Texte intégral
J.-J. Bourdin.- Notre invité ce matin, D. Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports. Bonjour. Merci d'être avec nous. Nous allons regarder ensemble les dernières images en direct de ce fameux volcan islandais. Où en est-il ? Est-ce qu'il crache toujours dans l'atmosphère ? Vous voyez ces photos prises il y a quelques minutes, ça continue à cracher dans l'atmosphère et j'ai vu que de nouvelles étendues de nuages arrivaient par le nord. Fermeture de l'espace aérien en Pologne, en Hongrie, en Grande-Bretagne en grande partie. Est-ce que le retour à la normale du trafic aérien est menacé ?
On a défini hier, au cours de la réunion des ministres européens des Transports, qu'on a faite hier après-midi en visioconférence, trois zones. La zone où c'est encore la cendre etc, donc ça correspond grosso modo au nord de la l'Angleterre, l'Ecosse etc, donc une zone très clairement définie. Au sud, une zone dans laquelle tout va bien, et puis une zone intermédiaire, une zone de prudence, une zone de précaution, où aujourd'hui on a rouvert progressivement, dans certaines conditions, les vols. Mais ce que vous venez de dire et les cartes que l'on voit ce matin sur les ordinateurs montrent bien que la situation est évolutive et que des pays qui avaient ouvert hier, sont en train de fermer, et donc tant qu'un puissant mouvement...
C'est-à-dire que nous on ouvre aujourd'hui, mais on peut fermer ce soir.
On peut à tout moment être amené à évoluer. Vous savez, ce que l'on fait...
À fermer. Evoluer, ça veut dire fermer.
Oui, enfin on peut fermer ici et rester ouvert ici.
Bien sûr.
Hier la situation de la France était la suivante. Tout ce qui était au sud d'une ligne Nantes-Nice, grosso modo, fonctionnait ; au nord, ça ne fonctionnait pas. Hier soir on a pu ouvrir Lyon, et ce matin, en ce moment, Roissy et Orly. On a prévu 564 vols au départ de Charles-de- Gaulle contre 1.500 habituellement -ça fait un tiers -, et au départ d'Orly 272 contre 700, ça fait un peu moins. Grosso modo, ce qui est prévu, si tout va bien...
Moins d'un tiers des vols aujourd'hui.
Oui, enfin environ 30%.
Environ 30% des vols, aujourd'hui.
Mais ça peut évoluer à tout moment. Qu'est-ce qu'on fait, c'est que les compagnies aériennes... Vous savez, quand un TGV part le matin de la gare Montparnasse pour Bordeaux, il y a auparavant, 2 ou 3 heures auparavant, un TGV vide, qu'on appelle un TGV balai, qui a vérifié si toute les installations fonctionnaient bien.
Et là, c'est la même chose ?
On fait la même chose. C'est-à-dire que sur tous les corridors - ce qu'on appelle les corridors c'est par où les avions vont rejoindre l'océan, par exemple pour aller vers New York, donc Paris-Bordeaux, vers Toulouse, vers Marseille, vers le Sud etc., tous ces corridors ont des avions tests qui passent d'abord. Si tout va bien, le trafic est ouvert.
Et même chose pour les arrivées.
Même chose pour les arrivées. Si vous voulez, c'est les corridors qui servent de facilité de circulation.
Départs et arrivées ?
Départs et arrivées.
D'accord, mais sur quelle constatation scientifique vous basez-vous pour ouvrir ou fermer ? Parce que les compagnies aériennes vous disent - vous, pas vous directement, mais à tous les gouvernements européens - disent, mais attendez, vous n'avez aucune estimation scientifique et vous ouvrez, vous fermez, comme ça, au gré du vent, si je puis dire.
C'est un peu simpliste.
Ce sont les compagnies aériennes qui le disent, ce n'est pas moi !
C'est un peu simpliste, ce que disent certains porte-parole des compagnies. En réalité, on a des cartes météo qui sont faites par un institut britannique, qui sont vérifiées par Météo France, qui a des radars spécialisés, et donc on a de vraies cartes, qui sont des cartes, et ce n'est pas du bidon. Hier il y a un F16 américain de l'OTAN qui a été abîmé etc. ... ce n'est pas du bidon. Ensuite, ces vols, qui vont avoir lieu aujourd'hui, au fur et à mesure qu'ils ont lieu, lorsque le vol arrive, à l'arrivée, on regarde les moteurs, on vérifie trois heures après l'état des moteurs quand ils sont complètement...
Pour l'instant, vous n'avez rien constaté ?
