Texte intégral
R. Duchemin.- C'est aujourd'hui, on vient de le dire, que les sinistrés de la tempête Xynthia, vont savoir si leur maison est rayée de la carte ou pas, si elle est en zone noire ou pas. 1.510 maisons au total, sur les deux départements, la Vendée, la Charente-Maritime, seize communes concernées. Pour le seul département de Vendée, 915 logements. Le reste, c'est chez vous, dans votre département, en Charente. Il y a un moyen humain de dire ça aux gens qui attendent aujourd'hui ?
C'est extrêmement difficile. J'ai vu hier, les réactions, j'ai entendu hier les réactions des Vendéens ou de ceux qui ont leur maison à l'Aiguillon, à la Faute-sur-Mer. Aujourd'hui, l'information va se développer dans le département de la Charente-Maritime, le préfet va voir les maires, les populations vont être au fil des heures prévenues. C'est extrêmement difficile. Moi, je suis allée sur tous ces lieux, enfin tous les lieux de Charente-Maritime et deux fois en Vendée avec le président de la République, rue par rue, maison par maison, j'ai fait le tour entre le 28 février et la fin du mois de mars. C'est vrai que ça va être extrêmement pénible, parce que vous avez...
Ils s'attendent sur place à même des réactions de colère, c'est ce que disait le préfet de Vendée...
C'est compréhensible. Et d'ailleurs, lorsque J.-L. Borloo, hier matin, a présenté en Conseil des ministres, cette communication, l'ensemble des informations, il l'a dit devant le président de la République et le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement, le président de la République lui-même est très ému par cette situation, il est déjà venu à deux reprises, il s'y intéresse jour après jour, c'est très compliqué. La résidence secondaire, c'est parfois le rêve d'une vie, c'est aussi parfois la maison de famille. Enfin, je prends l'exemple d'un petit village, entre Châtelaillon et Yves en Charente-Maritime, au sud de La Rochelle, qui s'appelle les Boucholeurs, c'est un village historique, où il y a des maisons qui sont là depuis des siècles. Voilà, donc tout ça est très, très difficile. Il faut que cette indemnisation soit juste et efficace. C'est-àdire qu'elle prenne bien compte de la valeur de la maison, qu'elle tienne compte également du foncier, donc il y a un travail très compliqué à mener entre les assurances et l'Etat par le biais du fonds Barnier, ce fonds d'indemnisation. Tout ça va être fait et il faut le faire avec un maximum d'humanité, de justice et prendre le temps d'écouter les gens.
On a entendu, ce matin, sur l'antenne de France Info, des gens dire "nous, on ne nous délogera pas, quoi qu'il se passe, on reste dans notre maison". Comment est-ce que va s'y prendre l'Etat ?
Vous savez, c'est très compliqué, parce que dans ces communes que j'ai visitées, vous avez parfois dans la même rue, ou dans le même endroit, deux maisons voisines, des couples qui sont des amis, les uns veulent absolument partir, parce qu'ils ont encore la peur de la nuit du 28 février...
Le traumatisme...
L'arrivée de l'eau, la fuite éperdue, ou alors la fuite sur le toit, ou l'hélitreuillage, et puis ceux d'à côté, qui veulent rester. Ce sont parfois des amis énormes et ils sont voisins, ils ont deux positions différentes. Voilà, il va falloir faire preuve de beaucoup d'écoute. Et je pense que les maires...
Et l'indemnisation c'est quelque chose qui peut suffire ?
Oui, je pense que les maires ont un rôle très important à jouer. Il faut dire, je le dis à votre antenne, les maires sont très fatigués, ils sont en stress post-traumatiques, ils sont vraiment très fatigués et on aura besoin d'eux, pour être auprès des habitants et les écouter et aider l'Etat à faire ce travail.
Vous parliez d'indemnisation, visiblement ça va être fait à hauteur du marché. Est-ce qu'on va aussi leur retrouver des maisons ? On n'indemnise pas trente ans de vie passée...
C'est un sujet sur lequel nous travaillons avec J.-L. Borloo, avec B. Apparu, que nous avons évoqué également devant le président de la République et le Premier ministre. Il faudra en effet retrouver du foncier et vous le savez, on est sur le littoral, parfois dans des îles, l'Ile de Ré, d'Ile d'Aix, l'Ile d'Oléron, où le foncier est rare et cher. Donc il va falloir également mettre à disposition du foncier. Il y a des maires déjà, vous l'avez entendu sur votre antenne, qui proposent du foncier. Je pense qu'il y a tout un travail, il faut le faire posément, mais le président de la République a souhaité qu'on ne mette pas en danger la vie des gens. Et donc le processus est engagé. Il va falloir faire preuve de beaucoup d'humanité, les préfets, les maires, les autorités, les travailleurs sociaux, les conseils généraux, on va tous entourer toutes ces personnes, pas simplement de notre amitié, mais de notre aide effective et concrète.
