Texte intégral
Madame le Ministre, chère Christine LAGARDE,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de m'adresser à vous au titre de l'aménagement du territoire, qui à mes yeux, est fondamentalement lié aux enjeux de la politique industrielle.
Aujourd'hui, en effet, la présence d'une industrie compétitive et porteuse d'avenir n'est plus une évidence pour notre pays et ses territoires. Même nos fleurons historiques, si longtemps considérés comme inamovibles, intangibles presque, sont soumis à la mondialisation, à la crise économique et au ralentissement structurel de la demande dans les pays industrialisés par rapport aux pays de l'Est ou aux pays en développement.
Or cette industrie productive, et l'ensemble des services qui s'organisent autour d'elle, est une clé de la richesse de notre pays et de nos territoires.
Convaincus que disposer d'une industrie puissante est indispensable au maintien de notre statut de puissance économique internationale, nous sommes confrontés à une double nécessité :
- d'une part nous devons défendre la compétitivité de notre industrie et des services qui y sont liés, face aux puissances montantes, qui parfois pratiquent un dumping fiscal, environnemental ou social,
- d'autre part, nous devons assurer notre reconversion vers une économie verte, qui seule nous permettra d'offrir un avenir digne aux générations futures.
Les territoires et l'aménagement du territoire figurent au coeur de ces problématiques d'attractivité, de compétitivité, voire de stratégie de croissance. Il faut en effet dépasser la vision essentiellement compensatrice qui a prévalu au cours de ces 20 dernières années. Arrêtons de taper sur Paris la « riche » et le « désert français ». Prenons acte du fait que tous les territoires sont confrontés à une compétition d'une intensité extrême et que, sans pénaliser les uns au profit des autres, nous devons adapter aussi bien nos outils que nos stratégies à la situation particulière de chacun.
C'est cette vision moderne de l'aménagement du territoire qui permettra l'ancrage et le développement en France des activités
économiques de demain. Ces activités ne sont pas uniquement en attente de coûts de la main d'oeuvre et du foncier compétitif. Elles recherchent désormais des infrastructures matérielles et immatérielles de très haut niveau, une main d'oeuvre qualifiée, l'existence de réseaux d'innovation et de financements efficaces... autant de dimensions qui doivent être prises en compte par une politique d'aménagement du territoire renouvelée.
En tant qu'élu local, ce que je suis depuis plus de 30 ans, je suis particulièrement concerné par le maintien d'une industrie puissante en France :
- je me bats au quotidien pour l'attractivité de la communauté de commune où j'exerce des responsabilités,
- en tant que président de conseil général, je me bats également pour le maintien d'un pôle industriel puissant dans le Rhône, où les industries les plus emblématiques sont elles aussi soumises à la tourmente de la crise économique.
Aussi je vous remercie, chère Christine Lagarde, cher Christian Estrosi, d'avoir organisé les Etats Généraux de l'Industrie et de poser ainsi les questions qui préoccupent les industriels, les élus mais aussi les citoyens de notre pays :
- comment assurer un avenir industriel à notre pays, sans s'adonner au dumping d'aucune sorte ?
- comment progresser malgré tout en direction d'une croissance verte et plus généralement dans chacun des 3 piliers du développement durable ?
Vous avez souhaité mobiliser l'ensemble des forces vives de la nation pour renouveler la vision partagée de ces sujets, malgré la crise, malgré les doutes, et à ce titre votre démarche est exemplaire.
En tant que ministre, en tant que collègue, je vous remercie également pour cette initiative, qui fait écho à la politique d'aménagement du territoire telle que j'entends la mener et telle que le Président de la République m'a demandé de l'exercer :
- Préoccupé tant par l'attractivité des territoires ruraux que par les conditions de vie de leurs habitants, j'ai lancé les Assises des territoires ruraux, qui visent à redéfinir le lien entre des territoires et des populations que l'on croit pouvoir englober dans des concepts un peu vagues, mais qui ont surtout besoin de services, de lien, de reconnaissance, en un mot d'avenir.
- Préoccupé également par les conditions de développement économique des entreprises et des territoires, j'ai décidé fin septembre de lancer un appel à projets en faveur des dynamiques de grappes d'entreprises. Ces grappes d'entreprises sont en quelque sorte les petites soeurs des pôles de compétitivité. Elles existent, sous diverses appellations - clusters en Rhône-Alpes, PRIDES en PACA, SPL dans d'autres régions - mais ont besoin aujourd'hui d'une reconnaissance et d'un soutien particulier, pour concrétiser le potentiel de développement et d'innovation dont elles sont porteuses.
L'industrie, l'économie s'inscrivent tout d'abord dans un territoire. Développer un projet, décider d'investir, c'est d'abord un choix personnel, que l'on fait quand on se sent bien, quand on est accompagné, quand on a confiance. Si j'ai un message à vous faire passer, cher Christian, chère Christine, c'est le suivant : à travers ces Etat Généraux de l'Industrie, comme je m'emploie à le faire à travers les Assises des Territoires Ruraux, contribuez à rétablir la confiance.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.datar.gouv.fr, le 5 juillet 2010
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de m'adresser à vous au titre de l'aménagement du territoire, qui à mes yeux, est fondamentalement lié aux enjeux de la politique industrielle.
