Interview de M. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux trnsports, à RMC le 15 octobre 2010, sur la levée du blocage des dépôts de carburant.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral

J.-J. Bourdin.- Savoir et comprendre les acteurs de l’actualité, ils sont sur RMC le matin. D. Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports, est en direct avec nous, bonjour.
 
Bonjour J.-J. Bourdin.
 
Merci d’être avec nous D. Bussereau. D. Bussereau, j’ai vu que plusieurs - et nous avons été les premiers à annoncer ce matin le déblocage du dépôt de Fos-sur-Mer, nous avons aussi annoncé le déblocage du dépôt de Bassens en Gironde, est-ce que d’autres dépôts vont être ou ont été débloqués ?
 
Il y a un troisième dépôt qui est en cours de déblocage actuellement dans la région de Clermont-Ferrand.
 
Dans la région de Clermont-Ferrand. C’est une volonté du gouvernement de débloquer ces dépôts ?
 
La volonté c’est de garantir un approvisionnement correct de toutes celles et tous ceux qui ont besoin de se déplacer : les entreprises, les transporteurs routiers. Nous avons, et je l’ai dit hier, des réserves suffisantes, nous avons des stocks stratégiques dans un deuxième temps, mais si dans certains endroits il y a impossibilité d’approvisionner les stations, il faut agir avec naturellement toute la maîtrise nécessaire, ce qui a été fait dans les 3 cas qu’on vient de citer.
 
Vous parlez de pénurie - pas de pénurie, dites-vous - mais problèmes d’approvisionnement dans de nombreuses stations quand même !
 
Oui, liés à des achats de précaution. On sait qu’à peu près 50 % de carburant ont été délivrés dans les stations ou les grandes surfaces depuis le début de la semaine, 50 % de plus que d‘habitude, ça veut dire qu’il y a plein d’entre nous - pas vous, pas moi - mais qui ont fait des pleins de précaution. On a rempli la voiture du papa, de la maman, des enfants, tout ça est inutile et tout ça a vidé rapidement certaines stations-service.
 
Est-ce que vous allez permettre l’utilisation des réserves stratégiques, dites « stratégiques » ?
 
Vous savez, on a d’abord des réserves propres des opérateurs...
 
Exact.
 
...Qui représentent une dizaine, douzaine de jours de consommation. Les réserves stratégiques c’est un nom qui fait chic, mais en réalité c’est des réserves que l’on a dans les cas difficiles. Par exemple, on a permis aux Etats-Unis de les utiliser après le cyclone Katrina, ce n’est pas des réserves militaires, ce n’est pas... voilà. S’il fallait, elles sont disponibles pour cela, sinon elles n’existeraient pas mais on n’en a absolument pas besoin pour l’instant.
 
C’est ce que demandait ce matin J.-L. Schilansky...
 
Oui mais J.-L. Schilansky confond un peu tout. D’ailleurs je pense qu’il ferait mieux d’être à son bureau que sur les radios pour essayer d’expliquer mieux les choses. Il y a des réserves classiques, les réserves stratégiques c’est dans un deuxième temps. Je sais bien que ça fait sachant d’utiliser ce mot, mais pour l’instant on n’en a absolument pas besoin.
 
Oui, président de l’Union Française des Industries Pétrolières.
 
Délégué général, ce qui n’est pas la même chose.
 
Ou délégué général de l’Union Française des Industries Pétrolières, il parle au nom des pétroliers, pardon quand même.
 
Oui, mais il ne parle pas toujours à bon escient.
 
Bon. D. Bussereau peut-être, dans tous les cas aujourd’hui, le problème...Bon les dépôts vous débloquez les uns derrière les autres, si j’ai compris, combien de dépôts encore bloqués là ?
 
Ecoutez pour l’instant, il y a une dizaine, un peu plus de dépôts encore bloqués.
 
Sur 219, en France.
 
Voilà.
 
Problème d’approvisionnement des raffineries.
 
Alors problème d’approvisionnement des raffineries, ça c’est autre chose si vous voulez. Les raffineries en effet s’arrêtent de fonctionner, dans un contexte où déjà vous savez que les raffineries françaises ont beaucoup de difficultés, on a beaucoup parlé de la fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque. Mais bon, les raffineries si vous voulez, à partir du moment où il existe des produits déjà raffinés en réserve, elles peuvent redémarrer quand elles veulent. C’est gênant pour celles et ceux qui y travaillent, sauf s’ils ont décidé d’eux-mêmes de se mettre en grève, mais ça n’a pas d’importance sur l’approvisionnement de notre pays.
 
Bien. Dernière question, rien à voir D. Bussereau, juste une seule question : vous êtes favorable au PV à 20 € au lieu de 11 ?
 
J’étais sûr que vous me la poseriez celle-là.
 
(Rire) Ben oui. C’est normal.
 
D’abord, on sait tous que... on fait parfois le pari de rester une journée en se disant « si je ne suis pas coincé, 11 € c’est moins cher que le parcmètre », d’où l’idée qui est née chez certains parlementaires d’augmenter, de doubler. Sauf que ce n’est pas du domaine de la loi, c’est du domaine des règlements. Donc ce n’est pas une loi, même la loi de finance qui peut le voter, c’est un décret. Et par ailleurs, comme vous le savez, il y a toute une réflexion qui est en cours sur ce qu’on appelle « la dépénalisation des amendes », c’est-à-dire leur utilisation par les villes pour développer les transports en commun. Je crois franchement qu’il vaut mieux traiter tout ça globalement dans une idée de développer le transport public, que de faire au coup par coup des coups médiatiques.
 
Bon, c’est un coup médiatique pour vous ?
 
Ce n’est pas un coup médiatique, c’est une proposition parlementaire mais elle est médiatique parce qu’elle n’est pas du ressort de la loi, donc voilà.
 
Merci à vous D. Bussereau, merci.
 
Au revoir.
 Source : Premier ministre, Service d’Information du Gouvernement, le 9 novembre 2010