrés en crise, le tourisme résiste. Vous savez, on nous avait prédit une très mauvaise saison d'été l'année dernière, à cause des problèmes de pouvoir d'achat ; nous avons fait exactement la même saison en terme de fréquentation que l'année précédente. Et cet hiver, on nous avait prédit aussi une mauvaise saison, elle a été très bonne à cause de l'enneigement mais aussi à cause du fait que les Français, les vacances, c'est quelque chose qui est vraiment inscrit de manière très forte dans leurs habitudes. Alors, bien sûr, le tourisme, lui aussi, connaît des difficultés, c'est pour ça qu'on a, du reste, fait la baisse du taux de TVA au 1er juillet.
On va en parler...
Mais ces difficultés ne devraient pas entraîner une catastrophe, comme parfois je l'entends ici ou là. On a un modèle économique en matière de tourisme qui est très simple : quand la crise est très forte, les Français partent moins en vacances, mais ceux qui partent en vacances partent en France, plus les étrangers viennent moins. Mais ce modèle compense puisque les Français restent plus en France et vont un peu moins à l'étranger.
Mais il y a quand même aujourd'hui un Français sur deux qui dit qu'il ne partira pas cet été, ni en France ni ailleurs.
Vous savez, traditionnellement, il y a plus du tiers des Français qui ne part pas en vacances, ça, depuis des années. Et qu'il y ait aujourd'hui des difficultés complémentaires explique cette hausse. Nous allons bien voir. Mais ce qui est sûr, c'est que les Français modifient leurs habitudes. Et ceux qui partent en vacances partent moins longtemps, et font des arbitrages en termes de dépenses, et notamment...
Ils rognent sur les budgets...
Ils rognent sur les budgets, notamment...
Les loisirs et les restaurants...
Notamment les restaurants, notamment les loisirs payants. Ils font des arbitrages, y compris sur les modes d'hébergement, ils partent plus dans les campings, dans l'hôtellerie de plein air, comme on dit. Tout cela, au total, devrait malgré tout faire une saison d'été en ligne avec les saisons précédentes, même si on observe ici ou là un petit décrochage.
Que vous disent justement les professionnels, les hôteliers notamment ? Est-ce qu'ils sont inquiets de cette baisse annoncée de la fréquentation ?
Les hôteliers sont plus inquiets que les autres catégories, parce que l'hôtellerie française est souvent la première affectée par des difficultés, c'est pour ça qu'on a mis en place, vous le savez, la réforme de la classification hôtelière et des soutiens puissants à l'hôtellerie française pour qu'elle se rénove - ce mode d'hébergement est plus fragilisé -, la baisse du taux de TVA, les options de modernisation devraient nous permettre, dans les années qui viennent, de sauver, de sauvegarder, voire de développer cette hôtellerie indépendante dont nous avons besoin partout en France.
La baisse de la TVA sur la restauration justement, à 5,5, ça entre en vigueur à partir du 1er juillet...
Oui...
C'est mercredi donc. C'est quand même le budget que les Français rognent en priorité, le restaurant. Vous pensez réellement que dans deux jours, ils vont voir une différence sur les menus. Vous avez réussi à convaincre tous les restaurateurs indépendants ?
D'abord, on a eu ce contrat d'avenir qui a été signé le 28 avril avec C. Lagarde et l'ensemble des organisations professionnelles. Et ce contrat d'avenir, il a plusieurs engagements : il a des engagements en termes de baisse des prix, de recrutement, en terme de formation, en terme de modernisation. Donc c'est un contrat d'avenir qui doit s'apprécier sur les deux ans de sa durée. Donc il ne faut pas croire que d'un coup de baguette magique, le 1er juillet, il va y avoir partout des baisses de prix spectaculaires. Ce qui est sûr, c'est que la mobilisation est très forte. Elle est très forte de la part des organisations professionnelles, elle est forte de la part des pouvoirs publics. J'ai fait un tour de France des régions pour populariser ce contrat d'avenir, j'ai fait quinze régions donc, et je continue, je serai tout à l'heure à Bordeaux, j'ai écrit aux 120.000 restaurateurs pour leur dire : voilà les engagements des organisations professionnelles, la petite vitrophanie qui sera apposée, "la TVA baisse, les prix aussi", la campagne de communication qui commence au 1er juillet, qui est soutenue par les professionnels. Tout cela, au total, avec la vigilance des consommateurs, et j'y insiste. Il y a des restaurants qui vont jouer le jeu et d'autres qui seront peut-être un peu plus lents...
On entend parler de deux ou trois euros sur les menus, grosso modo, de baisse...
Sept produits sur dix, ce sont les engagements du contrat d'avenir, doivent faire l'objet d'une répercussion intégrale de la baisse du taux de TVA, c'est-à-dire 11,8 %. Ce sera affiché sur les menus. Moi, j'ai des exemples très probants. Nous allons voir l'engagement de la profession, des professionnels. Mais ils jouent aussi leur responsabilité.
Vigilance des consommateurs, vigilance aussi de la DGCCRF, la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes ?
Bien sûr, il y a eu beaucoup de contrôles qui ont été faits au mois d'avril pour normer les prix. Et nous suivrons ainsi, durant deux ans, l'évolution des prix par produit, il y a un comité de suivi qui a été mis en place. Nous publierons tous les six mois les résultats en terme d'évolution des prix. Au total, je crois que les restaurateurs, ils ont une opportunité extraordinaire de reprendre un peu de souffle, et surtout d'envisager leur avenir avec plus de sérénité. Encore faut-il, bien sûr, qu'ils jouent le jeu mais je leur fais confiance.
Le coup d'envoi des soldes a été donné la semaine dernière, beaucoup de commerçants espéraient justement se refaire une santé. Visiblement, les débuts sont difficiles, notamment pour les fédérations de prêt-à-porter.
C'est assez varié, j'étais au Printemps pour le début de cette opération, avec C. Lagarde. On a constaté un engouement très fort, cela dépend. Mais les baisses de prix sont spectaculaires, 50% en moyenne. Et donc les consommateurs devraient s'y retrouver. En tout cas, il faut attendre la fin de cette opération pour pouvoir la juger. Mais ce sera sans nul doute un coup de pouce important pour le pouvoir d'achat des Français.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 juin 2009