Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Canada,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Koweït,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Représentants des sociétés civiles,
Mesdames et Messieurs,
Représentants des Etats et des sociétés civiles du G8, d'Afrique du Nord du Proche et du Moyen-Orient.
Favoriser la stabilité et la prospérité, engager nos sociétés dans la voie de la démocratie, la croissance et la modernité : telles sont les finalités de notre forum.
Déterminer et préparer ensemble les moyens concrets, réalisables, opérationnels d'y parvenir : telles sont nos ambitions.
La France accède à la co-présidence du Forum pour l'avenir, au titre de sa Présidence du G8. Le Koweït a accepté de partager cette fonction avec la France. C'est un geste de confiance et d'amitié. C'est aussi un signe de son engagement en faveur du processus. Permettez-moi de le saluer.
Mesdames et Messieurs,
Présider le Forum pour l'avenir est un honneur. C'est aussi une responsabilité. Celle de maintenir notre élan en faveur de réformes effectives au bénéfice de nos sociétés. Celle de proposer une vision stratégique de la modernisation de nos sociétés.
Le Forum pour l'avenir est un lieu de dialogue privilégié. Notre devoir est d'en faire un moteur de réformes concrètes au bénéfice de nos populations. Cela suppose une méthode claire et acceptée par tous, autour d'une triple exigence.
Exigence d'objectifs clairs, partagés par tous, en phase avec les attentes de nos sociétés.
Pour offrir à nos populations les fruits d'une croissance durable et équilibrée, garantir aux citoyens une meilleure participation aux décisions collectives, permettre aux entreprises de se développer dans un climat propice et un environnement serein, il nous revient d'aborder les réformes à engager sous l'angle de leur faisabilité.
Exigence de continuité.
Gage de cohérence et d'efficacité, la continuité permet une meilleure visibilité de notre démarche. Des chantiers ont été engagés. Ils seront poursuivis.
Pour cela, la France s'appuiera sur le travail remarquable effectué par le Qatar et le Canada au cours de leur co-présidence en 2010.
Exigence d'engagement de la part de tous.
C'est vrai des Etats. C'est vrai des acteurs de la société civile. Leur dynamisme et leurs valeurs sont indispensables à la modernisation de nos sociétés. La France veillera à préserver la qualité du dialogue entre représentants des Etats et des sociétés civiles. La création d'une plate-forme des sociétés civiles démontre leur plein investissement dans le processus.
En les associant davantage à nos travaux, en améliorant le suivi de nos échanges, en renforçant la participation des acteurs de la société civile venue des pays du G8, la France veut donner aux représentants de la société civile la place qui leur revient dans notre réflexion commune.
Mesdames et Messieurs,
Forts de ces principes et de nos valeurs partagées, nous poursuivrons en 2011 nos travaux en faveur de la modernisation de nos sociétés.
La mondialisation est une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés. Le développement des nouvelles technologies est une donnée incontournable des problématiques d'avenir.
En cohérence : avec les priorités du G20 et avec les travaux déjà engagés par le Forum, la France propose d'aborder cette année la question de la mondialisation, sous l'angle particulier des nouvelles technologies. Elles représentent des opportunités. Elles portent les germes de risque. A nous d'en tirer le meilleur pour lever les défis auxquels sont confrontés nos sociétés : défi économique, défi de la diffusion des avancées, défi de la cohésion de nos sociétés.
Défi économique et technologique.
Les nouvelles technologies transforment les données de la croissance économique. Elles représentent parfois une menace. La cybercriminalité peut porter atteinte à nos intérêts économiques fondamentaux. Le piratage met en cause la propriété intellectuelle, et donc la recherche scientifique, la création littéraire et artistique.
Pour autant, Internet peut jouer un rôle essentiel dans le développement et la stabilité des entreprises :
- à l'heure d'une concurrence économique mondialisée, Internet crée des économies d'échelle grâce aux effets de réseaux, à une meilleure information sur les marchés, à une plus grande ouverture sur l'international ;
- au-delà de leur rôle économique, les entreprises ont un rôle social à jouer. Elles créent de l'emploi. Elles peuvent valoriser le travail au sein des sociétés. Elles doivent garantir aux salariés des conditions de travail dignes et respectueuses. Internet peut aider les entreprises à exercer l'ensemble de ces missions.
Deuxième défi, celui du progrès pour tous.
Le progrès par l'éducation.
