Texte intégral
Je veux dabord remercier chacun dentre vous pour le travail qui a été fait dans le cadre de ces Assises de la conchyliculture. Cest une grande nouveauté. Cest la première fois quil y a des Assises sur ce sujet là. Cest le signe dune mobilisation générale des professionnels, de lEtat, des collectivités locales, de mon ministère je tiens à remercier tous les agents qui ont travaillé sur ces sujets-là des établissements publics je pense en particulier à lIfremer et à FranceAgriMer pour arriver à donner des perspectives au monde de la conchyliculture. Ca navait jamais été fait. Personne na pris le problème à bras le corps comme nous lavons fait depuis plusieurs mois.
Nous avons une ambition très claire. Cest maintenir une activité conchylicole en France qui soit une activité vivante et rentable. Ensuite, je crois quil y a une question de méthode qui consiste à ne pas mélanger les sujets. La solution ne passe pas par des aides publiques systématiques. Ce nest pas possible et ce nest pas souhaitable. Je le dis tel que je le pense. Il y a 85 millions deuros daide qui ont été apportés sur deux ans pour prendre en charge les pertes liées à la surmortalité des huîtres. Je ne sais pas si chacun mesure, dans la période de restriction budgétaire, ce que représente 85 millions deuros daide. Cest considérable.
Je regarde aussi attentivement ce qui se passe en matière dexploitation conchylicole. Je ne tiens pas non plus à ce quon dramatise la situation. Je sais que cest difficile. Je sais quil y a un défi important à relever. Mais ne laissons pas dire non plus que toutes les exploitations conchylicoles sont menacées de fermeture en France. Ce nest pas vrai. Je tiens à insister dessus. Il y a des perspectives. Le but de ces Assises est dy apporter des réponses. LEtat a apporté un soutien financier massif. 85 millions deuros daide, cest une réponse massive dans la période que nous traversons. Ensuite, il y a ce qui se fait sur le long terme. Je tiens à le dire. Il y a énormément de choses qui ont été engagées et qui vont à mon sens dans la bonne direction.
I Le point sur la crise des mortalités
Avant de revenir sur vos propositions, quelques mots sur la situation des mortalités et sur les mesures prises pour y faire face :
* Le programme de réensemencement de sauvegarde avec les huîtres résistantes dites « R »
? Les pontes ont permis dobtenir la quantité dindividus qui était attendue ;
? Ces naissains sont désormais disponibles pour les producteurs. Cest un engagement qui avait était pris. Cest une réponse concrète.
* Le programme dimportation dhuîtres japonaises :
? Une mission conjointe du CNC Goulven BREST et de lIFREMER a été organisée la semaine dernière, avec le concours de notre ambassade à Tokyo : elle a permis de lever les inquiétudes de nos partenaires japonais ;
? 50 coquillages ont été ramenés par la mission. LIFREMER a reçu les coquillages ce matin. Les résultats des tests seront connus dans deux mois.
? Nous continuons donc de travailler sur toutes les pistes de sortie de crise ;
? La résolution de cette crise doit demeurer la priorité numéro un de lensemble des acteurs de la filière et mon ministère.
Une fois encore, ça ne sert à rien de dépenser 85 millions deuros dargent public, si on ne donne pas de perspectives de long terme sur la résistance des huîtres que ce soit par lintermédiaire du programme R ou que ce soit par limportation dhuîtres japonaises. Ca représente un effort y compris financier de la part de lIfremer.
II Les recommandations des Assises
* Goulven BREST vient de synthétiser les quelques 50 recommandations issues des Assises.
? Ces recommandations témoignent de la qualité de vos débats qui ont été conduits dans les régions.
? Elles montrent également tout le travail qui reste à accomplir.
* Je suis sensible à lattention particulière que vous portez à la protection de lenvironnement.
? Le MAAP fait lui aussi des efforts considérables pour que lagriculture respecte davantage lenvironnement.
? Je pense en particulier au plan Ecophyto. Contrairement à ce que jentends ici ou là, il na jamais été question de remettre en question le plan Ecophyto 2018. Bien au contraire, nous devons respecter les applications
* Parmi toutes les recommandations qui ont été formulées, jen distingue 10 qui me paraissent tout à fait essentielles.
