Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Je suis très heureuse de partager ce moment avec vous, et tiens à vous remercier de votre présence.
Depuis notre dernière rencontre, le monde a connu plusieurs évolutions qui marquent un changement d'époque. La finance, l'économie et le commerce y jouent un rôle majeur. Cela était clair dans le discours du Président de la République hier, qui nous a dit l'essentiel.
En 15 mois, je me suis rendue dans plus de 60 pays. J'ai donc pu mesurer personnellement et positivement la part que vous prenez à la défense de nos intérêts économiques.
C'est pourquoi, comme Christine LAGARDE, j'attache beaucoup d'importance à ce rendez-vous annuel.
Pour répondre à vos questions, j'ai également demandé au Directeur de la DGTPE, représentée par Mme Delphine d'AMARZIT, chef du service des affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor et au directeur général d''Ubifrance, Christophe LECOURTIER de m'accompagner.
Mais avant d'entamer ce dialogue, je souhaiterais, dans un premier temps, vous présenter un rapide panorama des grands sujets économiques et commerciaux en tentant de vous proposer les messages clés :
1. La crise et le G20
Sans prétendre paraphraser le discours du Président de la République, je voudrais d'emblée insister sur 4 idées :
1/ cette crise n'est pas « un accident de parcours », mais le point de passage d'un grand cycle du capitalisme à un autre.
2/ cette crise est l'opportunité de construire l'avenir d'un nouveau capitalisme.
3/ la France entend jouer un rôle moteur, pionnier, dans les reconstructions en cours.
4/ elle entend le faire par un renouveau de la coopération internationale.
Le 1er champ d'application de ce renouveau est la lutte contre la grande menace qu'est la tentation du protectionnisme. Elle n'est pas loin. On le voit en Chine à travers un plan de relance qui favorise ouvertement les entreprises domestiques et des restrictions aux exportations de matières premières ; aux Etats-Unis avec le débat, il y a quelques mois sur la clause du « Buy American Act », et dernièrement en Algérie avec le durcissement des conditions d'investissement. Mais, contrairement aux conséquences de la crise de 29, nous n'assistons pas à une vague généralisée du retour au protectionnisme. Une réussite, qui doit être inscrite au crédit de la coopération internationale.
Pour autant, la vigilance reste impérative. Les services économiques des Ambassades, avec les Douanes, ont été, à ma demande, mobilisée sur cette vigilance. Il faut se réjouir aussi de ce que plusieurs recours devant l'OMC aient été lancés par l'UE, qui doit en la matière exclure toute naïveté.
La coopération internationale, tel a été aussi le choix des Sommets du G20 de Washington et Londres au coeur de la réponse à la crise. La France a joué un rôle de premier plan dans ce processus ; elle doit le conserver. Vous avez senti la détermination du Président de la République à ce sujet.
Plusieurs décisions majeures ont été prises pour répondre efficacement à la crise. J'en citerai 4 : l'adoption immédiate de plans de relance concertés (5000 Mds$), des mesures coordonnées de soutien ou d'assainissement du secteur bancaire, des assouplissements de la politique monétaire et des financements exceptionnels mis à disposition des pays émergents (triplement des ressources du FMI et de la BAD).
Au-delà de ces mesures d'urgence, la France oeuvre pour un système plus équilibré et plus juste de régulation. C'est le sens de l'engagement politique des derniers G20, notamment du Président Sarkozy de favoriser l'émergence d'un nouveau système avec 4 axes majeurs :
- L'adoption de règles financières concertées pour la lutte contre les paradis fiscaux et l'amélioration de la gouvernance financière mondiale, notamment à travers un conseil de la stabilité financière (CSF) composé des membres du G20 (qui se réunit à Paris le 15 septembre).
- La prise en compte des règles sociales - avec la participation du Directeur général de l'OIT au G20, comme le réclamait le Chef de l'Etat lors de son intervention à l'OIT - et bientôt, nous le souhaitons, environnementales, notamment dans le cadre des panels de l'OMC.
- La responsabilisation des pays émergents sans lesquels la nouvelle régulation mondiale ne pourra se faire.
- L'aboutissement du cycle de Doha dans un accord ambitieux, global et équilibré. A cet égard les mots clés pour la France sont la réciprocité et la loyauté des accords commerciaux.
Au-delà de la conclusion de ce cycle - qui reste bien aléatoire - d'autres sujets comme les investissements ou la protection de la propriété industrielle devront être abordés. Et de manière plus globale, comme l'a dit le Président de la République hier, il est impératif de travailler aux liens entre commerce et développement agricole, commerce et environnement, commerce et social, commerce et monnaies.
La mise en oeuvre des décisions prises à Londres en matière de régulation financière est lente ; il faut redonner l'impulsion nécessaire. C'est le principal objectif de la France, conduit en pleine coopération avec l'Allemagne, des actions communes afin que le sommet de Pittsburgh aboutisse à de vrais changements dont le Président de la République nous a tout dit hier. Je vous en rappelle les 6 textes de chapitre :
- rénovation et renforcement du rôle des institutions financières internationales et en particulier du FMI, incluant la modernisation de leur gouvernance
- adoption de mesures visant à réduire la volatilité des marchés de matières premières, et notamment du pétrole
- condamnation ferme du maintien de rémunérations et de bonus déraisonnables qui scandalisent l'opinion publique mettent en péril l'ensemble du système financier par leur irresponsabilité
- renforcement des avancées obtenues sur les juridictions non coopératives (JNC), ce sur quoi l'OCDE joue un rôle majeur
- soumission des banques à des obligations de transparence accrue et de mise en place de procédures plus strictes de suivi de leurs risques
- convergence des normes comptables et prudentielles, et des dispositifs de supervision.
