Texte intégral
J'avais dit en septembre dernier que je souhaitais travailler à une banque de la mode pour aider la création française et à une grande école de la création prenant la forme d'une tête de réseau des écoles existantes. Je maintiens le cap fixé c''est-à-dire aboutir à la fin du premier trimestre 2010 sur ces deux points.
Mon troisième objectif était de réunir nos grands groupes de luxe et de la mode, des jeunes créateurs et des marques reconnues, à la fois pour mieux prendre en compte leurs besoins et leurs attentes mais aussi pour étudier avec eux les moyens de sauver la filière française dans son ensemble C'était l'objet de la rencontre d'aujourd'hui.
Car oui la Haute façon française est particulièrement menacée.
Rien que pour l'Ouest, grande région de façon, on pouvait estimer à 6 000 personnes les effectifs à fin 2008. Un an plus tard, 20% de ces effectifs soit 1 000 emplois ont disparu.
En 2009, le carnet de commande aux sous-traitants français de ce secteur est en moyenne en recul de 25 à 30%, avec des cas allant jusqu'à 60 %.
De plus ces PME, qui sont très souvent des TPE de moins de 20 salariés, se voient parfois imposer des pressions sur les prix intenables, avec des exigences de moins 15 ou moins 20% alors que nous sommes en période de crise !
Cela signifie des situations extrêmement périlleuses pour des entreprises de sous-traitance qui contribuent particulièrement à l'équilibre économique de nos territoires puisque près de 90% d'entre elles sont localisées dans une commune de moins de 5.000 habitants. Ce sont souvent également les employeurs des femmes dans ces communes.
Bien sûr la crise touche tout le monde y compris certains donneurs d'ordre. Mais, en moyenne, les chiffres d'affaires et les marges de ces derniers, très largement supérieures à celles des façonniers, leur permettent a priori de mieux résister à la crise.
Les mesures d'urgence ont été prises par le gouvernement avec
L'augmentation de la prise en charge par l'État du chômage partiel et son extension dans le temps,
L'assouplissement des règles de prêt de main d'oeuvre
Le co-financement des formations qualifiantes (Accord national Pilote emploi)
La mobilisation des services déconcentrés de l'État et notamment des préfets, des Directions Régionales du Travail, de l'Emploi, et de la Formation Professionnelle, et des DRIRE.
Elles ont permis de limiter les dégâts à court terme mais la situation pourrait désormais rapidement et fortement se dégrader. Car le coût du chômage partiel et de la formation dont une partie est revenue à ces PME ajouté à celui des licenciements pèse lourdement dans les comptes des façonniers. Il y a aussi bien entendu un coût social pour les finances publiques qui pourrait donc aller croissant.
J'ai entendu aujourd'hui les besoins et les contraintes des donneurs d'ordre. L'État français est d'ailleurs particulièrement mobilisé et le restera pour aider les grandes marques sur la lutte contre la contrefaçon, le soutien à la création ou la distribution sélective* par exemple, tout comme le gouvernement dans son ensemble a été moteur sur l'ouverture des boutiques le dimanche dans les zones touristiques.
Il me paraît de plus incontestable que notre sous-traitance doit s'adapter aux demandes des donneurs d'ordre, doit être plus réactive, doit toujours améliorer la qualité de ses productions,...
Mais les sous-traitants ne peuvent pas être une variable d'ajustement dans les moments difficiles.
Cela signifie que les donneurs d'ordre doivent jouer le jeu et rester solidaires de leurs façonniers français. Parce que c'est leur intérêt à eux aussi.
Les consommateurs recherchent de plus en plus la qualité et le prix juste, les valeurs et le savoir-faire français. La marque et le marketing et la publicité ne font plus tout. L'obsession de la compression des prix a vécu. La délocalisation systématisée également.
Les grandes marques françaises du luxe et de la mode sont des joyaux qui ont beaucoup à perdre à tout faire fabriquer hors de France. Les consommateurs achètent non seulement un produit ou une marque française, mais aussi une part de supplément d'âme liée à un certain art de vivre à la française, une qualité à la française.
Ma conviction est qu'il faut refonder les relations entre les grands groupes et les PME/ PMI, entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants.
Il faut passer à une logique partenariale, seule logique permettant la performance économique et sociale durable pour tous.
Je sais, ils me l'ont démontré aujourd'hui, que les grands groupes et les grandes marques sont prêts à faire cette révolution avec nous.