Non, mais tous les vols qui se font aujourd'hui - il faut que vos auditeurs et vos téléspectateurs le sachent - se font sous contrôle, et donc chaque avion est ausculté.
Mais, il y a eu de nombreux vols tests...
Oui.
Vous n'avez rien constaté d'anormal pour l'instant ?
Si les vols tests n'avaient pas montré que rien n'était anormal, on n'aurait pas rouvert ce matin.
Rien d'anormal dans les vols tests...
Rien d'anormal dans les vols tests.
On est bien d'accord.
Mais aujourd'hui, on va voir comment les choses se passent.
Mais pourquoi a-t-on attendu tant de temps avant d'envoyer dans le ciel des avions pour tester la situation ?
On n'a pas attendu autant de temps parce que...
Trois jours !
Non. Les premiers avions qui ont fait des vols tests ont fait des vols tests dès samedi, dès dimanche, et on a attendu qu'il y ait une coïncidence entre les résultats des vols tests et les cartes météo, pour autoriser les couloirs. Vous savez, tout ça a été fait non pas au nom d'un mot que je n'aime pas beaucoup, qui est le principe de précaution, qu'on utilise...
Il est inscrit dans la Constitution. C'est vous qui l'avez inscrit. Enfin vous, vous l'avez voté...
Je l'ai même voté en tant que député.
Vous regrettez ou pas ?
Non, mais c'est un mot qu'on utilise maintenant pour tout et n'importe quoi, c'est comme si vous vous lavez les mains avant d'aller déjeuner au nom du principe de précaution et pas du principe d'hygiène. Bon ! Je passe.
Oui, ça on est d'accord. Il faut remettre en cause ce principe de précaution ?
On applique en matière de sécurité aérienne un principe de sécurité d'abord. Je vous rappelle quand même qu'on a eu encore un accident d'avion gravissime en Pologne, dont on a un peu parlé, il y a une semaine ; on est à quelques mois du premier anniversaire, le 1er juin, de la terrible catastrophe du vol Air France Rio-Paris, je veux dire, la sécurité aérienne ce n'est pas quelque chose avec laquelle on badine...
Ça, on est bien d'accord.
Donc on n'a pas badiné avec la sécurité aérienne, et tous les vols qui ont lieu aujourd'hui se font sous contrôle, les avions seront auscultés à l'arrivée.
D. Bussereau, j'ai entendu évidemment les critiques : cinq jours pour que les ministres des 27 en charge des transports jugent utile de se réunir par visioconférence. Cinq jours, ça fait long quand même, non ?
La France a trouvé ça très long, je l'ai dit à plusieurs reprises. Moi j'ai demandé, après en avoir parlé avec...
Mais pourquoi est-ce que l'Europe a mis cinq jours pour se réunir ?
Attendez, j'essaye de vous répondre. J'ai demandé samedi, en tant que ministre français en charge des transports, cette réunion. J'ai appelé le président espagnol, j'ai essayé de joindre le commissaire, j'ai joint la plupart de mes collègues européens, et tout ce qu'on a pu obtenir de ce magma, c'est qu'on ne se réunisse que lundi. Mais je dois dire, à la décharge du commissaire européen, et de la présidence espagnole, que certains ministres, de certains grands Etats, n'étaient pas pressés, et pour des raisons de politique intérieure, souhaitaient attendre, je ne citerai pas lesquels.
C'est-à-dire la Grande-Bretagne par exemple ? L'Allemagne ?
Je ne citerai pas lesquels, mais il y a quelques pays qui ont contribué à nous faire mariner, et on a perdu 48 heures ou 72 heures.
Vous avez perdu 48 heures.
Voilà.
Bien. Donc aujourd'hui, si j'ai bien compris, un tiers des vols sur Roissy et Orly ?
Oui, si tout va bien.
Si tout va bien, parce que là vous avez...
Ensuite, les autres aéroports français fonctionnent.
Oui, les autres aéroports français fonctionnent.
Mais ça va être très compliqué, parce que vous vous doutez bien que lorsqu'on remet en place un système aussi lourd, avec tous les passagers qui sont à l'étranger, qu'il faut faire revenir, ça va être extrêmement compliqué. Donc, si je puis me permettre de profiter de votre antenne pour lancer un message, que celles et ceux qui n'ont pas un besoin impératif de partir aujourd'hui ou dans les jours à venir, attendent, parce que ça va être très compliqué.
Mais, les compagnies aériennes disent, il vaut mieux faire partir ceux qui veulent partir, que faire revenir ceux qui attendent.
Oui, de toute façon...
Pour des raisons d'assurance si j'ai bien compris. Non ?
