Texte intégral
Q - Faut-il avoir peur de l'offensive chinoise en Europe ?
R - En trente ans, la Chine est passée de moins de 1 % des exportations mondiales à 10 % aujourd'hui : ses entreprises sont désormais compétitives au niveau mondial, et elle est devenue un banquier important de la planète, avec les premières réserves de change du monde. Après cinq siècles d'éclipse, la Chine revient au premier rang des économies mondiales. C'est une situation nouvelle, qui crée forcément un certain nombre de frottements. Est-ce qu'il faut être sur ses gardes ? Certainement. Mais ces changements ouvrent aussi un certain nombre d'opportunités.
Q - Lesquelles par exemple ?
R - Le marché intérieur chinois est immense. Les besoins d'infrastructures du pays le sont aussi : ce sont autant de domaines où les entreprises françaises ont toutes leurs chances. Aujourd'hui, la part de marché de la France en Chine est de 1,3 %. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de la marge pour progresser.
Q - L'Europe ne risque-t-elle pas de devenir dépendante de la manne chinoise ?
R - Le risque est évident dans la mesure où le commerce extérieur européen est structurellement déficitaire avec la Chine. C'est vrai aussi pour la France : Allemagne et Chine sont nos deux premiers postes déficitaires. A mesure que Pékin accumule des réserves, il sera tenté d'en utiliser une (petite) partie pour prendre des positions en Europe. Il y a un risque politique non dit pour les Européens : plus les uns ou les autres seront endettés vis-à-vis du créancier chinois, moins ils seront tentés de prendre des mesures un peu dures, en matière de politique commerciale par exemple. C'est une des raisons pour lesquelles la réduction des déficits publics doit être une priorité nationale.
Q - N'y a-t-il pas aussi un problème de réciprocité avec la Chine ?
R - Absolument. Nous sommes ouverts aux produits, aux entreprises et aux investissements chinois. Prenez par exemple les marchés publics : il nous est interdit de favoriser nos champions nationaux au nom du principe de libre concurrence sur le marché intérieur européen, mais les Chinois, eux, réservent une grande partie de leurs marchés publics à leurs propres entreprises. La Chine construit une autoroute en Pologne sur financements européens : il faut que la réciproque soit possible. C'est pour cela que le président de la République souhaite faire évoluer les règles du jeu, notamment en matière commerciales et monétaire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2011
R - En trente ans, la Chine est passée de moins de 1 % des exportations mondiales à 10 % aujourd'hui : ses entreprises sont désormais compétitives au niveau mondial, et elle est devenue un banquier important de la planète, avec les premières réserves de change du monde. Après cinq siècles d'éclipse, la Chine revient au premier rang des économies mondiales. C'est une situation nouvelle, qui crée forcément un certain nombre de frottements. Est-ce qu'il faut être sur ses gardes ? Certainement. Mais ces changements ouvrent aussi un certain nombre d'opportunités.
Q - Lesquelles par exemple ?
R - Le marché intérieur chinois est immense. Les besoins d'infrastructures du pays le sont aussi : ce sont autant de domaines où les entreprises françaises ont toutes leurs chances. Aujourd'hui, la part de marché de la France en Chine est de 1,3 %. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de la marge pour progresser.
Q - L'Europe ne risque-t-elle pas de devenir dépendante de la manne chinoise ?
R - Le risque est évident dans la mesure où le commerce extérieur européen est structurellement déficitaire avec la Chine. C'est vrai aussi pour la France : Allemagne et Chine sont nos deux premiers postes déficitaires. A mesure que Pékin accumule des réserves, il sera tenté d'en utiliser une (petite) partie pour prendre des positions en Europe. Il y a un risque politique non dit pour les Européens : plus les uns ou les autres seront endettés vis-à-vis du créancier chinois, moins ils seront tentés de prendre des mesures un peu dures, en matière de politique commerciale par exemple. C'est une des raisons pour lesquelles la réduction des déficits publics doit être une priorité nationale.
Q - N'y a-t-il pas aussi un problème de réciprocité avec la Chine ?
R - Absolument. Nous sommes ouverts aux produits, aux entreprises et aux investissements chinois. Prenez par exemple les marchés publics : il nous est interdit de favoriser nos champions nationaux au nom du principe de libre concurrence sur le marché intérieur européen, mais les Chinois, eux, réservent une grande partie de leurs marchés publics à leurs propres entreprises. La Chine construit une autoroute en Pologne sur financements européens : il faut que la réciproque soit possible. C'est pour cela que le président de la République souhaite faire évoluer les règles du jeu, notamment en matière commerciales et monétaire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2011