Nous allons donc aider nos façonniers à être plus compétitifs et créer un écosystème où donneurs d'ordre et façonniers sont partenaires.
Pour cela, je propose 2 grands types d'initiatives.
Nous lançons avec l'Union française des industries de l'habillement (UFIH) et l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH), un programme de renforcement de la compétitivité des façonniers et les premières initiatives de promotion d'un écosystème dans ce secteur.
Les façonniers doivent optimiser leurs coûts de production, améliorer leur offre et être plus réactifs.
Ici, dès début décembre et sur 2 ans, un projet de plateforme collaborative de mutualisation des outils de prototypage rapide baptisée « e-Proto » sera lancé.
L'objectif est double : réduire le cycle de mise à disposition sur le marché des produits et favoriser le développement de produits innovants.
Concrètement, deux à cinq façonniers pilotes contribueront à l'élaboration et à la phase de test de cette plateforme Web
Puis, une fois la plateforme améliorée d'ici fin 2011, la promotion auprès des autres façonniers sera assurée par l'IFTH.
La plateforme dans sa version finale permettra aux sous-traitants de se connecter pour la mise au point de nouveaux modèles : coupe, choix du tissu, estimation du coût de production industrielle seront notamment disponibles, ce qui permettra aux façonniers, à partir d'une demande de leurs donneurs d'ordre, de mettre au point très rapidement les nouveaux modèles, et d'indiquer à leurs clients le prix de ces produits. Cette mise au point virtuelle doit inciter les façonniers à se montrer plus créatifs puisque les coûts de mise au point seront sensiblement réduits.
Les façonniers doivent mieux tenir compte des besoins des consommateurs finaux et se professionnaliser sur certaines compétences.
Un diagnostic centré sur les attentes des consommateurs et l'évolution des facteurs clefs de succès du métier de façonnier sera effectué de novembre à janvier. Ses conclusions seront partagées lors d'un atelier collectif de conseil et d'accompagnement sur les facteurs de différenciation réunissant au moins 30 entreprises sous-traitantes.
De façon complémentaire, à partir de décembre et sur un an et demi, un programme de séminaires sera dispensé pour que les façonniers puissent mettre en oeuvre les nouvelles compétences managériales (management d'équipe, fonctionnement en réseau, communication, commerciale,...) répondant aux évolutions de leur métier. C'est notamment comme cela qu'ils pourront conquérir de nouveaux marchés et de nouveaux clients.
Cette expérience pourra être renouvelée en cas de succès.
La filière du textile et de l'habillement ne s'est pas suffisamment lancée dans la démarche du « Lean management » ** qui permet d'améliorer les processus pour être plus performant sur les délais et la qualité . Or c'est par la qualité que nous ferons la différence avec nos compétiteurs étrangers.
Dès ce mois de novembre et sur un an, un programme d'accompagnement de la mise en oeuvre du Lean management à l'échelle de la filière pour une 20aine d'entreprises volontaires sera déployé. Il devra permettre après avoir analysé de façon scientifique les flux et échanges de la filière, de la conception à la commercialisation, des tisseurs aux distributeurs, de mettre en oeuvre les bonnes pratiques pour réduire les délais d'approvisionnement au sein de la chaîne textile-habillement, de diminuer les stocks chez les différents acteurs, et d'améliorer la qualité des produits.
Puis les entreprises ayant mis en place cette politique de Lean management diffuseront les bonnes pratiques qu'elles ont adoptées aux autres entreprises de la filière à travers cinq séminaires organisés dans cinq régions fortement marquées par l'industrie textile et de l'habillement (Pays de la Loire, Basse-Normandie, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes).
L'ensemble des initiatives en faveur des façonniers que je viens de décrire seront pilotées par l'UFIH ou l'IFTH. Elles seront toutes financées à 50% par le ministère de l'industrie, ce qui représente la moitié du million d'Euros d'ores et déjà débloqué.
Je propose d'aller plus loin pour aider les façonniers à court terme et améliorer la performance globale de la filière à moyen terme, en construisant un véritable écosystème gagnant-gagnant donneurs d'ordre/ façonniers.
D'ici fin janvier 2010, nous allons élaborer avec les donneurs d'ordre présents aujourd'hui, en liaison avec les façonniers, une charte de bonnes pratiques.
