Texte intégral
ANITA HAUSSER : Bonjour monsieur Kessler.
DENIS KESSLER : Bonjour.
ANITA HAUSSER : On va à nouveau parler des retraites. Alors, dans la nuit de vendredi à samedi, vous avez négocié avec les représentants des syndicats. Vous êtes parvenu à un projet d'accord qui stipule qu'on ne touche à rien avant 2002 pour les retraites complémentaires, elles seront financées, mais alors, ce texte comporte une disposition qui demande au gouvernement de se pencher sur la question de la durée de la cotisation en privilégiant la variable de la durée de la cotisation pour l'accès à la retraite à taux plein. Alors, le Parti socialiste a parlé du recul du MEDEF, d'autres observateurs, peut-être plus avisés, disent que c'est une victoire. C'est une question d'affichage ?
DENIS KESSLER : Non. La question était très simple. Nous avons négocié tout au long de l'année 2000 une réforme des régimes complémentaires. Et puis, tout au long de l'année, on nous a dit : écoutez il faut en fait que le régime de base de la Sécurité sociale, la caisse nationale d'assurance vieillesse, soit l'objet d'une réforme. Or, depuis trois ans, le gouvernement a décidé de ne pas réformer le régime de base de la retraite et pour le moment, nous ne connaissons toujours pas s'il y a un projet de réforme et quelles seraient les orientations de cette réforme.
ANITA HAUSSER : Vous lui laissez un répit jusqu'en 2002. Vous dites, après 2002, il faut s'en occuper.
DENIS KESSLER : Absolument. Donc, ce que nous avons dit : écoutez, nous souhaitons que le gouvernement réforme le régime de base de la Sécurité sociale pour faire face au problème du vieillissement et puis après, nous adapterons les régimes complémentaires de retraite Agirc et Arrco pour l'ensemble des salariés du secteur privé. Mais nous avons dit au gouvernement : attendez, bon, il vous reste 18 mois, un peu plus, pour réformer, l'important, c'est de suivre un certain nombre d'orientations. Et nous avons fait des recommandations au gouvernement
ANITA HAUSSER : Il ne vous écoute pas.
DENIS KESSLER : Et ces recommandations, c'est, grosso modo, de définir un taux de remplacement, de stabiliser les taux de cotisation, très élevés au niveau actuel - je vous rappelle à peu près trois mois de salaire brut pour un salarié français - et troisième orientation, c'est de privilégier la durée de cotisation comme variable d'ajustement pour équilibrer les régimes de retraite. Donc voilà les trois recommandations qui ont été faites au gouvernement par les partenaires sociaux. Dans l'intervalle, nous avons remis un nouveau dispositif au point
ANITA HAUSSER : Par les partenaires sociaux ?
DENIS KESSLER : Mais oui. Par les partenaires sociaux. Par toux ceux qui décident de signer cet accord
ANITA HAUSSER : C'est ça. Donc, ce n'est pas unanime.
DENIS KESSLER : Oui, alors, écoutez, l'unanimité
ANITA HAUSSER :Oui, ça, on va en parler
DENIS KESSLER : L'unanimité, elle n'existe dans ce bas monde ni à l'Assemblée nationale à ma connaissance, ni dans la vie politique, ni dans la vie sociale. Donc
ANITA HAUSSER : Oui mais vous avez fait l'unanimité contre vous au mois de janvier quand tous les syndicats et leurs adhérents ont manifesté contre
DENIS KESSLER : Oui, ça a duré 15 jours. Donc l'unanimité a duré 15 jours. Donc, n'e parlons plus, ça n'a pas d'importance. L'important, c'est d'avoir
ANITA HAUSSER : Vous croyez ?
DENIS KESSLER : Mais oui, absolument. Attendez, l'important, c'est d'avoir à l'heure actuelle deux grandes organisations syndicales, la CFTC et la CFDT, qui décident de s'associer. Il y en a deux qui disent qu'elles voudraient signer une partie du texte mais pas l'autre. Alors ça, si vous voulez, c'est risible.
ANITA HAUSSER : C'est monsieur Blondel qui l'a dit ici lundi matin en disant : moi, je signerais bien certaines choses, autrement dit les retraites complémentaires, mais pas l'allongement de la durée des cotisations, pour parler clair.