A Lutter contre les mortalités
1. Nous reconduirons le protocole de réensemencement de sauvegarde en 2011.
Il est indispensable que les ostréiculteurs puissent avoir accès à ces huitres dans lattente de solutions pérennes. Cest un point important que nous prendrons à notre charge.
2. Pour parvenir à une sortie de crise durable, je confie à M. Louis-Pierre BALAY, ingénieur général des ponts et forêts, une mission pour la mise en place rapide dun programme de sélection génétique dintérêt général en vue dun repeuplement dirigé du milieu par des souches résistantes.
* Je tiens à que cette mission soit conduite avant la fin de lannée, en concertation avec toutes les parties concernées.
* Il devra prévoir notamment :
? La mise en place dune procédure de certification des naissains.
? Et la réalisation de recherches sur les liens entre environnement, pratiques culturales et comportement des coquillages.
B Accompagner les exploitations pendant la période transitoire
3. Nous allons travailler avec les représentants professionnels à un projet de mesure aqua-environnementale.
* Lobjectif est daccompagner financièrement les producteurs qui sengagent dans lentretien des parcs non exploités pendant la durée de la crise.
* Une fois ce projet élaboré, il faudra le défendre à Bruxelles.
Cest un troisième effort financier.
C Moderniser la filière
4. Nous allons constituer un réseau national des centres techniques conchylicoles.
Le réseau sappuiera sur la plateforme technologique de lIFREMER de Bouin, laquelle sera la pierre angulaire dun futur centre technique national. Cest un geste politique majeur. Il permet de dire que lactivité conchylicole est dintérêt national. Cest la garantie pour vous que vos intérêts seront bien défendus.
D Garantir la durabilité de lactivité économique
5. Nous allons accélérer le calendrier prévu pour les schémas régionaux de développement de laquaculture marine prévus par la LMAP.
Je demanderai aux préfets des régions maritimes dengager leur élaboration avant la fin 2010. Je ne vois aucune raison dattendre beaucoup plus longtemps pour mettre en place les schémas et développer dans les meilleures conditions possibles laquaculture marine.
6. Dans chacun des départements littoraux, je vais demander aux préfets de désigner sans délai un délégué à la conchyliculture.
* Il sera linterlocuteur de référence des conchyliculteurs ;
* Il sera chargé de la coordination des administrations pour que les attentes des producteurs soient prises en compte dans les politiques publiques, notamment en matière de qualité des eaux et daménagement du littoral.
7. Je vais demander aux préfets coordonnateurs de bassin que les zones conchylicoles soient identifiées dans les SDAGE comme des zones sensibles et quelles fassent lobjet dun profil de vulnérabilité. Cest un point i
8. Nous allons intégrer un représentant de la conchyliculture au sein du comité de pilotage de lobservatoire des prix et des marges créé par la LMAP.
9. Nous allons réduire les délais des tests de surveillance sanitaire :
* À partir du 1er mars 2011, les r??sultats de ces tests seront connus dans les 72 heures pour tous les secteurs.
10. Nous allons mettre en place un groupe de suivi des recommandations issues des Assises de la conchyliculture.
* Il se réunira au moins deux fois par an.
* Le travail collectif doit impérativement se poursuivre :
? Pour répondre aux fortes attentes en matière de coordination de la recherche,
? le groupe de suivi devra réfléchir à la création dun groupement dintérêt scientifique.
Certaines de ces mesures sont urgentes : elles seront soumises dès ce mercredi au Conseil des ministres.
Tout cela témoigne de lengagement de lEtat dans ce secteur.
Je me permettrai de conclure avec une touche plus personnelle. Je mesure parfaitement les difficultés auxquelles est confronté ce secteur. Je vois très bien les difficultés notamment liées à loccupation des bassins, à la question de la surmortalité des naissains et le problème du temps pour les conchyliculteurs. Il est évident que le programme R avec déventuelles souches japonaises prend du temps, parce que les huîtres ne se développent pas en 6 mois. Et le temps cest ce dont manquent les conchyliculteurs. Ils ont des problèmes de trésorerie, des problèmes immédiats auxquels ils doivent faire face. Et le soutien financier qui relève dune autre problématique, qui a été annoncé sur deux ans, comme le programme que lon met en place doccupation des bassins lorsquil ny a pas dactivité économique dessus, comme un certain nombre dautres mesures que je viens dannoncer, montre que nous avons conscience de ce problème-là.
