Texte intégral
R. Duchemin.- On va évidemment parler avec vous de la grippe A. Visiblement, il y a de l'embouteillage dans l'air du coté des centres de vaccination. Qu'est-ce qui se passe ? On manque de personnels ?
D'abord, il faut saluer [le fait] que la vaccination, c'est un grand succès. On a mis en pièces un certain nombre de défaitistes, de catastrophistes.
Les Français traînaient un petit peu des pieds au départ...
Nous avons multiplié par sept la fréquentation des centres en moins d'une semaine. On avait 10.000 à la fin de la semaine dernière, 70.000 samedi. Il y a besoin de réglages parce que nous n'attendions pas, c'est vrai, un tel engouement des Français pour la vaccination. Nous pensions à une montée en charge plus lente. Il y a besoin de réglages, bien entendu on va augmenter les personnels, on va augmenter les horaires d'ouverture - c'est déjà commencé. Je veux redonner deux conseils pratiques aux gens qui nous écoutent. Le premier : ne vous présentez pas dans les centres de vaccination si vous n'avez pas votre bon de Sécurité sociale, c'est absolument indispensable.
Je vous interromps. Le bon justement : il y a des endroits où l'on vaccine en ce moment sans le bon. Vous donnez l'ordre de ne pas vacciner ?
Je vais redonner les consignes : il faut vacciner selon un ordre de priorité, puisque vous savez que nous avons des livraisons de vaccins qui vont s'étaler jusqu'en février, et il faut respecter cet ordre de priorité qui permet de vacciner les personnes en fonction de leur fragilité. Ça, c'est extrêmement important.
Donc pas de bon, pas de vaccin ?
Pas de bon pas de vaccin. Ne vous présentez pas dans les centres si vous n'avez pas votre bon. Deuxième conseil pratique : consultez sur Internet ou dans les mairies ou dans les pharmacies, vos horaires de vaccination. Je signale que vous tapez le nom de votre département ; pour Paris, c'est "Paris.pref.gouv.fr", et vous avez sur la page d'accueil les horaires de vos centres de vaccination. Les bons, les horaires.
Vous n'avez pas peur que cela décourage ceux qui, du coup, avaient fini par se décider et par se dire "allez on y va !" ?
On va tout faire pour régler ces problèmes de réglage, qui sont des problèmes qu'il est assez facile de régler. Je dis aux Français, cette grippe est une grippe qui peut avoir des conséquences extrêmement graves, y compris sur des personnes qui n'ont pas de facteur de risque. Il faut se faire vacciner, ne soyez pas découragés par ces problèmes de réglage, on est en train d'y remédier.
Autre réglage important, il concerne les réquisitions. Beaucoup de médecins, visiblement, traînent des pieds pour aller dans les centres de vaccination donner un coup de main pour cette campagne. Comment allez-vous faire ? Faut-il vraiment les contraindre ? Il y a des actions en justice qui ont été entamées...
Je veux dire d'abord qu'on a besoin de généralistes pour soigner les malades grippés. Vous savez, nous avons eu plus de 400.000 consultations supplémentaires la semaine dernière liées à la grippe A. On a besoin de ces médecins. On a besoin aussi de vacciner. Donc il y a des médecins qui sont volontaires pour venir dans les centres, mais il y a aussi des médecins salariés, il y a des élèves infirmiers, des infirmières, des élèves médecins, des médecins retraités, et qui soulagent donc les médecins généralistes pour qu'ils se consacrent à leur tâche.
On en a même vu hier sortir des files d'attente pour venir donner un coup de main, parce qu'il y avait des retardataires.
Tant mieux s'ils viennent vacciner. Je veux dire que le système de la réquisition n'est utilisé qu'en cas d'urgence. Certes les médecins volontaires sont sous le régime de la réquisition pour les protéger sur le plan, pour leur assurer la garantie juridique dans ces centres, et c'est tout à fait normal. Vous avez dit un chiffre tout à l'heure qui n'était pas tout à fait juste. Vous avez parlé d'une rémunération de 33 euros - parce que, vous voyez, j'écoute France Info avec beaucoup d'intérêt -, vous avez une rémunération de 33 euros quand le médecin généraliste travaille sur son temps habituel, elle est de 66 euros.
