Texte intégral
Monsieur le préfet,
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les maires,
Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de me trouver parmi vous, aujourd'hui, pour inaugurer les locaux du CODIS/SAMU dans leur nouvelle configuration.
Cette visite est, pour moi, l'occasion de souligner combien le secours à personne constitue, avant tout, l'expression d'une solidarité : la solidarité que nous devons à celles et ceux qui, à un moment donné de leur vie, se retrouve dans une position d'extrême fragilité. Cette solidarité repose sur l'engagement d'hommes et de femmes, sapeurs-pompiers, médecins, infirmiers, pharmaciens, qui ont fait le choix admirable de consacrer leur vie à préserver celle des autres.
Les Français connaissent leur générosité, leur courage et leur dévouement. Ils savent pouvoir compter sur le SAMU et sur les sapeurs-pompiers en cas d'urgence. Ils savent aussi qu'avec le vieillissement de la population, l'accroissement des demandes et, parfois aussi, la désertification médicale, le modèle français du secourisme doit faire face à de nouveaux défis. Il en est un sur lequel je voudrais insister tout particulièrement ce matin : celui du partage des compétences entre services de secours et médecins urgentistes.
Si chaque service a sa spécialité, son identité et, pourquoi ne pas le dire, sa fierté, vous partagez tous, que vous apparteniez au SAMU ou aux sapeurs pompiers, le même objectif : protéger, réconforter et sauver des vies. J'observe, en outre, qu'ici à Clermont-Ferrand, vous travaillez ensemble depuis près de vingt ans sur cette plate-forme commune.
Ma responsabilité comme ministre de l'intérieur est de vous donner - en lien, bien sûr, avec ma collègue, ministre de la santé - les moyens d'agir encore plus efficacement au service de tous. C'est la raison pour laquelle un référentiel commun a été conçu par nos deux ministères et mis en place cette année. Je suis venu, ce matin, en rappeler les trois axes principaux, mais également en observer la concrétisation sur le terrain.
I. Depuis l'alerte jusqu'à la prise en charge médicale, l'amélioration de la coordination des acteurs est une nécessité.
(1) Tout d'abord, l'alerte doit être bien reçue, mais également bien traitée, grâce à une régulation médicale des appels d'urgence.
Bien reçue, d'une part. A cet égard, j'apprécie qu'ici, depuis le 12 janvier dernier, tous les appels de détresse aboutissent sur une plate-forme unique à même d'activer l'un des 218 centres d'incendie et de secours du département. J'attends une généralisation des connexions informatiques entre les centres d'appel 18 et les centres d'appel 15.
Bien traitée, d'autre part. Grâce à la présence ici-même d'une permanence médicale, vous êtes en mesure d'envoyer immédiatement sur place la meilleure équipe. S'agissant des sapeurs-pompiers, ils interviennent en cas d'urgence vitale, d'accident sur la voie publique ou sur un lieu public. Si nécessaire, leur action est ensuite complétée par l'intervention d'une équipe médicale. Je me réjouis de constater qu'avec les performances du réseau numérique ANTARES, en cours de déploiement dans le département, vous êtes désormais capable de transmettre en temps réel au CODIS / SAMU des informations sur la réalité du terrain.
(2) Ensuite, la prise en charge médicale est doublement clarifiée aussi bien au niveau des sapeurs-pompiers que des infirmiers.
Les sapeurs-pompiers sont désormais dotés d'une autonomie de décision dans certaines circonstances. Concrètement, grâce à la procédure de « départ-réflexe », vous pouvez ainsi mieux répondre à certains cas d'urgence vitale, tout en allégeant la charge de la régulation médicale.
Quant aux 4 000 infirmiers sapeurs-pompiers qui travaillent chaque jour au service de nos concitoyens, ils bénéficient maintenant d'un système de protocole précisant les actes qu'ils peuvent réaliser en situation d'urgence, sous la responsabilité du médecin de sapeurs-pompiers ou du médecin régulateur.
II. L'harmonisation des logiques de soin et de risque constitue la deuxième priorité du référentiel commun
(1) Cette harmonisation passe, tout d'abord, par une organisation territoriale complémentaire.
Les schémas départementaux d'organisation des sapeurs-pompiers et les schémas régionaux du ministère de la santé étaient jusqu'à présent totalement indépendants l'un de l'autre. Cette situation n'est pas acceptable. Les Français n'ont pas à payer les frais des dysfonctionnements de l'administration.
Désormais, le schéma d'organisation de l'un devra intégrer toutes les informations de l'autre. C'est une mesure simple, efficace, et peu coûteuse que le préfet de département dans le cadre de la révision en cours du SDACR doit mettre en place. Je sais que les travaux pour l'ensemble de la région Auvergne sont en cours et bien avancé.