Je voudrais aussi préciser, pour désamorcer certaines critiques, quaucun ministre de lagriculture ne sest autant mobilisé que moi pour la conchyliculture française. Quand vous regardez ce qui a été fait en matière de tests physico-chimiques, je rappelle quand même que cela faisait des années et des années que le sujet était bloqué. On expliquait à tous les exploitants conchylicoles de France : « désolé ça nest pas possible, circulez ya rien à voir, on va continuer avec le test de la souris ». Le ministre qui vous a permis de passer du test de la souris aux tests physico-chimiques et ensuite de convaincre Bruxelles daller de lavant est devant vous. Je rappelle également quensuite on nous a expliqué que pour ces tests physico-chimiques que les délais étaient trop longs. Je le reçois cinq sur cinq. Il était dabord mal expliqué. Le Président Goulven BREST me la expliqué. On a réduit les délais. Jai vu le Président dIFREMER. On en a discuté. On a regardé ce qui était possible. On a mit de largent supplémentaire pour faire en sorte que les tests soient réduits à 72 heures comme vous lavez demandé. Cet argent supplémentaire ne sort pas de la poche de nimporte qui, mais de la poche de ce ministère. Et ce sont des choix politiques qui se font forcément au détriment dautres filières ou dautres agriculteurs qui pourraient en avoir besoin. Donc, il y a bien une mobilisation générale.
Des assises de la conchyliculture il nen a jamais eu. Jamais nous ne nous sommes tous rassemblés pour se dire : on va sauver la conchyliculture française. Jamais nous ne nous sommes mis en ordre de bataille comme nous lavons fait aujourdhui. Je crois quil faut continuer dans cette voie là, continuer dans un état desprit positif. Cela ninterdit pas de mesurer la détresse dun certain nombre de producteurs, mais attention, si lon charge trop la barque en disant quil ny a pas assez dargent public, que cela ne suffit pas, que tout cela nest pas assez, on risque de la faire couler. Et il vaut mieux, à mon sens, rester dans létat desprit positif qui a animé toute ces assises, sur le terrain, en régions. Jai eu le relevé à chaque fois des réunions qui se sont tenues dans les différents bassins conchylicoles, jai vu quand même du travail exceptionnel qui a été fait, par les uns et par les autres. Les conchyliculteurs y croient, les exploitants y croient, la filière y croit.
Je pense que notre devoir, cest de faire en sorte que largent public qui a été débloqué et mis en place, soit le mieux employé possible. Cest absolument indispensable que nous fassions attention à ce que les bons messages soient passés. Il ne faut pas oublier par exemple que le Premier Ministre a accepté que lannée 2010 soit encore classée en calamité agricole. Tout cela ne sont pas des choses qui sobtiennent par un claquement de doigts, et il ne suffit pas pour moi de dire : « Monsieur le Premier Ministre il faut classer lannée 2010 en calamité agricole » pour que cela se fasse tout de suite. Ce sont des heures et des heures de discussion, de négociation, de bataille pour obtenir cela, parce que largent public est rare et que chaque ministre, bien entendu, fait le maximum pour obtenir de la part du Premier Ministre un arbitrage favorable, et ça nest pas toujours simple à obtenir. Donc je mesure parfaitement, parce que vous êtes au contact direct de la population, au contact direct des exploitants. Vous les voyez tous les jours, forcément cest difficile. Forcément sur le terrain on vous dit que ça ne va pas assez vite, ce nest pas assez il nous faut plus. Moi je vous dis, il y a de largent public. On va le mettre en place. On va le débloquer le plus rapidement possible. Il y a des mesures concrètes que je viens de vous énoncer. Je veillerai à ce quelles soient mis en uvre rapidement, comme je lai fait pour toutes les autres mesures et tous les autres sujets conchylicoles et avec cela jai confiance en lavenir de la filière conchylicole. On a besoin delle. Je nimagine pas un instant une France qui ne produirait pas des huîtres comme elle en a produit depuis des siècles. Je nimagine pas un instant quon abandonne cette activité là, mais pour y arriver il faut que nous soyons tous ensemble, que lon travaille tous dans la même direction.
