Texte intégral
Je suis très heureux de pouvoir aujourdhui, devant vous, présenter la situation du Grand Paris et les perspectives actuelles.
La tenue de ces Premières Assises du Grand Paris, à linitiative de Yannick Patternote, dYves Albarello et de Manuel Vals, que je salue, est la manifestation de la réussite de lambition du Président de la République, car nous sommes aujourdhui à une étape importante du projet, forts dun travail de conception déjà riche.
En entamant cette présentation, je voudrais commencer par saluer Christian Blanc qui a fait naître ce projet, la fait mûrir, a défendu et fait voter ici même une loi qui a donné les outils de la mise en oeuvre de ce projet.
Vous le savez, le chantier du Grand Paris, par son ampleur et son ambition, est lun des dossiers majeurs de ce mandat, de cette législature. Avant de vous en souligner les lignes directrices, je voudrais dabord insister sur un point.
Le Grand Paris nest pas un projet qui doit nous diviser, mais bien au contraire nous réunir. Il sagit dun projet qui répond à des aspirations profondes de nos concitoyens, à commencer par celle du bien-être, et même disons le du bonheur au coeur de lagglomération qui concentre aujourdhui le 6ème de la population française, soit plus que les 14 premières agglomérations françaises réunies. Les transports que ce soient ceux de demain ou ceux daujourdhui les projets de territoire, le développement économique, ce ne sont là que des moyens de répondre à cette grande ambition.
Le Grand Paris, cest aussi un projet que lEtat ne peut ni ne veut conduire seul, cest un projet qui a besoin de toutes les énergies, tout particulièrement de lénergie des collectivités territoriales qui sont les plus à même de connaître les enjeux, les caractéristiques, le contexte propre à chacun de leur territoire.
Mais venons en au fond.
1/ Nous entrons dans la deuxième phase du Grand Paris
Depuis quarante ans, aucune vision densemble na été lancée par lEtat pour lensemble de la région.
Dans une France territoriale dynamisée par la décentralisation et lintercommunalité, le Bassin parisien avait, lui aussi, besoin dun nouvel élan, de nouvelles perspectives.
Certes Paris a changé. Beaucoup a été fait sous limpulsion de lEtat ou des collectivités mais sans véritable coordination, et sans le souci dune plus grande unification des territoires.
Paris est un centre mondialement connu, reconnu et attractif. Aujourdhui Paris ne peut se contenter de vivre de son passé de « Capitale du XIXème siècle », nous nous sommes donné un défi : en faire une métropole du XXIème siècle. Car dans la compétition que se livrent aujourdhui les métropoles, rien nest acquis. Il faut constamment se montrer ambitieux et inventif. Regarder toujours plus loin.
Cest en agissant en même temps sur tous les leviers du développement de la région capitale que nous donnerons ensemble ce nouveau souffle nécessaire.
Le Grand Paris doit dépasser les clivages, centre / périphérie, Paris / banlieue, Est/ Ouest, Nord / Sud pour devenir une véritable métropole, fluide et cohérente, une ville au sens noble, avec ses multiples centralités, et non plus une simple agglomération.
Il sagit dune grande ambition pour lensemble des Français, un projet qui concerne lensemble de nos concitoyens sans exception.
Mais Paris et sa région accueillent aussi le monde entier tous les jours et sont tournés vers lextérieur. Cest là lextraordinaire atout de la région capitale, il est essentiel de ne pas le gâcher :
- Aujourdhui la mondialisation se fait par et dans les métropoles,
- Linnovation se concentre autour de grands réseaux dagglomération à linterface entre les multiples composantes de la vie métropolitaine.
Il sagit donc de faire de Paris une Ville-Monde, un moteur de la croissance pour toute la France dans la compétition internationale des territoires. Nous devons être conscients des concurrences européennes et mondiales, de la compétition des grandes villes du Nord et du Sud. Or il ny a plus de grandes villes aujourdhui sans un hinterland riche, dynamique et pluriel.
Cet enjeu méritait une réflexion collective et un engagement fort de lEtat et du Gouvernement.
Par ailleurs, la complexité de la région parisienne, les différents points de vue territoriaux, économiques et politiques, la nécessité dune approche globale et dinvestissements très lourds justifient lintervention et le soutien attentif de lEtat.
