Texte intégral
Monsieur le Ministre et cher collègue (José Antonio Fonseca VIEIRA DA SILVA),
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je vous accueille aujourd'hui à Bercy, au Centre Pierre MENDES-FRANCE, pour participer à ce séminaire sur la compétitivité et l'innovation - séminaire qui constitue un temps fort de la Rencontre à haut niveau (RHN) entre nos deux pays.
Dans ce contexte, j'ai souhaité organiser avec mon collègue portugais un séminaire sur la compétitivité et l'innovation autour de trois thèmes porteurs de croissance, d'emploi et à fort contenu d'innovation - trois thèmes qui concourent à la compétitivité de nos industries : les énergies renouvelables, la mobilité durable et l'innovation agro-industrielle.
Compétitivité, industrie, innovation : voilà les maîtres mots qui président à l'élaboration de nos politiques économiques.
1 - Dans ces trois domaines, la France et l'Europe ne veulent pas se laisser dépasser par les nouveaux compétiteurs internationaux.
Améliorer notre compétitivité n'est pas simplement un objectif de performance : c'est une condition indispensable pour faire face à la concurrence accrue que se livrent les économies développées. Aucun secteur de notre économie ne peut aujourd'hui se passer d'innovation, de recherche et de développement.
La France a fait un choix très clair, celui de placer la politique industrielle au coeur de sa stratégie de relance. C'est un choix qui n'allait pas de soi, tant notre pays avait fini par considérer, au fil du temps, que l'industrie n'était plus un secteur d'avenir. Nous pensons, au contraire, qu'un pays qui se prive de son industrie est un pays qui fragilise son économie.
C'est la raison pour laquelle nous avons engagé un ambitieux processus de diagnostic des forces et des faiblesses de notre industrie et de réflexion sur ses enjeux stratégiques. Ce processus, qui a pris la forme d'Etats généraux de l'industrie, s'est achevé par un grand discours du Président de la République sur la définition d'une nouvelle stratégie industrielle.
Les 23 mesures qu'il a annoncées à cette occasion constituent ma feuille de route pour les prochains mois.
L'une de ces 23 mesures est la nomination d'un ambassadeur de l'Industrie qui sera chargé de relayer cette politique auprès de nos institutions européennes.
L'Europe reste aujourd'hui la première puissance industrielle mondiale. Mais nous savons tous que les positions économiques, aussi fortes qu'elles puissent paraître à un moment donné de notre histoire, ne sont jamais définitivement acquises.
L'industrie française, comme l'industrie européenne, doivent donc anticiper en permanence les évolutions technologiques et économiques qui feront le marché de demain. C'est une exigence permanente qui suppose de réinterroger sans cesse ses modèles, de questionner ses organisations, de défricher de nouveaux marchés.
Ce rapport à l'avenir, il se construit dès aujourd'hui dans notre politique d'innovation.
II - Innover, oui, mais comment ?
Le Gouvernement français a beaucoup fait en faveur de l'innovation et de la recherche. Je pense par exemple au formidable succès du crédit impôt recherche, qui est l'un des systèmes les plus performants et les plus incitatifs au monde.
Un autre levier en faveur de l'innovation initié par les Pouvoirs publics a été la création des pôles de compétitivité.
Comme ministre chargé de l'Industrie, mais aussi comme ancien ministre de l'Aménagement du territoire, je suis très attaché à ce dispositif qui a fait ses preuves et qui prouvé son efficacité sur le terrain en réussissant à faire travailler ensemble les industries, les laboratoires de recherche et les territoires. Leur nombre est aujourd'hui de 71 , dont 17 pôles mondiaux ou à vocation mondiale.
Je suis très satisfait de voir que ces pôles, que j'avais contribué à mettre en place lors de précédentes fonctions, sont devenus des acteurs majeurs de la politique de recherche et de compétitivité de notre pays.
Ces pôles regroupent environ 6800 acteurs dont 80% sont des PME. En quatre ans, plus de 1400 projets de R&D collaboratifs ont été menés pour environ 4,3 Mds d'euros, dont plus de 1600 Mds d'euros financés par l'Etat et les collectivités territoriales (crédits d'animation, crédits d'intervention, intervention des agences (ANR, OSEO, CDC), exonérations fiscales).
Le développement de la coopération entre les pôles de nos deux pays, bien représentés ce matin, contribuera elle aussi à l'édification de pôles européens de classe mondiale dans des secteurs de pointe.