L'égal accès à l'éducation est un enjeu fondamental des relations entre pays du Nord et pays du Sud. L'avenir de nos sociétés, la performance de nos économies et leur capacité à produire de l'emploi en dépendent. Une meilleure compréhension mutuelle de nos histoires et de nos cultures, une plus grande adhésion de nos concitoyens aux valeurs que nous en avons en partage en sont les effets bénéfiques. En rapprochant les individus, en favorisant la circulation des idées et informations, Internet peut concourir à cet objectif. Nous devons en dégager les voies et les moyens.
Le progrès, c'est aussi la promotion des femmes.
La modernisation de nos sociétés suppose la participation de chacun à la prospérité générale, quel que soit son âge, quel que soit son sexe. La marginalisation des femmes est un obstacle au développement économique et social. Pour accompagner les réformes dans ce domaine, la mise en place du «Gender Institute» favorisera une meilleure information des décideurs.
Internet peut renforcer la place des femmes dans le débat public, en améliorant leur information, en élargissant leur capacité d'expression et d'affirmation, en reliant et en favorisant la mise en réseau des initiatives prises par les acteurs de la société civile.
Troisième défi, celui de la cohésion de nos sociétés.
Nous sommes tous attachés aux valeurs démocratiques.
Nous sommes attachés au respect des peuples, des cultures.
Nous sommes engagés en faveur des libertés.
Nous sommes attachés à la tolérance, à la liberté de pensée et à la liberté religieuse.
Nous voulons que la tolérance et la diversité de pensée qui existent sur nos territoires depuis des millénaires continuent d'en faire la richesse et un modèle pour des communautés qui s'affrontent sans perspective de paix.
Nous sommes déterminés à lutter contre le terrorisme, le fanatisme qui veulent opposer des communautés, des peuples, des religions les unes aux autres. Or ces visées sont portées par le terrorisme et de plus en plus véhiculées par internet.
Au sein de chacun de nos Etats, le risque de telles attitudes existe.
Anti-christianisme, antisémitisme et anti-islamisme sont également condamnables. Chrétiens, juifs, musulmans, chacun doit pouvoir trouver sa place au sein de nos sociétés. Le temps est venu de joindre nos efforts pour combattre ce fléau, en vertu des valeurs qui nous rassemblent, par-delà les cultures et les continents.
L'intolérance et le fanatisme religieux sont une menace pour nos sociétés.
En frappant l'un d'entre nous, les terroristes savent qu'ils touchent l'ensemble de nos pays. Et ils ciblent des pays qui pourtant inscrivent, dans leurs institutions et dans leur pratique, la tolérance et la liberté religieuse.
Nous sommes solidaires face au terrorisme comme nous devons être solidaires dans la lutte contre le terrorisme. La France, comme, je le sais, chacun des pays représentés ici, et même au-delà, condamne ces agissements avec la plus grande fermeté.
Nous n'accepterons jamais que des hommes et des femmes soient assassinés au nom de leur croyance. Nous ne nous résignerons pas à ce que les Chrétiens arabes soient pris pour cible d'un terrorisme aveugle et inhumain. Des Chrétiens sont présents en terre arabe depuis des millénaires. Ils y sont chez eux. Des Musulmans et des Juifs font la richesse et la diversité de l'Europe. Ils y sont chez eux.
Le fanatisme fait le lit de la barbarie. L'intolérance fait celui du crime.
Il est temps de réaffirmer, ensemble, notre attachement à la liberté religieuse, à la liberté de conscience, au libre exercice du culte.
Il est temps d'appeler ensemble au respect mutuel de toutes les religions monothéistes.
Nous devons réfléchir, chacun dans nos Etats car c'est notre responsabilité, mais aussi de façon globale et solidaire, à la façon d'assurer à nos concitoyens la sécurité dans l'exercice de leur culte, à la façon de contrer les messages du fanatisme sur internet.
C'est le message que je porterai, avec vous, à l'occasion d'une tournée dans le Maghreb, au Proche-Orient et dans les pays du Golfe.
Mesdames et Messieurs,
Le Forum pour l'avenir est porteur de promesses et d'espérances pour chacun d'entre nous.
Promesse de prospérité, de croissance, de développement économique et social.
Espérance de paix, de stabilité et d'une amitié renforcée entre nos peuples.
L'histoire nous jugera, non sur nos déclarations, mais sur nos actes.
En conjuguant ambition et réalisme, dialogue des sociétés et dialogue au sein des sociétés, - valeurs démocratiques et modernisation sociale, nous avancerons vers l'idéal auquel nous aspirons tous : construire, ensemble, une mondialisation à visage humain.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2011
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Canada,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Koweït,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Représentants des sociétés civiles,
Mesdames et Messieurs,
Représentants des Etats et des sociétés civiles du G8, d'Afrique du Nord du Proche et du Moyen-Orient.