Je vous remercie.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 20 octobre 2010
Nous avons une ambition très claire. Cest maintenir une activité conchylicole en France qui soit une activité vivante et rentable. Ensuite, je crois quil y a une question de méthode qui consiste à ne pas mélanger les sujets. La solution ne passe pas par des aides publiques systématiques. Ce nest pas possible et ce nest pas souhaitable. Je le dis tel que je le pense. Il y a 85 millions deuros daide qui ont été apportés sur deux ans pour prendre en charge les pertes liées à la surmortalité des huîtres. Je ne sais pas si chacun mesure, dans la période de restriction budgétaire, ce que représente 85 millions deuros daide. Cest considérable.
Je regarde aussi attentivement ce qui se passe en matière dexploitation conchylicole. Je ne tiens pas non plus à ce quon dramatise la situation. Je sais que cest difficile. Je sais quil y a un défi important à relever. Mais ne laissons pas dire non plus que toutes les exploitations conchylicoles sont menacées de fermeture en France. Ce nest pas vrai. Je tiens à insister dessus. Il y a des perspectives. Le but de ces Assises est dy apporter des réponses. LEtat a apporté un soutien financier massif. 85 millions deuros daide, cest une réponse massive dans la période que nous traversons. Ensuite, il y a ce qui se fait sur le long terme. Je tiens à le dire. Il y a énormément de choses qui ont été engagées et qui vont à mon sens dans la bonne direction.
I Le point sur la crise des mortalités
Avant de revenir sur vos propositions, quelques mots sur la situation des mortalités et sur les mesures prises pour y faire face :
* Le programme de réensemencement de sauvegarde avec les huîtres résistantes dites « R »
? Les pontes ont permis dobtenir la quantité dindividus qui était attendue ;
? Ces naissains sont désormais disponibles pour les producteurs. Cest un engagement qui avait était pris. Cest une réponse concrète.
* Le programme dimportation dhuîtres japonaises :
? Une mission conjointe du CNC Goulven BREST et de lIFREMER a été organisée la semaine dernière, avec le concours de notre ambassade à Tokyo : elle a permis de lever les inquiétudes de nos partenaires japonais ;
? 50 coquillages ont été ramenés par la mission. LIFREMER a reçu les coquillages ce matin. Les résultats des tests seront connus dans deux mois.
? Nous continuons donc de travailler sur toutes les pistes de sortie de crise ;
? La résolution de cette crise doit demeurer la priorité numéro un de lensemble des acteurs de la filière et mon ministère.
Une fois encore, ça ne sert à rien de dépenser 85 millions deuros dargent public, si on ne donne pas de perspectives de long terme sur la résistance des huîtres que ce soit par lintermédiaire du programme R ou que ce soit par limportation dhuîtres japonaises. Ca représente un effort y compris financier de la part de lIfremer.
II Les recommandations des Assises
* Goulven BREST vient de synthétiser les quelques 50 recommandations issues des Assises.
? Ces recommandations témoignent de la qualité de vos débats qui ont été conduits dans les régions.
? Elles montrent également tout le travail qui reste à accomplir.
* Je suis sensible à lattention particulière que vous portez à la protection de lenvironnement.
? Le MAAP fait lui aussi des efforts considérables pour que lagriculture respecte davantage lenvironnement.
? Je pense en particulier au plan Ecophyto. Contrairement à ce que jentends ici ou là, il na jamais été question de remettre en question le plan Ecophyto 2018. Bien au contraire, nous devons respecter les applications
* Parmi toutes les recommandations qui ont été formulées, jen distingue 10 qui me paraissent tout à fait essentielles.
A Lutter contre les mortalités
1. Nous reconduirons le protocole de réensemencement de sauvegarde en 2011.
Il est indispensable que les ostréiculteurs puissent avoir accès à ces huitres dans lattente de solutions pérennes. Cest un point important que nous prendrons à notre charge.
