Texte intégral
Monsieur le sénateur Thiollière,
Monsieur De Broissia, Président du GIP France télé numérique (nous ne nous quittons plus),
Madame Martine Bidegain et Monsieur Thierry Happe, infatigables organisateurs de ce forum, devenu incontournable en seulement trois ans,
Mesdames et Messieurs les panélistes, avec qui j'aurai dans quelques minutes plaisir à discuter, sous le regard attentif, et le chronomètre, de monsieur Ingrand, que je salue,
Mesdames, Messieurs, dirigeants d'entreprises, décideurs politiques, entrepreneurs, Lauréats qui attendez impatiemment la journée de demain.
Il y a un an, je venais de prendre mes fonctions quand vous m'avez invitée à m'exprimer devant vous.
Nous avions parlé de la Corée, et des réseaux ubiquitaires, ainsi que de la ville numérique.
Nous avions parlé de l'Afrique, et des moyens de payement sur téléphone mobile.
Nous avions parlé d'un Internet participatif et collaboratif, et du potentiel du web 2.0 pour créer du lien et du dynamisme dans l'environnement professionnel.
En un mot, nous avions parlé d'une grande partie de l'action que j'ai eu à mener durant les douze mois qui ont suivi cette première rencontre.
Cette année encore, les thèmes que vous abordez sont au coeur de mes préoccupations, j'y reviendrai, mais je voudrais tout d'abord vous dire à quel point ce rendez-vous annuel me tient à coeur.
J'ai l'occasion toute l'année de rencontrer les acteurs du numérique, et ils sont nombreux.
La culture du risque, de l'innovation, de l'entreprenariat y côtoie une grande expertise technique, une connaissance intime des autres acteurs du numérique, une curiosité insatiable pour la nouveauté.
Mais ces qualités, cette agilité, ce mouvement perpétuel est parfois en cause dans le fossé qui peut se creuser entre les entrepreneurs du numérique et les utilisateurs.
Le postulat de base, aujourd'hui, c'est que nul n'échappe au numérique.
Mais à peine a-t-on pris note de cette nouvelle réalité que l'on constate, parfois avec un peu d'angoisse, que l'on est déjà en retard d'un train, d'une tendance, et pourquoi pas d'un phénomène de société.
Suivre le rythme de l'innovation numérique, c'est, en fin de compte, partager en tant qu'utilisateur la prise de risque des entreprises du numérique. Et cela peut finir par devenir angoissant.
Dans ce contexte, nous avons tous besoin d'y voir plus clair. Décideurs politiques et économiques, nous avons besoin de voir un peu plus loin, de distinguer l'écume d'un « buzz » d'une vraie lame de fond.
C'est ce à quoi s'attache le forum des netexplorateurs, c'est pourquoi il est si fécond, et c'est la raison pour laquelle j'ai voulu que mon secrétariat d'État soit partenaire de vos travaux cette année.
Cette année vous distinguez des entreprises qui déclinent leurs services sur les téléphones mobiles.
Voici par exemple une tendance de fond.
Je ne pense pas, en disant cela, que les usages mobiles vont remplacer la connexion fixe, mais que la connexion au monde à travers Internet devient permanente, chez soi, au travail, dans les transports, ou dans la rue. Ce qui était hier un luxe exclusif se démocratise. Les Mobinautes sont chaque jours plus nombreux en France, comme partout ailleurs dans le monde.
Les applications mobiles deviennent à la fois des outils prisés des utilisateurs et des moyens de notoriété pour les marques, petites ou grandes.
Cette tendance au développement des applications mobiles, j'ai voulu l'accompagner pour que les entreprises françaises en soient le fer de lance dans notre pays, et pour que le public puisse y voir immédiatement, non pas de simples gadgets, mais des services utiles pour la vie de tous les jours.
L'appel à projets Proxima mobile, que j'ai lancé l'été dernier, a ainsi permis d'apporter des financements à plus de soixante projets, dont vous pourrez très prochainement voir les réalisations, puisque le 18 février prochain, ils seront présentés au public à la Géode.
Cette année, vous vous penchez pour la première fois sur les technologies vertes.
C'est un autre exemple de lame de fond.