Favoriser la stabilité et la prospérité, engager nos sociétés dans la voie de la démocratie, la croissance et la modernité : telles sont les finalités de notre forum.
Déterminer et préparer ensemble les moyens concrets, réalisables, opérationnels d'y parvenir : telles sont nos ambitions.
La France accède à la co-présidence du Forum pour l'avenir, au titre de sa Présidence du G8. Le Koweït a accepté de partager cette fonction avec la France. C'est un geste de confiance et d'amitié. C'est aussi un signe de son engagement en faveur du processus. Permettez-moi de le saluer.
Mesdames et Messieurs,
Présider le Forum pour l'avenir est un honneur. C'est aussi une responsabilité. Celle de maintenir notre élan en faveur de réformes effectives au bénéfice de nos sociétés. Celle de proposer une vision stratégique de la modernisation de nos sociétés.
Le Forum pour l'avenir est un lieu de dialogue privilégié. Notre devoir est d'en faire un moteur de réformes concrètes au bénéfice de nos populations. Cela suppose une méthode claire et acceptée par tous, autour d'une triple exigence.
Exigence d'objectifs clairs, partagés par tous, en phase avec les attentes de nos sociétés.
Pour offrir à nos populations les fruits d'une croissance durable et équilibrée, garantir aux citoyens une meilleure participation aux décisions collectives, permettre aux entreprises de se développer dans un climat propice et un environnement serein, il nous revient d'aborder les réformes à engager sous l'angle de leur faisabilité.
Exigence de continuité.
Gage de cohérence et d'efficacité, la continuité permet une meilleure visibilité de notre démarche. Des chantiers ont été engagés. Ils seront poursuivis.
Pour cela, la France s'appuiera sur le travail remarquable effectué par le Qatar et le Canada au cours de leur co-présidence en 2010.
Exigence d'engagement de la part de tous.
C'est vrai des Etats. C'est vrai des acteurs de la société civile. Leur dynamisme et leurs valeurs sont indispensables à la modernisation de nos sociétés. La France veillera à préserver la qualité du dialogue entre représentants des Etats et des sociétés civiles. La création d'une plate-forme des sociétés civiles démontre leur plein investissement dans le processus.
En les associant davantage à nos travaux, en améliorant le suivi de nos échanges, en renforçant la participation des acteurs de la société civile venue des pays du G8, la France veut donner aux représentants de la société civile la place qui leur revient dans notre réflexion commune.
Mesdames et Messieurs,
Forts de ces principes et de nos valeurs partagées, nous poursuivrons en 2011 nos travaux en faveur de la modernisation de nos sociétés.
La mondialisation est une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés. Le développement des nouvelles technologies est une donnée incontournable des problématiques d'avenir.
En cohérence : avec les priorités du G20 et avec les travaux déjà engagés par le Forum, la France propose d'aborder cette année la question de la mondialisation, sous l'angle particulier des nouvelles technologies. Elles représentent des opportunités. Elles portent les germes de risque. A nous d'en tirer le meilleur pour lever les défis auxquels sont confrontés nos sociétés : défi économique, défi de la diffusion des avancées, défi de la cohésion de nos sociétés.
Défi économique et technologique.
Les nouvelles technologies transforment les données de la croissance économique. Elles représentent parfois une menace. La cybercriminalité peut porter atteinte à nos intérêts économiques fondamentaux. Le piratage met en cause la propriété intellectuelle, et donc la recherche scientifique, la création littéraire et artistique.
Pour autant, Internet peut jouer un rôle essentiel dans le développement et la stabilité des entreprises :
- à l'heure d'une concurrence économique mondialisée, Internet crée des économies d'échelle grâce aux effets de réseaux, à une meilleure information sur les marchés, à une plus grande ouverture sur l'international ;
- au-delà de leur rôle économique, les entreprises ont un rôle social à jouer. Elles créent de l'emploi. Elles peuvent valoriser le travail au sein des sociétés. Elles doivent garantir aux salariés des conditions de travail dignes et respectueuses. Internet peut aider les entreprises à exercer l'ensemble de ces missions.
Deuxième défi, celui du progrès pour tous.
Le progrès par l'éducation.