DENIS KESSLER : Oui, c'est ça. Vous avez déjà vu quelqu'un qui dit : je signe une partie du contrat, mais pas l'autre, alors que le contrat fait le tout ?
ANITA HAUSSER : Mais oui, ou enfin on a envie.
DENIS KESSLER : Oui, on a envie, mais ça ne se fait jamais. Un contrat est un contrat. C'est d'ailleurs assez bizarre de devoir rappeler ça en l'an 2001 qu'un contrat est un contrat. Donc, monsieur Blondel a la possibilité, comme monsieur Cazettes, de ne pas signer - ce qu'a fait la CGT - ou de signer la totalité de ce qui a été négocié. Je rappelle que ça a été négocié avec eux. Ce n'est pas les propositions du patronat, c'est le résultat d'une négociation qui a duré 21 heures et en fait, qui s'est déroulée depuis le 4 mars 2000. Donc, quasiment un an de négociation. Alors, libre à eux de signer ou de ne pas signer. Je dis simplement qu'ils ne pourront pas signer une partie et pas l'autre. Enfin, tout ceci, très honnêtement, ce n'est pas très sérieux. Donc, nous sommes dans la situation de pouvoir appliquer cet accord. Cet accord sera appliqué parce que, comme vous le savez, trois organisations d'employeurs, donc le MEDEF, les artisans de l'UPA, la CGPME, deux organisations syndicales, eh bien, ça permet de mettre en uvre cette réforme.
ANITA HAUSSER : C'est un accord qui ne résout rien ? Pour l'instant.
DENIS KESSLER : Alors, attendez, attendez. Nous étions dans une situation
ANITA HAUSSER : Vous reportez les échéances à 2002.
DENIS KESSLER : Non, alors ça, je ne suis absolument pas d'accord avec vous. Nous étions dans la situation, en raison de l'absence de signature de la part des syndicats qui s'étaient opposés aux résultats de la négociation en l'an 2000 que dans quelques semaines il y avait immédiatement le passage de la retraite à 65 ans et des coefficients d'abattement pour quelqu'un qui partait avant l'âge de 65 ans. Et donc, nous avons, grâce à l'accord de vendredi à samedi, remis en place un dispositif qui permet que pour tous les retraités et les préretraités qui doivent partir dans les semaines et dans les années qui viennent de ne pas avoir de rupture. Si vous considérez que ceci n'est pas important, il faut le dire ! Non, c'est très important. Nous avons, effectivement, avec beaucoup de responsabilité, mis en place un dispositif avec les organisations signataires qui va permettre, comme je l'ai dit, qu'il n'y ait pas de rupture entre les générations de retraités qui succèdent. Attention, fin 2002, fin 2002, il faut que les pouvoirs publics, il faut que le gouvernement, réforment le régime de base. Tous les autres pays européens l'ont fait, sans exception. Par exemple, le 26 janvier, le 25 en France on manifestait, le 26 janvier, au Bundestag, le Chancelier Schröder
ANITA HAUSSER : On vous rétorque les Allemands travaillent moins que les Français et donc il faut qu'ils cotisent plus longtemps
DENIS KESSLER : Attendez, ce n'est pas sérieux. Le Chancelier Schröder a déjà porté la durée de cotisation à 45 ans et l'âge de la retraite à 65 ans, il a fixé les taux de cotisation jusqu'en 2030, vous vous rendez compte ! Enfin, ça, c'est une vraie réforme. Je considère que, à l'heure actuelle, l'urgence, c'est que les pouvoirs publics, le gouvernement, réforment le régime de base.
ANITA HAUSSER : Oui, mais vous dites le gouvernement, en 2002, il y a des élections. Autrement dit, est-ce que vous comptez peser dans cette campagne avec la question des retraites ou au contraire, vous laissez passer les choses sereinement en disant : on verra après ?
DENIS KESSLER : Alors, le législateur est souverain, il faut le rappeler. Bien entendu, sous réserve d'une approbation par le Conseil constitutionnel
ANITA HAUSSER : Il y a une campagne avant qu'on légifère.
DENIS KESSLER : Il y a une campagne. Nous espérons qu'au cours de cette campagne, bien entendu, la question des retraites sera omniprésente de façon à ce que l'on sache ce qu'il va se passer après les élections. Mais c'est un enjeu national, c'est un enjeu pour tous les Français. C'est un enjeu pour toutes les générations !