La politique des pôles de compétitivité s'inscrit par ailleurs résolument dans les objectifs de la stratégie de Lisbonne dont l'objectif était de faire de l'Union européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde », objectif repris dans la stratégie UE 2020.
III - Le rôle de l'Europe
Au-delà des politiques qui sont conduites au niveau national, l'Europe doit se doter d'une politique industrielle ambitieuse, suivant trois axes :
Premier axe, il s'agit de mettre en place une politique industrielle européenne, par filière, en promouvant le développement des filières du futur et en accompagnant les filières en mutation
Deuxième axe, nous devons oeuvrer en faveur de la compétitivité de l'industrie européenne, en approfondissant le marché intérieur et en menant une politique externe volontariste
Troisième axe, il nous faut rappeler l'importance de la recherche et de l'innovation comme facteur de compétitivité des entreprises et favoriser le développement de pôles de taille mondiale
Je m'engage au niveau européen pour une politique européenne autour de ces axes et je sais combien je peux compter sur le soutien des nos amis portugais dans ce projet.
Le séminaire de cette matinée avec la participation de pôles portugais et français s'articule autour de trois tables rondes dont les thèmes ne doivent rien au hasard :
1. La première table ronde a pour thème les énergies renouvelables.
C'est un défi essentiel que celui de la transition de nos économies vers une économie à faibles émissions carbone. Le sujet de notre sécurité énergétique est également en jeu. Participeront à ces tables rondes, le pôle Derby et le cluster Habitat Durable.
A ce titre, les deux sous-thèmes traités, celui des énergies renouvelables d'une part, avec les exemples du Plan solaire méditerranéen, des réseaux de transport d'énergie, des exemples de l'énergie éolienne au Portugal et de l'énergie photovoltaïque, et celui de l'efficacité énergétique d'autre part avec l'habitat durable et les réseaux intelligents (smart grids) me semblent très pertinents.
2. La seconde table ronde traitera de la mobilité durable.
Alors que nos industries automobiles sont confrontées à la fin annoncée du pétrole et au développement de modèles hybrides, voire électriques, les échanges d'expérience entre nos deux pays - leaders dans le développement du véhicule électrique - s'annoncent riches et prometteurs. Dans cette table ronde, de nombreux représentants de la chaine de valeur autour du véhicule électrique sont présents avec les pôles ID4CAR, MOVEO et véhicule du futur, les industriels et les pouvoirs publics. Les coopérations entre nos deux pays sont nécessaires pour aboutir rapidement à une vision partagée au niveau communautaire sur le développement de la mobilité durable et donner à l'Europe une longueur d'avance vis-à-vis de ses concurrents internationaux.
3. Enfin, la troisième table ronde abordera l'innovation agro-alimentaire.
A l'heure du développement de la population mondiale et des besoins croissants en alimentation, comment concilier les aspirations à manger sain tout en poursuivant l'innovation et la conquête de nouveaux marchés ? Et comment gérer les ressources forestières ? Je me félicite de la présence des pôles Vitagora, Xylofuture et du cluster agro-industriel portugais (InovCluster)
La qualité des intervenants laisse présager des échanges fructueux qui devraient permettre de nouer ou de développer des coopérations entre nos deux pays. Je sais que plusieurs accords doivent être signés aujourd'hui et je suis fier de pouvoir déjà annoncer la signature :
- d'une déclaration conjointe sur la mobilité électrique que j'aurai le plaisir de signer avec M. José Vieira da Silva, ministre de l'Économie, de l'Innovation et du Développement. Cette déclaration prévoit la création d'un groupe de travail franco-portugais pour promouvoir des positions communes, en particulier au niveau communautaire, sur les thèmes relatifs à l'électro-mobilité.
- d'une déclaration conjointe dans le domaine énergétique entre la Direction Générale de l'Énergie et du Climat pour la France et la Direction Générale de l'Énergie et de la Géologie pour le Portugal.
- d'un Protocole d'accord établissant un contrat de coopération entre les pôles de compétitivité français Agrimip, Valorial et Vitagora réunis au sein de "F²C Innovation, French Food Cluster" et le pôle de compétitivité portugais, PortugalFoods. Ce partenariat a pour objectif principal de créer de nouvelles collaborations industrielles et de déclencher de nouveaux investissements en faisant coopérer l'industrie, la recherche publique, la formation supérieure, les acteurs de la finance et du capital-risque et les collectivités locales des régions visées.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 10 mai 2010
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je vous accueille aujourd'hui à Bercy, au Centre Pierre MENDES-FRANCE, pour participer à ce séminaire sur la compétitivité et l'innovation - séminaire qui constitue un temps fort de la Rencontre à haut niveau (RHN) entre nos deux pays.
