Texte intégral
Monsieur le président de l'inter syndical national des internes des hôpitaux, cher Grégory Murcier, Mesdames, messieurs les membres du comité d'éthique, cher Jacques Domergue, cher Jean-Loup Durousset, cher Michel Legmann, cher Guy Vallancien, Mesdames, messieurs,
Je suis très heureuse d'ouvrir avec vous ce premier congrès d' « Avenir Médecin » organisé par l'inter syndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH).
« Avenir Médecin » : le nom de ce congrès, dont la subtilité ne m'a pas échappé, renvoie à l'avenir de la médecine, mais aussi aux médecins à venir que vous êtes. Ainsi, il résume bien, me semble-t-il, l'état d'esprit qui vous anime et que je partage.
L'avenir, c'est vous.
Vous serez ces professionnels compétents, investis dans leur mission au quotidien.
Vous serez ces professionnels innovants, porteurs de projets sur le terrain.
Vous serez ces professionnels clairvoyants, soucieux d'accompagner notre système de santé dans les défis qui se poseront à lui.
Car la médecine a changé. Vous avez changé et vous devez donc disposer de nouveaux outils pour construire un avenir qui vous ressemble.
En tant que Ministre de la santé et des sports, je souhaite que vous soyez pleinement associés à la réflexion sur l'avenir de votre métier, puisque c'est vous qui ferez vivre la médecine de demain.
C'est pour cela que j'ai voulu vous associer à la concertation qui a présidé à l'élaboration de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » du 21 juillet 2009, qui garantit à nos concitoyens l'accès à des soins de qualité, en toute sécurité, partout dans nos territoires.
Une nouvelle fois, je veux rendre hommage aux qualités d'ouverture et de dialogue dont vos représentants ont fait preuve tout au long de ce processus.
Certes nous n'étions pas d'accord sur tout, et, quand les internes ne sont pas d'accord, ils savent le faire savoir !
Mais, dans l'ensemble, le travail a été constructif, ce qui m'encourage à continuer sur cette voie.
En embrassant des études longues et difficiles, vous avez fait le plus déterminant des choix. Dans l'apprentissage de ce métier exigeant et passionnant, vous devez bénéficier d'une formation de qualité et d'un statut renouvelé (I).
Une fois installés, vous devez disposer des outils appropriés pour rendre plus attractif votre futur exercice, quel qu'il soit, public ou privé, et moderniser ainsi notre système de santé (II).
(I).Créer les conditions d'exercice de demain, c'est d'abord améliorer la formation et le statut des internes.
Premier chantier, donc : améliorer votre formation.
J'ai bien conscience des interrogations qui sont les vôtres, et j'entends leur apporter des réponses concrètes.
Ainsi, j'ai débloqué 144 millions d'euros pour 2010 afin de financer des stages formateurs.
Par ailleurs, je connais les difficultés que certains d'entre vous rencontrent pour trouver un post-internat, indispensable, bien souvent, pour compléter votre formation.
Pour y remédier, j'ai créé et financé 400 postes d'assistants spécialistes qui seront répartis dans les facultés dès le 1er novembre.
Enfin, j'ai donné des instructions pour pérenniser les stages hors subdivisions afin que le plus grand nombre d'internes puisse bénéficier de ce dispositif, qui permet d'appréhender sa spécialité dans un cadre différent de celui du CHU d'origine.
Plusieurs outils sont à votre service pour renouveler votre pratique. Je vous en donnerai deux exemples concrets :
* la commission de l'internat et du post-internat qui réfléchit sur l'évolution des maquettes de formation ;
* l'actualisation des textes relatifs à l'organisation du troisième cycle des études médicales avec, en particulier, la mise en place de stages dans le secteur privé, qui débuteront dès le semestre de mai 2011.
Deuxième chantier : améliorer votre statut.
Pour cela, j'ai mis en place une prime responsabilité pour les internes de 4e et 5e année - respectivement 2000 euros par an et 4000 euros par an - afin de valoriser leur expérience.
J'ai bien entendu vos inquiétudes quant à vos conditions de vie au sein des établissements de santé. C'est pourquoi j'ai demandé à mes services d'analyser les conditions de logement et de restauration des internes et, plus globalement, la situation des internats dans les établissements de santé. Très rapidement, je veux que me soient faites des propositions pour garantir un accueil de qualité aux internes, et notamment aux plus jeunes.
