Déclaration de M. Eric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, sur les paradis fiscaux, à l'Assemblée nationale le 7 avril 2009.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 7 avril 2009

Texte intégral

Monsieur le Député, en ce moment, le parti socialiste aime bien demander pardon : d'une certaine façon, vous pourriez vous excuser de poser cette question en ces termes. C'est insultant pour la majorité, et insultant pour le gouvernement !
Jamais gouvernement n'a autant fait pour lutter contre les paradis fiscaux. Telle est la réalité, Monsieur le Député. Souvenez-vous : sous quel gouvernement les listes que vous critiquez aujourd'hui, en disant qu'elles ne servent à rien, ont-elles été arrêtées en 2000 ? Sous un gouvernement de gauche, Monsieur le Député.
D'une certaine façon, vous avez laissé faire. Vous avez tenté d'amuser la galerie avec une mission d'information mais, au fond, que s'est-il passé du point de vue juridique ? Rien, absolument rien !
Vous avez fait de la provocation, Monsieur le Député, et vous continuez à provoquer, mais il n'en restera rien. La provocation n'est jamais une solution politique ; vous devriez le savoir.
Qu'a fait le président de la République ? En réalité, ce qui vous ennuie, c'est le succès du G20 ; c'est que le couple franco-allemand ait parfaitement fonctionné et que le président de la République française ait obtenu que la communauté internationale décide de lutter sans faiblesse contre les paradis fiscaux.
Aujourd'hui il existe deux listes de paradis, la liste des pays qui respectent les normes de l'OCDE, et celle de ceux qui ont décidé de se mettre en conformité avec celles-ci. Et nous suivrons l'évolution de ces derniers ; nous ne laisserons pas les choses suivre leur chemin sans contrôle. Le G20 se réunira dès cet automne pour assurer un suivi, et les pays qui n'auront pas respecté leurs obligations, ou dont les actes n'auront pas été conformes aux intentions qu'ils ont affichées, retourneront dans la liste noire des paradis fiscaux. Ils seront mis au ban des nations.
Voilà notre stratégie. Elle s'applique également aux pays européens qui ont décidé de lever le secret bancaire. Ils avaient d'ailleurs pris cette décision avant le G20. En effet, de la même façon qu'il y a un succès du G20, il y a un succès de l'avant-G20.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 avril 2009