Aujourdhui, le dossier a bien avancé: une dizaine de projets de territoires, en petite comme en grande couronne, ont, pour lheure, été préparés ou esquissés, un schéma de renouveau des transports est conçu, la concertation, avec un grand débat public, sera lancée dans deux jours, des « contrats de développement territorial » seront bientôt préparés. Nous avons enfin un agenda qui donne des perspectives pour les quinze années à venir.
Alors, certes, comme pour toute réforme, il y a des craintes et des résistances !
Mais y -a t- il de véritables projets alternatifs ?
Qua-t-on fait pour régler la question des transports en région parisienne depuis des décennies et il ne sagit pas là de rejeter la pierre à qui que ce soit, droite et gauche se sont partagés les responsabilités à la tête du STIF depuis de longues années ? Peut-on se contenter de répondre toujours a posteriori aux difficultés de réseaux qui ont souffert dun déficit chronique dinvestissement durant tant dannées ?
Qua-t-on fait pour rendre visible les richesses, principalement immatérielles, présentes sur tous je dis bien tous les territoires de la région capitale ? Laction de lEtat a-t-elle été suffisante pour favoriser le développement économique et pour un meilleur partage de ses fruits ?
Bien sûr le SDRIF, en cours dexamen par le conseil dEtat, constitue une première étape et la contribution de la Région dIle de France sur ces questions. Mais, sagissant dun enjeu national, il fallait bien aller plus loin, définir une ambition plus haute et dépasser les frontières administratives et territoriales. Cest bien là le rôle de lEtat stratège, garant de lintérêt général et national. Cétait aussi la volonté du Président de la République de faire de cette région un chantier exemplaire et exceptionnel de modernité, économique, technologique, environnementale, architecturale et sociétale. Et ce chantier il se fera à partir dun matériau noble, les richesses déjà présentes localement et la vision et les projets que les élus portent comme fruit de leur connaissance intime de leur territoire et de leurs habitants.
2/ En modernisant le réseau de transports urbains pour désenclaver les territoires
Première brique de ce grand chantier, le déploiement dun nouveau réseau de transports en région parisienne est une priorité, car cest une nécessité.
Tout le monde le sait, le réseau des transports franciliens est à bout de souffle alors même que cest le lot quotidien des plus nombreux et des plus modestes de ses habitants. Avec le logement, la mobilité est un des paramètres essentiels de la qualité de vie en ville, ou en banlieue. Or certaines lignes de métro sont saturées de voyageurs et dautres sont techniquement datées.
Le désenclavement, le développement économique et la cohésion sociale de la région Ile de France passent par une révolution des transports comparable à celle qui vit naître le métro puis le RER et qui intègre nécessairement deux volets indissociables : le traitement des besoins quotidien des usagers daujourdhui et lanticipation des besoins de demains. Il faut à la fois résoudre les problèmes qui nont pas été anticipés jadis et éviter que de nouveaux problèmes naissent dans quinze ans.
LEtat sengage fortement sur ce projet.
Tout dabord, il tient sa parole et investit pour l'amélioration des transports au quotidien puisque lessentiel des projets de transports en Ile de France sont déjà cofinancés par l'Etat à hauteur de 30%, voir plus, dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région ou, plus récemment, dans le cadre du Plan Banlieue. Je le répète, dans ce domaine, lEtat sest toujours engagé aux côtés des collectivités territoriales et, lorsque les projets étaient prêts, il a toujours tenu ses engagements. Il ny a aucune raison que cela change aujourdhui.
Dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013, lEtat participe ainsi à hauteur de 766 millions deuros au financement des investissements en matière de transport. A cela il convient dajouter les 400 M prévus par lEtat jusquen 2015 pour la rénovation du matériel roulant SNCF roulant en Ile de France et lenveloppe de 220 millions deuros destinée au Plan Espoir banlieue. Rien que pour 2010, lEtat prévoit dengager 115 millions deuros pour le CPER et 25 millions deuros pour le Plan Espoir banlieue.
Ces crédits sont affectés à un grand nombre de projets dont certains mis en service à brève échéance : prolongements de lignes de métro, modernisation des RER au travers du projet RER B+ ou des schémas directeurs des RER C et D, tangentielle Nord, tram-train Massy-Evry
Ce qui est en jeu cest lamélioration de la qualité du service rendu aux usagers, la bonne articulation des réseaux entre eux et bien sûr lamélioration, à chaque fois que cela est possible, de laccessibilité aux zones demploi de la région capitale.