Est-ce qu'il ne valait pas mieux, plutôt que de rayer d'un trait de stylo en rouge ou en noir ces zones, est-ce qu'il ne valait pas mieux, penser un autre dispositif, un meilleur dispositif d'alerte et d'évacuation pour ces populations ?
De toute façon, le rapport qui a été demandé après la catastrophe va montrer, quand il sera diffusé, qu'il faut améliorer les dispositifs d'alerte. Ça a quand même pas mal fonctionné, si dans la nuit du 27 au 28 février, un certain nombre de maires n'avaient pas évacué les terrains de camping et les maisons parce que l'alerte était rouge, on n'aurait pas eu 50 morts, on en aurait eu 100, 200, 300. On peut encore améliorer l'alerte. On peut naturellement considérer aussi que c'est plus facile d'évacuer les gens le jour, que la nuit. Donc peut-être laisser certaines installations diurnes et pas nocturnes. Ensuite, simplement, vous dire que ce n'est pas un trait de plume. Je vois, je vois le travail des maires et les préfets, etc. il y a des études qui se poursuivent dans un certain nombre de communes, ce n'est pas fait comme ça. C'est tellement grave que c'est fait sérieusement, et rien n'est encore figé, il pourra y avoir certains accommodements si des études montrent que pour telle ou telle maison on peut trouver une autre solution.
Vous avez annoncé votre intention d'augmenter les impôts de 6 %, dans votre département. Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous envisagez, éventuellement de revenir ?
Non. Le besoin de financement pour mon département...
Cela a choqué, vous savez que ça a choqué ?
Ça a choqué ceux qui ont bien voulu être choqués, en particulier les élus socialistes qui ont montré leur sens de la générosité. Et je peux vous dire que le nombre de témoignages de solidarité... Vous savez, dans mon département, il y a 472 communes, il a 45 communes sinistrées...
Mais ce n'est pas à l'Etat, plutôt de payer ça ?
Attendez, attendez, attendez !
...Plutôt qu'aux sinistrés ?
Est-ce que vous me permettez d'expliquer en deux minutes ? L'Etat, naturellement, doit intervenir. La région, j'attends de madame Royal, qui donne de grandes leçons, qu'elle intervienne là aussi sur le terrain. L'Europe doit intervenir également. Ensuite, pour le département, il me reste 27 millions d'euros à trouver, pour d'abord aider les personnes, les personnes sinistrées, aider les entreprises, faire en sorte que tout le monde soit aidé. Cela peut se faire par l'impôt, ça peut se faire aussi par des redéploiements. Le chiffre dont j'ai besoin, c'est l'équivalent de 6 % d'impôts, 8,2 millions. Si naturellement mes collègues considèrent que c'est beaucoup, on peut toujours moduler, entre des dépenses qu'on reporterait, l'impôt. Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il y aura une contribution de solidarité, quelle qu'elle soit, parce que 472 communes et 40 simplement sinistrées c'est du devoir des habitants des 400 autres communes d'aider leurs collègues et leurs amis, et leurs concitoyens. Et naturellement, les personnes sinistrées, au moment de payer l'impôt, ne seront pas appelées à payer l'impôt, bien sûr.
C'est le deuxième jour de grève consécutif à la SNCF, vous êtes en charge des transports au Gouvernement. On a entendu le patron de la SNCF, G. Pépy, dire le mardi matin, c'est-à-dire au moment où la grève allait démarrer, "les négos, c'est avant la grève". Ce n'est pas une manière de remettre un peu d'huile sur le feu, ça ?
Non, ce n'est pas une manière de mettre de l'huile sur le feu, parce que les négos à la SNCF, d'abord, il y en a tout le temps. C'est l'entreprise où le dialogue social est...
Ah bon ? Cela veut dire qu'elles continuent en ce moment, pendant la grève ?
Non, non, ce que je veux dire, c'est qu'à la SNCF, on discute tout le temps. Le temps que passe les cadres dirigeants de la SNCF à discuter, aussi bien au niveau local que régional, est parfois supérieur au temps dont ils disposent pour s'occuper de leurs clients. Donc c'est une entreprise où le dialogue social, par tradition, est très important.
Oui, mais ils bloquent visiblement sur certains points, notamment, le fret, les salaires...