Les questions sont certes ultra-techniques. Le choix de la France est de les aborder politiquement. Notre pays et l'Europe montrent le chemin.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, votre rôle pour ces discussions multilatérales - qui s'alimentent évidemment des positions de chaque Etat - est d'éclairer le Gouvernement sur les positions des pays dans lesquels vous êtes en poste, sur les rapports de force, et bien-sûr de convaincre de la justesse de nos positions pour favoriser l'émergence d'alliances et de consensus. Le multilatéral s'alimente évidemment du bilatéral.
2. Le développement
Nous avons également souhaité que le développement des pays les plus pauvres, notamment l'Afrique, ne soit pas oublié. C'est la raison pour laquelle nous avons défendu les intérêts des pays les plus pauvres et notamment des pays africains au sommet du G20 de Londres.
Le G20 a permis l'accroissement des ressources du FMI et des banques multilatérales de développement. Sur ce sujet, la France a été exemplaire en mettant, plus rapidement que beaucoup d'autres, à disposition du FMI des ressources pour aider les pays en crise (prêt bilatéral français de 15 Mds $) et financer les pays pauvres (mise à disposition du Fonds d'un prêt concessionnel de 1Mds $).
Afin de clarifier nos priorités et de renforcer les synergies entre nos « agendas » et les instruments multilatéraux, nous avons souhaité, avec Christine LAGARDE, que soit élaborée une stratégie de la France vis-à-vis de la Banque mondiale. C'est un exercice ambitieux que nous menons avec l'ensemble des acteurs intéressés, à commencer par le Ministère des Affaires étrangères et européennes et l'Agence Française de Développement (AFD). Nous avons également voulu vous y associer, en vous demandant de nous donner votre perception de terrain sur l'action de la Banque mondiale.
Mais ne nous leurrons pas : l'accroissement des volumes d'aide ne permettra pas, à soi seul, de développer l'Afrique. C'est la raison pour laquelle la France, avec l'Initiative du Cap, a reconnu la dimension structurante du secteur privé dans le développement.
Par ailleurs, le Ministère de l'Économie, de l'industrie et de l'emploi et le Ministère des Affaires étrangères et européennes travaillent également à une réorientation de la négociation des accords de partenariat économique (APE). J'espère que nous pourrons ainsi présenter avec Alain Joyandet, auprès de la nouvelle Commission européenne, des propositions concrètes à l'automne.
3. La situation de notre commerce extérieur au premier semestre 2009
Vous l'imaginez aisément, la crise économique a profondément marqué l'évolution des échanges commerciaux mondiaux depuis 12 mois et la France n'échappe pas à ce constat. La contraction du commerce mondial s'est surtout aggravée au cours du second semestre 2008. Depuis février-mars, on observe une relative stabilisation des mouvements. Cette tendance signifie, je l'espère, que nous aurions atteint un point bas durant cet hiver. Les résultats encourageants du PIB (+0,3% au 2ème trimestre) nous donnent également quelques raisons supplémentaires d'être optimistes, mais prudents et modestes, d'autant plus que le chômage hélas va continuer d'augmenter.
Au cours du premier semestre 2009, notre déficit commercial a diminué de 1,1 Mdeuros et s'élevait à 25,4 Mdseuros. Mais cette amélioration est très largement imputable à l'allègement de notre facture énergétique. Je note au passage que notre commerce extérieur ne fait ni mieux, ni moins bien que nos principaux partenaires européens. Sur les exportations de biens, la chute constatée en France depuis le début 2008 est en pourcentage du même ordre que celle de l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie. Elle est même moins forte que pour des pays comme la Chine ou le Japon qui ont vu leurs exportations baisser respectivement de -25% et -40%.
Mais le plus inquiétant, reste la comparaison de nos parts de marché avec celles de nos compétiteurs industrialisés et notamment européens. Les chiffres sont éloquents : au cours des 10 dernières années, l'Allemagne et l'Italie ont réussi à préserver leur part de marché alors que la France a perdu plus d'un point.
