Texte intégral
Ces dernières années ont été marquées par deux phénomènes d'ampleur.
D'abord, par le développement massif des technologies de l'information et de la communication : aujourd'hui, la plupart des jeunes vivent avec à la main un téléphone multimédia ; ils photographient, filment et échangent des images d'une réalité qu'ils s'approprient ainsi au travers d'une multiplicité de séquences et d'enregistrements.
Ces « Digital natives », nés dans un univers où l'accès à l'information, au savoir et à la culture est numérique, ont un rapport décomplexé avec ces outils. Ils ont également une pratique intensive des nouveaux médias : il est nécessaire de s'adresser à eux par le biais de ces canaux. Cette initiative de l'association ACIDD s'adresse d'abord aux adolescents et aux jeunes adultes, et elle les encourage à considérer le développement durable de façon réellement créative et moderne. Si l'Internet est bien le medium d'aujourd'hui, son outil privilégié est désormais la vidéo, comme le démontre l'immense succès des sites qui sont consacrés à sa diffusion. Le souci du développement durable doit absolument y prendre sa place.
Le deuxième phénomène marquant est la prise de conscience collective des enjeux du développement durable, qui aura connu en France un véritable tournant lors du Grenelle de l'environnement.
Contemporains, ces deux phénomènes n'ont pas vocation à s'ignorer, au contraire : les TIC peuvent être mises au service du développement durable, pour permettre de baisser les consommations énergétiques des bâtiments et de réduire encore la facture énergétique des transports comme de la logistique, et pour inviter chacun à participer davantage à cet effort civique.
Mais attention, l'utilisation d'Internet est aussi l'occasion de consommer de l'électricité. Sommes-nous bien attentifs à l'usage que nous en faisons ? Devons-nous toujours régler notre appareil photo sur la qualité optimale ? Faisons-nous un usage convenable des batteries de nos appareils ? Savez-vous par exemple que certains formats vidéo génèrent des fichiers moins lourds à envoyer ? Nos comportements, ici aussi, nous offrent la possibilité de faire baisser considérablement la note énergétique. Et je me réjouis de ce que les organisateurs de ce concours aient conçu un règlement qui invite les participants à davantage de responsabilité.
Je souhaite faire avancer conjointement ces deux volets : d'une part les TIC comme outils au service du développement durable, d'autre part l'amélioration de l'empreinte écologique des TIC. Ainsi, nous avons mis en place avec Jean-Louis BORLOO et Christine LAGARDE un groupe de travail sur ce sujet confié à la présidence de Michel PETIT qui doit nous faire des propositions avant l'été.
Un autre point de convergence entre numérique et développement durable mérite une attention toute particulière : celui du travail collaboratif. Le changement de paradigme qu'implique le développement durable, en exigeant d'appréhender les situations dans toute leur complexité et de manière globale, demande à trouver des solutions globales et à coopérer. Or, la culture numérique est celle du travail collaboratif : les plus jeunes, nés avec le numérique ont déjà intégré cette culture : ils ne sont pas seulement lecteur ou spectateur d'Internet mais ils en sont acteurs à travers les blogs, sites de discussion, wiki, ... Aujourd'hui, à travers cet appel à la création de pocket films, nous suscitons cette coopération.
Vous savez par ailleurs que j'ai confié une mission à Cyril VIGUIER sur le développement de la Télévision Mobile Personnelle (TMP). En effet, malgré la sélection en 2008 du bouquet de chaînes par le CSA, les discussions entre acteurs n'ont pu encore aboutir faute d'accord sur le modèle économique. Parmi les points à explorer figure celui de la création de nouveaux contenus. La très grande réussite des festivals de film sur téléphones mobiles comme la première édition de Be Green Festival ou celui qui s'est tenu en janvier dernier à la Cité des Sciences et de l'Industrie montre qu'il ne s'agit pas uniquement d'une adaptation de contenus préexistants à ce nouveau support mais que cela peut faire émerger des contenus spécifiques.
A ce propos, lors de mon voyage en Corée et au Japon en février dernier, les grands constructeurs mondiaux de matériels tels que Samsung m'ont déclarés qu'ils étaient persuadés que la chaîne de valeur se décalait des équipements vers les contenus. Or, la France a de réels atouts en matière de contenu comme en témoignent le dynamisme de nos écoles (les écoles françaises d'animation sont réputées à l'international qu'il s'agisse de l'école des Gobelins à Paris, de SupInfocom à Valencienne, ou de l'École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) ou l'excellence de nos filières de création : la France est aujourd'hui le 3ème producteur mondial d'animation (Marathon / Tele Images Kids, Moonscoop / France Animation, Alphanim, Samka Productions et Method Films) et détient 40% du marché de l'animation en Europe (court et long confondus). Alors que la crise économique nous frappe, je souhaite appuyer le développement économique de ces secteurs porteurs d'avenir.
Enfin, alors que se multiplient les polémiques malheureusement stériles sur Internet, repaire de voleurs, violeurs, pédophiles et rappeurs misogynes, il est plus que jamais nécessaire à travers des initiatives positives comme celle d'aujourd'hui de montrer qu'Internet est également porteur des valeurs républicaines comme le partage qui est intimement lié au travail collaboratif que j'évoquais précédemment. Je souhaite également être la secrétaire d'Etat de la mise en valeur d'un Internet porteur de nos valeurs.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles j'ai choisi de me joindre à ce grand navigateur et observateur privilégié de notre planète qu'est Loïck Peyron pour soutenir le festival Be Green. En conclusion : à vos téléphones portables, à vos appareils photos et à vos caméras: filmez, montez et postez sur Internet. Bien sûr, il faudra déplorer ou dénoncer, mais l'heure est aussi venue de proposer et d'émerveiller.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 26 avril 2010
D'abord, par le développement massif des technologies de l'information et de la communication : aujourd'hui, la plupart des jeunes vivent avec à la main un téléphone multimédia ; ils photographient, filment et échangent des images d'une réalité qu'ils s'approprient ainsi au travers d'une multiplicité de séquences et d'enregistrements.