Deuxièmement, il a fonctionné la semaine dernière, puisque 460 emplois supplémentaires ont été obtenus dans les discussions par l'UNSA et par la CFDT. Donc il a fonctionné. Et aujourd'hui, cette grève que j'ai qualifiée le même jour où vous citez G. Pépy...
"D'incompréhensible et affligeante"...
D'incompréhensible et affligeante. Je rajoute aujourd'hui un nouvel adjectif, ce jeudi matin, c'est que ce jeudi matin, elle est inutile. D'abord, elle est plus faible en nombre de grévistes que les grèves précédentes et ça a été prouvé hier par les constats de huissiers, donc il n'y a pas de discussion entre le nombre de grévistes, par la police ou par les manifestants, selon l'expression célèbre. Les trains circulent aujourd'hui - tout à l'heure, ça a été dit sur votre antenne - plus qu'hier. Donc aujourd'hui pas de négociation, une entreprise qui perd de l'argent, des clients gênés dans leur vie quotidienne, cette grève doit s'arrêter, et ça n'empêche pas qu'après, bien évidemment, reprenne le dialogue social. Mais il faut choisir : ou on discute ou on fait grève, on ne peut pas faire les deux en même temps.
L'actualité, c'est aussi, cette fameuse rumeur qui court sur le couple Bruni-Sarkozy. On a entendu C. Bruni venir démentir certaines choses, hier, sur l'antenne d'Europe 1. Et puis, il y a visiblement un problème, parce que ce matin, B. Squarcini, le patron du Renseignement dit : "il y a eu enquête". Alors qui il faut croire ?
Ecoutez, je ne connais rien à cette affaire, bien évidemment.
C'est embarrassant quand même, non ?
J'ai écouté C. Bruni-Sarkozy sur l'antenne d'Europe 1, ça a été repris ce matin même par cette station de radio. Je trouve qu'elle a le ton de la sincérité, d'une femme profondément émue, parfois blessée...
Et ce n'est pas gênant que le patron du Renseignement vienne dire "si, si, il y a eu enquête" ?
Moi, je n'ai aucun commentaire à faire sur tout ça. Très franchement, on vient parler de la misère des gens qui vont perdre leur maison, on a un pays où il y a des difficultés économiques et sociales. Est-ce qu'il n'y pas d'autres sujets sur l'antenne de France Info, à 8 heures 25 le matin, que ce type de rumeur ?
Vous noterez que c'était ma dernière question...
J'ai noté que c'était votre dernière question et que vous avez eu raison de la poser, mais je vous ai dit ce que j'en pensais.
Oui, ça fait aussi partie de la vie politique.
Absolument, absolument !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 avril 2010
C'est extrêmement difficile. J'ai vu hier, les réactions, j'ai entendu hier les réactions des Vendéens ou de ceux qui ont leur maison à l'Aiguillon, à la Faute-sur-Mer. Aujourd'hui, l'information va se développer dans le département de la Charente-Maritime, le préfet va voir les maires, les populations vont être au fil des heures prévenues. C'est extrêmement difficile. Moi, je suis allée sur tous ces lieux, enfin tous les lieux de Charente-Maritime et deux fois en Vendée avec le président de la République, rue par rue, maison par maison, j'ai fait le tour entre le 28 février et la fin du mois de mars. C'est vrai que ça va être extrêmement pénible, parce que vous avez...
Ils s'attendent sur place à même des réactions de colère, c'est ce que disait le préfet de Vendée...
C'est compréhensible. Et d'ailleurs, lorsque J.-L. Borloo, hier matin, a présenté en Conseil des ministres, cette communication, l'ensemble des informations, il l'a dit devant le président de la République et le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement, le président de la République lui-même est très ému par cette situation, il est déjà venu à deux reprises, il s'y intéresse jour après jour, c'est très compliqué. La résidence secondaire, c'est parfois le rêve d'une vie, c'est aussi parfois la maison de famille. Enfin, je prends l'exemple d'un petit village, entre Châtelaillon et Yves en Charente-Maritime, au sud de La Rochelle, qui s'appelle les Boucholeurs, c'est un village historique, où il y a des maisons qui sont là depuis des siècles. Voilà, donc tout ça est très, très difficile. Il faut que cette indemnisation soit juste et efficace. C'est-àdire qu'elle prenne bien compte de la valeur de la maison, qu'elle tienne compte également du foncier, donc il y a un travail très compliqué à mener entre les assurances et l'Etat par le biais du fonds Barnier, ce fonds d'indemnisation. Tout ça va être fait et il faut le faire avec un maximum d'humanité, de justice et prendre le temps d'écouter les gens.
