Texte intégral
Mesdames et Messieurs les ministres,
Monsieur le Président de Toyota Motor Corporation,
Monsieur l'ambassadeur du Japon,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que j'inaugure, à vos côtés, cette nouvelle usine de Toyota implantée à proximité de Valenciennes. Monsieur le Président, je voudrais évoquer d'un mot mes entretiens avec votre prédécesseur, Monsieur Hiroshi OKUDA. Celui-ci, en annonçant en décembre 1997, à l'Hôtel de Matignon, le choix d'Onnaing, avait affirmé que cette usine, je le cite, " tirerait profit de la culture, des technologies et des compétences professionnelles tant de la France que de Toyota ", et qu'elle contribuerait au développement économique de la région de Valenciennes. Un peu plus de trois ans plus tard -un délai remarquable par sa brièveté-, l'usine est devant nous et les propos de Monsieur OKUDA s'avèrent exacts. Toyota et ses partenaires français ont bâti ensemble un succès prometteur.
Ce succès est prometteur, bien sûr, pour le Valenciennois en pleine convalescence.
Au cours des dernières décennies, le Hainaut, le Cambrésis et le Bassin de la Sambre ont subi de lourdes restructurations industrielles. Le Valenciennois, qui produisait 22 % de l'acier français en 1945, a connu la fin de l'extraction du charbon, puis l'effondrement de la sidérurgie et de la métallurgie lourde. En vingt ans, 40.000 emplois industriels ont disparu. Le taux de chômage a atteint un pic de 21 % en 1997. Les hommes et les femmes de cette région, qui savent la valeur du travail et ne ménagent pas leurs efforts, ont été profondément marqués par ces mutations.
En s'appuyant sur les Valenciennois, l'Etat s'est attelé à la reconstruction de leur région. Mise en uvre d'un vaste réseau d'infrastructures, diversification de l'activité économique, renforcement de l'université de Valenciennes, formation des hommes, soutien à l'implantation de nouvelles entreprises créatrices d'emplois : tous les leviers de l'action ont été mobilisés. Dans cette entreprise de longue haleine, je voudrais souligner le rôle essentiel joué par les responsables ministériels issus de la région : au premier rang d'entre eux, Pierre MAUROY, mais aussi Michel DELEBARRE, Jean LE GARREC et, bien sûr, Martine AUBRY. Ils ont été relayés par les autres élus de la région.
Dans le cadre du contrat de plan, cette politique volontariste d'aménagement du territoire a su tirer parti, grâce aux contributions de l'Etat, de l'Union européenne et des collectivités locales, de la vocation industrielle du bassin de Valenciennes. Elle a contribué au renforcement d'un pôle ferroviaire et d'un pôle automobile, s'inscrivant tous deux dans la dynamique d'un pôle régional de transports terrestres, associant entreprises, recherche et universités. Ces efforts, associés à la politique du Gouvernement pour l'emploi, connaissent leurs premiers résultats, puisque le taux de chômage dans la région a baissé de quatre points en quatre ans. Mais, à 17 %, ce taux reste encore extrêmement élevé.
Le Gouvernement redouble donc d'efforts, en priorité dans les secteurs dans lesquels le chômage recule plus lentement qu'ailleurs. Ce sera l'objet du Comité interministériel du développement et de l'aménagement du territoire prévu début juillet. Nous adopterons un programme destiné à créer de nouvelles activités autour de pôles de compétences spécialisées, à mieux former les femmes et les hommes, à renforcer la cohésion sociale et à favoriser l'ouverture du Hainaut, du Cambrésis et du Bassin de la Sambre sur l'Europe. Il nous faudra aussi, d'ici la fin 2001, mener à son terme avec la Région et son Président, Daniel PERCHERON, que je salue, les grands dossiers que sont l'avenir du bassin minier et de son patrimoine immobilier, mais aussi le littoral et la métropole lilloise. Soyez assurés que le Gouvernement restera mobilisé pour favoriser le développement durable du Nord-Pas-de-Calais et du Valenciennois en particulier.
Le renouveau que commence à connaître cette région a bénéficié d'un coup d'accélérateur avec l'arrivée de Toyota.
Toyota et l'Etat ont su travailler ensemble au développement économique du Valenciennois.