Ensuite, lautre grande priorité cest de réaliser dès aujourdhui les investissements indispensables aux besoins de demain. La crise du transport public en région Ile de France, crise qui se traduit par la saturation des réseaux existants, par des défaillances à répétition, par une qualité de service perçue comme insuffisante, provient essentiellement de ce que les investissements indispensables nont pas été réalisés en temps et heure.
Il importe quaujourdhui la même erreur ne soit pas commise à nouveau. Nous pouvons dépenser des centaines de millions deuros à essayer de régler les problèmes hérités des défaillances dhier, cela ne sert à rien si dans le même temps nous ne réalisons pas les investissements qui éviteront demain les mêmes difficultés.
Je ne détaillerais pas plus avant le projet de métro automatique soumis au débat public. La Société du Grand Paris a réalisé un gigantesque travail détudes et de préparation, le débat public qui commence demain permettra den prendre toute la mesure.
Je voudrais toutefois insister sur un point : aujourdhui il y a deux projets : celui porté par lEtat, celui porté par la Région. Loin dêtre incompatibles ils relèvent danalyses souvent proches, parfois complémentaires. Les deux débats qui souvrent demain doivent être loccasion dune discussion apaisée, sérieuse, porteuse de valeur ajoutée, qui puisse transcender les clivages politiques traditionnels. Cest là une condition nécessaire pour aboutir à leur issue, au projet unique que jappelle de mes voeux, projet qui ne doit rien renier des objectifs fixés par lEtat ou par la Région, mais qui peut évoluer quant à la manière de les atteindre.
3/. Et en favorisant le développement de pôles économiques.
Faire que Paris demeure une Ville-Monde est lun des enjeux de ce grand projet. Pour y arriver, revitaliser le système de transport de la région capitale est totalement insuffisant. Les architectes-urbanistes du Grand Paris lont parfaitement mis en exergue : il est essentiel de penser le développement économique, le développement urbain et les transports comme les facettes dun grand tout.
Réunifier la région capitale est lun des enjeux de ces chantiers : lEst et lOuest, le Sud et le Nord, la Grande et la Petite couronne ne communiquent pas, ou très difficilement. On a trop souvent opposé de manière caricaturale l'idée de relier les pôles économiques d'une part, et de desservir les habitants là où ils vivent d'autre part. Or cest oublier que les citoyens doivent accéder aux bassins d'emploi, et que les entreprises doivent trouver la ressource humaine là où elle vit. Unifier le grand bassin de lemploi de la région capitale et y donner accès à ceux qui en sont aujourdhui physiquement marginalisés ou exclus est un enjeu crucial de ce projet. Les difficultés daccès à la plateforme aéroportuaire de Roissy pour les habitants du Val dOise ou de Seine et Marne, qui je le sais vous tiennent à coeur Messieurs les députés Yannick Paternotte et Yves Albarello, sont tristement emblématiques de ce à quoi il nous faut tous répondre.
Le Grand Paris vise également à renforcer et développer les moteurs de la croissance de la région capitale et de toute la France. Ces moteurs, ce sont les territoires où se côtoient dores et déjà des potentiels économiques, scientifiques, technologiques, culturels, Ces potentiels, il sagit de les marier, de les aider à se croiser car cest des interfaces que naitront les innovations de demain. Les contrats de développement territoriaux qui seront négociés entre lEtat et les collectivités sur chacun de ces territoires, viseront à permettre cette fertilisation croisée tout en redessinant la ville, en lui donnant une âme, là où elle nest parfois que juxtaposition de bâtiments.
La négociation des « contrats de développement territorial » permettra une association plus étroite et concrète des collectivités, qui pourront instiller dans le projet les besoins locaux. Pour réussir le Grand Paris, lEtat a besoin des collectivités, les collectivités ont besoin de lEtat. Ces contrats sont lesquisse dune nouvelle gouvernance des projets en région parisienne. Jinsiste sur un point : nous allons avancer ensemble. Avec ces contrats, lEtat se fait le porteur de la volonté et des projets des élus.
Nous sommes aujourdhui au milieu du gué. Personne ne peut dire que ce chantier prioritaire na pas avancé fermement et rapidement.
Simultanément, il nest pas figé, il est au contraire en perpétuel mouvement !
Le développement du Grand Paris doit épouser les évolutions de notre temps, rapides et multiples, il doit pouvoir intégrer de nouveaux projets, accueillir de nouveaux investisseurs.