D'abord, cette charte déterminerait de façon très concrète les règles et les conditions du cadre contractuel, de la propriété intellectuelle, ou des conditions de règlement.
Premier exemple, il me semble important que les donneurs d'ordre puissent faire l'effort de s'engager sur un niveau minimum de commande à la façon française sur une période donnée.
Second exemple, il me paraît souhaitable que les grandes marques qui souhaiteraient se séparer d'un sous-traitant respectent une période de préavis.
Elle comporterait la création d'une plate-forme d'échanges entre donneurs d'ordre et sous-traitants étendue aux autres secteurs de la mode et du luxe qui rencontrent des difficultés similaires (Bijouterie-joaillerie, Cuir-chaussure-maroquinerie), sur le modèle de la plate-forme automobile. Ce serait l'instance de partage continu de la vision stratégique, des besoins à moyen et long terme,...des donneurs d'ordre comme des façonniers. Les services du ministère y participeraient pour en faire un relai efficace auprès de moi.
Clarisse REILLE pour mon ministère pilotera ce groupe de travail en s'appuyant sur mes services.
Ces travaux alimenteront et amplifieront la portée de ceux prévus sur ces questions dans le cadre des États généraux de l'industrie.
Je ferai tout pour que la Haute Façon française se revitalise. Car sa disparition aurait des conséquences qui dépassent largement le cadre de la mode. Elle serait préjudiciable, non seulement, aux grandes marques qui perdraient un avantage comparatif essentiel, aux jeunes marques de luxe émergentes qui s'appuient très souvent sur cette façon française, mais plus largement au rayonnement de la France qui a toujours associé de façon unique création et savoir-faire.
Hors discours pour votre information
* Distribution sélective = Mode de distribution qui repose un processus de sélection des points de vente. Pour être légale, la distribution sélective doit reposer sur des critères de sélection objectifs répertoriés dans un cahier des charges. Les critères de sélections peuvent avoir trait à l'équipe de vente (formation, effectifs,..) et aux caractéristiques des points de vente (surface, décoration..).
** Lean Management = L''amélioration continue et l''élimination des gaspillages (particulièrement vérifiée dans le secteur de l'automobile) par l'élimination des productions excessives, des temps d'attentes, des transports et manutentions inutiles, des tâches inutiles, des conservations de stocks trop longues, des productions défectueuses...
source http://www.minefe.gouv.fr, le 19 novembre 2009
Mon troisième objectif était de réunir nos grands groupes de luxe et de la mode, des jeunes créateurs et des marques reconnues, à la fois pour mieux prendre en compte leurs besoins et leurs attentes mais aussi pour étudier avec eux les moyens de sauver la filière française dans son ensemble C'était l'objet de la rencontre d'aujourd'hui.
Car oui la Haute façon française est particulièrement menacée.
Rien que pour l'Ouest, grande région de façon, on pouvait estimer à 6 000 personnes les effectifs à fin 2008. Un an plus tard, 20% de ces effectifs soit 1 000 emplois ont disparu.
En 2009, le carnet de commande aux sous-traitants français de ce secteur est en moyenne en recul de 25 à 30%, avec des cas allant jusqu'à 60 %.
De plus ces PME, qui sont très souvent des TPE de moins de 20 salariés, se voient parfois imposer des pressions sur les prix intenables, avec des exigences de moins 15 ou moins 20% alors que nous sommes en période de crise !
Cela signifie des situations extrêmement périlleuses pour des entreprises de sous-traitance qui contribuent particulièrement à l'équilibre économique de nos territoires puisque près de 90% d'entre elles sont localisées dans une commune de moins de 5.000 habitants. Ce sont souvent également les employeurs des femmes dans ces communes.
Bien sûr la crise touche tout le monde y compris certains donneurs d'ordre. Mais, en moyenne, les chiffres d'affaires et les marges de ces derniers, très largement supérieures à celles des façonniers, leur permettent a priori de mieux résister à la crise.
Les mesures d'urgence ont été prises par le gouvernement avec
L'augmentation de la prise en charge par l'État du chômage partiel et son extension dans le temps,
L'assouplissement des règles de prêt de main d'oeuvre
Le co-financement des formations qualifiantes (Accord national Pilote emploi)
La mobilisation des services déconcentrés de l'État et notamment des préfets, des Directions Régionales du Travail, de l'Emploi, et de la Formation Professionnelle, et des DRIRE.