Toyota contribue à reconstituer le tissu social en créant des emplois. D'ores et déjà, près de 1.600 personnes ont été embauchées. Au début de l'année prochaine, cette usine aura apporté 2.000 emplois directs, auxquels il convient d'ajouter ceux créés par la sous-traitance, portant le total à 3.500. Je me réjouis en outre que Toyota ait choisi d'assembler les moteurs de la Yaris sur ce site. L'annonce, que vient de faire Monsieur CHO, d'une augmentation de la capacité de l'usine de 150.000 à 180.000 véhicules par an permettra de créer plusieurs centaines d'emplois supplémentaires.
Toyota a pleinement assumé sa responsabilité sociale, au-delà même des engagements pris au moment du choix du site. Dans plus de 70 % des cas, les emplois créés ont bénéficié à des chômeurs ou à des personnes en situation d'emploi précaire. Je veux saluer combien Toyota a fait redécouvrir, dans cette région, le rôle social de l'entreprise, notamment grâce au recrutement prioritaire de chômeurs de longue durée.
Ce succès pour l'emploi a été rendu possible par la mobilisation des services de l'Etat. Ceux-ci se sont tous engagés aux côtés de l'investisseur, avec les autres acteurs du projet
-collectivités locales et chambre de commerce et d'industrie. Ils ont fait preuve d'efficacité et de rapidité dans l'instruction des autorisations nécessaires à l'installation de l'usine. De nombreux projets ont été menés à bien, qu'il s'agisse du logement des salariés de l'usine ou de la création de classes bilingues français-anglais, dont bénéficieront les enfants des employés des entreprises étrangères implantées dans la région, mais aussi de ceux des sociétés françaises ayant une importante activité à l'exportation.
En particulier, le partenariat entre l'Agence nationale pour l'emploi et Toyota est exemplaire. Le " point emploi Toyota " créé par l'ANPE a traité plus de 36.000 candidatures. Toyota a manifesté sa confiance dans ce service public en lui confiant la responsabilité d'évaluer les candidats et de les conseiller sur la formation qui leur était la mieux adaptée. A l'heure où l'on entend parler de " difficultés de recrutement ", ce partenariat entre Toyota et l'ANPE a montré que l'on peut trouver de bonnes solutions sans avoir forcément recours à l'augmentation du nombre d'heures supplémentaires ou à l'immigration.
De même, l'Agence pour la formation professionnelle des adultes a été choisie comme chef de file par Toyota, à travers l'accord-cadre signé le 20 décembre 1999 par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité d'alors, Martine AUBRY, le Président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais et le Président de Toyota France. Un atelier de formation a ainsi été mis en uvre au sein même de l'usine par cette Agence.
Mesdames, Messieurs,
Par-delà le Valenciennois, Toyota a fait le choix de la France. Cette entreprise a implanté un centre de design à Sophia-Antipolis. Elle a décidé d'approvisionner l'usine d'Onnaing grâce à des sous-traitants majoritairement français, et d'importer les équipements provenant du Japon par le port de Dunkerque. A la suite de Toyota, depuis 1998, une dizaine de sociétés japonaises ont choisi le Valenciennois. Je vois là autant de manifestations d'une confiance en notre pays, partagée par des entreprises de plus en plus nombreuses.
La France compte en effet de nombreux atouts dans la compétition internationale.
L'attractivité de notre territoire est une priorité du Gouvernement. C'est là un enjeu fort pour l'emploi. Nous obtenons des résultats. En 2000, la France est redevenue la quatrième destination mondiale pour les investissements, avec près de 50 milliards d'euros, soit 3,5 % de notre PIB. Cette performance signifie que les entreprises étrangères reconnaissent les atouts de notre pays : la qualité de nos infrastructures -routes, transports ferroviaires, télécommunications, énergie-, le haut niveau de nos services publics, notre position exceptionnelle dans de nombreux secteurs -tels l'agroalimentaire, l'automobile et les nouvelles technologies- et bien sûr le niveau de notre formation.
