Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Igor Ivanov et moi-même avions décidé de nous revoir à Paris à cette date pour entretenir le dialogue intense et constant que nous avons.
En raison de l'actualité dans les Balkans, nos collègues du Groupe de contact ont souhaité saisir l'occasion de cette rencontre à Paris pour que l'on se retrouve tous. C'est ce que nous avons fait hier dans l'après-midi et pendant le dîner, pour travailler ensemble.
Vous avez sans doute vu le communiqué publié à l'issue du Groupe de contact et qui montre une très grande cohésion des membres du Groupe sur l'ensemble des sujets abordés. Ceci nous a amené à déplacer à aujourd'hui la rencontre bilatérale, avec M. Igor Ivanov, qui était le projet initial.
Nous avons, comme nous le faisons à chaque fois, passé en revue les sujets : préparation de la prochaine visite du président de la République en Russie ; début de la préparation de la rencontre régulière des deux Premiers ministres ; nous avons regardé un certain nombre de questions dans le domaine de la coopération économique, scientifique, culturelle ou autre. Nous avons ensuite parlé de toutes les questions internationales d'intérêt commun ; la question des Balkans, bien sûr et nous en avons parlé en détails hier. Et là, je le répète, vous avez pu constater que sur la question du Kosovo, du Monténégro, de la Bosnie, de la Macédoine, sur l'ensemble des sujets il y a une vision cohérente, homogène de tous les membres du Groupe de contact.
Nous avons parlé longuement du Proche et du Moyen-Orient, les idées russes, les idées françaises sur la façon dont il faudrait que le régime des sanctions à l'égard de l'Iraq évolue dans un sens plus intelligent, comme le disent les Américains eux-mêmes maintenant.
Nous avons échangé nos vues sur ce qui peut être fait pour enrayer l'engrenage de l'aggravation au Proche-Orient, où la situation est déjà tragique, mais elle pourrait l'être plus encore.
Nous avons parlé de la conjonction des efforts français et russes dans le cadre des négociations sur le Haut Karabagh, de l'ensemble de cette région. Par ailleurs, à un autre moment de la conversation, nous avons eu un échange, que nous avons à chaque fois sur la Tchétchénie à partir des questions françaises et vous connaissez bien les points de vue de la Russie et de la France à ce sujet et nous avons eu également des échanges assez fournis sur la sécurité en Europe. Ce sont des sujets qui font l'objet de beaucoup d'échanges au sein des Européens, au sein des Quinze, qui font également l'objet d'échanges entre les Américains et les Européens, entre les Américains et les Russes et il est tout à fait nécessaire et légitime que ces sujets fassent également l'objet d'échanges entre les Européens, et notamment la France, et la Russie.
Nous avions voulu nous voir en avril, parce que nous avons en avril-mai-juin beaucoup de réunions et de rencontres internationales où ces questions vont être abordées et je remercie Igor Ivanov d'être venu à Paris, et comme à chaque fois, les échanges avec lui sont directs, amicaux, utiles, constructifs.
Nous nous reverrons pour la prochaine fois en marge de la réunion Otan/Russie à Budapest.
Q- Comment peut-on comprendre la possibilité de participation commune militaire -français et russe - à la solution du conflit de la guerre du Karabagh ?
R - A aucun moment nous n'avons parlé de participation militaire.
Q - (sur le Proche-Orient)
R - C'est une interpellation qui s'adresse, je dirai, au monde entier : d'abord aux dirigeants israéliens et palestiniens mais aussi à tous ceux qui ne désespèrent pas de voir la paix revenir. Nous avons exprimé à différentes reprises nos objectifs. Les Israéliens et les Palestiniens doivent faire d'urgence tout ce qui dépend d'eux pour arrêter cet engrenage et rétablir non pas la confiance parce qu'il y faudra du temps, mais au moins une situation dans laquelle un minimum de sécurité et de fonctionnement normal de la vie peut être rétablie.
Un certain nombre de pays sont profondément troublés et inquiets dans cette situation et se concertent intensément en ce moment pour essayer d'agir en plus de ce que peuvent faire les responsables directs. Et nous en faisons partie. Nous ne baissons pas les bras ; l'aggravation ne doit pas être considérée comme une fatalité.