Enfin, je n'oublie pas que la moitié d'entre vous sont des femmes et j'y suis particulièrement sensible. C'est pourquoi j'ai souhaité que les femmes internes enceintes ne soient pas pénalisées dans leur cursus de stage et puissent être affectées en surnombre, afin de leur garantir une charge de travail compatible avec leur état.
(II) La formation et le statut donc, mais aussi le lieu d'installation et les modes d'exercice. Ce sont là, d'ailleurs, les thèmes que vous avez retenus dans le cadre de ce congrès et je voudrais vous en parler à présent plus en détail.
Vous le savez, nous devons adapter l'offre de soins et la répartition des médecins sur le territoire aux besoins de nos concitoyens.
Pour cela, j'ai besoin de vous. C'est aussi votre responsabilité et je sais que vous saurez l'assumer, comme vous l'avez toujours fait.
Pour vous y aider, j'ai voulu mettre à votre disposition des outils pour rendre attractif l'exercice médical sur tout le territoire. Je vous le disais en préambule, c'est tout l'objet de la loi HPST.
Vous aspirez à exercer votre activité en équipe. Les communautés hospitalières de territoire et les groupements de coopération sanitaire permettront, précisément, de réunir des équipes médicales compétentes et complémentaires, ainsi que des plateaux techniques, du secteur public comme du secteur privé.
Les nouveaux contrats de clinicien hospitalier ont été créés pour renforcer l'attractivité de l'hôpital et vous offrir de nouvelles perspectives d'exercice et de rémunération.
Ils vont permettre, à celles et ceux qui le choisissent, de valoriser leur activité durant une certaine période en fonction d'objectifs qui auront été fixés au préalable.
Mais je pense aussi au secteur libéral et j'ai souhaité dans la loi HPST que les établissements de santé privés puissent répondre à des missions de service public. Bien sûr, la formation des internes en fait partie.
Afin de valoriser davantage les spécialistes des plateaux techniques lourds - les chirurgiens, les anesthésistes réanimateurs et les gynécologues obstétriciens -, j'ai souhaité la création d'un troisième collège spécifique pour représenter ces spécialités au sein des unions régionales des professionnels de santé, projet que vous avez soutenu.
Plus globalement, la création des agences régionales de santé permet de confier à un même acteur tous les outils. Les ARS vont mettre en place des politiques qui articuleront les questions de la démographie médicale, de la régulation des flux de formation jusqu'au pilotage des mesures d'incitation à l'installation.
Mais il faut aller encore plus loin.
Pour cela, j'ai constitué un groupe de réflexion sur l'exercice médical à l'hôpital public qui débutera ses travaux dans quelques semaines et qui devra me faire des propositions concrètes avant l'été.
En ce qui concerne le secteur libéral, je serai très attentive aux négociations conventionnelles qui vont être relancées à l'issue des élections professionnelles.
Vos représentants assistent en tant qu'observateurs à ces négociations, et je sais qu'ils sont très attentifs à un principe que nous avons défendu ensemble dans le cadre de la loi HPST : la solidarité intergénérationnelle.
J'y suis moi-même très attachée et je vous assure que je ferai tout pour que ce principe soit garanti.
Vous êtes prêts à faire des efforts, je le sais, mais vous demandez également, à juste titre, à ne pas être les seuls à en faire. Et vous avez raison.
C'est tout le corps médical qui doit relever, collectivement, le défi de la démographie médicale, pour proposer une nouvelle organisation, plus efficace et plus juste.
J'ai confiance en vous, en la force de votre engagement et en votre capacité à imaginer la médecine à l'horizon 2030.
Le Ministère de la santé est votre maison. Il est à vos côtés pour construire avec vous l'avenir du système de santé.
J'ai eu grand plaisir à travailler avec Grégory Murcier, dans une relation de respect et de confiance. J'en profite pour féliciter Bertrand Joly qui lui succède.
Aujourd'hui, j'ai tenu à assister au début de votre première table ronde, consacrée à la démographie médicale, en présence d'invités prestigieux.
C'est donc bien volontiers que je cède à présent la parole à Mathieu Durand, fondateur du congrès « Avenir Médecin », qui animera cette journée avec le talent et le charme qu'on lui connaît.