Un des meilleurs atouts de notre pays est en effet la haute qualité des salariés français. Leur productivité et leur savoir-faire font la différence, grâce à leur formation. Celle-ci est une préoccupation constante du Gouvernement. La formation initiale, bien sûr -nous avons par exemple multiplié par deux le nombre de nouveaux ingénieurs-, mais aussi la formation continue, notamment dans les entreprises elles-mêmes où elle est favorisée par la réduction du temps de travail. Loin d'être un handicap, les 35 heures, comme les autres réformes sociales réalisées par le Gouvernement depuis quatre ans, ont montré la pertinence d'un modèle de développement qui fonde l'efficacité économique sur le progrès social. Tout le monde y gagne : les salariés, les entreprises et la société dans son ensemble.
Notre politique économique est favorable à l'investissement. Une croissance supérieure à 3 % depuis trois ans -plus forte que chez nos voisins-, l'inflation la plus basse de la zone euro, une compétitivité qu'illustre l'excédent régulier de notre balance des paiements, le choix déterminé de l'innovation sont autant d'avantages pour la France. L'évolution de la fiscalité profitera aussi aux entreprises, notamment par la suppression progressive de la surtaxe mise en place par un précédent gouvernement et qui alourdissait le taux de l'impôt sur les sociétés.
La France peut désormais compter sur un autre atout décisif : l'euro. Dans 208 jours, l'introduction des pièces et des billets fera de l'euro une réalité pour tous nos concitoyens. Mais, d'ores et déjà, notre nouvelle monnaie européenne nous a apporté des bénéfices concrets. Elle facilite les échanges au sein d'un ensemble de 300 millions de consommateurs. Elle constitue une protection efficace contre les crises spéculatives qui peuvent se produire dans un système financier international encore trop instable.
C'est consciente de ces avantages que Toyota a choisi de s'implanter dans notre pays et d'y créer des emplois. L'usine de Valenciennes vit déjà au rythme de l'euro. Dès les premiers exercices, en 1999 et 2000, les comptes de l'entreprise ont été établis en euro. Depuis le 1er avril 2000, son personnel est payé dans cette monnaie. Et depuis août 2000, Toyota demande à tous ses fournisseurs européens de calculer leurs prix et d'établir leurs factures en euro, supprimant ainsi les risques de change au sein du marché européen. Que Toyota tire pleinement parti de notre nouvelle monnaie n'a pas échappé à M. Jean-Louis BORLOO, député-maire de Valenciennes et qui a constitué, à l'Assemblée nationale, une délégation sur le passage à l'euro.
Au sein de la zone euro, les choix de localisation des entreprises se font désormais de manière plus transparente et plus fluide. La France doit continuer à attirer sur son sol les emplois, les lieux de décisions et de production de valeur ajoutée.
C'est pourquoi notamment le Gouvernement a créé l'Agence pour les investissements internationaux. Celle-ci vise à mieux faire connaître la compétitivité de la France à l'étranger. Son statut d'établissement public à caractère économique et commercial vient d'être voté par le Parlement, dans le cadre de la loi sur les nouvelles régulations économiques. Interlocuteur privilégié des investisseurs étrangers, elle assurera la cohérence et l'efficacité des actions de l'Etat en liaison étroite avec les collectivités locales.
Mesdames et Messieurs,
La France est ouverte sur le monde. Notre pays attire les capitaux et les talents de l'étranger il est aussi un acteur majeur de l'économie mondiale, grâce à l'exportation de ses produits, de ses services et de ses savoir-faire. En 2000, les investissements français à l'étranger ont placé notre pays au deuxième rang mondial, derrière les Etats-Unis.