Voilà, ça va peut-être les inciter à venir dans les centres...
Je ne veux pas croire que les médecins sont poussés uniquement par des buts mercantiles.
En tout cas, il y a des résistances...
Il y a beaucoup de médecins qui sont aussi des volontaires, qui croient en la vaccination. C'est ce que je veux expliquer. Si nous avons choisi la vaccination en centre, ce n'est pas une lubie du ministère, c'est que nous avons des stocks qui vont être livrés pendant toute la période de l'hiver. Nous avons un ordre de priorité et nous ne pouvons pas disperser, diffuser nos stocks parce que nous n'en avons pas...
Malgré les appels, les généralistes vous demandent, justement, de pouvoir participer. On entendait M. Chassang hier, à France Info...
Je lui ai expliqué pourquoi. D'abord parce qu'on a besoin de lui et puis parce que nos stocks sont dans des boîtes multi-doses, dans des flacons multi-doses, que nous les recevons de façon progressive, et que si nous dispersons nos stocks chez les généralistes, les pharmaciens, les pédiatres, nous n'avons plus le moyen de contrôler ces stocks et nous risquons de graves dysfonctionnements.
Demain, démarre un nouveau volet de la campagne de vaccination, avec les scolaires. Au départ, on nous avait dit "primaires plus collèges, plus lycées". Finalement, c'est collèges et lycées uniquement. Pour quelles raisons ?
Rassurez-vous, les petits enfants vont venir dès le début de la semaine prochaine, soit trois jours après. J'explique : nous vaccinons à l'intérieur des établissements pour les élèves du secondaire, lycées et collèges. Uniquement avec l'autorisation des parents. Et je dirais non seulement l'autorisation des parents, mais si un élève, malgré l'autorisation des parents, ne veut pas se faire vacciner, il ne se fait pas vacciner. Il y a la double liberté, la vaccination, c'est volontaire. Et puis, dès lundi prochain, c'est-à-dire trois jours après, les plus petits, c'est-à-dire les élèves du primaire et des maternelles, au-dessus de deux ans, seront accueillis dans les centres de vaccination une fois que nous aurons réglé ces problèmes de modelage du dispositif cette semaine.
Se pose aussi, en tout cas c'est ce qui remonte du terrain, le problème du vaccin avec ou sans adjuvant. Même certains médecins disent haut et fort leur scepticisme. Donc comment est-ce qu'on peut réussir encore à convaincre les gens qui hésitent encore ?
Heureusement, le consensus scientifique est en train de se constituer. Beaucoup de médecins savent que le vaccin avec adjuvant est un bon vaccin. Il a déjà été utilisé, ce vaccin anti-grippe A H1N1 avec adjuvant, a été utilisé à 65 millions de doses dans le monde sans effet secondaire notable. Il y a beaucoup d'avantages : d'abord, il permet de fabriquer davantage de vaccins parce qu'on a besoin de moins de souche virale sur l'adjuvant.
L'efficacité n'est pas tout à fait la même non plus !
L'efficacité est meilleure, puisque l'efficacité du vaccin adjuvanté permet d'avoir une couverture immunitaire plus large et si le vaccin mute, de garder une meilleure immunité vis-à-vis du virus. Donc le vaccin avec adjuvant est un bon vaccin, sûr.
Le Tamiflu, on n'en a plus parlé ; on en a commandé pas mal de stock. Visiblement, il y a un problème sur le Tamiflu pédiatrique dans les pharmacies : on n'en trouve plus.
De toute façon, on a des stocks qui nous permettrons de reconstituer cela. Il y a des protocoles d'administration du Tamiflu, qui doit être prescrit en respectant ces protocoles de prescription et j'invite les médecins à s'y référer, bien entendu.
D'un mot : votre réaction à ce qui se dit autour de l'affaire du football, de R. Domenech. On l'entendait sur France Bleu hier soir en exclusivité, il soutient T. Henry, dit que le problème c'est l'arbitrage.
R. Domenech a raison, il y a une grossière erreur d'arbitrage. Mais là où R. Domenech a tort sans doute, c'est de ne pas reconnaître sa responsabilité devant un match qui, au-delà de cette affaire, était un match calamiteux. Certes les Français vont aller en Afrique du Sud mais vraiment, ce n'était pas terrible. Donc là, il y a une double interpellation à R. Domenech.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 novembre 2009
D'abord, il faut saluer [le fait] que la vaccination, c'est un grand succès. On a mis en pièces un certain nombre de défaitistes, de catastrophistes.