Elles ont permis de limiter les dégâts à court terme mais la situation pourrait désormais rapidement et fortement se dégrader. Car le coût du chômage partiel et de la formation dont une partie est revenue à ces PME ajouté à celui des licenciements pèse lourdement dans les comptes des façonniers. Il y a aussi bien entendu un coût social pour les finances publiques qui pourrait donc aller croissant.
J'ai entendu aujourd'hui les besoins et les contraintes des donneurs d'ordre. L'État français est d'ailleurs particulièrement mobilisé et le restera pour aider les grandes marques sur la lutte contre la contrefaçon, le soutien à la création ou la distribution sélective* par exemple, tout comme le gouvernement dans son ensemble a été moteur sur l'ouverture des boutiques le dimanche dans les zones touristiques.
Il me paraît de plus incontestable que notre sous-traitance doit s'adapter aux demandes des donneurs d'ordre, doit être plus réactive, doit toujours améliorer la qualité de ses productions,...
Mais les sous-traitants ne peuvent pas être une variable d'ajustement dans les moments difficiles.
Cela signifie que les donneurs d'ordre doivent jouer le jeu et rester solidaires de leurs façonniers français. Parce que c'est leur intérêt à eux aussi.
Les consommateurs recherchent de plus en plus la qualité et le prix juste, les valeurs et le savoir-faire français. La marque et le marketing et la publicité ne font plus tout. L'obsession de la compression des prix a vécu. La délocalisation systématisée également.
Les grandes marques françaises du luxe et de la mode sont des joyaux qui ont beaucoup à perdre à tout faire fabriquer hors de France. Les consommateurs achètent non seulement un produit ou une marque française, mais aussi une part de supplément d'âme liée à un certain art de vivre à la française, une qualité à la française.
Ma conviction est qu'il faut refonder les relations entre les grands groupes et les PME/ PMI, entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants.
Il faut passer à une logique partenariale, seule logique permettant la performance économique et sociale durable pour tous.
Je sais, ils me l'ont démontré aujourd'hui, que les grands groupes et les grandes marques sont prêts à faire cette révolution avec nous.
Nous allons donc aider nos façonniers à être plus compétitifs et créer un écosystème où donneurs d'ordre et façonniers sont partenaires.
Pour cela, je propose 2 grands types d'initiatives.
Nous lançons avec l'Union française des industries de l'habillement (UFIH) et l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH), un programme de renforcement de la compétitivité des façonniers et les premières initiatives de promotion d'un écosystème dans ce secteur.
Les façonniers doivent optimiser leurs coûts de production, améliorer leur offre et être plus réactifs.
Ici, dès début décembre et sur 2 ans, un projet de plateforme collaborative de mutualisation des outils de prototypage rapide baptisée « e-Proto » sera lancé.
L'objectif est double : réduire le cycle de mise à disposition sur le marché des produits et favoriser le développement de produits innovants.
Concrètement, deux à cinq façonniers pilotes contribueront à l'élaboration et à la phase de test de cette plateforme Web
Puis, une fois la plateforme améliorée d'ici fin 2011, la promotion auprès des autres façonniers sera assurée par l'IFTH.
La plateforme dans sa version finale permettra aux sous-traitants de se connecter pour la mise au point de nouveaux modèles : coupe, choix du tissu, estimation du coût de production industrielle seront notamment disponibles, ce qui permettra aux façonniers, à partir d'une demande de leurs donneurs d'ordre, de mettre au point très rapidement les nouveaux modèles, et d'indiquer à leurs clients le prix de ces produits. Cette mise au point virtuelle doit inciter les façonniers à se montrer plus créatifs puisque les coûts de mise au point seront sensiblement réduits.
Les façonniers doivent mieux tenir compte des besoins des consommateurs finaux et se professionnaliser sur certaines compétences.
Un diagnostic centré sur les attentes des consommateurs et l'évolution des facteurs clefs de succès du métier de façonnier sera effectué de novembre à janvier. Ses conclusions seront partagées lors d'un atelier collectif de conseil et d'accompagnement sur les facteurs de différenciation réunissant au moins 30 entreprises sous-traitantes.
De façon complémentaire, à partir de décembre et sur un an et demi, un programme de séminaires sera dispensé pour que les façonniers puissent mettre en oeuvre les nouvelles compétences managériales (management d'équipe, fonctionnement en réseau, communication, commerciale,...) répondant aux évolutions de leur métier. C'est notamment comme cela qu'ils pourront conquérir de nouveaux marchés et de nouveaux clients.
