Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Je voudrais vous dire toute ma gratitude José Manuel Barroso et aux membres de la Commission qui m'ont invité à débattre avec eux, à la fois des politiques d'assainissement, des finances publiques et des réformes structurelles que nous conduisons en France et en même temps des priorités qui sont celles de la France pour la modernisation, la réforme des politiques européennes dans le cadre de la recherche de la croissance. C'est une journée assez symbolique au fond puisqu'au moment même où je présentais devant les membres de la Commission les efforts que la France va accomplir pour réduire ses déficits notamment dans le cadre du budget 2011, le ministre en charge des comptes publics en France, présente au Parlement les orientations budgétaires et les engagements que nous avons pris dans le cadre du pacte de stabilité qui vont faire l'objet d'un vote de l'Assemblée nationale et du Sénat.
J'ai notamment insisté devant le Président de la Commission, et les membres du collège sur l'effort très important de réduction des dépenses publiques et de réduction des déficits que nous allons accomplir en 2011, avec une réduction, de deux points de produit intérieur brut, de notre déficit, 40 milliards d'euros dont environ la moitié seront assurés par des baisses de dépenses publiques et la moitié par des recettes nouvelles. Mais en même temps, j'ai insisté sur la nécessité absolue, en parallèle avec cet effort de réduction de la dépense publique, de réduction des déficits, de continuer à investir dans les secteurs qui sont des secteurs porteurs de croissance. Rien ne serait pire que de traiter de façon uniforme l'ensemble des dépenses publiques et de provoquer un nouveau freinage de la croissance européenne. Et c'est dans cet esprit que j'ai insisté auprès de la Commission, sur la nécessité de poursuivre les efforts en terme de politique européenne pour accompagner la croissance, la mise en place du gouvernement économique, la nécessité de coordonner mieux les politiques à l'intérieur de la zone euro pour assurer la crédibilité sur le long terme de notre monnaie, la nécessité d'approfondir le marché intérieur, mais comme l'a proposé Mario Monti dans son rapport, dans le cadre d'un effort d'harmonisation des politiques fiscales, des politiques sociales pour réduire les différences de compétitivité. Et puis naturellement nous avons beaucoup insisté sur la priorité à donner à la recherche et au soutien à l'innovation. C'est une des faiblesses de l'Europe en raison de l'émiettement de ses politiques. Nous avons encore des progrès à faire pour ensemble investir un argent public rare sur des priorités stratégiques pour l'avenir de l'économie européenne.
Voilà. Et puis enfin je me suis félicité à la fin de mon propos sur le fait que l'Europe ne s'en tirait pas si mal, puisque il y a quand même maintenant trois chances sur quatre pour que ce soit l'Europe qui remporte la Coupe du monde de football.
Intervenant
Monsieur le Premier ministre, votre ministre du Travail est visé par de nouvelles accusations ce matin, pour un financement présumé illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy. Est-ce qu'il peut dans ces conditions rester ministre du Travail et porter la réforme des retraites ? Par ricochet le Président de la République dont le nom est également cité est-il affaibli politiquement et doit-il s'exprimer devant les Français. Va-t-il le faire ?
François Fillon
Alors depuis le début de ce feuilleton, dont je rappelle qu'il a été initié par un média, qui a fait profession de combattre le Président de la République, ce qui est son droit, mais ce qui comment dirais-je, peut laisser peser peut-être quelques interrogations sur son objectivité, nous n'avons jamais eu un seul fait avéré qui ait été prouvé. Nous n'avons jamais eu un seul reproche réel à faire au ministre du Travail. Nous n'avons jamais pu identifier une seule faute qui ait été commise par le ministre du Travail. Alors comme naturellement ceux qui ont initié cette série de calomnies voient bien que l'accusation ne tient pas. Il y aura d'ailleurs dans quelques jours un rapport de l'inspection générale des finances qui fera la lumière complète sur la fameuse question du conflit d'intérêt qui aurait pu exister s'agissant des fonctions d'Eric Woerth. Alors on cherche à orienter désormais le tir sur un autre sujet qui est celui du financement de la vie politique. Avec une méthode qui a fait ses preuves. Une personne anonyme, qui est en conflit d'intérêt avec son employeur, qui témoigne hier soir devant la police et qui sitôt son intervention terminée se précipite devant la presse, en l'occurrence ce site que j'évoquais tout à l'heure, pour égrener toute une série d'accusations sans aucune preuve, dont Eric Woerth a dit avec force qu'elles n'avaient aucun sens. Voilà, on est dans la calomnie, on est dans l'entreprise systématique de déstabilisation. Nous ne sommes pas intimidés par ces méthodes et je veux dire que ceux qui se livrent à cette chasse à l'homme, à ces dénonciations calomnieuses, au fond, doivent se poser la question de savoir s'ils ont encore une conscience.