On a entendu, ce matin, sur l'antenne de France Info, des gens dire "nous, on ne nous délogera pas, quoi qu'il se passe, on reste dans notre maison". Comment est-ce que va s'y prendre l'Etat ?
Vous savez, c'est très compliqué, parce que dans ces communes que j'ai visitées, vous avez parfois dans la même rue, ou dans le même endroit, deux maisons voisines, des couples qui sont des amis, les uns veulent absolument partir, parce qu'ils ont encore la peur de la nuit du 28 février...
Le traumatisme...
L'arrivée de l'eau, la fuite éperdue, ou alors la fuite sur le toit, ou l'hélitreuillage, et puis ceux d'à côté, qui veulent rester. Ce sont parfois des amis énormes et ils sont voisins, ils ont deux positions différentes. Voilà, il va falloir faire preuve de beaucoup d'écoute. Et je pense que les maires...
Et l'indemnisation c'est quelque chose qui peut suffire ?
Oui, je pense que les maires ont un rôle très important à jouer. Il faut dire, je le dis à votre antenne, les maires sont très fatigués, ils sont en stress post-traumatiques, ils sont vraiment très fatigués et on aura besoin d'eux, pour être auprès des habitants et les écouter et aider l'Etat à faire ce travail.
Vous parliez d'indemnisation, visiblement ça va être fait à hauteur du marché. Est-ce qu'on va aussi leur retrouver des maisons ? On n'indemnise pas trente ans de vie passée...
C'est un sujet sur lequel nous travaillons avec J.-L. Borloo, avec B. Apparu, que nous avons évoqué également devant le président de la République et le Premier ministre. Il faudra en effet retrouver du foncier et vous le savez, on est sur le littoral, parfois dans des îles, l'Ile de Ré, d'Ile d'Aix, l'Ile d'Oléron, où le foncier est rare et cher. Donc il va falloir également mettre à disposition du foncier. Il y a des maires déjà, vous l'avez entendu sur votre antenne, qui proposent du foncier. Je pense qu'il y a tout un travail, il faut le faire posément, mais le président de la République a souhaité qu'on ne mette pas en danger la vie des gens. Et donc le processus est engagé. Il va falloir faire preuve de beaucoup d'humanité, les préfets, les maires, les autorités, les travailleurs sociaux, les conseils généraux, on va tous entourer toutes ces personnes, pas simplement de notre amitié, mais de notre aide effective et concrète.
Est-ce qu'il ne valait pas mieux, plutôt que de rayer d'un trait de stylo en rouge ou en noir ces zones, est-ce qu'il ne valait pas mieux, penser un autre dispositif, un meilleur dispositif d'alerte et d'évacuation pour ces populations ?
De toute façon, le rapport qui a été demandé après la catastrophe va montrer, quand il sera diffusé, qu'il faut améliorer les dispositifs d'alerte. Ça a quand même pas mal fonctionné, si dans la nuit du 27 au 28 février, un certain nombre de maires n'avaient pas évacué les terrains de camping et les maisons parce que l'alerte était rouge, on n'aurait pas eu 50 morts, on en aurait eu 100, 200, 300. On peut encore améliorer l'alerte. On peut naturellement considérer aussi que c'est plus facile d'évacuer les gens le jour, que la nuit. Donc peut-être laisser certaines installations diurnes et pas nocturnes. Ensuite, simplement, vous dire que ce n'est pas un trait de plume. Je vois, je vois le travail des maires et les préfets, etc. il y a des études qui se poursuivent dans un certain nombre de communes, ce n'est pas fait comme ça. C'est tellement grave que c'est fait sérieusement, et rien n'est encore figé, il pourra y avoir certains accommodements si des études montrent que pour telle ou telle maison on peut trouver une autre solution.
Vous avez annoncé votre intention d'augmenter les impôts de 6 %, dans votre département. Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous envisagez, éventuellement de revenir ?
Non. Le besoin de financement pour mon département...
Cela a choqué, vous savez que ça a choqué ?
Ça a choqué ceux qui ont bien voulu être choqués, en particulier les élus socialistes qui ont montré leur sens de la générosité. Et je peux vous dire que le nombre de témoignages de solidarité... Vous savez, dans mon département, il y a 472 communes, il a 45 communes sinistrées...
Mais ce n'est pas à l'Etat, plutôt de payer ça ?
Attendez, attendez, attendez !
...Plutôt qu'aux sinistrés ?
