Texte intégral
Q - Pouvez- vous dresser un premier bilan des contacts que vous avez eus ?
R - Nous avons voulu, le ministre des Affaires étrangères espagnol et moi, nous concentrer sur la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens. Vous savez que c'est une période difficile, une période de flottement, presque de blocage. Nous avons vu tout le monde : le Premier ministre israélien, le président de l'Etat d'Israël, le ministre de la Défense, le chef de l'opposition, Tzipi Livni, et le ministre des Affaires étrangères. Chez les Palestiniens nous avons vu le président de l'Autorité palestinienne, nous avons vu bien sûr le Roi de Jordanie. Il faut que les pourparlers reprennent, que les négociations reprennent. Pour cela il y a, accepté des deux côtés, la perspective du mini-Sommet de Paris puis la perspective de la Conférence de Barcelone (UPM). Il y a donc deux rendez-vous : fin du mois d'octobre et fin du mois de novembre. Est-ce qu'il est possible de redémarrer une négociation entre temps ? C'est tout l'objet de notre détermination et ce sera l'objet de tous nos travaux.
Nous rencontrerons jeudi, Miguel Moratinos et moi , Mme Clinton avec qui nous sommes en contact permanent. Il faut travailler aux côtés des Américains, pas contre les américains, ce que nous n'avons jamais voulu faire. Voilà le bilan, voilà l'espérance : je ne vous cache pas que nous avons constaté un grand décalage entre les différents interlocuteurs. Un décalage qu'il faut s'acharner à combler bien sûr.
Q - Les Palestiniens donnent ce délai d'un mois ...
R - Non, c'est la Ligue arabe qui donne ce délai d'un mois , alors les Palestiniens aussi. Est-ce que ce délai est flexible ? C'est possible, si les négociations peuvent s'amorcer, si un changement de vocabulaire a lieu, s'il y a une bonne volonté marquée d'un côté comme de l'autre, bref les conditions que dans toute bonne négociation on souhaite voir réunies. C'est assez simple à dire et difficile à faire. Ces deux rendez-vous, la reprise des négociations, la bonne volonté et l'ouverture du côté du premier ministre israélien, ténacité conservée du côté palestinien et en particulier du côté d'Abu Mazen. Il faut que l'Europe et les Américains fonctionnent ensemble ce serait mieux, même si ce n'est pas une garantie de succès.
Q - Avez-vous transmis à Benjamin Netanyahou et à Abu Mazen cette invitation du président Sarkozy à venir se rencontrer à Paris ?
R - L'invitation était déjà faite, nous avons constaté un accord. Il reste à ajuster tout cela mais les deux parties sont d'accord, je vous l'ai dit. Il y a bien sûr à ajuster les invitations, le cadre, la date pour certains, mais le principe est acquis.
Q - On voit qu'aujourd'hui Abu Mazen parle d'une remise en cause des Accords d'Oslo. Il s'interroge même sur l'utilité de l'Autorité palestinienne. Vous ne trouvez pas cela inquiétant ?
R - Ce qui serait inquiétant, c'est de reprendre l'affrontement. Si on se replace 20 ans avant, 10 ans avant, ou même 5 ans avant, on est étonné des progrès. On voit que beaucoup de progrès ont été faits. Oui, bien sûr, il est inquiet. Il a des tentations, à son âge et après tous ses efforts. Abu Mazen a toujours été pour la paix, y compris contre Arafat. C'est une période dangereuse, c'est vrai, c'est une période où il faut vraiment insister et être inventif. Il n'a pas renoncé. Personne n'a renoncé.
Q - Mais ne sentez-vous pas un durcissement de la position ? Ces options très claires, évoquées par les Palestiniens...
R - Il y a un mois, ce n'est pas beaucoup. Il faut faire des efforts pour que ce mois se prolonge.
Tout le monde sait quels sont les paramètres d'une solution. Il y a une incompréhension qui demeure de part et d'autre : les raisons de l'existence de l'Etat d'Israël, même si cette génération, celle d'Abu Mazen le sait, et puis, de l'autre côté cette incompréhension de l'étendue, de la terre gagnée, de la terre perdue. Mais cela ne devrait pas empêcher les responsables politiques de s'acharner.
Q - Plutôt optimiste ?