Je crois savoir que la première intervention sera assurée par le Professeur Yvon Berland, que je salue.Source http://www.sante-sports.gouv.fr, le 26 octobre 2010
Je suis très heureuse d'ouvrir avec vous ce premier congrès d' « Avenir Médecin » organisé par l'inter syndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH).
« Avenir Médecin » : le nom de ce congrès, dont la subtilité ne m'a pas échappé, renvoie à l'avenir de la médecine, mais aussi aux médecins à venir que vous êtes. Ainsi, il résume bien, me semble-t-il, l'état d'esprit qui vous anime et que je partage.
L'avenir, c'est vous.
Vous serez ces professionnels compétents, investis dans leur mission au quotidien.
Vous serez ces professionnels innovants, porteurs de projets sur le terrain.
Vous serez ces professionnels clairvoyants, soucieux d'accompagner notre système de santé dans les défis qui se poseront à lui.
Car la médecine a changé. Vous avez changé et vous devez donc disposer de nouveaux outils pour construire un avenir qui vous ressemble.
En tant que Ministre de la santé et des sports, je souhaite que vous soyez pleinement associés à la réflexion sur l'avenir de votre métier, puisque c'est vous qui ferez vivre la médecine de demain.
C'est pour cela que j'ai voulu vous associer à la concertation qui a présidé à l'élaboration de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » du 21 juillet 2009, qui garantit à nos concitoyens l'accès à des soins de qualité, en toute sécurité, partout dans nos territoires.
Une nouvelle fois, je veux rendre hommage aux qualités d'ouverture et de dialogue dont vos représentants ont fait preuve tout au long de ce processus.
Certes nous n'étions pas d'accord sur tout, et, quand les internes ne sont pas d'accord, ils savent le faire savoir !
Mais, dans l'ensemble, le travail a été constructif, ce qui m'encourage à continuer sur cette voie.
En embrassant des études longues et difficiles, vous avez fait le plus déterminant des choix. Dans l'apprentissage de ce métier exigeant et passionnant, vous devez bénéficier d'une formation de qualité et d'un statut renouvelé (I).
Une fois installés, vous devez disposer des outils appropriés pour rendre plus attractif votre futur exercice, quel qu'il soit, public ou privé, et moderniser ainsi notre système de santé (II).
(I).Créer les conditions d'exercice de demain, c'est d'abord améliorer la formation et le statut des internes.
Premier chantier, donc : améliorer votre formation.
J'ai bien conscience des interrogations qui sont les vôtres, et j'entends leur apporter des réponses concrètes.
Ainsi, j'ai débloqué 144 millions d'euros pour 2010 afin de financer des stages formateurs.
Par ailleurs, je connais les difficultés que certains d'entre vous rencontrent pour trouver un post-internat, indispensable, bien souvent, pour compléter votre formation.
Pour y remédier, j'ai créé et financé 400 postes d'assistants spécialistes qui seront répartis dans les facultés dès le 1er novembre.
Enfin, j'ai donné des instructions pour pérenniser les stages hors subdivisions afin que le plus grand nombre d'internes puisse bénéficier de ce dispositif, qui permet d'appréhender sa spécialité dans un cadre différent de celui du CHU d'origine.
Plusieurs outils sont à votre service pour renouveler votre pratique. Je vous en donnerai deux exemples concrets :
* la commission de l'internat et du post-internat qui réfléchit sur l'évolution des maquettes de formation ;
* l'actualisation des textes relatifs à l'organisation du troisième cycle des études médicales avec, en particulier, la mise en place de stages dans le secteur privé, qui débuteront dès le semestre de mai 2011.
Deuxième chantier : améliorer votre statut.
Pour cela, j'ai mis en place une prime responsabilité pour les internes de 4e et 5e année - respectivement 2000 euros par an et 4000 euros par an - afin de valoriser leur expérience.
J'ai bien entendu vos inquiétudes quant à vos conditions de vie au sein des établissements de santé. C'est pourquoi j'ai demandé à mes services d'analyser les conditions de logement et de restauration des internes et, plus globalement, la situation des internats dans les établissements de santé. Très rapidement, je veux que me soient faites des propositions pour garantir un accueil de qualité aux internes, et notamment aux plus jeunes.