La France s'attache à tirer pleinement parti de tous ses atouts, en valorisant l'ensemble de son territoire. C'est ce qui a été fait ici, dans le Valenciennois, en partenariat avec Toyota. Cette réussite est la meilleure preuve qu'aucune fatalité ne pèse sur les régions françaises en difficultés. Chacune porte en elle les conditions de son redressement, si tous les acteurs concernés, ici étrangers et français, s'unissent autour d'un projet et que l'Etat les soutienne. Tel est en effet le rôle d'un Etat moderne, capable d'assurer un cadre stable et favorable à l'initiative privée. C'est là le sens de la politique de mon Gouvernement, une politique au service d'une croissance durable, de l'emploi pour tous et du progrès social.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 8 juin 2001)
Monsieur le Président de Toyota Motor Corporation,
Monsieur l'ambassadeur du Japon,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que j'inaugure, à vos côtés, cette nouvelle usine de Toyota implantée à proximité de Valenciennes. Monsieur le Président, je voudrais évoquer d'un mot mes entretiens avec votre prédécesseur, Monsieur Hiroshi OKUDA. Celui-ci, en annonçant en décembre 1997, à l'Hôtel de Matignon, le choix d'Onnaing, avait affirmé que cette usine, je le cite, " tirerait profit de la culture, des technologies et des compétences professionnelles tant de la France que de Toyota ", et qu'elle contribuerait au développement économique de la région de Valenciennes. Un peu plus de trois ans plus tard -un délai remarquable par sa brièveté-, l'usine est devant nous et les propos de Monsieur OKUDA s'avèrent exacts. Toyota et ses partenaires français ont bâti ensemble un succès prometteur.
Ce succès est prometteur, bien sûr, pour le Valenciennois en pleine convalescence.
Au cours des dernières décennies, le Hainaut, le Cambrésis et le Bassin de la Sambre ont subi de lourdes restructurations industrielles. Le Valenciennois, qui produisait 22 % de l'acier français en 1945, a connu la fin de l'extraction du charbon, puis l'effondrement de la sidérurgie et de la métallurgie lourde. En vingt ans, 40.000 emplois industriels ont disparu. Le taux de chômage a atteint un pic de 21 % en 1997. Les hommes et les femmes de cette région, qui savent la valeur du travail et ne ménagent pas leurs efforts, ont été profondément marqués par ces mutations.
En s'appuyant sur les Valenciennois, l'Etat s'est attelé à la reconstruction de leur région. Mise en uvre d'un vaste réseau d'infrastructures, diversification de l'activité économique, renforcement de l'université de Valenciennes, formation des hommes, soutien à l'implantation de nouvelles entreprises créatrices d'emplois : tous les leviers de l'action ont été mobilisés. Dans cette entreprise de longue haleine, je voudrais souligner le rôle essentiel joué par les responsables ministériels issus de la région : au premier rang d'entre eux, Pierre MAUROY, mais aussi Michel DELEBARRE, Jean LE GARREC et, bien sûr, Martine AUBRY. Ils ont été relayés par les autres élus de la région.
Dans le cadre du contrat de plan, cette politique volontariste d'aménagement du territoire a su tirer parti, grâce aux contributions de l'Etat, de l'Union européenne et des collectivités locales, de la vocation industrielle du bassin de Valenciennes. Elle a contribué au renforcement d'un pôle ferroviaire et d'un pôle automobile, s'inscrivant tous deux dans la dynamique d'un pôle régional de transports terrestres, associant entreprises, recherche et universités. Ces efforts, associés à la politique du Gouvernement pour l'emploi, connaissent leurs premiers résultats, puisque le taux de chômage dans la région a baissé de quatre points en quatre ans. Mais, à 17 %, ce taux reste encore extrêmement élevé.
Le Gouvernement redouble donc d'efforts, en priorité dans les secteurs dans lesquels le chômage recule plus lentement qu'ailleurs. Ce sera l'objet du Comité interministériel du développement et de l'aménagement du territoire prévu début juillet. Nous adopterons un programme destiné à créer de nouvelles activités autour de pôles de compétences spécialisées, à mieux former les femmes et les hommes, à renforcer la cohésion sociale et à favoriser l'ouverture du Hainaut, du Cambrésis et du Bassin de la Sambre sur l'Europe. Il nous faudra aussi, d'ici la fin 2001, mener à son terme avec la Région et son Président, Daniel PERCHERON, que je salue, les grands dossiers que sont l'avenir du bassin minier et de son patrimoine immobilier, mais aussi le littoral et la métropole lilloise. Soyez assurés que le Gouvernement restera mobilisé pour favoriser le développement durable du Nord-Pas-de-Calais et du Valenciennois en particulier.
Le renouveau que commence à connaître cette région a bénéficié d'un coup d'accélérateur avec l'arrivée de Toyota.
Toyota et l'Etat ont su travailler ensemble au développement économique du Valenciennois.