Non, parce que pour faire partir, si on fait partir des gens - vous envoyez un avion à Montréal ou à New York, qui va ramener des gens. Mais l'avion peut partir dans n'importe quelle condition, mais que ceux qui ont une urgence professionnelle prennent l'avion, que ceux qui voulaient aller se balader à New York, puissent attendre 24 ou 48 heures pour le faire. Il sera toujours aussi agréable de se promener à New York dans 48 heures.
Mais qui va payer tout ça ? Les Etats ? Les compagnies aériennes ? Les tours opérateurs ? Qui doit payer ? Les particuliers qui sont bloqués de leur poche ?
Vous savez, il y a plusieurs systèmes. Les compagnies aériennes européennes, et ça c'est une chance, les Européens par rapport aux Américains, remboursent complètement.
Elles remboursent ? Alors vous dites que les compagnies, et notamment à Air France, remboursera intégralement tous les clients ?
Absolument. Ça, c'est une règle de l'Union Européenne.
Mais elles remboursent quoi ? Elles remboursent le voyage ?
Elles remboursent le billet.
Le billet, simplement. Pas le supplément d'hôtel.
Non, sauf quand la compagnie a pris elle-même l'hôtel, l'a réservé, l'a pris en charge etc. Donc, les compagnies européennes, ça c'est l'Europe qui l'a voté - on critiquait l'Europe tout à l'heure, mais l'Europe elle apporte un plus par rapport à un citoyen américain, c'est qu'en Europe on a l'obligation de rembourser. Les tours opérateurs, qui sont des gens responsables, ont décidé de permettre aux gens de reporter de six mois leur voyage etc... donc, tout le monde est très correct dans cette affaire, les compagnies comme les tours opérateurs.
Tous les tours opérateurs ne remboursent pas le surplus de séjour.
Je ne parle pas du surplus de séjour, je parle de la possibilité de remettre à une autre date le séjour et de ne pas perdre le bénéfice du séjour qu'on a payé. Alors reste maintenant les faux frais, si j'ose dire, qui sont de vrais frais, engagés par ceux sur le terrain qui ont dû utiliser leur Carte bleue etc. ... là il restera certainement beaucoup de gens qui seront de leur poche...
Les assurances ont dit : "nous on ne prend rien en charge".
Il restera certainement beaucoup de gens qui seront malheureusement de leur poche. Il y a aussi la situation des entreprises de transport, et C. Lagarde et H. Novelli, les ministres en charge du pôle de Bercy, vont travailler avec les compagnies, les opérateurs, pour voir les conséquences de tout ça, et d'abord essayer de les chiffrer. (...)
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 avril 2010
On a défini hier, au cours de la réunion des ministres européens des Transports, qu'on a faite hier après-midi en visioconférence, trois zones. La zone où c'est encore la cendre etc, donc ça correspond grosso modo au nord de la l'Angleterre, l'Ecosse etc, donc une zone très clairement définie. Au sud, une zone dans laquelle tout va bien, et puis une zone intermédiaire, une zone de prudence, une zone de précaution, où aujourd'hui on a rouvert progressivement, dans certaines conditions, les vols. Mais ce que vous venez de dire et les cartes que l'on voit ce matin sur les ordinateurs montrent bien que la situation est évolutive et que des pays qui avaient ouvert hier, sont en train de fermer, et donc tant qu'un puissant mouvement...
C'est-à-dire que nous on ouvre aujourd'hui, mais on peut fermer ce soir.
On peut à tout moment être amené à évoluer. Vous savez, ce que l'on fait...
À fermer. Evoluer, ça veut dire fermer.
Oui, enfin on peut fermer ici et rester ouvert ici.
Bien sûr.
Hier la situation de la France était la suivante. Tout ce qui était au sud d'une ligne Nantes-Nice, grosso modo, fonctionnait ; au nord, ça ne fonctionnait pas. Hier soir on a pu ouvrir Lyon, et ce matin, en ce moment, Roissy et Orly. On a prévu 564 vols au départ de Charles-de- Gaulle contre 1.500 habituellement -ça fait un tiers -, et au départ d'Orly 272 contre 700, ça fait un peu moins. Grosso modo, ce qui est prévu, si tout va bien...
Moins d'un tiers des vols aujourd'hui.
Oui, enfin environ 30%.
Environ 30% des vols, aujourd'hui.
Mais ça peut évoluer à tout moment. Qu'est-ce qu'on fait, c'est que les compagnies aériennes... Vous savez, quand un TGV part le matin de la gare Montparnasse pour Bordeaux, il y a auparavant, 2 ou 3 heures auparavant, un TGV vide, qu'on appelle un TGV balai, qui a vérifié si toute les installations fonctionnaient bien.
