Texte intégral
Monsieur le Député, face aux attaques contre notre monnaie depuis plusieurs semaines, je ne suis pas sûr que vos recettes soient nécessairement les meilleures. Le gouvernement français et le président de la République se sont mobilisés, avec nos partenaires, pour bâtir un système de garanties sans précédent, sur lequel je ne reviens pas. François Baroin en parlait tout à l'heure : 500 milliards d'euros de garanties, plus 250 milliards du FMI.
C'est aussi et surtout un système sans précédent sur le plan politique. Jusqu'à présent, dans la zone euro, chaque Etat était responsable de ses comptes. Et il était même interdit aux autres Etats de lui venir en aide. Avec le plan qui a été adopté il y a huit jours, nous avons la mise en place d'un système de garanties en commun, l'intervention de la Banque centrale en soutien aux Etats pour re-financer les dettes là où elles ne peuvent pas être prises en compte par les marchés. C'est donc un système sans précédent.
Le corollaire de cette garantie, Monsieur le Député, dans le respect des droits souverains des parlements nationaux, c'est naturellement la coordination des politiques économiques et la surveillance mutuelle des budgets.
C'est à cela que travaille le gouvernement en ce moment.
Renforcement, en effet, Monsieur le Député, du pacte de stabilité. Il n'y a pas que Mme Merkel qui le souhaite. Le président de la République le souhaite aussi.
Plan de croissance, notamment ciblé sur les secteurs stratégiques.
Et, enfin, coordination des politiques budgétaires, dans le cadre de l'Eurogroupe, lequel mérite d'être renforcé.
Mesdames, Messieurs, ce qui se joue aujourd'hui, au-delà des attaques contre l'euro, ce sont aussi des attaques contre l'Europe. Nous entendons nous donner les moyens de gagner cette bataille.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mai 2010