Toyota contribue à reconstituer le tissu social en créant des emplois. D'ores et déjà, près de 1.600 personnes ont été embauchées. Au début de l'année prochaine, cette usine aura apporté 2.000 emplois directs, auxquels il convient d'ajouter ceux créés par la sous-traitance, portant le total à 3.500. Je me réjouis en outre que Toyota ait choisi d'assembler les moteurs de la Yaris sur ce site. L'annonce, que vient de faire Monsieur CHO, d'une augmentation de la capacité de l'usine de 150.000 à 180.000 véhicules par an permettra de créer plusieurs centaines d'emplois supplémentaires.
Toyota a pleinement assumé sa responsabilité sociale, au-delà même des engagements pris au moment du choix du site. Dans plus de 70 % des cas, les emplois créés ont bénéficié à des chômeurs ou à des personnes en situation d'emploi précaire. Je veux saluer combien Toyota a fait redécouvrir, dans cette région, le rôle social de l'entreprise, notamment grâce au recrutement prioritaire de chômeurs de longue durée.
Ce succès pour l'emploi a été rendu possible par la mobilisation des services de l'Etat. Ceux-ci se sont tous engagés aux côtés de l'investisseur, avec les autres acteurs du projet
-collectivités locales et chambre de commerce et d'industrie. Ils ont fait preuve d'efficacité et de rapidité dans l'instruction des autorisations nécessaires à l'installation de l'usine. De nombreux projets ont été menés à bien, qu'il s'agisse du logement des salariés de l'usine ou de la création de classes bilingues français-anglais, dont bénéficieront les enfants des employés des entreprises étrangères implantées dans la région, mais aussi de ceux des sociétés françaises ayant une importante activité à l'exportation.
En particulier, le partenariat entre l'Agence nationale pour l'emploi et Toyota est exemplaire. Le " point emploi Toyota " créé par l'ANPE a traité plus de 36.000 candidatures. Toyota a manifesté sa confiance dans ce service public en lui confiant la responsabilité d'évaluer les candidats et de les conseiller sur la formation qui leur était la mieux adaptée. A l'heure où l'on entend parler de " difficultés de recrutement ", ce partenariat entre Toyota et l'ANPE a montré que l'on peut trouver de bonnes solutions sans avoir forcément recours à l'augmentation du nombre d'heures supplémentaires ou à l'immigration.
De même, l'Agence pour la formation professionnelle des adultes a été choisie comme chef de file par Toyota, à travers l'accord-cadre signé le 20 décembre 1999 par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité d'alors, Martine AUBRY, le Président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais et le Président de Toyota France. Un atelier de formation a ainsi été mis en uvre au sein même de l'usine par cette Agence.
Mesdames, Messieurs,
Par-delà le Valenciennois, Toyota a fait le choix de la France. Cette entreprise a implanté un centre de design à Sophia-Antipolis. Elle a décidé d'approvisionner l'usine d'Onnaing grâce à des sous-traitants majoritairement français, et d'importer les équipements provenant du Japon par le port de Dunkerque. A la suite de Toyota, depuis 1998, une dizaine de sociétés japonaises ont choisi le Valenciennois. Je vois là autant de manifestations d'une confiance en notre pays, partagée par des entreprises de plus en plus nombreuses.
La France compte en effet de nombreux atouts dans la compétition internationale.
L'attractivité de notre territoire est une priorité du Gouvernement. C'est là un enjeu fort pour l'emploi. Nous obtenons des résultats. En 2000, la France est redevenue la quatrième destination mondiale pour les investissements, avec près de 50 milliards d'euros, soit 3,5 % de notre PIB. Cette performance signifie que les entreprises étrangères reconnaissent les atouts de notre pays : la qualité de nos infrastructures -routes, transports ferroviaires, télécommunications, énergie-, le haut niveau de nos services publics, notre position exceptionnelle dans de nombreux secteurs -tels l'agroalimentaire, l'automobile et les nouvelles technologies- et bien sûr le niveau de notre formation.