(2) Elle passe, aussi, par une formation cohérente.
Parce qu'ils oeuvrent dans le même but, les sapeurs-pompiers et urgentistes doivent mieux se connaître, posséder des réflexes, des connaissances et des savoir-faire communs. C'est la clé d'une réponse adaptée aux évolutions techniques, scientifiques et sociologiques. C'est également la clé d'une réponse adaptée aux besoins des blessés, car tout à la fois consciente des errements d'hier et en avance sur les évolutions de demain.
Certaines structures permettent déjà des mutualisations : je pense aux sociétés savantes, comme la Société française de médecine d'urgence, au monde de l'université, ou encore à l'Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers.
Il faut à présent aller plus loin :
. un comité pédagogique national fera l'inventaire de l'existant et proposera des améliorations et mutualisations ;
. je souhaite aussi que l'Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers poursuive son rapprochement avec les structures universitaires.
(3) Cette harmonisation passe, enfin, par un financement rénové.
Le système actuel est complexe et inefficace. Désormais, les conventions signées par les deux services permettront de définir les missions donnant lieu à remboursement et les modalités de financement.
III. Troisième pilier de la modernisation du secours à personne, l'évaluation nous permettra d'améliorer constamment notre action au service des Français.
De nouveaux indicateurs permettront de définir les temps moyens d'intervention entre le moment de l'appel et le moment d'arrivée des secours sur les lieux. Je vous engage à les mettre en place le plus vite possible.
J'attends des préfets qui président les comités départementaux de médecine d'urgence et de permanence des soins, qu'ils déterminent dans chaque département ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré.
Je vous annonce, enfin, qu'au niveau national, une circulaire interministérielle sortira avant la mi-octobre pour rappeler le rôle de chacun : sapeurs pompiers, urgentistes et ambulanciers.
Mesdames et Messieurs,
C'est une étape majeure que nous franchissons, aujourd'hui, en remettant le blessé au coeur du système.
En effet, grâce à une meilleure coordination de votre action, le secours à personne sera plus efficace, plus adapté et de meilleure qualité.
En étant sur le terrain, dans des conditions souvent dramatiques, les acteurs de la solidarité, vous incarnez toute la noblesse de notre pacte républicain.
Vous pouvez en être fiers. Pour ma part, je le suis.
Je vous remercie.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 22 septembre 2009
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les maires,
Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de me trouver parmi vous, aujourd'hui, pour inaugurer les locaux du CODIS/SAMU dans leur nouvelle configuration.
Cette visite est, pour moi, l'occasion de souligner combien le secours à personne constitue, avant tout, l'expression d'une solidarité : la solidarité que nous devons à celles et ceux qui, à un moment donné de leur vie, se retrouve dans une position d'extrême fragilité. Cette solidarité repose sur l'engagement d'hommes et de femmes, sapeurs-pompiers, médecins, infirmiers, pharmaciens, qui ont fait le choix admirable de consacrer leur vie à préserver celle des autres.
Les Français connaissent leur générosité, leur courage et leur dévouement. Ils savent pouvoir compter sur le SAMU et sur les sapeurs-pompiers en cas d'urgence. Ils savent aussi qu'avec le vieillissement de la population, l'accroissement des demandes et, parfois aussi, la désertification médicale, le modèle français du secourisme doit faire face à de nouveaux défis. Il en est un sur lequel je voudrais insister tout particulièrement ce matin : celui du partage des compétences entre services de secours et médecins urgentistes.
Si chaque service a sa spécialité, son identité et, pourquoi ne pas le dire, sa fierté, vous partagez tous, que vous apparteniez au SAMU ou aux sapeurs pompiers, le même objectif : protéger, réconforter et sauver des vies. J'observe, en outre, qu'ici à Clermont-Ferrand, vous travaillez ensemble depuis près de vingt ans sur cette plate-forme commune.
Ma responsabilité comme ministre de l'intérieur est de vous donner - en lien, bien sûr, avec ma collègue, ministre de la santé - les moyens d'agir encore plus efficacement au service de tous. C'est la raison pour laquelle un référentiel commun a été conçu par nos deux ministères et mis en place cette année. Je suis venu, ce matin, en rappeler les trois axes principaux, mais également en observer la concrétisation sur le terrain.
I. Depuis l'alerte jusqu'à la prise en charge médicale, l'amélioration de la coordination des acteurs est une nécessité.
(1) Tout d'abord, l'alerte doit être bien reçue, mais également bien traitée, grâce à une régulation médicale des appels d'urgence.