Les Français traînaient un petit peu des pieds au départ...
Nous avons multiplié par sept la fréquentation des centres en moins d'une semaine. On avait 10.000 à la fin de la semaine dernière, 70.000 samedi. Il y a besoin de réglages parce que nous n'attendions pas, c'est vrai, un tel engouement des Français pour la vaccination. Nous pensions à une montée en charge plus lente. Il y a besoin de réglages, bien entendu on va augmenter les personnels, on va augmenter les horaires d'ouverture - c'est déjà commencé. Je veux redonner deux conseils pratiques aux gens qui nous écoutent. Le premier : ne vous présentez pas dans les centres de vaccination si vous n'avez pas votre bon de Sécurité sociale, c'est absolument indispensable.
Je vous interromps. Le bon justement : il y a des endroits où l'on vaccine en ce moment sans le bon. Vous donnez l'ordre de ne pas vacciner ?
Je vais redonner les consignes : il faut vacciner selon un ordre de priorité, puisque vous savez que nous avons des livraisons de vaccins qui vont s'étaler jusqu'en février, et il faut respecter cet ordre de priorité qui permet de vacciner les personnes en fonction de leur fragilité. Ça, c'est extrêmement important.
Donc pas de bon, pas de vaccin ?
Pas de bon pas de vaccin. Ne vous présentez pas dans les centres si vous n'avez pas votre bon. Deuxième conseil pratique : consultez sur Internet ou dans les mairies ou dans les pharmacies, vos horaires de vaccination. Je signale que vous tapez le nom de votre département ; pour Paris, c'est "Paris.pref.gouv.fr", et vous avez sur la page d'accueil les horaires de vos centres de vaccination. Les bons, les horaires.
Vous n'avez pas peur que cela décourage ceux qui, du coup, avaient fini par se décider et par se dire "allez on y va !" ?
On va tout faire pour régler ces problèmes de réglage, qui sont des problèmes qu'il est assez facile de régler. Je dis aux Français, cette grippe est une grippe qui peut avoir des conséquences extrêmement graves, y compris sur des personnes qui n'ont pas de facteur de risque. Il faut se faire vacciner, ne soyez pas découragés par ces problèmes de réglage, on est en train d'y remédier.
Autre réglage important, il concerne les réquisitions. Beaucoup de médecins, visiblement, traînent des pieds pour aller dans les centres de vaccination donner un coup de main pour cette campagne. Comment allez-vous faire ? Faut-il vraiment les contraindre ? Il y a des actions en justice qui ont été entamées...
Je veux dire d'abord qu'on a besoin de généralistes pour soigner les malades grippés. Vous savez, nous avons eu plus de 400.000 consultations supplémentaires la semaine dernière liées à la grippe A. On a besoin de ces médecins. On a besoin aussi de vacciner. Donc il y a des médecins qui sont volontaires pour venir dans les centres, mais il y a aussi des médecins salariés, il y a des élèves infirmiers, des infirmières, des élèves médecins, des médecins retraités, et qui soulagent donc les médecins généralistes pour qu'ils se consacrent à leur tâche.
On en a même vu hier sortir des files d'attente pour venir donner un coup de main, parce qu'il y avait des retardataires.
Tant mieux s'ils viennent vacciner. Je veux dire que le système de la réquisition n'est utilisé qu'en cas d'urgence. Certes les médecins volontaires sont sous le régime de la réquisition pour les protéger sur le plan, pour leur assurer la garantie juridique dans ces centres, et c'est tout à fait normal. Vous avez dit un chiffre tout à l'heure qui n'était pas tout à fait juste. Vous avez parlé d'une rémunération de 33 euros - parce que, vous voyez, j'écoute France Info avec beaucoup d'intérêt -, vous avez une rémunération de 33 euros quand le médecin généraliste travaille sur son temps habituel, elle est de 66 euros.
Voilà, ça va peut-être les inciter à venir dans les centres...
Je ne veux pas croire que les médecins sont poussés uniquement par des buts mercantiles.
