Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'attribution du Prix Sakharov à l'organisation Memorial, Paris le 22 octobre 2009.

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Circonstance : Attribution par le Parlement européen du Prix Sakharov à l'organisation Memorial le 22 octobre 2009

Texte intégral

C'est avec une immense joie que je salue la décision du Parlement européen d'attribuer cette année le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit à Lioudmila Alexeïeva, Oleg Orlov et Serguei Kovalev au nom de l'organisation "Mémorial" ainsi qu'à tous les autres défenseurs des droits de l'Homme en Russie.
Il s'agit d'un hommage mérité à l'action et au courage de Mémorial et de ses membres ainsi que d'un encouragement à tous les défenseurs des droits de l'Homme en Russie, dont la situation reste aujourd'hui préoccupante.
Mémorial, dont j'ai rencontré à nouveau les dirigeants lors de mon déplacement à Moscou le 1er octobre dernier, incarne le combat pour les droits de l'Homme et les libertés en Russie, le combat pour la mémoire, le combat contre l'oubli des victimes des répressions et de l'arbitraire. C'est d'ailleurs ce combat, courageux et nécessaire, qui a permis, dès 1991, de réhabiliter les victimes des répressions soviétiques et de rendre ainsi leur dignité aux victimes du Goulag.
Mémorial perpétue au quotidien l'engagement d'Andrei Sakharov et de tous ceux qui ont lutté contre le totalitarisme soviétique pour le respect de la personne humaine, notamment au travers de son "Centre des droits de l'Homme", particulièrement actif pour venir en aide aux personnes touchées par les violences dans le Caucase du Nord et qui a reçu en 2006 le prix des droits de l'Homme de la République française.
L'attribution de ce prix est également un signe fort adressé à tous ces militants des droits de l'Homme en Russie qui, au mépris de leur sécurité et de leur propre vie, s'engagent chaque jour en faveur des libertés. Je pense avec émotion à Anna Politkovskaia, à Natalia Estemirova, à Anastasia Babourova, à qui je rendrai un hommage particulier le 28 octobre à Paris, au Quai d'Orsay, en présence de Dmitri Muratov, rédacteur en chef de Novaia Gazeta.
Je forme le voeu que ce prix Sakharov contribue à mettre en valeur et à mieux protéger les défenseurs des droits de l'Homme, en Russie comme partout dans le monde. Plus que jamais, la France se tient à leurs côtés dans l'accomplissement de leur indispensable mission.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 octobre 2009