Là aussi, on voit bien que partout dans le monde, cette tendance est à l'oeuvre. Pas d'efficacité énergétique sans numérique. Mais pas de croissance durable du numérique sans ce formidable relais de croissance que représente la mise en place de « réseaux intelligents ».
Ce terme, d'ailleurs, je le trouve particulièrement adapté et particulièrement prometteur.
Certes, et je ne parle ici que des réseaux d'énergie mais cela pourrait aussi bien s'appliquer aux autres réseaux, il faut qu'un réseau soit robuste.
Il faut également qu'il soit vaste, il faut qu'il puisse transporter une très grande quantité de d'énergie.
Souvent, on a pu comparer les réseaux de différents pays, ou de différents opérateurs selon ces seuls critères.
Critères importants, essentiels même, mais maintenant, il faudra en plus que le réseau soit intelligent et cela change tout !
Si je puis me permettre cette référence très franco-française vis-à-vis des invités qui sont venus des cinq continents pour participer à ce forum, nous avons l'habitude de dire, depuis la première crise pétrolière, que, « En France, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des idées ».
Les Smart grids, comme on dit en bon français, sont l'occasion de transformer ce slogan en devise, et nous allons relever le défi !
Les idées, nous les mettrons dans les réseaux, c'est d'ailleurs une des priorités retenues au sein des 4.5 milliards d'euros que le Gouvernement a décidé de consacrer aux investissements d'avenir dans le numérique.
Les grandes tendances que vous décrivez, qu'il s'agisse des usages mobiles, de la réalité augmentée, des technologies vertes, vont mobiliser des investissements conséquents du privé comme du public, et vont encore accélérer les mutations de notre société.
Le Gouvernement est prêt à accompagner ce mouvement, grâce aux investissements d'avenir, grâce également à la poursuite d'initiatives comme les appels à projets que j'ai initiés l'année dernière sur le web 2.0 et le serious gaming.
Dans cette tâche, l'éclairage que vous m'apportez sur l'expérience des utilisateurs du monde de l'entreprise est précieux. C'est pourquoi, sans plus attendre, je vous cède la parole pour engager avec vous le débat.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 19 avril 2010
Monsieur De Broissia, Président du GIP France télé numérique (nous ne nous quittons plus),
Madame Martine Bidegain et Monsieur Thierry Happe, infatigables organisateurs de ce forum, devenu incontournable en seulement trois ans,
Mesdames et Messieurs les panélistes, avec qui j'aurai dans quelques minutes plaisir à discuter, sous le regard attentif, et le chronomètre, de monsieur Ingrand, que je salue,
Mesdames, Messieurs, dirigeants d'entreprises, décideurs politiques, entrepreneurs, Lauréats qui attendez impatiemment la journée de demain.
Il y a un an, je venais de prendre mes fonctions quand vous m'avez invitée à m'exprimer devant vous.
Nous avions parlé de la Corée, et des réseaux ubiquitaires, ainsi que de la ville numérique.
Nous avions parlé de l'Afrique, et des moyens de payement sur téléphone mobile.
Nous avions parlé d'un Internet participatif et collaboratif, et du potentiel du web 2.0 pour créer du lien et du dynamisme dans l'environnement professionnel.
En un mot, nous avions parlé d'une grande partie de l'action que j'ai eu à mener durant les douze mois qui ont suivi cette première rencontre.
Cette année encore, les thèmes que vous abordez sont au coeur de mes préoccupations, j'y reviendrai, mais je voudrais tout d'abord vous dire à quel point ce rendez-vous annuel me tient à coeur.
J'ai l'occasion toute l'année de rencontrer les acteurs du numérique, et ils sont nombreux.
La culture du risque, de l'innovation, de l'entreprenariat y côtoie une grande expertise technique, une connaissance intime des autres acteurs du numérique, une curiosité insatiable pour la nouveauté.
Mais ces qualités, cette agilité, ce mouvement perpétuel est parfois en cause dans le fossé qui peut se creuser entre les entrepreneurs du numérique et les utilisateurs.
Le postulat de base, aujourd'hui, c'est que nul n'échappe au numérique.