4. Des réformes pour surmonter la crise et préparer la reprise
Le choix du gouvernement est à la fois de lutter, au plan social notamment, contre les conséquences de la crise, et de le considérer comme l'ouverture de défis et d'opportunités. Je souhaiterais vous présenter brièvement les principales réformes que j'ai engagées avec Christine Lagarde pour accompagner les entreprises à l'international dans cet exercice délicat.
a. Financement du commerce
Avec le déploiement des effets de la crise, Christine Lagarde et moi-même avons immédiatement demandé la mise en place de mesures contra-cycliques. Je citerai notamment le doublement des crédits dédiés au financement des infrastructures de transport et d'environnement, l'éligibilité des entreprises de taille intermédiaire à l'assurance prospection à la faveur d'une relance de ce dispositif ou encore le doublement de l'enveloppe réserve pays émergents de 350 Meuros en 2008 à 700 Meuros en 2009, enfin une politique d'assurance-crédit résolument volontariste.
b. Ubifrance, une réforme majeure pour se donner les moyens de conquérir de nouvelles parts de marché à l'international
L'année dernière, j'avais déjà évoqué avec vous la réforme d'Ubifrance. Désormais, les services économiques des ambassades ont vocation à exercer les missions régaliennes alors qu'Ubifrance exercera les fonctions commerciales. L'ensemble du nouveau dispositif restera sous le « parapluie » diplomatique comme le prévoit la loi du 4 août 2008. C'est l'esprit de la convention, signée le 8 juillet dernier, par le Ministère de l'Économie, de l'industrie et de l'emploi, le Ministère des Affaires étrangères et européennes et Ubifrance. Les suggestions que certains d'entre vous m'avaient faites il y a un an ont été directement prises en compte, notamment la confirmation de votre rôle dans l'affectation du Directeur pays, l'appréciation de son travail, et la programmation des opérations commerciales.
Les premiers résultats de cette réforme structurelle, combinée avec la professionnalisation d'Ubifrance, et la hausse des moyens de soutien aux PME sont déjà là : au cours des 5 premiers mois de l'année, Ubifrance a enregistré une croissance de plus de 30% des entreprises qui ont recouru à ses services. C'est donc une réforme qui fonctionne et qui répond aux besoins des entreprises.
c. L'équipe de France
La reconfiguration de notre dispositif de soutien à l'export tend aussi à fédérer toutes les énergies des acteurs publics, privés, institutionnels dans une volonté d'agir ensemble pour adopter des solutions neuves et audacieuses.
Cette équipe regroupe bien évidemment les ambassadeurs et nos missions économiques, mais elle s'est désormais élargie pour mieux répondre aux besoins de nos entreprises.
J'ai souhaité placer Ubifrance au coeur du dispositif public d'appui aux entreprises en y associant étroitement les chambres de commerce et d'industrie, en France et à l'étranger. Cette volonté s'est concrétisée par l'accord national signé par la DGTPE, Ubifrance, l'ACFFCI et l'UCCIFE, auquel se sont associés les Conseillers du Commerce extérieur. Il se traduira dès 2010 par un « programme France » unique rassemblant l'ensemble des opérations collectives proposées aux entreprises.
La quasi-totalité des acteurs du développement des entreprises à l'international se sont associés à Ubifrance pour proposer des services complémentaires. Je citerai notamment Oséo, la Coface, les pôles de compétitivité et bientôt de l'AFD. Dans le même esprit coopératif, la « solidarité » entre grands groupes et PME est un facteur clé de succès. C'est le sens de l'association, « Pacte PME International », que j'ai lancée en avril dernier et qui est présidée par Henri LACHMANN, avec pour mission de favoriser les opérations de portage des PME par des grands groupes à l'international.
Je sais pouvoir compter sur vous pour être sur le terrain les animateurs de cette équipe de France, services de l'Etat, CCFE et CCEF notamment. (Un mot sur les Conseillers du Commerce extérieur pour vous dire la considération que je leur porte, et l'engagement que je leur ai demandé. Cela amènera à ce que leur renouvellement ne soit plus « automatique », mais justifié par leur activité effective en matière notamment d'accueil des PME exportatrices, de portage, et de VIE).
Je salue les initiatives d'animation complémentaires privés par certains d'entre vous comme d'associer lorsqu'il y a lieu les attachés de coopération scientifique à des rencontres avec les acteurs économiques... Equipe de France, avec tous ses atouts !
6. Nos grands défis commerciaux et économiques
a. le premier reste celui du nombre d'entreprises exportatrices
L'Allemagne et l'Italie que j'évoquais tout à l'heure en ont respectivement 3 fois et 2 fois plus que nous. Inverser la course qui nous a fait passer en dessous de 100 000 est un objectif en soi. La politique générale du gouvernement en matière de fonds propres des entreprises et d'innovation en est le principal moteur. Mais c'est aussi l'objectif spécifique que j'ai fixé pour l'équipe de France et Ubifrance : 10 000 PME exportatrices de plus !
b. « Elargir » nos marchés traditionnels
Aujourd'hui, les 2/3 de nos exportations sont réalisées avec l'UE. Sans délaisser ce débouché naturel, il est impératif de consolider et d'intensifier nos échanges avec les pays émergents. Plus que jamais, il est impératif d'aller chercher la croissance là où elle se trouve, et se trouvera. Les pays du Golfe, de l'Union pour la Méditerranée, ou encore les BRIC doivent figurer au centre de nos priorités. Je crois aussi en l'Afrique et en l'Amérique latine, où j'ai fait de nombreux déplacements.
c. Développement durable
Vous savez les enjeux de la conférence de Copenhague. Enjeux politiques et diplomatiques ; la France y joue, au niveau européen comme au niveau mondial, un rôle déterminant ; nous devons en tirer parti aussi, en termes économiques.