Et là, c'est la même chose ?
On fait la même chose. C'est-à-dire que sur tous les corridors - ce qu'on appelle les corridors c'est par où les avions vont rejoindre l'océan, par exemple pour aller vers New York, donc Paris-Bordeaux, vers Toulouse, vers Marseille, vers le Sud etc., tous ces corridors ont des avions tests qui passent d'abord. Si tout va bien, le trafic est ouvert.
Et même chose pour les arrivées.
Même chose pour les arrivées. Si vous voulez, c'est les corridors qui servent de facilité de circulation.
Départs et arrivées ?
Départs et arrivées.
D'accord, mais sur quelle constatation scientifique vous basez-vous pour ouvrir ou fermer ? Parce que les compagnies aériennes vous disent - vous, pas vous directement, mais à tous les gouvernements européens - disent, mais attendez, vous n'avez aucune estimation scientifique et vous ouvrez, vous fermez, comme ça, au gré du vent, si je puis dire.
C'est un peu simpliste.
Ce sont les compagnies aériennes qui le disent, ce n'est pas moi !
C'est un peu simpliste, ce que disent certains porte-parole des compagnies. En réalité, on a des cartes météo qui sont faites par un institut britannique, qui sont vérifiées par Météo France, qui a des radars spécialisés, et donc on a de vraies cartes, qui sont des cartes, et ce n'est pas du bidon. Hier il y a un F16 américain de l'OTAN qui a été abîmé etc. ... ce n'est pas du bidon. Ensuite, ces vols, qui vont avoir lieu aujourd'hui, au fur et à mesure qu'ils ont lieu, lorsque le vol arrive, à l'arrivée, on regarde les moteurs, on vérifie trois heures après l'état des moteurs quand ils sont complètement...
Pour l'instant, vous n'avez rien constaté ?
Non, mais tous les vols qui se font aujourd'hui - il faut que vos auditeurs et vos téléspectateurs le sachent - se font sous contrôle, et donc chaque avion est ausculté.
Mais, il y a eu de nombreux vols tests...
Oui.
Vous n'avez rien constaté d'anormal pour l'instant ?
Si les vols tests n'avaient pas montré que rien n'était anormal, on n'aurait pas rouvert ce matin.
Rien d'anormal dans les vols tests...
Rien d'anormal dans les vols tests.
On est bien d'accord.
Mais aujourd'hui, on va voir comment les choses se passent.
Mais pourquoi a-t-on attendu tant de temps avant d'envoyer dans le ciel des avions pour tester la situation ?
On n'a pas attendu autant de temps parce que...
Trois jours !
Non. Les premiers avions qui ont fait des vols tests ont fait des vols tests dès samedi, dès dimanche, et on a attendu qu'il y ait une coïncidence entre les résultats des vols tests et les cartes météo, pour autoriser les couloirs. Vous savez, tout ça a été fait non pas au nom d'un mot que je n'aime pas beaucoup, qui est le principe de précaution, qu'on utilise...
Il est inscrit dans la Constitution. C'est vous qui l'avez inscrit. Enfin vous, vous l'avez voté...
Je l'ai même voté en tant que député.
Vous regrettez ou pas ?
Non, mais c'est un mot qu'on utilise maintenant pour tout et n'importe quoi, c'est comme si vous vous lavez les mains avant d'aller déjeuner au nom du principe de précaution et pas du principe d'hygiène. Bon ! Je passe.
Oui, ça on est d'accord. Il faut remettre en cause ce principe de précaution ?
On applique en matière de sécurité aérienne un principe de sécurité d'abord. Je vous rappelle quand même qu'on a eu encore un accident d'avion gravissime en Pologne, dont on a un peu parlé, il y a une semaine ; on est à quelques mois du premier anniversaire, le 1er juin, de la terrible catastrophe du vol Air France Rio-Paris, je veux dire, la sécurité aérienne ce n'est pas quelque chose avec laquelle on badine...
Ça, on est bien d'accord.
Donc on n'a pas badiné avec la sécurité aérienne, et tous les vols qui ont lieu aujourd'hui se font sous contrôle, les avions seront auscultés à l'arrivée.
D. Bussereau, j'ai entendu évidemment les critiques : cinq jours pour que les ministres des 27 en charge des transports jugent utile de se réunir par visioconférence. Cinq jours, ça fait long quand même, non ?
La France a trouvé ça très long, je l'ai dit à plusieurs reprises. Moi j'ai demandé, après en avoir parlé avec...