Il reste, et cest notre responsabilité collective, acteurs publics et privés, nationaux et locaux, à réussir cette deuxième phase.Source http://www.datar.gouv.fr, le 4 octobre 2010
La tenue de ces Premières Assises du Grand Paris, à linitiative de Yannick Patternote, dYves Albarello et de Manuel Vals, que je salue, est la manifestation de la réussite de lambition du Président de la République, car nous sommes aujourdhui à une étape importante du projet, forts dun travail de conception déjà riche.
En entamant cette présentation, je voudrais commencer par saluer Christian Blanc qui a fait naître ce projet, la fait mûrir, a défendu et fait voter ici même une loi qui a donné les outils de la mise en oeuvre de ce projet.
Vous le savez, le chantier du Grand Paris, par son ampleur et son ambition, est lun des dossiers majeurs de ce mandat, de cette législature. Avant de vous en souligner les lignes directrices, je voudrais dabord insister sur un point.
Le Grand Paris nest pas un projet qui doit nous diviser, mais bien au contraire nous réunir. Il sagit dun projet qui répond à des aspirations profondes de nos concitoyens, à commencer par celle du bien-être, et même disons le du bonheur au coeur de lagglomération qui concentre aujourdhui le 6ème de la population française, soit plus que les 14 premières agglomérations françaises réunies. Les transports que ce soient ceux de demain ou ceux daujourdhui les projets de territoire, le développement économique, ce ne sont là que des moyens de répondre à cette grande ambition.
Le Grand Paris, cest aussi un projet que lEtat ne peut ni ne veut conduire seul, cest un projet qui a besoin de toutes les énergies, tout particulièrement de lénergie des collectivités territoriales qui sont les plus à même de connaître les enjeux, les caractéristiques, le contexte propre à chacun de leur territoire.
Mais venons en au fond.
1/ Nous entrons dans la deuxième phase du Grand Paris
Depuis quarante ans, aucune vision densemble na été lancée par lEtat pour lensemble de la région.
Dans une France territoriale dynamisée par la décentralisation et lintercommunalité, le Bassin parisien avait, lui aussi, besoin dun nouvel élan, de nouvelles perspectives.
Certes Paris a changé. Beaucoup a été fait sous limpulsion de lEtat ou des collectivités mais sans véritable coordination, et sans le souci dune plus grande unification des territoires.
Paris est un centre mondialement connu, reconnu et attractif. Aujourdhui Paris ne peut se contenter de vivre de son passé de « Capitale du XIXème siècle », nous nous sommes donné un défi : en faire une métropole du XXIème siècle. Car dans la compétition que se livrent aujourdhui les métropoles, rien nest acquis. Il faut constamment se montrer ambitieux et inventif. Regarder toujours plus loin.
Cest en agissant en même temps sur tous les leviers du développement de la région capitale que nous donnerons ensemble ce nouveau souffle nécessaire.
Le Grand Paris doit dépasser les clivages, centre / périphérie, Paris / banlieue, Est/ Ouest, Nord / Sud pour devenir une véritable métropole, fluide et cohérente, une ville au sens noble, avec ses multiples centralités, et non plus une simple agglomération.
Il sagit dune grande ambition pour lensemble des Français, un projet qui concerne lensemble de nos concitoyens sans exception.
Mais Paris et sa région accueillent aussi le monde entier tous les jours et sont tournés vers lextérieur. Cest là lextraordinaire atout de la région capitale, il est essentiel de ne pas le gâcher :
- Aujourdhui la mondialisation se fait par et dans les métropoles,
- Linnovation se concentre autour de grands réseaux dagglomération à linterface entre les multiples composantes de la vie métropolitaine.
Il sagit donc de faire de Paris une Ville-Monde, un moteur de la croissance pour toute la France dans la compétition internationale des territoires. Nous devons être conscients des concurrences européennes et mondiales, de la compétition des grandes villes du Nord et du Sud. Or il ny a plus de grandes villes aujourdhui sans un hinterland riche, dynamique et pluriel.
Cet enjeu méritait une réflexion collective et un engagement fort de lEtat et du Gouvernement.
Par ailleurs, la complexité de la région parisienne, les différents points de vue territoriaux, économiques et politiques, la nécessité dune approche globale et dinvestissements très lourds justifient lintervention et le soutien attentif de lEtat.
Aujourdhui, le dossier a bien avancé: une dizaine de projets de territoires, en petite comme en grande couronne, ont, pour lheure, été préparés ou esquissés, un schéma de renouveau des transports est conçu, la concertation, avec un grand débat public, sera lancée dans deux jours, des « contrats de développement territorial » seront bientôt préparés. Nous avons enfin un agenda qui donne des perspectives pour les quinze années à venir.
