Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à des questions d'actualité à l'Assemblée nationale sur le rôle de la France face à l'évolution de la situation en Egypte, Paris le 1er février 2011.

Prononcé le 1er février 2011

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Circonstance : Réponses de Michèle Alliot-Marie à des questions d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 1er février 2011

Texte intégral

Vous devriez le savoir, Monsieur Vauzelle, en raison des fonctions que vous avez exercées, partout dans le monde, la France applique depuis toujours les mêmes principes : traiter d'Etat à Etat, conformément aux règles internationales, ne pas nous ingérer dans les affaires d'un autre Etat - nous n'aimerions pas que l'on s'ingère dans les nôtres - et appeler à toujours plus de démocratie et de liberté. Et nous le faisons sans arrogance et sans complaisance. A ce titre, le développement des solidarités méditerranéennes nous est apparu comme une urgence, que le président de la République a voulu porter et qu'il a rendue concrète.
Nous souhaitons que l'Union pour la Méditerranée contribue à accompagner les évolutions en cours et les aspirations démocratiques des peuples. C'est pourquoi nous entendons développer, quelles que soient les difficultés et quelles que soient les oppositions, y compris parfois les vôtres, des projets qui expriment concrètement, et pas seulement au niveau des discours, notre croyance profonde en la solidarité entre les deux rives de la Méditerranée et notre volonté de soutenir les peuples de ces pays.
Il est peut-être temps, Monsieur Vauzelle, de cesser de dénigrer la politique généreuse, clairvoyante et tournée vers l'avenir de la France... Car, dans ce domaine, vous n'avez jamais montré l'exemple !./.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, j'espère que, sur tous ces bancs, nous sommes tous préoccupés de la situation en Egypte, car c'est un très grand pays, un pays ami, un pays qui a un rôle essentiel à jouer dans la stabilité de cette région, un pays, enfin, qui s'est engagé dans le processus de paix.
Aujourd'hui, la première des choses essentielles à dire est que les violences doivent cesser. Comme l'avaient déjà fait à la fin de la semaine dernière le président de la République, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a appelé hier les autorités égyptiennes à écouter les aspirations exprimées par le peuple égyptien et à y répondre.
Au cours de cette réunion, nous avons invité l'Egypte à engager une transition ordonnée vers un gouvernement reposant sur une base élargie et ouvrant la voie à des élections justes et libres. Les aspirations légitimes du peuple égyptien doivent pouvoir s'exprimer dans le cadre d'un dialogue politique qui puisse mener à un processus de réformes démocratiques substantielles, dans le plein respect de l'Etat de droit, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Cela a été dit hier : l'Union européenne est prête à accompagner ce processus de changement, notamment dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée.
Tout autour de la table du conseil des ministres européens, hier, il a été souligné qu'il existait des projets très concrets en matière de sécurité civile, d'énergies nouvelles, de développement, de dialogue entre les sociétés civiles. Oui, c'est là un vrai projet, un projet concret pour les Egyptiens.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2011