Dans ce contexte, j'ai souhaité organiser avec mon collègue portugais un séminaire sur la compétitivité et l'innovation autour de trois thèmes porteurs de croissance, d'emploi et à fort contenu d'innovation - trois thèmes qui concourent à la compétitivité de nos industries : les énergies renouvelables, la mobilité durable et l'innovation agro-industrielle.
Compétitivité, industrie, innovation : voilà les maîtres mots qui président à l'élaboration de nos politiques économiques.
1 - Dans ces trois domaines, la France et l'Europe ne veulent pas se laisser dépasser par les nouveaux compétiteurs internationaux.
Améliorer notre compétitivité n'est pas simplement un objectif de performance : c'est une condition indispensable pour faire face à la concurrence accrue que se livrent les économies développées. Aucun secteur de notre économie ne peut aujourd'hui se passer d'innovation, de recherche et de développement.
La France a fait un choix très clair, celui de placer la politique industrielle au coeur de sa stratégie de relance. C'est un choix qui n'allait pas de soi, tant notre pays avait fini par considérer, au fil du temps, que l'industrie n'était plus un secteur d'avenir. Nous pensons, au contraire, qu'un pays qui se prive de son industrie est un pays qui fragilise son économie.
C'est la raison pour laquelle nous avons engagé un ambitieux processus de diagnostic des forces et des faiblesses de notre industrie et de réflexion sur ses enjeux stratégiques. Ce processus, qui a pris la forme d'Etats généraux de l'industrie, s'est achevé par un grand discours du Président de la République sur la définition d'une nouvelle stratégie industrielle.
Les 23 mesures qu'il a annoncées à cette occasion constituent ma feuille de route pour les prochains mois.
L'une de ces 23 mesures est la nomination d'un ambassadeur de l'Industrie qui sera chargé de relayer cette politique auprès de nos institutions européennes.
L'Europe reste aujourd'hui la première puissance industrielle mondiale. Mais nous savons tous que les positions économiques, aussi fortes qu'elles puissent paraître à un moment donné de notre histoire, ne sont jamais définitivement acquises.
L'industrie française, comme l'industrie européenne, doivent donc anticiper en permanence les évolutions technologiques et économiques qui feront le marché de demain. C'est une exigence permanente qui suppose de réinterroger sans cesse ses modèles, de questionner ses organisations, de défricher de nouveaux marchés.
Ce rapport à l'avenir, il se construit dès aujourd'hui dans notre politique d'innovation.
II - Innover, oui, mais comment ?
Le Gouvernement français a beaucoup fait en faveur de l'innovation et de la recherche. Je pense par exemple au formidable succès du crédit impôt recherche, qui est l'un des systèmes les plus performants et les plus incitatifs au monde.
Un autre levier en faveur de l'innovation initié par les Pouvoirs publics a été la création des pôles de compétitivité.
Comme ministre chargé de l'Industrie, mais aussi comme ancien ministre de l'Aménagement du territoire, je suis très attaché à ce dispositif qui a fait ses preuves et qui prouvé son efficacité sur le terrain en réussissant à faire travailler ensemble les industries, les laboratoires de recherche et les territoires. Leur nombre est aujourd'hui de 71 , dont 17 pôles mondiaux ou à vocation mondiale.
Je suis très satisfait de voir que ces pôles, que j'avais contribué à mettre en place lors de précédentes fonctions, sont devenus des acteurs majeurs de la politique de recherche et de compétitivité de notre pays.
Ces pôles regroupent environ 6800 acteurs dont 80% sont des PME. En quatre ans, plus de 1400 projets de R&D collaboratifs ont été menés pour environ 4,3 Mds d'euros, dont plus de 1600 Mds d'euros financés par l'Etat et les collectivités territoriales (crédits d'animation, crédits d'intervention, intervention des agences (ANR, OSEO, CDC), exonérations fiscales).
Le développement de la coopération entre les pôles de nos deux pays, bien représentés ce matin, contribuera elle aussi à l'édification de pôles européens de classe mondiale dans des secteurs de pointe.