Nous ne pouvons pas rater le train du développement durable. Partout à travers le monde que je parcours, je constate que la nouvelle croissance sera verte. Que la crise ouvre une nouvelle ère fondée sur les technologies et les services du respect de l'environnement - ceci en raison de la prise de conscience de la rareté des ressources. D'ailleurs la plupart des plans de relance comportent une part importante d'investissements « verts » (montant estimé à 430 Mdseuros). Le marché est considérable et nous possédons une offre particulièrement compétitive pour répondre à ces nouveaux besoins. Pour autant, il nous faut encore travailler à l'internationalisation des PME du secteur qui demeure très en-deçà de l'Allemagne par exemple. J'ai mis en place des dispositifs spécifiques de soutien - RPE, Fasep, AFD... - là encore, « l'équipe de France » doit se mobiliser et j'ai constaté avec plaisir dans plusieurs pays la mise en place, à l'initiative des missions économiques, ou des CCFE, des « clubs » des entreprises françaises « vertes ».
d. Valoriser l'innovation
Dans les transports, l'environnement, le nucléaire, la pharmacie (seul secteur, en termes d'exportations, a avoir maintenu une orientation à la hausse -+3%- sur le 1er semestre 2009) le spatial et l'aéronautique, sans oublier l'agroalimentaire, nous figurons parmi les meilleures nations au monde. Tous ces secteurs sont porteurs. Plusieurs relèvent des « grands contrats », qui représentent quelque 10% de nos exportations et sur lesquels votre engagement est apprécié au plus haut niveau de l'Etat.
Les pôles de compétitivité, avec l'appui d'Ubifrance et des CCI en région, et le crédit d'impôt recherche seront des vecteurs privilégiés pour fédérer et structurer notre offre, et favoriser l'accompagnement des « champions cachés » notamment des ETI.
J'attire votre attention sur le développement heureux d'accords de coopération engagés par les pôles de compétitivité avec des partenaires étrangers ; il faut les valoriser tout en étant attentifs aux questions de propriété industrielle.
e. Les enjeux d'investissements
En 2008, la France possède le double palmarès de se hisser au second rang mondial en termes d'accueil des IDE, mais aussi comme investisseur à l'étranger. J'y vois un signal très positif, l'attractivité de notre territoire et la force de projection de nos entreprises à l'international demeurent intactes malgré la crise.
Cette situation est très spécifique à la France parmi ses concurrents européens. Favoriser les flux réciproques d'investissements est donc pour nous un enjeu particulier de défense de nos intérêts, ce qui m'amène à 2 messages :
- En termes d'accueil des IDE entrants, notre message est sans ambiguïtés de « bon accueil ». Je vous remercie de relayer en ce sens le travail de l'AFII.
- S'agissant des investissements français à l'étranger, de plus en plus, la problématique devient celle de la localisation, des transferts de technologie, des partenariats industriels, nous y sommes prêts, avec le souci évident de la défense de nos intérêts, mais aussi celui de partenariats de long terme correspondant aux choix politiques du Président de la République en direction des pays émergents.
7. Mobiliser la jeunesse à l'international
Cet objectif répond à une double exigence : lutter contre le chômage des jeunes et remédier à notre handicap culturel. C'est pourquoi, j'ai proposé un plan pour l'emploi des jeunes à l'international. La loi sur le financement de la formation qui vient d'être votée en 1ère lecture à l'Assemblée Nationale prévoit, suite à ma proposition, que les VIE entrent dans le décompte des formations en alternance pour le calcul de la taxe d'apprentissage. Il s'agit de faciliter le financement des VIE et d'inscrire la formule comme un véritable outil de formation professionnelle de notre jeunesse. D'autres mesures plus techniques suivront. L'accueil des VIE est un objectif clé pour « l'équipe de France », avec le soutien aux PME.
Aujourd'hui, la France dispose d'une image internationale rénovée grâce à l'action du Président de la République. La France a marqué sa capacité à se réformer. La France résiste mieux à la crise.
Le rayonnement de la France est également visible à travers les manifestations internationales (Paris est, avec Vienne, la ville qui accueille le plus grand nombre de congrès internationaux) et l'accueil des étudiants étrangers (3ème rang après les Etats-Unis et le Royaume-Uni). 30 000 entreprises sont implantées hors du territoire national. Dans le classement des 500 plus grands groupes mondiaux figurent 40 entreprises françaises, contre 39 allemandes et 26 britanniques. Enfin, pour utiliser une terminologie du monde de l'entreprise, notre « goodwill », notre capital immatériel, c'est notre réputation.
Elle est, dans de très nombreux secteurs (luxe, agro-alimentaire, service), associée à l'excellence. Elle doit être encouragée et développée dans l'industrie.
Les éléments de réputation sont importants, vous en êtes, entres autres, porteurs.
Je sais combien vous contribuez à la défense de nos intérêts économiques et à la promotion de notre commerce extérieur.
Je souhaite vous redire toute la confiance que je vous porte dans la conduite de la politique extérieure de la France et dans la conquête de nouvelles parts de marché. Plus que jamais, les échanges internationaux sont un enjeu majeur pour notre reprise économique.