Pascal Verdeau
Pascal Verdeau, FRANCE 3. Monsieur le Premier ministre dans quelques heures le Parlement européen va se prononcer sur la création du futur grand service diplomatique européen. Vous savez que les députés européens réclament un droit de regard, voire même un droit de contrôle politique et budgétaire sur ce nouveau service. J'aimerais savoir si vous considérez comme monsieur Pierre Lellouche qui est là qu'il y a une ligne rouge à ne pas franchir.
François Fillon
Nous nous sommes battus pour qu'il y ait une voix qui représente l'Europe. Nous sommes d'accord avec les propositions qui ont été faites par la Commission, nous les soutenons. Nous considérons que ce service ne doit pas être un énième service de la Commission. C'est une véritable innovation. C'est une valeur ajoutée supplémentaire qui doit être apportée. Cela veut dire que ce service doit progressivement permettre l'harmonisation de l'ensemble des politiques extérieures des pays des Etats membres. S'agissant de la demande de contrôle du parlement, elle est naturelle. Le Parlement, comme dans toutes les démocraties, doit contrôler le travail de l'exécutif, mais en même temps, il ne doit pas y avoir de mélange des genres. Il y a une politique extérieure européenne qui est définie dans le cadre du conseil, qui est portée par le Haut représentant et nous sommes évidemment attentifs à ce que les règles soient respectées et que la ligne rouge que vous évoquez ne soit pas franchie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 7 juillet 2010
Je voudrais vous dire toute ma gratitude José Manuel Barroso et aux membres de la Commission qui m'ont invité à débattre avec eux, à la fois des politiques d'assainissement, des finances publiques et des réformes structurelles que nous conduisons en France et en même temps des priorités qui sont celles de la France pour la modernisation, la réforme des politiques européennes dans le cadre de la recherche de la croissance. C'est une journée assez symbolique au fond puisqu'au moment même où je présentais devant les membres de la Commission les efforts que la France va accomplir pour réduire ses déficits notamment dans le cadre du budget 2011, le ministre en charge des comptes publics en France, présente au Parlement les orientations budgétaires et les engagements que nous avons pris dans le cadre du pacte de stabilité qui vont faire l'objet d'un vote de l'Assemblée nationale et du Sénat.
J'ai notamment insisté devant le Président de la Commission, et les membres du collège sur l'effort très important de réduction des dépenses publiques et de réduction des déficits que nous allons accomplir en 2011, avec une réduction, de deux points de produit intérieur brut, de notre déficit, 40 milliards d'euros dont environ la moitié seront assurés par des baisses de dépenses publiques et la moitié par des recettes nouvelles. Mais en même temps, j'ai insisté sur la nécessité absolue, en parallèle avec cet effort de réduction de la dépense publique, de réduction des déficits, de continuer à investir dans les secteurs qui sont des secteurs porteurs de croissance. Rien ne serait pire que de traiter de façon uniforme l'ensemble des dépenses publiques et de provoquer un nouveau freinage de la croissance européenne. Et c'est dans cet esprit que j'ai insisté auprès de la Commission, sur la nécessité de poursuivre les efforts en terme de politique européenne pour accompagner la croissance, la mise en place du gouvernement économique, la nécessité de coordonner mieux les politiques à l'intérieur de la zone euro pour assurer la crédibilité sur le long terme de notre monnaie, la nécessité d'approfondir le marché intérieur, mais comme l'a proposé Mario Monti dans son rapport, dans le cadre d'un effort d'harmonisation des politiques fiscales, des politiques sociales pour réduire les différences de compétitivité. Et puis naturellement nous avons beaucoup insisté sur la priorité à donner à la recherche et au soutien à l'innovation. C'est une des faiblesses de l'Europe en raison de l'émiettement de ses politiques. Nous avons encore des progrès à faire pour ensemble investir un argent public rare sur des priorités stratégiques pour l'avenir de l'économie européenne.