2. Pour parvenir à une sortie de crise durable, je confie à M. Louis-Pierre BALAY, ingénieur général des ponts et forêts, une mission pour la mise en place rapide dun programme de sélection génétique dintérêt général en vue dun repeuplement dirigé du milieu par des souches résistantes.
* Je tiens à que cette mission soit conduite avant la fin de lannée, en concertation avec toutes les parties concernées.
* Il devra prévoir notamment :
? La mise en place dune procédure de certification des naissains.
? Et la réalisation de recherches sur les liens entre environnement, pratiques culturales et comportement des coquillages.
B Accompagner les exploitations pendant la période transitoire
3. Nous allons travailler avec les représentants professionnels à un projet de mesure aqua-environnementale.
* Lobjectif est daccompagner financièrement les producteurs qui sengagent dans lentretien des parcs non exploités pendant la durée de la crise.
* Une fois ce projet élaboré, il faudra le défendre à Bruxelles.
Cest un troisième effort financier.
C Moderniser la filière
4. Nous allons constituer un réseau national des centres techniques conchylicoles.
Le réseau sappuiera sur la plateforme technologique de lIFREMER de Bouin, laquelle sera la pierre angulaire dun futur centre technique national. Cest un geste politique majeur. Il permet de dire que lactivité conchylicole est dintérêt national. Cest la garantie pour vous que vos intérêts seront bien défendus.
D Garantir la durabilité de lactivité économique
5. Nous allons accélérer le calendrier prévu pour les schémas régionaux de développement de laquaculture marine prévus par la LMAP.
Je demanderai aux préfets des régions maritimes dengager leur élaboration avant la fin 2010. Je ne vois aucune raison dattendre beaucoup plus longtemps pour mettre en place les schémas et développer dans les meilleures conditions possibles laquaculture marine.
6. Dans chacun des départements littoraux, je vais demander aux préfets de désigner sans délai un délégué à la conchyliculture.
* Il sera linterlocuteur de référence des conchyliculteurs ;
* Il sera chargé de la coordination des administrations pour que les attentes des producteurs soient prises en compte dans les politiques publiques, notamment en matière de qualité des eaux et daménagement du littoral.
7. Je vais demander aux préfets coordonnateurs de bassin que les zones conchylicoles soient identifiées dans les SDAGE comme des zones sensibles et quelles fassent lobjet dun profil de vulnérabilité. Cest un point i
8. Nous allons intégrer un représentant de la conchyliculture au sein du comité de pilotage de lobservatoire des prix et des marges créé par la LMAP.
9. Nous allons réduire les délais des tests de surveillance sanitaire :
* À partir du 1er mars 2011, les r??sultats de ces tests seront connus dans les 72 heures pour tous les secteurs.
10. Nous allons mettre en place un groupe de suivi des recommandations issues des Assises de la conchyliculture.
* Il se réunira au moins deux fois par an.
* Le travail collectif doit impérativement se poursuivre :
? Pour répondre aux fortes attentes en matière de coordination de la recherche,
? le groupe de suivi devra réfléchir à la création dun groupement dintérêt scientifique.
Certaines de ces mesures sont urgentes : elles seront soumises dès ce mercredi au Conseil des ministres.
Tout cela témoigne de lengagement de lEtat dans ce secteur.
Je me permettrai de conclure avec une touche plus personnelle. Je mesure parfaitement les difficultés auxquelles est confronté ce secteur. Je vois très bien les difficultés notamment liées à loccupation des bassins, à la question de la surmortalité des naissains et le problème du temps pour les conchyliculteurs. Il est évident que le programme R avec déventuelles souches japonaises prend du temps, parce que les huîtres ne se développent pas en 6 mois. Et le temps cest ce dont manquent les conchyliculteurs. Ils ont des problèmes de trésorerie, des problèmes immédiats auxquels ils doivent faire face. Et le soutien financier qui relève dune autre problématique, qui a été annoncé sur deux ans, comme le programme que lon met en place doccupation des bassins lorsquil ny a pas dactivité économique dessus, comme un certain nombre dautres mesures que je viens dannoncer, montre que nous avons conscience de ce problème-là.