Je vous remercie.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 9 septembre 2009
Je suis très heureuse de partager ce moment avec vous, et tiens à vous remercier de votre présence.
Depuis notre dernière rencontre, le monde a connu plusieurs évolutions qui marquent un changement d'époque. La finance, l'économie et le commerce y jouent un rôle majeur. Cela était clair dans le discours du Président de la République hier, qui nous a dit l'essentiel.
En 15 mois, je me suis rendue dans plus de 60 pays. J'ai donc pu mesurer personnellement et positivement la part que vous prenez à la défense de nos intérêts économiques.
C'est pourquoi, comme Christine LAGARDE, j'attache beaucoup d'importance à ce rendez-vous annuel.
Pour répondre à vos questions, j'ai également demandé au Directeur de la DGTPE, représentée par Mme Delphine d'AMARZIT, chef du service des affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor et au directeur général d''Ubifrance, Christophe LECOURTIER de m'accompagner.
Mais avant d'entamer ce dialogue, je souhaiterais, dans un premier temps, vous présenter un rapide panorama des grands sujets économiques et commerciaux en tentant de vous proposer les messages clés :
1. La crise et le G20
Sans prétendre paraphraser le discours du Président de la République, je voudrais d'emblée insister sur 4 idées :
1/ cette crise n'est pas « un accident de parcours », mais le point de passage d'un grand cycle du capitalisme à un autre.
2/ cette crise est l'opportunité de construire l'avenir d'un nouveau capitalisme.
3/ la France entend jouer un rôle moteur, pionnier, dans les reconstructions en cours.
4/ elle entend le faire par un renouveau de la coopération internationale.
Le 1er champ d'application de ce renouveau est la lutte contre la grande menace qu'est la tentation du protectionnisme. Elle n'est pas loin. On le voit en Chine à travers un plan de relance qui favorise ouvertement les entreprises domestiques et des restrictions aux exportations de matières premières ; aux Etats-Unis avec le débat, il y a quelques mois sur la clause du « Buy American Act », et dernièrement en Algérie avec le durcissement des conditions d'investissement. Mais, contrairement aux conséquences de la crise de 29, nous n'assistons pas à une vague généralisée du retour au protectionnisme. Une réussite, qui doit être inscrite au crédit de la coopération internationale.
Pour autant, la vigilance reste impérative. Les services économiques des Ambassades, avec les Douanes, ont été, à ma demande, mobilisée sur cette vigilance. Il faut se réjouir aussi de ce que plusieurs recours devant l'OMC aient été lancés par l'UE, qui doit en la matière exclure toute naïveté.
La coopération internationale, tel a été aussi le choix des Sommets du G20 de Washington et Londres au coeur de la réponse à la crise. La France a joué un rôle de premier plan dans ce processus ; elle doit le conserver. Vous avez senti la détermination du Président de la République à ce sujet.
Plusieurs décisions majeures ont été prises pour répondre efficacement à la crise. J'en citerai 4 : l'adoption immédiate de plans de relance concertés (5000 Mds$), des mesures coordonnées de soutien ou d'assainissement du secteur bancaire, des assouplissements de la politique monétaire et des financements exceptionnels mis à disposition des pays émergents (triplement des ressources du FMI et de la BAD).
Au-delà de ces mesures d'urgence, la France oeuvre pour un système plus équilibré et plus juste de régulation. C'est le sens de l'engagement politique des derniers G20, notamment du Président Sarkozy de favoriser l'émergence d'un nouveau système avec 4 axes majeurs :
- L'adoption de règles financières concertées pour la lutte contre les paradis fiscaux et l'amélioration de la gouvernance financière mondiale, notamment à travers un conseil de la stabilité financière (CSF) composé des membres du G20 (qui se réunit à Paris le 15 septembre).
- La prise en compte des règles sociales - avec la participation du Directeur général de l'OIT au G20, comme le réclamait le Chef de l'Etat lors de son intervention à l'OIT - et bientôt, nous le souhaitons, environnementales, notamment dans le cadre des panels de l'OMC.
- La responsabilisation des pays émergents sans lesquels la nouvelle régulation mondiale ne pourra se faire.
- L'aboutissement du cycle de Doha dans un accord ambitieux, global et équilibré. A cet égard les mots clés pour la France sont la réciprocité et la loyauté des accords commerciaux.
Au-delà de la conclusion de ce cycle - qui reste bien aléatoire - d'autres sujets comme les investissements ou la protection de la propriété industrielle devront être abordés. Et de manière plus globale, comme l'a dit le Président de la République hier, il est impératif de travailler aux liens entre commerce et développement agricole, commerce et environnement, commerce et social, commerce et monnaies.
La mise en oeuvre des décisions prises à Londres en matière de régulation financière est lente ; il faut redonner l'impulsion nécessaire. C'est le principal objectif de la France, conduit en pleine coopération avec l'Allemagne, des actions communes afin que le sommet de Pittsburgh aboutisse à de vrais changements dont le Président de la République nous a tout dit hier. Je vous en rappelle les 6 textes de chapitre :
- rénovation et renforcement du rôle des institutions financières internationales et en particulier du FMI, incluant la modernisation de leur gouvernance
- adoption de mesures visant à réduire la volatilité des marchés de matières premières, et notamment du pétrole
- condamnation ferme du maintien de rémunérations et de bonus déraisonnables qui scandalisent l'opinion publique mettent en péril l'ensemble du système financier par leur irresponsabilité
- renforcement des avancées obtenues sur les juridictions non coopératives (JNC), ce sur quoi l'OCDE joue un rôle majeur
- soumission des banques à des obligations de transparence accrue et de mise en place de procédures plus strictes de suivi de leurs risques
- convergence des normes comptables et prudentielles, et des dispositifs de supervision.