Voilà. Et puis enfin je me suis félicité à la fin de mon propos sur le fait que l'Europe ne s'en tirait pas si mal, puisque il y a quand même maintenant trois chances sur quatre pour que ce soit l'Europe qui remporte la Coupe du monde de football.
Intervenant
Monsieur le Premier ministre, votre ministre du Travail est visé par de nouvelles accusations ce matin, pour un financement présumé illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy. Est-ce qu'il peut dans ces conditions rester ministre du Travail et porter la réforme des retraites ? Par ricochet le Président de la République dont le nom est également cité est-il affaibli politiquement et doit-il s'exprimer devant les Français. Va-t-il le faire ?
François Fillon
Alors depuis le début de ce feuilleton, dont je rappelle qu'il a été initié par un média, qui a fait profession de combattre le Président de la République, ce qui est son droit, mais ce qui comment dirais-je, peut laisser peser peut-être quelques interrogations sur son objectivité, nous n'avons jamais eu un seul fait avéré qui ait été prouvé. Nous n'avons jamais eu un seul reproche réel à faire au ministre du Travail. Nous n'avons jamais pu identifier une seule faute qui ait été commise par le ministre du Travail. Alors comme naturellement ceux qui ont initié cette série de calomnies voient bien que l'accusation ne tient pas. Il y aura d'ailleurs dans quelques jours un rapport de l'inspection générale des finances qui fera la lumière complète sur la fameuse question du conflit d'intérêt qui aurait pu exister s'agissant des fonctions d'Eric Woerth. Alors on cherche à orienter désormais le tir sur un autre sujet qui est celui du financement de la vie politique. Avec une méthode qui a fait ses preuves. Une personne anonyme, qui est en conflit d'intérêt avec son employeur, qui témoigne hier soir devant la police et qui sitôt son intervention terminée se précipite devant la presse, en l'occurrence ce site que j'évoquais tout à l'heure, pour égrener toute une série d'accusations sans aucune preuve, dont Eric Woerth a dit avec force qu'elles n'avaient aucun sens. Voilà, on est dans la calomnie, on est dans l'entreprise systématique de déstabilisation. Nous ne sommes pas intimidés par ces méthodes et je veux dire que ceux qui se livrent à cette chasse à l'homme, à ces dénonciations calomnieuses, au fond, doivent se poser la question de savoir s'ils ont encore une conscience.
Pascal Verdeau
Pascal Verdeau, FRANCE 3. Monsieur le Premier ministre dans quelques heures le Parlement européen va se prononcer sur la création du futur grand service diplomatique européen. Vous savez que les députés européens réclament un droit de regard, voire même un droit de contrôle politique et budgétaire sur ce nouveau service. J'aimerais savoir si vous considérez comme monsieur Pierre Lellouche qui est là qu'il y a une ligne rouge à ne pas franchir.
François Fillon
Nous nous sommes battus pour qu'il y ait une voix qui représente l'Europe. Nous sommes d'accord avec les propositions qui ont été faites par la Commission, nous les soutenons. Nous considérons que ce service ne doit pas être un énième service de la Commission. C'est une véritable innovation. C'est une valeur ajoutée supplémentaire qui doit être apportée. Cela veut dire que ce service doit progressivement permettre l'harmonisation de l'ensemble des politiques extérieures des pays des Etats membres. S'agissant de la demande de contrôle du parlement, elle est naturelle. Le Parlement, comme dans toutes les démocraties, doit contrôler le travail de l'exécutif, mais en même temps, il ne doit pas y avoir de mélange des genres. Il y a une politique extérieure européenne qui est définie dans le cadre du conseil, qui est portée par le Haut représentant et nous sommes évidemment attentifs à ce que les règles soient respectées et que la ligne rouge que vous évoquez ne soit pas franchie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 7 juillet 2010