Un des meilleurs atouts de notre pays est en effet la haute qualité des salariés français. Leur productivité et leur savoir-faire font la différence, grâce à leur formation. Celle-ci est une préoccupation constante du Gouvernement. La formation initiale, bien sûr -nous avons par exemple multiplié par deux le nombre de nouveaux ingénieurs-, mais aussi la formation continue, notamment dans les entreprises elles-mêmes où elle est favorisée par la réduction du temps de travail. Loin d'être un handicap, les 35 heures, comme les autres réformes sociales réalisées par le Gouvernement depuis quatre ans, ont montré la pertinence d'un modèle de développement qui fonde l'efficacité économique sur le progrès social. Tout le monde y gagne : les salariés, les entreprises et la société dans son ensemble.
Notre politique économique est favorable à l'investissement. Une croissance supérieure à 3 % depuis trois ans -plus forte que chez nos voisins-, l'inflation la plus basse de la zone euro, une compétitivité qu'illustre l'excédent régulier de notre balance des paiements, le choix déterminé de l'innovation sont autant d'avantages pour la France. L'évolution de la fiscalité profitera aussi aux entreprises, notamment par la suppression progressive de la surtaxe mise en place par un précédent gouvernement et qui alourdissait le taux de l'impôt sur les sociétés.
La France peut désormais compter sur un autre atout décisif : l'euro. Dans 208 jours, l'introduction des pièces et des billets fera de l'euro une réalité pour tous nos concitoyens. Mais, d'ores et déjà, notre nouvelle monnaie européenne nous a apporté des bénéfices concrets. Elle facilite les échanges au sein d'un ensemble de 300 millions de consommateurs. Elle constitue une protection efficace contre les crises spéculatives qui peuvent se produire dans un système financier international encore trop instable.
C'est consciente de ces avantages que Toyota a choisi de s'implanter dans notre pays et d'y créer des emplois. L'usine de Valenciennes vit déjà au rythme de l'euro. Dès les premiers exercices, en 1999 et 2000, les comptes de l'entreprise ont été établis en euro. Depuis le 1er avril 2000, son personnel est payé dans cette monnaie. Et depuis août 2000, Toyota demande à tous ses fournisseurs européens de calculer leurs prix et d'établir leurs factures en euro, supprimant ainsi les risques de change au sein du marché européen. Que Toyota tire pleinement parti de notre nouvelle monnaie n'a pas échappé à M. Jean-Louis BORLOO, député-maire de Valenciennes et qui a constitué, à l'Assemblée nationale, une délégation sur le passage à l'euro.
Au sein de la zone euro, les choix de localisation des entreprises se font désormais de manière plus transparente et plus fluide. La France doit continuer à attirer sur son sol les emplois, les lieux de décisions et de production de valeur ajoutée.
C'est pourquoi notamment le Gouvernement a créé l'Agence pour les investissements internationaux. Celle-ci vise à mieux faire connaître la compétitivité de la France à l'étranger. Son statut d'établissement public à caractère économique et commercial vient d'être voté par le Parlement, dans le cadre de la loi sur les nouvelles régulations économiques. Interlocuteur privilégié des investisseurs étrangers, elle assurera la cohérence et l'efficacité des actions de l'Etat en liaison étroite avec les collectivités locales.
Mesdames et Messieurs,
La France est ouverte sur le monde. Notre pays attire les capitaux et les talents de l'étranger il est aussi un acteur majeur de l'économie mondiale, grâce à l'exportation de ses produits, de ses services et de ses savoir-faire. En 2000, les investissements français à l'étranger ont placé notre pays au deuxième rang mondial, derrière les Etats-Unis.
La France s'attache à tirer pleinement parti de tous ses atouts, en valorisant l'ensemble de son territoire. C'est ce qui a été fait ici, dans le Valenciennois, en partenariat avec Toyota. Cette réussite est la meilleure preuve qu'aucune fatalité ne pèse sur les régions françaises en difficultés. Chacune porte en elle les conditions de son redressement, si tous les acteurs concernés, ici étrangers et français, s'unissent autour d'un projet et que l'Etat les soutienne. Tel est en effet le rôle d'un Etat moderne, capable d'assurer un cadre stable et favorable à l'initiative privée. C'est là le sens de la politique de mon Gouvernement, une politique au service d'une croissance durable, de l'emploi pour tous et du progrès social.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 8 juin 2001)