L'égal accès à l'éducation est un enjeu fondamental des relations entre pays du Nord et pays du Sud. L'avenir de nos sociétés, la performance de nos économies et leur capacité à produire de l'emploi en dépendent. Une meilleure compréhension mutuelle de nos histoires et de nos cultures, une plus grande adhésion de nos concitoyens aux valeurs que nous en avons en partage en sont les effets bénéfiques. En rapprochant les individus, en favorisant la circulation des idées et informations, Internet peut concourir à cet objectif. Nous devons en dégager les voies et les moyens.
Le progrès, c'est aussi la promotion des femmes.
La modernisation de nos sociétés suppose la participation de chacun à la prospérité générale, quel que soit son âge, quel que soit son sexe. La marginalisation des femmes est un obstacle au développement économique et social. Pour accompagner les réformes dans ce domaine, la mise en place du «Gender Institute» favorisera une meilleure information des décideurs.
Internet peut renforcer la place des femmes dans le débat public, en améliorant leur information, en élargissant leur capacité d'expression et d'affirmation, en reliant et en favorisant la mise en réseau des initiatives prises par les acteurs de la société civile.
Troisième défi, celui de la cohésion de nos sociétés.
Nous sommes tous attachés aux valeurs démocratiques.
Nous sommes attachés au respect des peuples, des cultures.
Nous sommes engagés en faveur des libertés.
Nous sommes attachés à la tolérance, à la liberté de pensée et à la liberté religieuse.
Nous voulons que la tolérance et la diversité de pensée qui existent sur nos territoires depuis des millénaires continuent d'en faire la richesse et un modèle pour des communautés qui s'affrontent sans perspective de paix.
Nous sommes déterminés à lutter contre le terrorisme, le fanatisme qui veulent opposer des communautés, des peuples, des religions les unes aux autres. Or ces visées sont portées par le terrorisme et de plus en plus véhiculées par internet.
Au sein de chacun de nos Etats, le risque de telles attitudes existe.
Anti-christianisme, antisémitisme et anti-islamisme sont également condamnables. Chrétiens, juifs, musulmans, chacun doit pouvoir trouver sa place au sein de nos sociétés. Le temps est venu de joindre nos efforts pour combattre ce fléau, en vertu des valeurs qui nous rassemblent, par-delà les cultures et les continents.
L'intolérance et le fanatisme religieux sont une menace pour nos sociétés.
En frappant l'un d'entre nous, les terroristes savent qu'ils touchent l'ensemble de nos pays. Et ils ciblent des pays qui pourtant inscrivent, dans leurs institutions et dans leur pratique, la tolérance et la liberté religieuse.
Nous sommes solidaires face au terrorisme comme nous devons être solidaires dans la lutte contre le terrorisme. La France, comme, je le sais, chacun des pays représentés ici, et même au-delà, condamne ces agissements avec la plus grande fermeté.
Nous n'accepterons jamais que des hommes et des femmes soient assassinés au nom de leur croyance. Nous ne nous résignerons pas à ce que les Chrétiens arabes soient pris pour cible d'un terrorisme aveugle et inhumain. Des Chrétiens sont présents en terre arabe depuis des millénaires. Ils y sont chez eux. Des Musulmans et des Juifs font la richesse et la diversité de l'Europe. Ils y sont chez eux.
Le fanatisme fait le lit de la barbarie. L'intolérance fait celui du crime.
Il est temps de réaffirmer, ensemble, notre attachement à la liberté religieuse, à la liberté de conscience, au libre exercice du culte.
Il est temps d'appeler ensemble au respect mutuel de toutes les religions monothéistes.
Nous devons réfléchir, chacun dans nos Etats car c'est notre responsabilité, mais aussi de façon globale et solidaire, à la façon d'assurer à nos concitoyens la sécurité dans l'exercice de leur culte, à la façon de contrer les messages du fanatisme sur internet.
C'est le message que je porterai, avec vous, à l'occasion d'une tournée dans le Maghreb, au Proche-Orient et dans les pays du Golfe.
Mesdames et Messieurs,
Le Forum pour l'avenir est porteur de promesses et d'espérances pour chacun d'entre nous.
Promesse de prospérité, de croissance, de développement économique et social.
Espérance de paix, de stabilité et d'une amitié renforcée entre nos peuples.
L'histoire nous jugera, non sur nos déclarations, mais sur nos actes.
En conjuguant ambition et réalisme, dialogue des sociétés et dialogue au sein des sociétés, - valeurs démocratiques et modernisation sociale, nous avancerons vers l'idéal auquel nous aspirons tous : construire, ensemble, une mondialisation à visage humain.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2011