Texte intégral
(...)
Monsieur le Ministre, ce fut une belle et bonne matinée que celle que j'ai passée ici à Belgrade, sans oublier le dîner d'hier soir. J'ai rencontré le ministre des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, le président Tadic ainsi que le vice-Premier ministre, M. Djelic.
Avec mon ami Vuk, nous nous rencontrons régulièrement. Nous ne sommes pas toujours complètement d'accord. Heureusement, malheureusement, je ne sais pas, mais nous avançons ensemble. Et je vous assure très clairement qu'il n'y a eu aucun malentendu sur la nécessité pour la Serbie de devenir membre de l'Union européenne. Jamais. Nous avons toujours maintenu cette position. Je répète et je précise, la Serbie a sa place naturellement, historiquement, sentimentalement, politiquement dans l'Union européenne, elle doit avoir sa place dans l'Union européenne. Et je ne vais pas répéter tout ce que le ministre des Affaires étrangères a déjà dit. Nous avons travaillé, la France au sein de l'Union européenne, avec les 26 autres membres. Vous savez, 27 membres, c'est beaucoup. Il y a des personnes qui ne veulent pas poursuivre cet élargissement. Nous, la France, nous avons toujours oeuvré dans ce sens, aussi bien, comme l'a dit Vuk, à propos des visas mais aussi à propos de l'accord intérimaire, à propos du soutien que nous offrirons, à la nécessité de passer cette demande du Conseil à la Commission. Nous n'avons pas été surpris que nos amis serbes demandent l'avis de la Cour de justice internationale à La Haye, avis que nous attendons dans les mois qui viennent.
Je ne dis pas que nous avons la même attitude régionale, comme l'a également dit le ministre des Affaires étrangères. En effet, la France n'a pas la même vision pour l'avenir régional que la Serbie. Mais le président Sarkozy l'a dit clairement au président Tadic en France, il n'y a pas de pré-conditions, la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, nous ne la demandons pas aux Serbes. Même si cela n'est pas une pré-condition, en effet, c'est une nécessité de voir les deux choses cheminer parallèlement. Il n'y a pas de condition quant à l'accès à l'Union européenne. Reconnaissance du Kosovo ? Non ! Mais il y a une nécessité de compromis qui vient d'être mentionnée par le ministre des Affaires étrangères. C'est à ce compromis que nous travaillons. La France sera à vos côtés.
Nous avons - je vous le dis, me répétant après mon ami - parlé des relations commerciales et bilatérales. Les projets sont nombreux et je remercie le ministre des Affaires étrangères d'avoir cité la question du lycée. On a de quoi faire avec le lycée français. On a besoin d'un lycée plus grand que le lycée français de Belgrade actuel. Et il faut trouver le terrain, merci de l'avoir mentionné.
Il y a également beaucoup de projets communs dans le domaine des investissements, du commerce, de l'industrie. Je vais simplement citer les routes, le métro, les avions, etc... j'ai une liste conséquente que M. Djelic m'a donnée.
Néanmoins, l'important, Mesdames et Messieurs, et je termine, c'est l'entente entre les deux peuples serbe et français. Sur ce thème, il n'y a pas de problèmes. Il n'y a que des solutions à trouver. Ce n'est pas facile avec le Kosovo. J'en suis conscient, je connais bien la région. J'ai été responsable de ce dossier, au nom de l'ONU. Je constate une évolution que je salue dans la nécessité, tous ensemble, de trouver des compromis qui permettent à ces peuples de se développer, certainement dans le cadre de l'Union européenne. Ne croyez pas que le mot "compromis" soit toujours hâtif. Il ne s'agit pas d'une remise en question de tout ce qui s'est passé. Il est le concept qui a permis l'Union européenne. Depuis 60 ans, personne ne s'attendait à ce que l'Union européenne se développe autant. Or, l'Union européenne s'est développée sur la nécessité des compromis.