ANITA HAUSSER : Comment est-ce que vous expliquez que Je connais vos arguments, enfin, tout le monde les connaît, comment est-ce que vous expliquez ce blocage, chaque fois qu'il est question d'allonger la durée des cotisations, de réformer quelque chose ? Vous faites absolument l'unanimité contre vous.
DENIS KESSLER : Attendez, l'unanimité contre nous Mais non, mais non, mais non, mais non, allons ! Si on faisait l'unanimité contre nous, nous n'aurions pas un accord avec des signatures d'organisations syndicales qui s'engagent. Non. Il y a un problème que l'on oublie en France. Quelle est la vraie responsabilité de ce blocage ? C'est le secteur public ! Il faut savoir, madame Hausser, que le régime des fonctionnaires, que le régime de ce que l'on appelle les régimes spéciaux - EDF, SNCF, etc - sont totalement exorbitants du droit commun. Ce sont des choses qui ont été faites de manière tout-à-fait spéciale pour ces catégories de gens, qui sont beaucoup mieux traités que le secteur privé, aux frais du contribuable, bien entendu ! Le blocage systématiquement dans les organisations syndicales, à la CGT, à Fo, c'est tout-à-fait évident, vient du secteur public qui ne veut pas de réforme ! Et évidemment, c'est d'ailleurs eux qui manifestent très facilement. Ils ont manifesté contre nous mais ils ont manifesté aussi contre monsieur Sapin, ils étaient 100 000 une semaine plus tard au titre des salaires. Donc, vous comprenez que le blocage français vient de l'incapacité ou de la non-volonté de traiter le problème des régimes spéciaux et des régimes de fonctionnaires. Nous ne sommes pas responsables de ces régimes. Nous sommes responsables du régime qui couvre les salariés du secteur privé. Et puis nous avons cette volonté de réforme, elle est partagée par des organisations syndicales, nous donnons la voie. Nous donnons la voie. Ah oui, eh bien, celles qui ne veulent pas s'associer, dommage pour elles. Mais en ce qui nous concerne, nous sommes dans le sens de la préparation de l'avenir.
ANITA HAUSSER : Denis Kessler, merci.
(Source http://www.medef.fr, le 16 février 2001).
DENIS KESSLER : Bonjour.
ANITA HAUSSER : On va à nouveau parler des retraites. Alors, dans la nuit de vendredi à samedi, vous avez négocié avec les représentants des syndicats. Vous êtes parvenu à un projet d'accord qui stipule qu'on ne touche à rien avant 2002 pour les retraites complémentaires, elles seront financées, mais alors, ce texte comporte une disposition qui demande au gouvernement de se pencher sur la question de la durée de la cotisation en privilégiant la variable de la durée de la cotisation pour l'accès à la retraite à taux plein. Alors, le Parti socialiste a parlé du recul du MEDEF, d'autres observateurs, peut-être plus avisés, disent que c'est une victoire. C'est une question d'affichage ?
DENIS KESSLER : Non. La question était très simple. Nous avons négocié tout au long de l'année 2000 une réforme des régimes complémentaires. Et puis, tout au long de l'année, on nous a dit : écoutez il faut en fait que le régime de base de la Sécurité sociale, la caisse nationale d'assurance vieillesse, soit l'objet d'une réforme. Or, depuis trois ans, le gouvernement a décidé de ne pas réformer le régime de base de la retraite et pour le moment, nous ne connaissons toujours pas s'il y a un projet de réforme et quelles seraient les orientations de cette réforme.
ANITA HAUSSER : Vous lui laissez un répit jusqu'en 2002. Vous dites, après 2002, il faut s'en occuper.
DENIS KESSLER : Absolument. Donc, ce que nous avons dit : écoutez, nous souhaitons que le gouvernement réforme le régime de base de la Sécurité sociale pour faire face au problème du vieillissement et puis après, nous adapterons les régimes complémentaires de retraite Agirc et Arrco pour l'ensemble des salariés du secteur privé. Mais nous avons dit au gouvernement : attendez, bon, il vous reste 18 mois, un peu plus, pour réformer, l'important, c'est de suivre un certain nombre d'orientations. Et nous avons fait des recommandations au gouvernement
ANITA HAUSSER : Il ne vous écoute pas.