La politique des pôles de compétitivité s'inscrit par ailleurs résolument dans les objectifs de la stratégie de Lisbonne dont l'objectif était de faire de l'Union européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde », objectif repris dans la stratégie UE 2020.
III - Le rôle de l'Europe
Au-delà des politiques qui sont conduites au niveau national, l'Europe doit se doter d'une politique industrielle ambitieuse, suivant trois axes :
Premier axe, il s'agit de mettre en place une politique industrielle européenne, par filière, en promouvant le développement des filières du futur et en accompagnant les filières en mutation
Deuxième axe, nous devons oeuvrer en faveur de la compétitivité de l'industrie européenne, en approfondissant le marché intérieur et en menant une politique externe volontariste
Troisième axe, il nous faut rappeler l'importance de la recherche et de l'innovation comme facteur de compétitivité des entreprises et favoriser le développement de pôles de taille mondiale
Je m'engage au niveau européen pour une politique européenne autour de ces axes et je sais combien je peux compter sur le soutien des nos amis portugais dans ce projet.
Le séminaire de cette matinée avec la participation de pôles portugais et français s'articule autour de trois tables rondes dont les thèmes ne doivent rien au hasard :
1. La première table ronde a pour thème les énergies renouvelables.
C'est un défi essentiel que celui de la transition de nos économies vers une économie à faibles émissions carbone. Le sujet de notre sécurité énergétique est également en jeu. Participeront à ces tables rondes, le pôle Derby et le cluster Habitat Durable.
A ce titre, les deux sous-thèmes traités, celui des énergies renouvelables d'une part, avec les exemples du Plan solaire méditerranéen, des réseaux de transport d'énergie, des exemples de l'énergie éolienne au Portugal et de l'énergie photovoltaïque, et celui de l'efficacité énergétique d'autre part avec l'habitat durable et les réseaux intelligents (smart grids) me semblent très pertinents.
2. La seconde table ronde traitera de la mobilité durable.
Alors que nos industries automobiles sont confrontées à la fin annoncée du pétrole et au développement de modèles hybrides, voire électriques, les échanges d'expérience entre nos deux pays - leaders dans le développement du véhicule électrique - s'annoncent riches et prometteurs. Dans cette table ronde, de nombreux représentants de la chaine de valeur autour du véhicule électrique sont présents avec les pôles ID4CAR, MOVEO et véhicule du futur, les industriels et les pouvoirs publics. Les coopérations entre nos deux pays sont nécessaires pour aboutir rapidement à une vision partagée au niveau communautaire sur le développement de la mobilité durable et donner à l'Europe une longueur d'avance vis-à-vis de ses concurrents internationaux.
3. Enfin, la troisième table ronde abordera l'innovation agro-alimentaire.
A l'heure du développement de la population mondiale et des besoins croissants en alimentation, comment concilier les aspirations à manger sain tout en poursuivant l'innovation et la conquête de nouveaux marchés ? Et comment gérer les ressources forestières ? Je me félicite de la présence des pôles Vitagora, Xylofuture et du cluster agro-industriel portugais (InovCluster)
La qualité des intervenants laisse présager des échanges fructueux qui devraient permettre de nouer ou de développer des coopérations entre nos deux pays. Je sais que plusieurs accords doivent être signés aujourd'hui et je suis fier de pouvoir déjà annoncer la signature :
- d'une déclaration conjointe sur la mobilité électrique que j'aurai le plaisir de signer avec M. José Vieira da Silva, ministre de l'Économie, de l'Innovation et du Développement. Cette déclaration prévoit la création d'un groupe de travail franco-portugais pour promouvoir des positions communes, en particulier au niveau communautaire, sur les thèmes relatifs à l'électro-mobilité.
- d'une déclaration conjointe dans le domaine énergétique entre la Direction Générale de l'Énergie et du Climat pour la France et la Direction Générale de l'Énergie et de la Géologie pour le Portugal.
- d'un Protocole d'accord établissant un contrat de coopération entre les pôles de compétitivité français Agrimip, Valorial et Vitagora réunis au sein de "F²C Innovation, French Food Cluster" et le pôle de compétitivité portugais, PortugalFoods. Ce partenariat a pour objectif principal de créer de nouvelles collaborations industrielles et de déclencher de nouveaux investissements en faisant coopérer l'industrie, la recherche publique, la formation supérieure, les acteurs de la finance et du capital-risque et les collectivités locales des régions visées.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 10 mai 2010