Q - Comment pouvez-vous commenter le meurtre de deux militaires russes en Yougoslavie et pourquoi ne voyez-vous pas de lien entre ce fait et la réunion du Groupe de contact à Paris ?
R - Nous avons publié, hier soir, un communiqué qui déplore et qui condamne ces assassinats. Il est clair qu'il y a une volonté de déstabilisation de petits groupes extrémistes et que certains soldats le payent de leur vie.
Le Groupe de contact hier était unanime pour condamner ces pratiques et dans sa volonté de donner un coup d'arrêt aux actions des extrémistes qui veulent remettre en cause tout ce qui a été fait d'utile dans les Balkans ces dernières années et tout ce que nous voulons faire jusqu'à ce que les Balkans soient complètement en paix.
Q - Je voudrais revenir à la prochaine visite du président Chirac en Russie. Est-ce que l'on prépare pour cette visite la signature de documents comparables à ceux qui ont été signés entre nos deux pays à l'époque du Général de Gaulle ? Est-ce que l'on envisage également l'élargissement de la géographie des déplacements du président français ? J'ai entendu dire qu'il ira non seulement à Moscou et Saint-Pétersbourg mais aussi à Samara ? Est-ce que c'est vrai ?
R - Le programme de la visite du président sera présenté en temps utile. Elle sera présentée, comme c'est toujours le cas, par la présidence de la République. Ce sera une visite de toute façon très importante et il y a un très grand nombre d'années dans les relations internationales que l'importance des visites ne se mesure plus au nombre de documents signés.
Nous allons devoir interrompre parce que M. Ivanov est attendu chez le Premier ministre.
J'ajoute que nous avons donc décidé de rester en contact durant les prochaines semaines, en particulier, sur trois sujets : la sécurité en Europe, la situation au Proche-Orient, les réflexions sur l'Iraq. Cela n'écarte aucun autre problème, mais ce sont nos priorités immédiates.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 avril 2001)
Igor Ivanov et moi-même avions décidé de nous revoir à Paris à cette date pour entretenir le dialogue intense et constant que nous avons.
En raison de l'actualité dans les Balkans, nos collègues du Groupe de contact ont souhaité saisir l'occasion de cette rencontre à Paris pour que l'on se retrouve tous. C'est ce que nous avons fait hier dans l'après-midi et pendant le dîner, pour travailler ensemble.
Vous avez sans doute vu le communiqué publié à l'issue du Groupe de contact et qui montre une très grande cohésion des membres du Groupe sur l'ensemble des sujets abordés. Ceci nous a amené à déplacer à aujourd'hui la rencontre bilatérale, avec M. Igor Ivanov, qui était le projet initial.
Nous avons, comme nous le faisons à chaque fois, passé en revue les sujets : préparation de la prochaine visite du président de la République en Russie ; début de la préparation de la rencontre régulière des deux Premiers ministres ; nous avons regardé un certain nombre de questions dans le domaine de la coopération économique, scientifique, culturelle ou autre. Nous avons ensuite parlé de toutes les questions internationales d'intérêt commun ; la question des Balkans, bien sûr et nous en avons parlé en détails hier. Et là, je le répète, vous avez pu constater que sur la question du Kosovo, du Monténégro, de la Bosnie, de la Macédoine, sur l'ensemble des sujets il y a une vision cohérente, homogène de tous les membres du Groupe de contact.
Nous avons parlé longuement du Proche et du Moyen-Orient, les idées russes, les idées françaises sur la façon dont il faudrait que le régime des sanctions à l'égard de l'Iraq évolue dans un sens plus intelligent, comme le disent les Américains eux-mêmes maintenant.
Nous avons échangé nos vues sur ce qui peut être fait pour enrayer l'engrenage de l'aggravation au Proche-Orient, où la situation est déjà tragique, mais elle pourrait l'être plus encore.