Mais pourquoi est-ce que l'Europe a mis cinq jours pour se réunir ?
Attendez, j'essaye de vous répondre. J'ai demandé samedi, en tant que ministre français en charge des transports, cette réunion. J'ai appelé le président espagnol, j'ai essayé de joindre le commissaire, j'ai joint la plupart de mes collègues européens, et tout ce qu'on a pu obtenir de ce magma, c'est qu'on ne se réunisse que lundi. Mais je dois dire, à la décharge du commissaire européen, et de la présidence espagnole, que certains ministres, de certains grands Etats, n'étaient pas pressés, et pour des raisons de politique intérieure, souhaitaient attendre, je ne citerai pas lesquels.
C'est-à-dire la Grande-Bretagne par exemple ? L'Allemagne ?
Je ne citerai pas lesquels, mais il y a quelques pays qui ont contribué à nous faire mariner, et on a perdu 48 heures ou 72 heures.
Vous avez perdu 48 heures.
Voilà.
Bien. Donc aujourd'hui, si j'ai bien compris, un tiers des vols sur Roissy et Orly ?
Oui, si tout va bien.
Si tout va bien, parce que là vous avez...
Ensuite, les autres aéroports français fonctionnent.
Oui, les autres aéroports français fonctionnent.
Mais ça va être très compliqué, parce que vous vous doutez bien que lorsqu'on remet en place un système aussi lourd, avec tous les passagers qui sont à l'étranger, qu'il faut faire revenir, ça va être extrêmement compliqué. Donc, si je puis me permettre de profiter de votre antenne pour lancer un message, que celles et ceux qui n'ont pas un besoin impératif de partir aujourd'hui ou dans les jours à venir, attendent, parce que ça va être très compliqué.
Mais, les compagnies aériennes disent, il vaut mieux faire partir ceux qui veulent partir, que faire revenir ceux qui attendent.
Oui, de toute façon...
Pour des raisons d'assurance si j'ai bien compris. Non ?
Non, parce que pour faire partir, si on fait partir des gens - vous envoyez un avion à Montréal ou à New York, qui va ramener des gens. Mais l'avion peut partir dans n'importe quelle condition, mais que ceux qui ont une urgence professionnelle prennent l'avion, que ceux qui voulaient aller se balader à New York, puissent attendre 24 ou 48 heures pour le faire. Il sera toujours aussi agréable de se promener à New York dans 48 heures.
Mais qui va payer tout ça ? Les Etats ? Les compagnies aériennes ? Les tours opérateurs ? Qui doit payer ? Les particuliers qui sont bloqués de leur poche ?
Vous savez, il y a plusieurs systèmes. Les compagnies aériennes européennes, et ça c'est une chance, les Européens par rapport aux Américains, remboursent complètement.
Elles remboursent ? Alors vous dites que les compagnies, et notamment à Air France, remboursera intégralement tous les clients ?
Absolument. Ça, c'est une règle de l'Union Européenne.
Mais elles remboursent quoi ? Elles remboursent le voyage ?
Elles remboursent le billet.
Le billet, simplement. Pas le supplément d'hôtel.
Non, sauf quand la compagnie a pris elle-même l'hôtel, l'a réservé, l'a pris en charge etc. Donc, les compagnies européennes, ça c'est l'Europe qui l'a voté - on critiquait l'Europe tout à l'heure, mais l'Europe elle apporte un plus par rapport à un citoyen américain, c'est qu'en Europe on a l'obligation de rembourser. Les tours opérateurs, qui sont des gens responsables, ont décidé de permettre aux gens de reporter de six mois leur voyage etc... donc, tout le monde est très correct dans cette affaire, les compagnies comme les tours opérateurs.
Tous les tours opérateurs ne remboursent pas le surplus de séjour.
Je ne parle pas du surplus de séjour, je parle de la possibilité de remettre à une autre date le séjour et de ne pas perdre le bénéfice du séjour qu'on a payé. Alors reste maintenant les faux frais, si j'ose dire, qui sont de vrais frais, engagés par ceux sur le terrain qui ont dû utiliser leur Carte bleue etc. ... là il restera certainement beaucoup de gens qui seront de leur poche...
Les assurances ont dit : "nous on ne prend rien en charge".
Il restera certainement beaucoup de gens qui seront malheureusement de leur poche. Il y a aussi la situation des entreprises de transport, et C. Lagarde et H. Novelli, les ministres en charge du pôle de Bercy, vont travailler avec les compagnies, les opérateurs, pour voir les conséquences de tout ça, et d'abord essayer de les chiffrer. (...)
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 avril 2010