Entretien de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, avec "France Info" le 16 août 2009, sur la libération sous caution de l'universitaire Clotilde Reiss en Iran.

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Média : France Info

Texte intégral

Q - (Comment va Clotilde Reiss ?)
R - Son moral est excellent, je lui ai parlé cinq minutes après sa sortie. Elle est très heureuse d'être libre. Elle va se rendre à l'ambassade. Elle va y rester quelque temps puisque nous avons garanti qu'elle ne quitterait pas l'Iran, qu'elle ne tenterait pas de quitter l'Iran avant qu'il y ait un jugement.

Q - La France a-t-elle versé une caution pour cela ?
R - La France a versé une caution comme elle l'avait déjà fait et comme les autres pays le font, c'est la règle.

Q - Pour revenir sur le processus qui a amené à cette libération, à quoi peut-on l'attribuer, on pense au président syrien, cela a-t-il été déterminant ?
R - Vous pouvez penser à bien d'autres présidents, le président syrien en particulier mais également à tous ceux qui entretiennent avec l'Iran des relations suffisantes pour les influencer. Il faut maintenant que le jugement soit rendu et qu'elle soit innocentée. Elle est innocente. Elle aime l'Iran, elle y a travaillé et parle très bien le persan.

Q - Avez-vous une idée sur la date à laquelle le verdict sera rendu. Les Iraniens vous ont-ils laissé entendre que cela sera rapide ou non ?
R - Oui, théoriquement c'est sous les huit jours. Néanmoins, il ne faut pas oublier ceux qui demeurent détenus. Il ne faut pas oublier le mouvement de protestation qui va demeurer très vivace, je crois. Il y a un encombrement tel au niveau de cette justice que l'on ne peut pas garantir que cela soit sous huit jours. Enfin, nous sommes heureux que ces accusations aient été réduites à "incitation à la manifestation", ce qui ne tient pas debout.

Q - Vous allez continuer les discussions avec les Iraniens ? Cela a-t-il été facile ou difficile ?
R - Cela n'a pas toujours été facile. Mais là, je vais tout de même remercier ceux qui ont participé, mes interlocuteurs habituels. Dans cette période théoriquement d'élargissement du gouvernement de M. Ahmadinejad, tout le monde est un peu sur le qui-vive.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 août 2009