Mais à peine a-t-on pris note de cette nouvelle réalité que l'on constate, parfois avec un peu d'angoisse, que l'on est déjà en retard d'un train, d'une tendance, et pourquoi pas d'un phénomène de société.
Suivre le rythme de l'innovation numérique, c'est, en fin de compte, partager en tant qu'utilisateur la prise de risque des entreprises du numérique. Et cela peut finir par devenir angoissant.
Dans ce contexte, nous avons tous besoin d'y voir plus clair. Décideurs politiques et économiques, nous avons besoin de voir un peu plus loin, de distinguer l'écume d'un « buzz » d'une vraie lame de fond.
C'est ce à quoi s'attache le forum des netexplorateurs, c'est pourquoi il est si fécond, et c'est la raison pour laquelle j'ai voulu que mon secrétariat d'État soit partenaire de vos travaux cette année.
Cette année vous distinguez des entreprises qui déclinent leurs services sur les téléphones mobiles.
Voici par exemple une tendance de fond.
Je ne pense pas, en disant cela, que les usages mobiles vont remplacer la connexion fixe, mais que la connexion au monde à travers Internet devient permanente, chez soi, au travail, dans les transports, ou dans la rue. Ce qui était hier un luxe exclusif se démocratise. Les Mobinautes sont chaque jours plus nombreux en France, comme partout ailleurs dans le monde.
Les applications mobiles deviennent à la fois des outils prisés des utilisateurs et des moyens de notoriété pour les marques, petites ou grandes.
Cette tendance au développement des applications mobiles, j'ai voulu l'accompagner pour que les entreprises françaises en soient le fer de lance dans notre pays, et pour que le public puisse y voir immédiatement, non pas de simples gadgets, mais des services utiles pour la vie de tous les jours.
L'appel à projets Proxima mobile, que j'ai lancé l'été dernier, a ainsi permis d'apporter des financements à plus de soixante projets, dont vous pourrez très prochainement voir les réalisations, puisque le 18 février prochain, ils seront présentés au public à la Géode.
Cette année, vous vous penchez pour la première fois sur les technologies vertes.
C'est un autre exemple de lame de fond.
Là aussi, on voit bien que partout dans le monde, cette tendance est à l'oeuvre. Pas d'efficacité énergétique sans numérique. Mais pas de croissance durable du numérique sans ce formidable relais de croissance que représente la mise en place de « réseaux intelligents ».
Ce terme, d'ailleurs, je le trouve particulièrement adapté et particulièrement prometteur.
Certes, et je ne parle ici que des réseaux d'énergie mais cela pourrait aussi bien s'appliquer aux autres réseaux, il faut qu'un réseau soit robuste.
Il faut également qu'il soit vaste, il faut qu'il puisse transporter une très grande quantité de d'énergie.
Souvent, on a pu comparer les réseaux de différents pays, ou de différents opérateurs selon ces seuls critères.
Critères importants, essentiels même, mais maintenant, il faudra en plus que le réseau soit intelligent et cela change tout !
Si je puis me permettre cette référence très franco-française vis-à-vis des invités qui sont venus des cinq continents pour participer à ce forum, nous avons l'habitude de dire, depuis la première crise pétrolière, que, « En France, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des idées ».
Les Smart grids, comme on dit en bon français, sont l'occasion de transformer ce slogan en devise, et nous allons relever le défi !
Les idées, nous les mettrons dans les réseaux, c'est d'ailleurs une des priorités retenues au sein des 4.5 milliards d'euros que le Gouvernement a décidé de consacrer aux investissements d'avenir dans le numérique.
Les grandes tendances que vous décrivez, qu'il s'agisse des usages mobiles, de la réalité augmentée, des technologies vertes, vont mobiliser des investissements conséquents du privé comme du public, et vont encore accélérer les mutations de notre société.
Le Gouvernement est prêt à accompagner ce mouvement, grâce aux investissements d'avenir, grâce également à la poursuite d'initiatives comme les appels à projets que j'ai initiés l'année dernière sur le web 2.0 et le serious gaming.
Dans cette tâche, l'éclairage que vous m'apportez sur l'expérience des utilisateurs du monde de l'entreprise est précieux. C'est pourquoi, sans plus attendre, je vous cède la parole pour engager avec vous le débat.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 19 avril 2010