Est-ce que vous me permettez d'expliquer en deux minutes ? L'Etat, naturellement, doit intervenir. La région, j'attends de madame Royal, qui donne de grandes leçons, qu'elle intervienne là aussi sur le terrain. L'Europe doit intervenir également. Ensuite, pour le département, il me reste 27 millions d'euros à trouver, pour d'abord aider les personnes, les personnes sinistrées, aider les entreprises, faire en sorte que tout le monde soit aidé. Cela peut se faire par l'impôt, ça peut se faire aussi par des redéploiements. Le chiffre dont j'ai besoin, c'est l'équivalent de 6 % d'impôts, 8,2 millions. Si naturellement mes collègues considèrent que c'est beaucoup, on peut toujours moduler, entre des dépenses qu'on reporterait, l'impôt. Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il y aura une contribution de solidarité, quelle qu'elle soit, parce que 472 communes et 40 simplement sinistrées c'est du devoir des habitants des 400 autres communes d'aider leurs collègues et leurs amis, et leurs concitoyens. Et naturellement, les personnes sinistrées, au moment de payer l'impôt, ne seront pas appelées à payer l'impôt, bien sûr.
C'est le deuxième jour de grève consécutif à la SNCF, vous êtes en charge des transports au Gouvernement. On a entendu le patron de la SNCF, G. Pépy, dire le mardi matin, c'est-à-dire au moment où la grève allait démarrer, "les négos, c'est avant la grève". Ce n'est pas une manière de remettre un peu d'huile sur le feu, ça ?
Non, ce n'est pas une manière de mettre de l'huile sur le feu, parce que les négos à la SNCF, d'abord, il y en a tout le temps. C'est l'entreprise où le dialogue social est...
Ah bon ? Cela veut dire qu'elles continuent en ce moment, pendant la grève ?
Non, non, ce que je veux dire, c'est qu'à la SNCF, on discute tout le temps. Le temps que passe les cadres dirigeants de la SNCF à discuter, aussi bien au niveau local que régional, est parfois supérieur au temps dont ils disposent pour s'occuper de leurs clients. Donc c'est une entreprise où le dialogue social, par tradition, est très important.
Oui, mais ils bloquent visiblement sur certains points, notamment, le fret, les salaires...
Deuxièmement, il a fonctionné la semaine dernière, puisque 460 emplois supplémentaires ont été obtenus dans les discussions par l'UNSA et par la CFDT. Donc il a fonctionné. Et aujourd'hui, cette grève que j'ai qualifiée le même jour où vous citez G. Pépy...
"D'incompréhensible et affligeante"...
D'incompréhensible et affligeante. Je rajoute aujourd'hui un nouvel adjectif, ce jeudi matin, c'est que ce jeudi matin, elle est inutile. D'abord, elle est plus faible en nombre de grévistes que les grèves précédentes et ça a été prouvé hier par les constats de huissiers, donc il n'y a pas de discussion entre le nombre de grévistes, par la police ou par les manifestants, selon l'expression célèbre. Les trains circulent aujourd'hui - tout à l'heure, ça a été dit sur votre antenne - plus qu'hier. Donc aujourd'hui pas de négociation, une entreprise qui perd de l'argent, des clients gênés dans leur vie quotidienne, cette grève doit s'arrêter, et ça n'empêche pas qu'après, bien évidemment, reprenne le dialogue social. Mais il faut choisir : ou on discute ou on fait grève, on ne peut pas faire les deux en même temps.
L'actualité, c'est aussi, cette fameuse rumeur qui court sur le couple Bruni-Sarkozy. On a entendu C. Bruni venir démentir certaines choses, hier, sur l'antenne d'Europe 1. Et puis, il y a visiblement un problème, parce que ce matin, B. Squarcini, le patron du Renseignement dit : "il y a eu enquête". Alors qui il faut croire ?
Ecoutez, je ne connais rien à cette affaire, bien évidemment.
C'est embarrassant quand même, non ?
J'ai écouté C. Bruni-Sarkozy sur l'antenne d'Europe 1, ça a été repris ce matin même par cette station de radio. Je trouve qu'elle a le ton de la sincérité, d'une femme profondément émue, parfois blessée...
Et ce n'est pas gênant que le patron du Renseignement vienne dire "si, si, il y a eu enquête" ?
Moi, je n'ai aucun commentaire à faire sur tout ça. Très franchement, on vient parler de la misère des gens qui vont perdre leur maison, on a un pays où il y a des difficultés économiques et sociales. Est-ce qu'il n'y pas d'autres sujets sur l'antenne de France Info, à 8 heures 25 le matin, que ce type de rumeur ?
Vous noterez que c'était ma dernière question...
J'ai noté que c'était votre dernière question et que vous avez eu raison de la poser, mais je vous ai dit ce que j'en pensais.
Oui, ça fait aussi partie de la vie politique.
Absolument, absolument !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 avril 2010