Les questions sont certes ultra-techniques. Le choix de la France est de les aborder politiquement. Notre pays et l'Europe montrent le chemin.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, votre rôle pour ces discussions multilatérales - qui s'alimentent évidemment des positions de chaque Etat - est d'éclairer le Gouvernement sur les positions des pays dans lesquels vous êtes en poste, sur les rapports de force, et bien-sûr de convaincre de la justesse de nos positions pour favoriser l'émergence d'alliances et de consensus. Le multilatéral s'alimente évidemment du bilatéral.
2. Le développement
Nous avons également souhaité que le développement des pays les plus pauvres, notamment l'Afrique, ne soit pas oublié. C'est la raison pour laquelle nous avons défendu les intérêts des pays les plus pauvres et notamment des pays africains au sommet du G20 de Londres.
Le G20 a permis l'accroissement des ressources du FMI et des banques multilatérales de développement. Sur ce sujet, la France a été exemplaire en mettant, plus rapidement que beaucoup d'autres, à disposition du FMI des ressources pour aider les pays en crise (prêt bilatéral français de 15 Mds $) et financer les pays pauvres (mise à disposition du Fonds d'un prêt concessionnel de 1Mds $).
Afin de clarifier nos priorités et de renforcer les synergies entre nos « agendas » et les instruments multilatéraux, nous avons souhaité, avec Christine LAGARDE, que soit élaborée une stratégie de la France vis-à-vis de la Banque mondiale. C'est un exercice ambitieux que nous menons avec l'ensemble des acteurs intéressés, à commencer par le Ministère des Affaires étrangères et européennes et l'Agence Française de Développement (AFD). Nous avons également voulu vous y associer, en vous demandant de nous donner votre perception de terrain sur l'action de la Banque mondiale.
Mais ne nous leurrons pas : l'accroissement des volumes d'aide ne permettra pas, à soi seul, de développer l'Afrique. C'est la raison pour laquelle la France, avec l'Initiative du Cap, a reconnu la dimension structurante du secteur privé dans le développement.
Par ailleurs, le Ministère de l'Économie, de l'industrie et de l'emploi et le Ministère des Affaires étrangères et européennes travaillent également à une réorientation de la négociation des accords de partenariat économique (APE). J'espère que nous pourrons ainsi présenter avec Alain Joyandet, auprès de la nouvelle Commission européenne, des propositions concrètes à l'automne.
3. La situation de notre commerce extérieur au premier semestre 2009
Vous l'imaginez aisément, la crise économique a profondément marqué l'évolution des échanges commerciaux mondiaux depuis 12 mois et la France n'échappe pas à ce constat. La contraction du commerce mondial s'est surtout aggravée au cours du second semestre 2008. Depuis février-mars, on observe une relative stabilisation des mouvements. Cette tendance signifie, je l'espère, que nous aurions atteint un point bas durant cet hiver. Les résultats encourageants du PIB (+0,3% au 2ème trimestre) nous donnent également quelques raisons supplémentaires d'être optimistes, mais prudents et modestes, d'autant plus que le chômage hélas va continuer d'augmenter.
Au cours du premier semestre 2009, notre déficit commercial a diminué de 1,1 Mdeuros et s'élevait à 25,4 Mdseuros. Mais cette amélioration est très largement imputable à l'allègement de notre facture énergétique. Je note au passage que notre commerce extérieur ne fait ni mieux, ni moins bien que nos principaux partenaires européens. Sur les exportations de biens, la chute constatée en France depuis le début 2008 est en pourcentage du même ordre que celle de l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie. Elle est même moins forte que pour des pays comme la Chine ou le Japon qui ont vu leurs exportations baisser respectivement de -25% et -40%.
Mais le plus inquiétant, reste la comparaison de nos parts de marché avec celles de nos compétiteurs industrialisés et notamment européens. Les chiffres sont éloquents : au cours des 10 dernières années, l'Allemagne et l'Italie ont réussi à préserver leur part de marché alors que la France a perdu plus d'un point.