Nous avons parlé de la conjonction des efforts français et russes dans le cadre des négociations sur le Haut Karabagh, de l'ensemble de cette région. Par ailleurs, à un autre moment de la conversation, nous avons eu un échange, que nous avons à chaque fois sur la Tchétchénie à partir des questions françaises et vous connaissez bien les points de vue de la Russie et de la France à ce sujet et nous avons eu également des échanges assez fournis sur la sécurité en Europe. Ce sont des sujets qui font l'objet de beaucoup d'échanges au sein des Européens, au sein des Quinze, qui font également l'objet d'échanges entre les Américains et les Européens, entre les Américains et les Russes et il est tout à fait nécessaire et légitime que ces sujets fassent également l'objet d'échanges entre les Européens, et notamment la France, et la Russie.
Nous avions voulu nous voir en avril, parce que nous avons en avril-mai-juin beaucoup de réunions et de rencontres internationales où ces questions vont être abordées et je remercie Igor Ivanov d'être venu à Paris, et comme à chaque fois, les échanges avec lui sont directs, amicaux, utiles, constructifs.
Nous nous reverrons pour la prochaine fois en marge de la réunion Otan/Russie à Budapest.
Q- Comment peut-on comprendre la possibilité de participation commune militaire -français et russe - à la solution du conflit de la guerre du Karabagh ?
R - A aucun moment nous n'avons parlé de participation militaire.
Q - (sur le Proche-Orient)
R - C'est une interpellation qui s'adresse, je dirai, au monde entier : d'abord aux dirigeants israéliens et palestiniens mais aussi à tous ceux qui ne désespèrent pas de voir la paix revenir. Nous avons exprimé à différentes reprises nos objectifs. Les Israéliens et les Palestiniens doivent faire d'urgence tout ce qui dépend d'eux pour arrêter cet engrenage et rétablir non pas la confiance parce qu'il y faudra du temps, mais au moins une situation dans laquelle un minimum de sécurité et de fonctionnement normal de la vie peut être rétablie.
Un certain nombre de pays sont profondément troublés et inquiets dans cette situation et se concertent intensément en ce moment pour essayer d'agir en plus de ce que peuvent faire les responsables directs. Et nous en faisons partie. Nous ne baissons pas les bras ; l'aggravation ne doit pas être considérée comme une fatalité.
Q - Comment pouvez-vous commenter le meurtre de deux militaires russes en Yougoslavie et pourquoi ne voyez-vous pas de lien entre ce fait et la réunion du Groupe de contact à Paris ?
R - Nous avons publié, hier soir, un communiqué qui déplore et qui condamne ces assassinats. Il est clair qu'il y a une volonté de déstabilisation de petits groupes extrémistes et que certains soldats le payent de leur vie.
Le Groupe de contact hier était unanime pour condamner ces pratiques et dans sa volonté de donner un coup d'arrêt aux actions des extrémistes qui veulent remettre en cause tout ce qui a été fait d'utile dans les Balkans ces dernières années et tout ce que nous voulons faire jusqu'à ce que les Balkans soient complètement en paix.
Q - Je voudrais revenir à la prochaine visite du président Chirac en Russie. Est-ce que l'on prépare pour cette visite la signature de documents comparables à ceux qui ont été signés entre nos deux pays à l'époque du Général de Gaulle ? Est-ce que l'on envisage également l'élargissement de la géographie des déplacements du président français ? J'ai entendu dire qu'il ira non seulement à Moscou et Saint-Pétersbourg mais aussi à Samara ? Est-ce que c'est vrai ?
R - Le programme de la visite du président sera présenté en temps utile. Elle sera présentée, comme c'est toujours le cas, par la présidence de la République. Ce sera une visite de toute façon très importante et il y a un très grand nombre d'années dans les relations internationales que l'importance des visites ne se mesure plus au nombre de documents signés.
Nous allons devoir interrompre parce que M. Ivanov est attendu chez le Premier ministre.
J'ajoute que nous avons donc décidé de rester en contact durant les prochaines semaines, en particulier, sur trois sujets : la sécurité en Europe, la situation au Proche-Orient, les réflexions sur l'Iraq. Cela n'écarte aucun autre problème, mais ce sont nos priorités immédiates.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 avril 2001)