Alors, certes, comme pour toute réforme, il y a des craintes et des résistances !
Mais y -a t- il de véritables projets alternatifs ?
Qua-t-on fait pour régler la question des transports en région parisienne depuis des décennies et il ne sagit pas là de rejeter la pierre à qui que ce soit, droite et gauche se sont partagés les responsabilités à la tête du STIF depuis de longues années ? Peut-on se contenter de répondre toujours a posteriori aux difficultés de réseaux qui ont souffert dun déficit chronique dinvestissement durant tant dannées ?
Qua-t-on fait pour rendre visible les richesses, principalement immatérielles, présentes sur tous je dis bien tous les territoires de la région capitale ? Laction de lEtat a-t-elle été suffisante pour favoriser le développement économique et pour un meilleur partage de ses fruits ?
Bien sûr le SDRIF, en cours dexamen par le conseil dEtat, constitue une première étape et la contribution de la Région dIle de France sur ces questions. Mais, sagissant dun enjeu national, il fallait bien aller plus loin, définir une ambition plus haute et dépasser les frontières administratives et territoriales. Cest bien là le rôle de lEtat stratège, garant de lintérêt général et national. Cétait aussi la volonté du Président de la République de faire de cette région un chantier exemplaire et exceptionnel de modernité, économique, technologique, environnementale, architecturale et sociétale. Et ce chantier il se fera à partir dun matériau noble, les richesses déjà présentes localement et la vision et les projets que les élus portent comme fruit de leur connaissance intime de leur territoire et de leurs habitants.
2/ En modernisant le réseau de transports urbains pour désenclaver les territoires
Première brique de ce grand chantier, le déploiement dun nouveau réseau de transports en région parisienne est une priorité, car cest une nécessité.
Tout le monde le sait, le réseau des transports franciliens est à bout de souffle alors même que cest le lot quotidien des plus nombreux et des plus modestes de ses habitants. Avec le logement, la mobilité est un des paramètres essentiels de la qualité de vie en ville, ou en banlieue. Or certaines lignes de métro sont saturées de voyageurs et dautres sont techniquement datées.
Le désenclavement, le développement économique et la cohésion sociale de la région Ile de France passent par une révolution des transports comparable à celle qui vit naître le métro puis le RER et qui intègre nécessairement deux volets indissociables : le traitement des besoins quotidien des usagers daujourdhui et lanticipation des besoins de demains. Il faut à la fois résoudre les problèmes qui nont pas été anticipés jadis et éviter que de nouveaux problèmes naissent dans quinze ans.
LEtat sengage fortement sur ce projet.
Tout dabord, il tient sa parole et investit pour l'amélioration des transports au quotidien puisque lessentiel des projets de transports en Ile de France sont déjà cofinancés par l'Etat à hauteur de 30%, voir plus, dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région ou, plus récemment, dans le cadre du Plan Banlieue. Je le répète, dans ce domaine, lEtat sest toujours engagé aux côtés des collectivités territoriales et, lorsque les projets étaient prêts, il a toujours tenu ses engagements. Il ny a aucune raison que cela change aujourdhui.
Dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013, lEtat participe ainsi à hauteur de 766 millions deuros au financement des investissements en matière de transport. A cela il convient dajouter les 400 M prévus par lEtat jusquen 2015 pour la rénovation du matériel roulant SNCF roulant en Ile de France et lenveloppe de 220 millions deuros destinée au Plan Espoir banlieue. Rien que pour 2010, lEtat prévoit dengager 115 millions deuros pour le CPER et 25 millions deuros pour le Plan Espoir banlieue.
Ces crédits sont affectés à un grand nombre de projets dont certains mis en service à brève échéance : prolongements de lignes de métro, modernisation des RER au travers du projet RER B+ ou des schémas directeurs des RER C et D, tangentielle Nord, tram-train Massy-Evry
Ce qui est en jeu cest lamélioration de la qualité du service rendu aux usagers, la bonne articulation des réseaux entre eux et bien sûr lamélioration, à chaque fois que cela est possible, de laccessibilité aux zones demploi de la région capitale.
Ensuite, lautre grande priorité cest de réaliser dès aujourdhui les investissements indispensables aux besoins de demain. La crise du transport public en région Ile de France, crise qui se traduit par la saturation des réseaux existants, par des défaillances à répétition, par une qualité de service perçue comme insuffisante, provient essentiellement de ce que les investissements indispensables nont pas été réalisés en temps et heure.