4. Des réformes pour surmonter la crise et préparer la reprise
Le choix du gouvernement est à la fois de lutter, au plan social notamment, contre les conséquences de la crise, et de le considérer comme l'ouverture de défis et d'opportunités. Je souhaiterais vous présenter brièvement les principales réformes que j'ai engagées avec Christine Lagarde pour accompagner les entreprises à l'international dans cet exercice délicat.
a. Financement du commerce
Avec le déploiement des effets de la crise, Christine Lagarde et moi-même avons immédiatement demandé la mise en place de mesures contra-cycliques. Je citerai notamment le doublement des crédits dédiés au financement des infrastructures de transport et d'environnement, l'éligibilité des entreprises de taille intermédiaire à l'assurance prospection à la faveur d'une relance de ce dispositif ou encore le doublement de l'enveloppe réserve pays émergents de 350 Meuros en 2008 à 700 Meuros en 2009, enfin une politique d'assurance-crédit résolument volontariste.
b. Ubifrance, une réforme majeure pour se donner les moyens de conquérir de nouvelles parts de marché à l'international
L'année dernière, j'avais déjà évoqué avec vous la réforme d'Ubifrance. Désormais, les services économiques des ambassades ont vocation à exercer les missions régaliennes alors qu'Ubifrance exercera les fonctions commerciales. L'ensemble du nouveau dispositif restera sous le « parapluie » diplomatique comme le prévoit la loi du 4 août 2008. C'est l'esprit de la convention, signée le 8 juillet dernier, par le Ministère de l'Économie, de l'industrie et de l'emploi, le Ministère des Affaires étrangères et européennes et Ubifrance. Les suggestions que certains d'entre vous m'avaient faites il y a un an ont été directement prises en compte, notamment la confirmation de votre rôle dans l'affectation du Directeur pays, l'appréciation de son travail, et la programmation des opérations commerciales.
Les premiers résultats de cette réforme structurelle, combinée avec la professionnalisation d'Ubifrance, et la hausse des moyens de soutien aux PME sont déjà là : au cours des 5 premiers mois de l'année, Ubifrance a enregistré une croissance de plus de 30% des entreprises qui ont recouru à ses services. C'est donc une réforme qui fonctionne et qui répond aux besoins des entreprises.
c. L'équipe de France
La reconfiguration de notre dispositif de soutien à l'export tend aussi à fédérer toutes les énergies des acteurs publics, privés, institutionnels dans une volonté d'agir ensemble pour adopter des solutions neuves et audacieuses.
Cette équipe regroupe bien évidemment les ambassadeurs et nos missions économiques, mais elle s'est désormais élargie pour mieux répondre aux besoins de nos entreprises.
J'ai souhaité placer Ubifrance au coeur du dispositif public d'appui aux entreprises en y associant étroitement les chambres de commerce et d'industrie, en France et à l'étranger. Cette volonté s'est concrétisée par l'accord national signé par la DGTPE, Ubifrance, l'ACFFCI et l'UCCIFE, auquel se sont associés les Conseillers du Commerce extérieur. Il se traduira dès 2010 par un « programme France » unique rassemblant l'ensemble des opérations collectives proposées aux entreprises.
La quasi-totalité des acteurs du développement des entreprises à l'international se sont associés à Ubifrance pour proposer des services complémentaires. Je citerai notamment Oséo, la Coface, les pôles de compétitivité et bientôt de l'AFD. Dans le même esprit coopératif, la « solidarité » entre grands groupes et PME est un facteur clé de succès. C'est le sens de l'association, « Pacte PME International », que j'ai lancée en avril dernier et qui est présidée par Henri LACHMANN, avec pour mission de favoriser les opérations de portage des PME par des grands groupes à l'international.
Je sais pouvoir compter sur vous pour être sur le terrain les animateurs de cette équipe de France, services de l'Etat, CCFE et CCEF notamment. (Un mot sur les Conseillers du Commerce extérieur pour vous dire la considération que je leur porte, et l'engagement que je leur ai demandé. Cela amènera à ce que leur renouvellement ne soit plus « automatique », mais justifié par leur activité effective en matière notamment d'accueil des PME exportatrices, de portage, et de VIE).
Je salue les initiatives d'animation complémentaires privés par certains d'entre vous comme d'associer lorsqu'il y a lieu les attachés de coopération scientifique à des rencontres avec les acteurs économiques... Equipe de France, avec tous ses atouts !
6. Nos grands défis commerciaux et économiques
a. le premier reste celui du nombre d'entreprises exportatrices
L'Allemagne et l'Italie que j'évoquais tout à l'heure en ont respectivement 3 fois et 2 fois plus que nous. Inverser la course qui nous a fait passer en dessous de 100 000 est un objectif en soi. La politique générale du gouvernement en matière de fonds propres des entreprises et d'innovation en est le principal moteur. Mais c'est aussi l'objectif spécifique que j'ai fixé pour l'équipe de France et Ubifrance : 10 000 PME exportatrices de plus !
b. « Elargir » nos marchés traditionnels
Aujourd'hui, les 2/3 de nos exportations sont réalisées avec l'UE. Sans délaisser ce débouché naturel, il est impératif de consolider et d'intensifier nos échanges avec les pays émergents. Plus que jamais, il est impératif d'aller chercher la croissance là où elle se trouve, et se trouvera. Les pays du Golfe, de l'Union pour la Méditerranée, ou encore les BRIC doivent figurer au centre de nos priorités. Je crois aussi en l'Afrique et en l'Amérique latine, où j'ai fait de nombreux déplacements.
c. Développement durable
Vous savez les enjeux de la conférence de Copenhague. Enjeux politiques et diplomatiques ; la France y joue, au niveau européen comme au niveau mondial, un rôle déterminant ; nous devons en tirer parti aussi, en termes économiques.