Bien reçue, d'une part. A cet égard, j'apprécie qu'ici, depuis le 12 janvier dernier, tous les appels de détresse aboutissent sur une plate-forme unique à même d'activer l'un des 218 centres d'incendie et de secours du département. J'attends une généralisation des connexions informatiques entre les centres d'appel 18 et les centres d'appel 15.
Bien traitée, d'autre part. Grâce à la présence ici-même d'une permanence médicale, vous êtes en mesure d'envoyer immédiatement sur place la meilleure équipe. S'agissant des sapeurs-pompiers, ils interviennent en cas d'urgence vitale, d'accident sur la voie publique ou sur un lieu public. Si nécessaire, leur action est ensuite complétée par l'intervention d'une équipe médicale. Je me réjouis de constater qu'avec les performances du réseau numérique ANTARES, en cours de déploiement dans le département, vous êtes désormais capable de transmettre en temps réel au CODIS / SAMU des informations sur la réalité du terrain.
(2) Ensuite, la prise en charge médicale est doublement clarifiée aussi bien au niveau des sapeurs-pompiers que des infirmiers.
Les sapeurs-pompiers sont désormais dotés d'une autonomie de décision dans certaines circonstances. Concrètement, grâce à la procédure de « départ-réflexe », vous pouvez ainsi mieux répondre à certains cas d'urgence vitale, tout en allégeant la charge de la régulation médicale.
Quant aux 4 000 infirmiers sapeurs-pompiers qui travaillent chaque jour au service de nos concitoyens, ils bénéficient maintenant d'un système de protocole précisant les actes qu'ils peuvent réaliser en situation d'urgence, sous la responsabilité du médecin de sapeurs-pompiers ou du médecin régulateur.
II. L'harmonisation des logiques de soin et de risque constitue la deuxième priorité du référentiel commun
(1) Cette harmonisation passe, tout d'abord, par une organisation territoriale complémentaire.
Les schémas départementaux d'organisation des sapeurs-pompiers et les schémas régionaux du ministère de la santé étaient jusqu'à présent totalement indépendants l'un de l'autre. Cette situation n'est pas acceptable. Les Français n'ont pas à payer les frais des dysfonctionnements de l'administration.
Désormais, le schéma d'organisation de l'un devra intégrer toutes les informations de l'autre. C'est une mesure simple, efficace, et peu coûteuse que le préfet de département dans le cadre de la révision en cours du SDACR doit mettre en place. Je sais que les travaux pour l'ensemble de la région Auvergne sont en cours et bien avancé.
(2) Elle passe, aussi, par une formation cohérente.
Parce qu'ils oeuvrent dans le même but, les sapeurs-pompiers et urgentistes doivent mieux se connaître, posséder des réflexes, des connaissances et des savoir-faire communs. C'est la clé d'une réponse adaptée aux évolutions techniques, scientifiques et sociologiques. C'est également la clé d'une réponse adaptée aux besoins des blessés, car tout à la fois consciente des errements d'hier et en avance sur les évolutions de demain.
Certaines structures permettent déjà des mutualisations : je pense aux sociétés savantes, comme la Société française de médecine d'urgence, au monde de l'université, ou encore à l'Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers.
Il faut à présent aller plus loin :
. un comité pédagogique national fera l'inventaire de l'existant et proposera des améliorations et mutualisations ;
. je souhaite aussi que l'Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers poursuive son rapprochement avec les structures universitaires.
(3) Cette harmonisation passe, enfin, par un financement rénové.
Le système actuel est complexe et inefficace. Désormais, les conventions signées par les deux services permettront de définir les missions donnant lieu à remboursement et les modalités de financement.
III. Troisième pilier de la modernisation du secours à personne, l'évaluation nous permettra d'améliorer constamment notre action au service des Français.
De nouveaux indicateurs permettront de définir les temps moyens d'intervention entre le moment de l'appel et le moment d'arrivée des secours sur les lieux. Je vous engage à les mettre en place le plus vite possible.
J'attends des préfets qui président les comités départementaux de médecine d'urgence et de permanence des soins, qu'ils déterminent dans chaque département ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré.
Je vous annonce, enfin, qu'au niveau national, une circulaire interministérielle sortira avant la mi-octobre pour rappeler le rôle de chacun : sapeurs pompiers, urgentistes et ambulanciers.
Mesdames et Messieurs,
C'est une étape majeure que nous franchissons, aujourd'hui, en remettant le blessé au coeur du système.
En effet, grâce à une meilleure coordination de votre action, le secours à personne sera plus efficace, plus adapté et de meilleure qualité.
En étant sur le terrain, dans des conditions souvent dramatiques, les acteurs de la solidarité, vous incarnez toute la noblesse de notre pacte républicain.
Vous pouvez en être fiers. Pour ma part, je le suis.
Je vous remercie.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 22 septembre 2009