Ces « Digital natives », nés dans un univers où l'accès à l'information, au savoir et à la culture est numérique, ont un rapport décomplexé avec ces outils. Ils ont également une pratique intensive des nouveaux médias : il est nécessaire de s'adresser à eux par le biais de ces canaux. Cette initiative de l'association ACIDD s'adresse d'abord aux adolescents et aux jeunes adultes, et elle les encourage à considérer le développement durable de façon réellement créative et moderne. Si l'Internet est bien le medium d'aujourd'hui, son outil privilégié est désormais la vidéo, comme le démontre l'immense succès des sites qui sont consacrés à sa diffusion. Le souci du développement durable doit absolument y prendre sa place.
Le deuxième phénomène marquant est la prise de conscience collective des enjeux du développement durable, qui aura connu en France un véritable tournant lors du Grenelle de l'environnement.
Contemporains, ces deux phénomènes n'ont pas vocation à s'ignorer, au contraire : les TIC peuvent être mises au service du développement durable, pour permettre de baisser les consommations énergétiques des bâtiments et de réduire encore la facture énergétique des transports comme de la logistique, et pour inviter chacun à participer davantage à cet effort civique.
Mais attention, l'utilisation d'Internet est aussi l'occasion de consommer de l'électricité. Sommes-nous bien attentifs à l'usage que nous en faisons ? Devons-nous toujours régler notre appareil photo sur la qualité optimale ? Faisons-nous un usage convenable des batteries de nos appareils ? Savez-vous par exemple que certains formats vidéo génèrent des fichiers moins lourds à envoyer ? Nos comportements, ici aussi, nous offrent la possibilité de faire baisser considérablement la note énergétique. Et je me réjouis de ce que les organisateurs de ce concours aient conçu un règlement qui invite les participants à davantage de responsabilité.
Je souhaite faire avancer conjointement ces deux volets : d'une part les TIC comme outils au service du développement durable, d'autre part l'amélioration de l'empreinte écologique des TIC. Ainsi, nous avons mis en place avec Jean-Louis BORLOO et Christine LAGARDE un groupe de travail sur ce sujet confié à la présidence de Michel PETIT qui doit nous faire des propositions avant l'été.
Un autre point de convergence entre numérique et développement durable mérite une attention toute particulière : celui du travail collaboratif. Le changement de paradigme qu'implique le développement durable, en exigeant d'appréhender les situations dans toute leur complexité et de manière globale, demande à trouver des solutions globales et à coopérer. Or, la culture numérique est celle du travail collaboratif : les plus jeunes, nés avec le numérique ont déjà intégré cette culture : ils ne sont pas seulement lecteur ou spectateur d'Internet mais ils en sont acteurs à travers les blogs, sites de discussion, wiki, ... Aujourd'hui, à travers cet appel à la création de pocket films, nous suscitons cette coopération.
Vous savez par ailleurs que j'ai confié une mission à Cyril VIGUIER sur le développement de la Télévision Mobile Personnelle (TMP). En effet, malgré la sélection en 2008 du bouquet de chaînes par le CSA, les discussions entre acteurs n'ont pu encore aboutir faute d'accord sur le modèle économique. Parmi les points à explorer figure celui de la création de nouveaux contenus. La très grande réussite des festivals de film sur téléphones mobiles comme la première édition de Be Green Festival ou celui qui s'est tenu en janvier dernier à la Cité des Sciences et de l'Industrie montre qu'il ne s'agit pas uniquement d'une adaptation de contenus préexistants à ce nouveau support mais que cela peut faire émerger des contenus spécifiques.
A ce propos, lors de mon voyage en Corée et au Japon en février dernier, les grands constructeurs mondiaux de matériels tels que Samsung m'ont déclarés qu'ils étaient persuadés que la chaîne de valeur se décalait des équipements vers les contenus. Or, la France a de réels atouts en matière de contenu comme en témoignent le dynamisme de nos écoles (les écoles françaises d'animation sont réputées à l'international qu'il s'agisse de l'école des Gobelins à Paris, de SupInfocom à Valencienne, ou de l'École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) ou l'excellence de nos filières de création : la France est aujourd'hui le 3ème producteur mondial d'animation (Marathon / Tele Images Kids, Moonscoop / France Animation, Alphanim, Samka Productions et Method Films) et détient 40% du marché de l'animation en Europe (court et long confondus). Alors que la crise économique nous frappe, je souhaite appuyer le développement économique de ces secteurs porteurs d'avenir.
Enfin, alors que se multiplient les polémiques malheureusement stériles sur Internet, repaire de voleurs, violeurs, pédophiles et rappeurs misogynes, il est plus que jamais nécessaire à travers des initiatives positives comme celle d'aujourd'hui de montrer qu'Internet est également porteur des valeurs républicaines comme le partage qui est intimement lié au travail collaboratif que j'évoquais précédemment. Je souhaite également être la secrétaire d'Etat de la mise en valeur d'un Internet porteur de nos valeurs.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles j'ai choisi de me joindre à ce grand navigateur et observateur privilégié de notre planète qu'est Loïck Peyron pour soutenir le festival Be Green. En conclusion : à vos téléphones portables, à vos appareils photos et à vos caméras: filmez, montez et postez sur Internet. Bien sûr, il faudra déplorer ou dénoncer, mais l'heure est aussi venue de proposer et d'émerveiller.
Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 26 avril 2010