Il importe quaujourdhui la même erreur ne soit pas commise à nouveau. Nous pouvons dépenser des centaines de millions deuros à essayer de régler les problèmes hérités des défaillances dhier, cela ne sert à rien si dans le même temps nous ne réalisons pas les investissements qui éviteront demain les mêmes difficultés.
Je ne détaillerais pas plus avant le projet de métro automatique soumis au débat public. La Société du Grand Paris a réalisé un gigantesque travail détudes et de préparation, le débat public qui commence demain permettra den prendre toute la mesure.
Je voudrais toutefois insister sur un point : aujourdhui il y a deux projets : celui porté par lEtat, celui porté par la Région. Loin dêtre incompatibles ils relèvent danalyses souvent proches, parfois complémentaires. Les deux débats qui souvrent demain doivent être loccasion dune discussion apaisée, sérieuse, porteuse de valeur ajoutée, qui puisse transcender les clivages politiques traditionnels. Cest là une condition nécessaire pour aboutir à leur issue, au projet unique que jappelle de mes voeux, projet qui ne doit rien renier des objectifs fixés par lEtat ou par la Région, mais qui peut évoluer quant à la manière de les atteindre.
3/. Et en favorisant le développement de pôles économiques.
Faire que Paris demeure une Ville-Monde est lun des enjeux de ce grand projet. Pour y arriver, revitaliser le système de transport de la région capitale est totalement insuffisant. Les architectes-urbanistes du Grand Paris lont parfaitement mis en exergue : il est essentiel de penser le développement économique, le développement urbain et les transports comme les facettes dun grand tout.
Réunifier la région capitale est lun des enjeux de ces chantiers : lEst et lOuest, le Sud et le Nord, la Grande et la Petite couronne ne communiquent pas, ou très difficilement. On a trop souvent opposé de manière caricaturale l'idée de relier les pôles économiques d'une part, et de desservir les habitants là où ils vivent d'autre part. Or cest oublier que les citoyens doivent accéder aux bassins d'emploi, et que les entreprises doivent trouver la ressource humaine là où elle vit. Unifier le grand bassin de lemploi de la région capitale et y donner accès à ceux qui en sont aujourdhui physiquement marginalisés ou exclus est un enjeu crucial de ce projet. Les difficultés daccès à la plateforme aéroportuaire de Roissy pour les habitants du Val dOise ou de Seine et Marne, qui je le sais vous tiennent à coeur Messieurs les députés Yannick Paternotte et Yves Albarello, sont tristement emblématiques de ce à quoi il nous faut tous répondre.
Le Grand Paris vise également à renforcer et développer les moteurs de la croissance de la région capitale et de toute la France. Ces moteurs, ce sont les territoires où se côtoient dores et déjà des potentiels économiques, scientifiques, technologiques, culturels, Ces potentiels, il sagit de les marier, de les aider à se croiser car cest des interfaces que naitront les innovations de demain. Les contrats de développement territoriaux qui seront négociés entre lEtat et les collectivités sur chacun de ces territoires, viseront à permettre cette fertilisation croisée tout en redessinant la ville, en lui donnant une âme, là où elle nest parfois que juxtaposition de bâtiments.
La négociation des « contrats de développement territorial » permettra une association plus étroite et concrète des collectivités, qui pourront instiller dans le projet les besoins locaux. Pour réussir le Grand Paris, lEtat a besoin des collectivités, les collectivités ont besoin de lEtat. Ces contrats sont lesquisse dune nouvelle gouvernance des projets en région parisienne. Jinsiste sur un point : nous allons avancer ensemble. Avec ces contrats, lEtat se fait le porteur de la volonté et des projets des élus.
Nous sommes aujourdhui au milieu du gué. Personne ne peut dire que ce chantier prioritaire na pas avancé fermement et rapidement.
Simultanément, il nest pas figé, il est au contraire en perpétuel mouvement !
Le développement du Grand Paris doit épouser les évolutions de notre temps, rapides et multiples, il doit pouvoir intégrer de nouveaux projets, accueillir de nouveaux investisseurs.
Il reste, et cest notre responsabilité collective, acteurs publics et privés, nationaux et locaux, à réussir cette deuxième phase.Source http://www.datar.gouv.fr, le 4 octobre 2010