Aujourd'hui, en effet, la présence d'une industrie compétitive et porteuse d'avenir n'est plus une évidence pour notre pays et ses territoires. Même nos fleurons historiques, si longtemps considérés comme inamovibles, intangibles presque, sont soumis à la mondialisation, à la crise économique et au ralentissement structurel de la demande dans les pays industrialisés par rapport aux pays de l'Est ou aux pays en développement.
Or cette industrie productive, et l'ensemble des services qui s'organisent autour d'elle, est une clé de la richesse de notre pays et de nos territoires.
Convaincus que disposer d'une industrie puissante est indispensable au maintien de notre statut de puissance économique internationale, nous sommes confrontés à une double nécessité :
- d'une part nous devons défendre la compétitivité de notre industrie et des services qui y sont liés, face aux puissances montantes, qui parfois pratiquent un dumping fiscal, environnemental ou social,
- d'autre part, nous devons assurer notre reconversion vers une économie verte, qui seule nous permettra d'offrir un avenir digne aux générations futures.
Les territoires et l'aménagement du territoire figurent au coeur de ces problématiques d'attractivité, de compétitivité, voire de stratégie de croissance. Il faut en effet dépasser la vision essentiellement compensatrice qui a prévalu au cours de ces 20 dernières années. Arrêtons de taper sur Paris la « riche » et le « désert français ». Prenons acte du fait que tous les territoires sont confrontés à une compétition d'une intensité extrême et que, sans pénaliser les uns au profit des autres, nous devons adapter aussi bien nos outils que nos stratégies à la situation particulière de chacun.
C'est cette vision moderne de l'aménagement du territoire qui permettra l'ancrage et le développement en France des activités
économiques de demain. Ces activités ne sont pas uniquement en attente de coûts de la main d'oeuvre et du foncier compétitif. Elles recherchent désormais des infrastructures matérielles et immatérielles de très haut niveau, une main d'oeuvre qualifiée, l'existence de réseaux d'innovation et de financements efficaces... autant de dimensions qui doivent être prises en compte par une politique d'aménagement du territoire renouvelée.
En tant qu'élu local, ce que je suis depuis plus de 30 ans, je suis particulièrement concerné par le maintien d'une industrie puissante en France :
- je me bats au quotidien pour l'attractivité de la communauté de commune où j'exerce des responsabilités,
- en tant que président de conseil général, je me bats également pour le maintien d'un pôle industriel puissant dans le Rhône, où les industries les plus emblématiques sont elles aussi soumises à la tourmente de la crise économique.
Aussi je vous remercie, chère Christine Lagarde, cher Christian Estrosi, d'avoir organisé les Etats Généraux de l'Industrie et de poser ainsi les questions qui préoccupent les industriels, les élus mais aussi les citoyens de notre pays :
- comment assurer un avenir industriel à notre pays, sans s'adonner au dumping d'aucune sorte ?
- comment progresser malgré tout en direction d'une croissance verte et plus généralement dans chacun des 3 piliers du développement durable ?
Vous avez souhaité mobiliser l'ensemble des forces vives de la nation pour renouveler la vision partagée de ces sujets, malgré la crise, malgré les doutes, et à ce titre votre démarche est exemplaire.
En tant que ministre, en tant que collègue, je vous remercie également pour cette initiative, qui fait écho à la politique d'aménagement du territoire telle que j'entends la mener et telle que le Président de la République m'a demandé de l'exercer :
- Préoccupé tant par l'attractivité des territoires ruraux que par les conditions de vie de leurs habitants, j'ai lancé les Assises des territoires ruraux, qui visent à redéfinir le lien entre des territoires et des populations que l'on croit pouvoir englober dans des concepts un peu vagues, mais qui ont surtout besoin de services, de lien, de reconnaissance, en un mot d'avenir.
- Préoccupé également par les conditions de développement économique des entreprises et des territoires, j'ai décidé fin septembre de lancer un appel à projets en faveur des dynamiques de grappes d'entreprises. Ces grappes d'entreprises sont en quelque sorte les petites soeurs des pôles de compétitivité. Elles existent, sous diverses appellations - clusters en Rhône-Alpes, PRIDES en PACA, SPL dans d'autres régions - mais ont besoin aujourd'hui d'une reconnaissance et d'un soutien particulier, pour concrétiser le potentiel de développement et d'innovation dont elles sont porteuses.
L'industrie, l'économie s'inscrivent tout d'abord dans un territoire. Développer un projet, décider d'investir, c'est d'abord un choix personnel, que l'on fait quand on se sent bien, quand on est accompagné, quand on a confiance. Si j'ai un message à vous faire passer, cher Christian, chère Christine, c'est le suivant : à travers ces Etat Généraux de l'Industrie, comme je m'emploie à le faire à travers les Assises des Territoires Ruraux, contribuez à rétablir la confiance.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.datar.gouv.fr, le 5 juillet 2010