DENIS KESSLER : Et ces recommandations, c'est, grosso modo, de définir un taux de remplacement, de stabiliser les taux de cotisation, très élevés au niveau actuel - je vous rappelle à peu près trois mois de salaire brut pour un salarié français - et troisième orientation, c'est de privilégier la durée de cotisation comme variable d'ajustement pour équilibrer les régimes de retraite. Donc voilà les trois recommandations qui ont été faites au gouvernement par les partenaires sociaux. Dans l'intervalle, nous avons remis un nouveau dispositif au point
ANITA HAUSSER : Par les partenaires sociaux ?
DENIS KESSLER : Mais oui. Par les partenaires sociaux. Par toux ceux qui décident de signer cet accord
ANITA HAUSSER : C'est ça. Donc, ce n'est pas unanime.
DENIS KESSLER : Oui, alors, écoutez, l'unanimité
ANITA HAUSSER :Oui, ça, on va en parler
DENIS KESSLER : L'unanimité, elle n'existe dans ce bas monde ni à l'Assemblée nationale à ma connaissance, ni dans la vie politique, ni dans la vie sociale. Donc
ANITA HAUSSER : Oui mais vous avez fait l'unanimité contre vous au mois de janvier quand tous les syndicats et leurs adhérents ont manifesté contre
DENIS KESSLER : Oui, ça a duré 15 jours. Donc l'unanimité a duré 15 jours. Donc, n'e parlons plus, ça n'a pas d'importance. L'important, c'est d'avoir
ANITA HAUSSER : Vous croyez ?
DENIS KESSLER : Mais oui, absolument. Attendez, l'important, c'est d'avoir à l'heure actuelle deux grandes organisations syndicales, la CFTC et la CFDT, qui décident de s'associer. Il y en a deux qui disent qu'elles voudraient signer une partie du texte mais pas l'autre. Alors ça, si vous voulez, c'est risible.
ANITA HAUSSER : C'est monsieur Blondel qui l'a dit ici lundi matin en disant : moi, je signerais bien certaines choses, autrement dit les retraites complémentaires, mais pas l'allongement de la durée des cotisations, pour parler clair.
DENIS KESSLER : Oui, c'est ça. Vous avez déjà vu quelqu'un qui dit : je signe une partie du contrat, mais pas l'autre, alors que le contrat fait le tout ?
ANITA HAUSSER : Mais oui, ou enfin on a envie.
DENIS KESSLER : Oui, on a envie, mais ça ne se fait jamais. Un contrat est un contrat. C'est d'ailleurs assez bizarre de devoir rappeler ça en l'an 2001 qu'un contrat est un contrat. Donc, monsieur Blondel a la possibilité, comme monsieur Cazettes, de ne pas signer - ce qu'a fait la CGT - ou de signer la totalité de ce qui a été négocié. Je rappelle que ça a été négocié avec eux. Ce n'est pas les propositions du patronat, c'est le résultat d'une négociation qui a duré 21 heures et en fait, qui s'est déroulée depuis le 4 mars 2000. Donc, quasiment un an de négociation. Alors, libre à eux de signer ou de ne pas signer. Je dis simplement qu'ils ne pourront pas signer une partie et pas l'autre. Enfin, tout ceci, très honnêtement, ce n'est pas très sérieux. Donc, nous sommes dans la situation de pouvoir appliquer cet accord. Cet accord sera appliqué parce que, comme vous le savez, trois organisations d'employeurs, donc le MEDEF, les artisans de l'UPA, la CGPME, deux organisations syndicales, eh bien, ça permet de mettre en uvre cette réforme.
ANITA HAUSSER : C'est un accord qui ne résout rien ? Pour l'instant.
DENIS KESSLER : Alors, attendez, attendez. Nous étions dans une situation
ANITA HAUSSER : Vous reportez les échéances à 2002.