Cette expérience pourra être renouvelée en cas de succès.
La filière du textile et de l'habillement ne s'est pas suffisamment lancée dans la démarche du « Lean management » ** qui permet d'améliorer les processus pour être plus performant sur les délais et la qualité . Or c'est par la qualité que nous ferons la différence avec nos compétiteurs étrangers.
Dès ce mois de novembre et sur un an, un programme d'accompagnement de la mise en oeuvre du Lean management à l'échelle de la filière pour une 20aine d'entreprises volontaires sera déployé. Il devra permettre après avoir analysé de façon scientifique les flux et échanges de la filière, de la conception à la commercialisation, des tisseurs aux distributeurs, de mettre en oeuvre les bonnes pratiques pour réduire les délais d'approvisionnement au sein de la chaîne textile-habillement, de diminuer les stocks chez les différents acteurs, et d'améliorer la qualité des produits.
Puis les entreprises ayant mis en place cette politique de Lean management diffuseront les bonnes pratiques qu'elles ont adoptées aux autres entreprises de la filière à travers cinq séminaires organisés dans cinq régions fortement marquées par l'industrie textile et de l'habillement (Pays de la Loire, Basse-Normandie, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes).
L'ensemble des initiatives en faveur des façonniers que je viens de décrire seront pilotées par l'UFIH ou l'IFTH. Elles seront toutes financées à 50% par le ministère de l'industrie, ce qui représente la moitié du million d'Euros d'ores et déjà débloqué.
Je propose d'aller plus loin pour aider les façonniers à court terme et améliorer la performance globale de la filière à moyen terme, en construisant un véritable écosystème gagnant-gagnant donneurs d'ordre/ façonniers.
D'ici fin janvier 2010, nous allons élaborer avec les donneurs d'ordre présents aujourd'hui, en liaison avec les façonniers, une charte de bonnes pratiques.
D'abord, cette charte déterminerait de façon très concrète les règles et les conditions du cadre contractuel, de la propriété intellectuelle, ou des conditions de règlement.
Premier exemple, il me semble important que les donneurs d'ordre puissent faire l'effort de s'engager sur un niveau minimum de commande à la façon française sur une période donnée.
Second exemple, il me paraît souhaitable que les grandes marques qui souhaiteraient se séparer d'un sous-traitant respectent une période de préavis.
Elle comporterait la création d'une plate-forme d'échanges entre donneurs d'ordre et sous-traitants étendue aux autres secteurs de la mode et du luxe qui rencontrent des difficultés similaires (Bijouterie-joaillerie, Cuir-chaussure-maroquinerie), sur le modèle de la plate-forme automobile. Ce serait l'instance de partage continu de la vision stratégique, des besoins à moyen et long terme,...des donneurs d'ordre comme des façonniers. Les services du ministère y participeraient pour en faire un relai efficace auprès de moi.
Clarisse REILLE pour mon ministère pilotera ce groupe de travail en s'appuyant sur mes services.
Ces travaux alimenteront et amplifieront la portée de ceux prévus sur ces questions dans le cadre des États généraux de l'industrie.
Je ferai tout pour que la Haute Façon française se revitalise. Car sa disparition aurait des conséquences qui dépassent largement le cadre de la mode. Elle serait préjudiciable, non seulement, aux grandes marques qui perdraient un avantage comparatif essentiel, aux jeunes marques de luxe émergentes qui s'appuient très souvent sur cette façon française, mais plus largement au rayonnement de la France qui a toujours associé de façon unique création et savoir-faire.
Hors discours pour votre information
* Distribution sélective = Mode de distribution qui repose un processus de sélection des points de vente. Pour être légale, la distribution sélective doit reposer sur des critères de sélection objectifs répertoriés dans un cahier des charges. Les critères de sélections peuvent avoir trait à l'équipe de vente (formation, effectifs,..) et aux caractéristiques des points de vente (surface, décoration..).
** Lean Management = L''amélioration continue et l''élimination des gaspillages (particulièrement vérifiée dans le secteur de l'automobile) par l'élimination des productions excessives, des temps d'attentes, des transports et manutentions inutiles, des tâches inutiles, des conservations de stocks trop longues, des productions défectueuses...
source http://www.minefe.gouv.fr, le 19 novembre 2009