Je voudrais aussi préciser, pour désamorcer certaines critiques, quaucun ministre de lagriculture ne sest autant mobilisé que moi pour la conchyliculture française. Quand vous regardez ce qui a été fait en matière de tests physico-chimiques, je rappelle quand même que cela faisait des années et des années que le sujet était bloqué. On expliquait à tous les exploitants conchylicoles de France : « désolé ça nest pas possible, circulez ya rien à voir, on va continuer avec le test de la souris ». Le ministre qui vous a permis de passer du test de la souris aux tests physico-chimiques et ensuite de convaincre Bruxelles daller de lavant est devant vous. Je rappelle également quensuite on nous a expliqué que pour ces tests physico-chimiques que les délais étaient trop longs. Je le reçois cinq sur cinq. Il était dabord mal expliqué. Le Président Goulven BREST me la expliqué. On a réduit les délais. Jai vu le Président dIFREMER. On en a discuté. On a regardé ce qui était possible. On a mit de largent supplémentaire pour faire en sorte que les tests soient réduits à 72 heures comme vous lavez demandé. Cet argent supplémentaire ne sort pas de la poche de nimporte qui, mais de la poche de ce ministère. Et ce sont des choix politiques qui se font forcément au détriment dautres filières ou dautres agriculteurs qui pourraient en avoir besoin. Donc, il y a bien une mobilisation générale.
Des assises de la conchyliculture il nen a jamais eu. Jamais nous ne nous sommes tous rassemblés pour se dire : on va sauver la conchyliculture française. Jamais nous ne nous sommes mis en ordre de bataille comme nous lavons fait aujourdhui. Je crois quil faut continuer dans cette voie là, continuer dans un état desprit positif. Cela ninterdit pas de mesurer la détresse dun certain nombre de producteurs, mais attention, si lon charge trop la barque en disant quil ny a pas assez dargent public, que cela ne suffit pas, que tout cela nest pas assez, on risque de la faire couler. Et il vaut mieux, à mon sens, rester dans létat desprit positif qui a animé toute ces assises, sur le terrain, en régions. Jai eu le relevé à chaque fois des réunions qui se sont tenues dans les différents bassins conchylicoles, jai vu quand même du travail exceptionnel qui a été fait, par les uns et par les autres. Les conchyliculteurs y croient, les exploitants y croient, la filière y croit.
Je pense que notre devoir, cest de faire en sorte que largent public qui a été débloqué et mis en place, soit le mieux employé possible. Cest absolument indispensable que nous fassions attention à ce que les bons messages soient passés. Il ne faut pas oublier par exemple que le Premier Ministre a accepté que lannée 2010 soit encore classée en calamité agricole. Tout cela ne sont pas des choses qui sobtiennent par un claquement de doigts, et il ne suffit pas pour moi de dire : « Monsieur le Premier Ministre il faut classer lannée 2010 en calamité agricole » pour que cela se fasse tout de suite. Ce sont des heures et des heures de discussion, de négociation, de bataille pour obtenir cela, parce que largent public est rare et que chaque ministre, bien entendu, fait le maximum pour obtenir de la part du Premier Ministre un arbitrage favorable, et ça nest pas toujours simple à obtenir. Donc je mesure parfaitement, parce que vous êtes au contact direct de la population, au contact direct des exploitants. Vous les voyez tous les jours, forcément cest difficile. Forcément sur le terrain on vous dit que ça ne va pas assez vite, ce nest pas assez il nous faut plus. Moi je vous dis, il y a de largent public. On va le mettre en place. On va le débloquer le plus rapidement possible. Il y a des mesures concrètes que je viens de vous énoncer. Je veillerai à ce quelles soient mis en uvre rapidement, comme je lai fait pour toutes les autres mesures et tous les autres sujets conchylicoles et avec cela jai confiance en lavenir de la filière conchylicole. On a besoin delle. Je nimagine pas un instant une France qui ne produirait pas des huîtres comme elle en a produit depuis des siècles. Je nimagine pas un instant quon abandonne cette activité là, mais pour y arriver il faut que nous soyons tous ensemble, que lon travaille tous dans la même direction.
Je vous remercie.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 20 octobre 2010