R - Raisonnablement optimiste. Il serait en effet impossible à supporter qu'après 60 ans d'existence de l'Etat d'Israël et 30 ans de négociations... On peut prendre un par un presque tous les habitants de cette planète, chacun connaît le problème et considère que l'existence de l'Etat palestinien devrait être assurée. Cela devrait quand même peser dans la balance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 octobre 2010
R - Nous avons voulu, le ministre des Affaires étrangères espagnol et moi, nous concentrer sur la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens. Vous savez que c'est une période difficile, une période de flottement, presque de blocage. Nous avons vu tout le monde : le Premier ministre israélien, le président de l'Etat d'Israël, le ministre de la Défense, le chef de l'opposition, Tzipi Livni, et le ministre des Affaires étrangères. Chez les Palestiniens nous avons vu le président de l'Autorité palestinienne, nous avons vu bien sûr le Roi de Jordanie. Il faut que les pourparlers reprennent, que les négociations reprennent. Pour cela il y a, accepté des deux côtés, la perspective du mini-Sommet de Paris puis la perspective de la Conférence de Barcelone (UPM). Il y a donc deux rendez-vous : fin du mois d'octobre et fin du mois de novembre. Est-ce qu'il est possible de redémarrer une négociation entre temps ? C'est tout l'objet de notre détermination et ce sera l'objet de tous nos travaux.
Nous rencontrerons jeudi, Miguel Moratinos et moi , Mme Clinton avec qui nous sommes en contact permanent. Il faut travailler aux côtés des Américains, pas contre les américains, ce que nous n'avons jamais voulu faire. Voilà le bilan, voilà l'espérance : je ne vous cache pas que nous avons constaté un grand décalage entre les différents interlocuteurs. Un décalage qu'il faut s'acharner à combler bien sûr.
Q - Les Palestiniens donnent ce délai d'un mois ...
R - Non, c'est la Ligue arabe qui donne ce délai d'un mois , alors les Palestiniens aussi. Est-ce que ce délai est flexible ? C'est possible, si les négociations peuvent s'amorcer, si un changement de vocabulaire a lieu, s'il y a une bonne volonté marquée d'un côté comme de l'autre, bref les conditions que dans toute bonne négociation on souhaite voir réunies. C'est assez simple à dire et difficile à faire. Ces deux rendez-vous, la reprise des négociations, la bonne volonté et l'ouverture du côté du premier ministre israélien, ténacité conservée du côté palestinien et en particulier du côté d'Abu Mazen. Il faut que l'Europe et les Américains fonctionnent ensemble ce serait mieux, même si ce n'est pas une garantie de succès.
Q - Avez-vous transmis à Benjamin Netanyahou et à Abu Mazen cette invitation du président Sarkozy à venir se rencontrer à Paris ?
R - L'invitation était déjà faite, nous avons constaté un accord. Il reste à ajuster tout cela mais les deux parties sont d'accord, je vous l'ai dit. Il y a bien sûr à ajuster les invitations, le cadre, la date pour certains, mais le principe est acquis.
Q - On voit qu'aujourd'hui Abu Mazen parle d'une remise en cause des Accords d'Oslo. Il s'interroge même sur l'utilité de l'Autorité palestinienne. Vous ne trouvez pas cela inquiétant ?
R - Ce qui serait inquiétant, c'est de reprendre l'affrontement. Si on se replace 20 ans avant, 10 ans avant, ou même 5 ans avant, on est étonné des progrès. On voit que beaucoup de progrès ont été faits. Oui, bien sûr, il est inquiet. Il a des tentations, à son âge et après tous ses efforts. Abu Mazen a toujours été pour la paix, y compris contre Arafat. C'est une période dangereuse, c'est vrai, c'est une période où il faut vraiment insister et être inventif. Il n'a pas renoncé. Personne n'a renoncé.
Q - Mais ne sentez-vous pas un durcissement de la position ? Ces options très claires, évoquées par les Palestiniens...
R - Il y a un mois, ce n'est pas beaucoup. Il faut faire des efforts pour que ce mois se prolonge.
Tout le monde sait quels sont les paramètres d'une solution. Il y a une incompréhension qui demeure de part et d'autre : les raisons de l'existence de l'Etat d'Israël, même si cette génération, celle d'Abu Mazen le sait, et puis, de l'autre côté cette incompréhension de l'étendue, de la terre gagnée, de la terre perdue. Mais cela ne devrait pas empêcher les responsables politiques de s'acharner.
Q - Plutôt optimiste ?
R - Raisonnablement optimiste. Il serait en effet impossible à supporter qu'après 60 ans d'existence de l'Etat d'Israël et 30 ans de négociations... On peut prendre un par un presque tous les habitants de cette planète, chacun connaît le problème et considère que l'existence de l'Etat palestinien devrait être assurée. Cela devrait quand même peser dans la balance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 octobre 2010