Déclaration de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, en réponse à une question sur le bilan de la conférence de Cancun sur le changement climatique, à l'Assemblée nationale le 14 décembre 2010.

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Circonstance : Question posée par M. Bertrand Plancher, député (UMP) de la Meuse lors de la séance des questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 14 décembre 2010

Texte intégral

La Conférence de Cancún a été un véritable succès, et j’ai apprécié de pouvoir compter, au cours des négociations, sur une délégation parlementaire riche de représentants de tous les bancs de cette Assemblée.
Un véritable succès, d’abord, parce qu’un accord a été conclu, ce qui sauve le système multilatéral de négociations sur le climat. A Copenhague, l’engagement des chefs d’Etat avait été total, en particulier celui du président de la République, mais l’accord n’avait pu être formalisé et, depuis lors, le système multilatéral était attaqué.
Puis les climatosceptiques de tous horizons étaient entrés dans le bal, et la crise économique avait fait resurgir les arguments de tous ceux qui ne considèrent l’écologie que comme un coût, oubliant l’urgence de la situation et les opportunités qu’offre le secteur en termes de marchés, d’innovation et d’emplois.
L’Accord de Cancún concrétise l’engagement des pays du Nord au côté du Sud, grâce au transfert de technologies, qui doit permettre aux pays du Sud d’emprunter une voie de développement plus propre que la nôtre, et au fonds vert, qui financera la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement, à laquelle seront consacrés 100 milliards de dollars par an en 2020 et 10 milliards en 2010, dont plus de 400 millions d’euros apportés par la France.
L’Accord de Cancún nous redonne espoir, Monsieur le Député. Mais, comme vous l’avez dit, il n’est pas la fin de l’histoire. Nous voulons des engagements contraignants, pour tous les pays du monde, et la Conférence de Durban, fin 2011, doit constituer, de ce point de vue, un aboutissement.
Nous voulons, Mesdames et Messieurs les Députés, que l’Europe joue le rôle d’une avant-garde, et le mécanisme d’inclusion carbone à ses frontières y concourra.
Enfin, nous voulons une organisation mondiale de l’environnement. Il s’agit d’un engagement fort du président de la République ; les vingt ans du Sommet de la Terre à Rio, en 2012, verront sa concrétisation, et j’ai le plaisir de vous annoncer que c’est un Français, Brice Lalonde, qui sera l’organisateur exécutif de cette manifestation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 décembre 2010