Je remercie nos amis serbes de nous avoir accueillis durant ces deux jours. A bientôt.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mars 2010
Monsieur le Ministre, ce fut une belle et bonne matinée que celle que j'ai passée ici à Belgrade, sans oublier le dîner d'hier soir. J'ai rencontré le ministre des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, le président Tadic ainsi que le vice-Premier ministre, M. Djelic.
Avec mon ami Vuk, nous nous rencontrons régulièrement. Nous ne sommes pas toujours complètement d'accord. Heureusement, malheureusement, je ne sais pas, mais nous avançons ensemble. Et je vous assure très clairement qu'il n'y a eu aucun malentendu sur la nécessité pour la Serbie de devenir membre de l'Union européenne. Jamais. Nous avons toujours maintenu cette position. Je répète et je précise, la Serbie a sa place naturellement, historiquement, sentimentalement, politiquement dans l'Union européenne, elle doit avoir sa place dans l'Union européenne. Et je ne vais pas répéter tout ce que le ministre des Affaires étrangères a déjà dit. Nous avons travaillé, la France au sein de l'Union européenne, avec les 26 autres membres. Vous savez, 27 membres, c'est beaucoup. Il y a des personnes qui ne veulent pas poursuivre cet élargissement. Nous, la France, nous avons toujours oeuvré dans ce sens, aussi bien, comme l'a dit Vuk, à propos des visas mais aussi à propos de l'accord intérimaire, à propos du soutien que nous offrirons, à la nécessité de passer cette demande du Conseil à la Commission. Nous n'avons pas été surpris que nos amis serbes demandent l'avis de la Cour de justice internationale à La Haye, avis que nous attendons dans les mois qui viennent.
Je ne dis pas que nous avons la même attitude régionale, comme l'a également dit le ministre des Affaires étrangères. En effet, la France n'a pas la même vision pour l'avenir régional que la Serbie. Mais le président Sarkozy l'a dit clairement au président Tadic en France, il n'y a pas de pré-conditions, la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, nous ne la demandons pas aux Serbes. Même si cela n'est pas une pré-condition, en effet, c'est une nécessité de voir les deux choses cheminer parallèlement. Il n'y a pas de condition quant à l'accès à l'Union européenne. Reconnaissance du Kosovo ? Non ! Mais il y a une nécessité de compromis qui vient d'être mentionnée par le ministre des Affaires étrangères. C'est à ce compromis que nous travaillons. La France sera à vos côtés.
Nous avons - je vous le dis, me répétant après mon ami - parlé des relations commerciales et bilatérales. Les projets sont nombreux et je remercie le ministre des Affaires étrangères d'avoir cité la question du lycée. On a de quoi faire avec le lycée français. On a besoin d'un lycée plus grand que le lycée français de Belgrade actuel. Et il faut trouver le terrain, merci de l'avoir mentionné.
Il y a également beaucoup de projets communs dans le domaine des investissements, du commerce, de l'industrie. Je vais simplement citer les routes, le métro, les avions, etc... j'ai une liste conséquente que M. Djelic m'a donnée.
Néanmoins, l'important, Mesdames et Messieurs, et je termine, c'est l'entente entre les deux peuples serbe et français. Sur ce thème, il n'y a pas de problèmes. Il n'y a que des solutions à trouver. Ce n'est pas facile avec le Kosovo. J'en suis conscient, je connais bien la région. J'ai été responsable de ce dossier, au nom de l'ONU. Je constate une évolution que je salue dans la nécessité, tous ensemble, de trouver des compromis qui permettent à ces peuples de se développer, certainement dans le cadre de l'Union européenne. Ne croyez pas que le mot "compromis" soit toujours hâtif. Il ne s'agit pas d'une remise en question de tout ce qui s'est passé. Il est le concept qui a permis l'Union européenne. Depuis 60 ans, personne ne s'attendait à ce que l'Union européenne se développe autant. Or, l'Union européenne s'est développée sur la nécessité des compromis.
Je remercie nos amis serbes de nous avoir accueillis durant ces deux jours. A bientôt.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mars 2010