En tout cas, il y a des résistances...
Il y a beaucoup de médecins qui sont aussi des volontaires, qui croient en la vaccination. C'est ce que je veux expliquer. Si nous avons choisi la vaccination en centre, ce n'est pas une lubie du ministère, c'est que nous avons des stocks qui vont être livrés pendant toute la période de l'hiver. Nous avons un ordre de priorité et nous ne pouvons pas disperser, diffuser nos stocks parce que nous n'en avons pas...
Malgré les appels, les généralistes vous demandent, justement, de pouvoir participer. On entendait M. Chassang hier, à France Info...
Je lui ai expliqué pourquoi. D'abord parce qu'on a besoin de lui et puis parce que nos stocks sont dans des boîtes multi-doses, dans des flacons multi-doses, que nous les recevons de façon progressive, et que si nous dispersons nos stocks chez les généralistes, les pharmaciens, les pédiatres, nous n'avons plus le moyen de contrôler ces stocks et nous risquons de graves dysfonctionnements.
Demain, démarre un nouveau volet de la campagne de vaccination, avec les scolaires. Au départ, on nous avait dit "primaires plus collèges, plus lycées". Finalement, c'est collèges et lycées uniquement. Pour quelles raisons ?
Rassurez-vous, les petits enfants vont venir dès le début de la semaine prochaine, soit trois jours après. J'explique : nous vaccinons à l'intérieur des établissements pour les élèves du secondaire, lycées et collèges. Uniquement avec l'autorisation des parents. Et je dirais non seulement l'autorisation des parents, mais si un élève, malgré l'autorisation des parents, ne veut pas se faire vacciner, il ne se fait pas vacciner. Il y a la double liberté, la vaccination, c'est volontaire. Et puis, dès lundi prochain, c'est-à-dire trois jours après, les plus petits, c'est-à-dire les élèves du primaire et des maternelles, au-dessus de deux ans, seront accueillis dans les centres de vaccination une fois que nous aurons réglé ces problèmes de modelage du dispositif cette semaine.
Se pose aussi, en tout cas c'est ce qui remonte du terrain, le problème du vaccin avec ou sans adjuvant. Même certains médecins disent haut et fort leur scepticisme. Donc comment est-ce qu'on peut réussir encore à convaincre les gens qui hésitent encore ?
Heureusement, le consensus scientifique est en train de se constituer. Beaucoup de médecins savent que le vaccin avec adjuvant est un bon vaccin. Il a déjà été utilisé, ce vaccin anti-grippe A H1N1 avec adjuvant, a été utilisé à 65 millions de doses dans le monde sans effet secondaire notable. Il y a beaucoup d'avantages : d'abord, il permet de fabriquer davantage de vaccins parce qu'on a besoin de moins de souche virale sur l'adjuvant.
L'efficacité n'est pas tout à fait la même non plus !
L'efficacité est meilleure, puisque l'efficacité du vaccin adjuvanté permet d'avoir une couverture immunitaire plus large et si le vaccin mute, de garder une meilleure immunité vis-à-vis du virus. Donc le vaccin avec adjuvant est un bon vaccin, sûr.
Le Tamiflu, on n'en a plus parlé ; on en a commandé pas mal de stock. Visiblement, il y a un problème sur le Tamiflu pédiatrique dans les pharmacies : on n'en trouve plus.
De toute façon, on a des stocks qui nous permettrons de reconstituer cela. Il y a des protocoles d'administration du Tamiflu, qui doit être prescrit en respectant ces protocoles de prescription et j'invite les médecins à s'y référer, bien entendu.
D'un mot : votre réaction à ce qui se dit autour de l'affaire du football, de R. Domenech. On l'entendait sur France Bleu hier soir en exclusivité, il soutient T. Henry, dit que le problème c'est l'arbitrage.
R. Domenech a raison, il y a une grossière erreur d'arbitrage. Mais là où R. Domenech a tort sans doute, c'est de ne pas reconnaître sa responsabilité devant un match qui, au-delà de cette affaire, était un match calamiteux. Certes les Français vont aller en Afrique du Sud mais vraiment, ce n'était pas terrible. Donc là, il y a une double interpellation à R. Domenech.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 novembre 2009