Nous ne pouvons pas rater le train du développement durable. Partout à travers le monde que je parcours, je constate que la nouvelle croissance sera verte. Que la crise ouvre une nouvelle ère fondée sur les technologies et les services du respect de l'environnement - ceci en raison de la prise de conscience de la rareté des ressources. D'ailleurs la plupart des plans de relance comportent une part importante d'investissements « verts » (montant estimé à 430 Mdseuros). Le marché est considérable et nous possédons une offre particulièrement compétitive pour répondre à ces nouveaux besoins. Pour autant, il nous faut encore travailler à l'internationalisation des PME du secteur qui demeure très en-deçà de l'Allemagne par exemple. J'ai mis en place des dispositifs spécifiques de soutien - RPE, Fasep, AFD... - là encore, « l'équipe de France » doit se mobiliser et j'ai constaté avec plaisir dans plusieurs pays la mise en place, à l'initiative des missions économiques, ou des CCFE, des « clubs » des entreprises françaises « vertes ».
d. Valoriser l'innovation
Dans les transports, l'environnement, le nucléaire, la pharmacie (seul secteur, en termes d'exportations, a avoir maintenu une orientation à la hausse -+3%- sur le 1er semestre 2009) le spatial et l'aéronautique, sans oublier l'agroalimentaire, nous figurons parmi les meilleures nations au monde. Tous ces secteurs sont porteurs. Plusieurs relèvent des « grands contrats », qui représentent quelque 10% de nos exportations et sur lesquels votre engagement est apprécié au plus haut niveau de l'Etat.
Les pôles de compétitivité, avec l'appui d'Ubifrance et des CCI en région, et le crédit d'impôt recherche seront des vecteurs privilégiés pour fédérer et structurer notre offre, et favoriser l'accompagnement des « champions cachés » notamment des ETI.
J'attire votre attention sur le développement heureux d'accords de coopération engagés par les pôles de compétitivité avec des partenaires étrangers ; il faut les valoriser tout en étant attentifs aux questions de propriété industrielle.
e. Les enjeux d'investissements
En 2008, la France possède le double palmarès de se hisser au second rang mondial en termes d'accueil des IDE, mais aussi comme investisseur à l'étranger. J'y vois un signal très positif, l'attractivité de notre territoire et la force de projection de nos entreprises à l'international demeurent intactes malgré la crise.
Cette situation est très spécifique à la France parmi ses concurrents européens. Favoriser les flux réciproques d'investissements est donc pour nous un enjeu particulier de défense de nos intérêts, ce qui m'amène à 2 messages :
- En termes d'accueil des IDE entrants, notre message est sans ambiguïtés de « bon accueil ». Je vous remercie de relayer en ce sens le travail de l'AFII.
- S'agissant des investissements français à l'étranger, de plus en plus, la problématique devient celle de la localisation, des transferts de technologie, des partenariats industriels, nous y sommes prêts, avec le souci évident de la défense de nos intérêts, mais aussi celui de partenariats de long terme correspondant aux choix politiques du Président de la République en direction des pays émergents.
7. Mobiliser la jeunesse à l'international
Cet objectif répond à une double exigence : lutter contre le chômage des jeunes et remédier à notre handicap culturel. C'est pourquoi, j'ai proposé un plan pour l'emploi des jeunes à l'international. La loi sur le financement de la formation qui vient d'être votée en 1ère lecture à l'Assemblée Nationale prévoit, suite à ma proposition, que les VIE entrent dans le décompte des formations en alternance pour le calcul de la taxe d'apprentissage. Il s'agit de faciliter le financement des VIE et d'inscrire la formule comme un véritable outil de formation professionnelle de notre jeunesse. D'autres mesures plus techniques suivront. L'accueil des VIE est un objectif clé pour « l'équipe de France », avec le soutien aux PME.
Aujourd'hui, la France dispose d'une image internationale rénovée grâce à l'action du Président de la République. La France a marqué sa capacité à se réformer. La France résiste mieux à la crise.
Le rayonnement de la France est également visible à travers les manifestations internationales (Paris est, avec Vienne, la ville qui accueille le plus grand nombre de congrès internationaux) et l'accueil des étudiants étrangers (3ème rang après les Etats-Unis et le Royaume-Uni). 30 000 entreprises sont implantées hors du territoire national. Dans le classement des 500 plus grands groupes mondiaux figurent 40 entreprises françaises, contre 39 allemandes et 26 britanniques. Enfin, pour utiliser une terminologie du monde de l'entreprise, notre « goodwill », notre capital immatériel, c'est notre réputation.
Elle est, dans de très nombreux secteurs (luxe, agro-alimentaire, service), associée à l'excellence. Elle doit être encouragée et développée dans l'industrie.
Les éléments de réputation sont importants, vous en êtes, entres autres, porteurs.
Je sais combien vous contribuez à la défense de nos intérêts économiques et à la promotion de notre commerce extérieur.
Je souhaite vous redire toute la confiance que je vous porte dans la conduite de la politique extérieure de la France et dans la conquête de nouvelles parts de marché. Plus que jamais, les échanges internationaux sont un enjeu majeur pour notre reprise économique.
Je vous remercie.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 9 septembre 2009