Enfin, je n'oublie pas que la moitié d'entre vous sont des femmes et j'y suis particulièrement sensible. C'est pourquoi j'ai souhaité que les femmes internes enceintes ne soient pas pénalisées dans leur cursus de stage et puissent être affectées en surnombre, afin de leur garantir une charge de travail compatible avec leur état.
(II) La formation et le statut donc, mais aussi le lieu d'installation et les modes d'exercice. Ce sont là, d'ailleurs, les thèmes que vous avez retenus dans le cadre de ce congrès et je voudrais vous en parler à présent plus en détail.
Vous le savez, nous devons adapter l'offre de soins et la répartition des médecins sur le territoire aux besoins de nos concitoyens.
Pour cela, j'ai besoin de vous. C'est aussi votre responsabilité et je sais que vous saurez l'assumer, comme vous l'avez toujours fait.
Pour vous y aider, j'ai voulu mettre à votre disposition des outils pour rendre attractif l'exercice médical sur tout le territoire. Je vous le disais en préambule, c'est tout l'objet de la loi HPST.
Vous aspirez à exercer votre activité en équipe. Les communautés hospitalières de territoire et les groupements de coopération sanitaire permettront, précisément, de réunir des équipes médicales compétentes et complémentaires, ainsi que des plateaux techniques, du secteur public comme du secteur privé.
Les nouveaux contrats de clinicien hospitalier ont été créés pour renforcer l'attractivité de l'hôpital et vous offrir de nouvelles perspectives d'exercice et de rémunération.
Ils vont permettre, à celles et ceux qui le choisissent, de valoriser leur activité durant une certaine période en fonction d'objectifs qui auront été fixés au préalable.
Mais je pense aussi au secteur libéral et j'ai souhaité dans la loi HPST que les établissements de santé privés puissent répondre à des missions de service public. Bien sûr, la formation des internes en fait partie.
Afin de valoriser davantage les spécialistes des plateaux techniques lourds - les chirurgiens, les anesthésistes réanimateurs et les gynécologues obstétriciens -, j'ai souhaité la création d'un troisième collège spécifique pour représenter ces spécialités au sein des unions régionales des professionnels de santé, projet que vous avez soutenu.
Plus globalement, la création des agences régionales de santé permet de confier à un même acteur tous les outils. Les ARS vont mettre en place des politiques qui articuleront les questions de la démographie médicale, de la régulation des flux de formation jusqu'au pilotage des mesures d'incitation à l'installation.
Mais il faut aller encore plus loin.
Pour cela, j'ai constitué un groupe de réflexion sur l'exercice médical à l'hôpital public qui débutera ses travaux dans quelques semaines et qui devra me faire des propositions concrètes avant l'été.
En ce qui concerne le secteur libéral, je serai très attentive aux négociations conventionnelles qui vont être relancées à l'issue des élections professionnelles.
Vos représentants assistent en tant qu'observateurs à ces négociations, et je sais qu'ils sont très attentifs à un principe que nous avons défendu ensemble dans le cadre de la loi HPST : la solidarité intergénérationnelle.
J'y suis moi-même très attachée et je vous assure que je ferai tout pour que ce principe soit garanti.
Vous êtes prêts à faire des efforts, je le sais, mais vous demandez également, à juste titre, à ne pas être les seuls à en faire. Et vous avez raison.
C'est tout le corps médical qui doit relever, collectivement, le défi de la démographie médicale, pour proposer une nouvelle organisation, plus efficace et plus juste.
J'ai confiance en vous, en la force de votre engagement et en votre capacité à imaginer la médecine à l'horizon 2030.
Le Ministère de la santé est votre maison. Il est à vos côtés pour construire avec vous l'avenir du système de santé.
J'ai eu grand plaisir à travailler avec Grégory Murcier, dans une relation de respect et de confiance. J'en profite pour féliciter Bertrand Joly qui lui succède.
Aujourd'hui, j'ai tenu à assister au début de votre première table ronde, consacrée à la démographie médicale, en présence d'invités prestigieux.
C'est donc bien volontiers que je cède à présent la parole à Mathieu Durand, fondateur du congrès « Avenir Médecin », qui animera cette journée avec le talent et le charme qu'on lui connaît.
Je crois savoir que la première intervention sera assurée par le Professeur Yvon Berland, que je salue.Source http://www.sante-sports.gouv.fr, le 26 octobre 2010