DENIS KESSLER : Non, alors ça, je ne suis absolument pas d'accord avec vous. Nous étions dans la situation, en raison de l'absence de signature de la part des syndicats qui s'étaient opposés aux résultats de la négociation en l'an 2000 que dans quelques semaines il y avait immédiatement le passage de la retraite à 65 ans et des coefficients d'abattement pour quelqu'un qui partait avant l'âge de 65 ans. Et donc, nous avons, grâce à l'accord de vendredi à samedi, remis en place un dispositif qui permet que pour tous les retraités et les préretraités qui doivent partir dans les semaines et dans les années qui viennent de ne pas avoir de rupture. Si vous considérez que ceci n'est pas important, il faut le dire ! Non, c'est très important. Nous avons, effectivement, avec beaucoup de responsabilité, mis en place un dispositif avec les organisations signataires qui va permettre, comme je l'ai dit, qu'il n'y ait pas de rupture entre les générations de retraités qui succèdent. Attention, fin 2002, fin 2002, il faut que les pouvoirs publics, il faut que le gouvernement, réforment le régime de base. Tous les autres pays européens l'ont fait, sans exception. Par exemple, le 26 janvier, le 25 en France on manifestait, le 26 janvier, au Bundestag, le Chancelier Schröder
ANITA HAUSSER : On vous rétorque les Allemands travaillent moins que les Français et donc il faut qu'ils cotisent plus longtemps
DENIS KESSLER : Attendez, ce n'est pas sérieux. Le Chancelier Schröder a déjà porté la durée de cotisation à 45 ans et l'âge de la retraite à 65 ans, il a fixé les taux de cotisation jusqu'en 2030, vous vous rendez compte ! Enfin, ça, c'est une vraie réforme. Je considère que, à l'heure actuelle, l'urgence, c'est que les pouvoirs publics, le gouvernement, réforment le régime de base.
ANITA HAUSSER : Oui, mais vous dites le gouvernement, en 2002, il y a des élections. Autrement dit, est-ce que vous comptez peser dans cette campagne avec la question des retraites ou au contraire, vous laissez passer les choses sereinement en disant : on verra après ?
DENIS KESSLER : Alors, le législateur est souverain, il faut le rappeler. Bien entendu, sous réserve d'une approbation par le Conseil constitutionnel
ANITA HAUSSER : Il y a une campagne avant qu'on légifère.
DENIS KESSLER : Il y a une campagne. Nous espérons qu'au cours de cette campagne, bien entendu, la question des retraites sera omniprésente de façon à ce que l'on sache ce qu'il va se passer après les élections. Mais c'est un enjeu national, c'est un enjeu pour tous les Français. C'est un enjeu pour toutes les générations !
ANITA HAUSSER : Comment est-ce que vous expliquez que Je connais vos arguments, enfin, tout le monde les connaît, comment est-ce que vous expliquez ce blocage, chaque fois qu'il est question d'allonger la durée des cotisations, de réformer quelque chose ? Vous faites absolument l'unanimité contre vous.
DENIS KESSLER : Attendez, l'unanimité contre nous Mais non, mais non, mais non, mais non, allons ! Si on faisait l'unanimité contre nous, nous n'aurions pas un accord avec des signatures d'organisations syndicales qui s'engagent. Non. Il y a un problème que l'on oublie en France. Quelle est la vraie responsabilité de ce blocage ? C'est le secteur public ! Il faut savoir, madame Hausser, que le régime des fonctionnaires, que le régime de ce que l'on appelle les régimes spéciaux - EDF, SNCF, etc - sont totalement exorbitants du droit commun. Ce sont des choses qui ont été faites de manière tout-à-fait spéciale pour ces catégories de gens, qui sont beaucoup mieux traités que le secteur privé, aux frais du contribuable, bien entendu ! Le blocage systématiquement dans les organisations syndicales, à la CGT, à Fo, c'est tout-à-fait évident, vient du secteur public qui ne veut pas de réforme ! Et évidemment, c'est d'ailleurs eux qui manifestent très facilement. Ils ont manifesté contre nous mais ils ont manifesté aussi contre monsieur Sapin, ils étaient 100 000 une semaine plus tard au titre des salaires. Donc, vous comprenez que le blocage français vient de l'incapacité ou de la non-volonté de traiter le problème des régimes spéciaux et des régimes de fonctionnaires. Nous ne sommes pas responsables de ces régimes. Nous sommes responsables du régime qui couvre les salariés du secteur privé. Et puis nous avons cette volonté de réforme, elle est partagée par des organisations syndicales, nous donnons la voie. Nous donnons la voie. Ah oui, eh bien, celles qui ne veulent pas s'associer, dommage pour elles. Mais en ce qui nous concerne, nous sommes dans le sens de la préparation de l'avenir.
ANITA HAUSSER : Denis Kessler, merci.
(Source http://www.medef.fr, le 16 février 2001).