Déclaration de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, sur l'aide alimentaire de la France à Madagascar, à Tananarive (Madagascar) le 19 février 2011.

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Circonstance : Déplacement à Madagascar, du 19 au 21 février 2011

Texte intégral


Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement honoré d'être avec vous aujourd'hui au moment où va être signée une convention de subvention avec un consortium d'ONG françaises et malgaches dans le cadre du programme d'aide alimentaire d'urgence apportée par la France à Madagascar.
La France développe à Madagascar d'importantes actions de coopération depuis l'indépendance ; la relation franco-malgache est une relation forte, inscrite dans la durée où notre pays a toujours été là, et notamment dans les moments difficiles, ceux où l'on reconnaît ses amis.
Nos projets de coopération s'inscrivent dans des logiques structurantes et partenariales d'aide au développement ; au coté de ceux instruits par d'autres bailleurs. Nous sommes particulièrement attentifs à la complémentarité des aides apportées par les différents partenaires techniques et financiers afin d'optimiser l'aide internationale ; une aide indispensable à Madagascar. C'est pourquoi nous souhaitons aussi que se résolve rapidement la crise politique qui, aujourd'hui, limite le déploiement de ces aides dont le pays et la population ont tant besoin.
Mais il y a aussi, en sus de cette aide au développement, des aides plus ponctuelles qui sont indispensables ; des aides exceptionnelles afin de répondre des situations d'urgence. Ces aides, témoignage aussi de la solidarité active d'un pays ami, viennent alléger le fardeau de populations vulnérables qui se trouvent en difficultés extrêmes.
Des anomalies climatiques, de mauvaises récoltes, des catastrophes naturelles... ces aléas conjoncturels ont des conséquences dramatiques pour des populations déjà vulnérables en extrême fragilité. L'aide d'urgence est alors le recours afin de prévenir des catastrophes humanitaires.
A Madagascar, aujourd'hui, certaines régions du Grand Sud ou du Sud Est littoral, des quartiers urbains connaissent des situations alimentaires alarmantes.
L'aide extérieure est alors une exigence. Et c'est l'honneur de la coopération française et de la France de répondre présent et d'être là aux côtés de ces populations défavorisées.
C'est aussi grâce aux organismes internationaux (PAM-FAO...) et aux ONG qui, au quotidien sur le terrain, réalisent un travail admirable de solidarité que ce concours français peut être mis en oeuvre.
Je voudrais ici, dans les locaux du PAM, vous remercier pour ce que vous faites et vous dire ma volonté de continuer à apporter une attention toute particulière à cette action française en matière d'aide alimentaire d'urgence.
Au cours des dernière années à Madagascar, la France a apporté, avec d'autres contributeurs, sa part afin de soulager la détresse de populations en danger et d'éviter des désastres de grande ampleur.
Cette aide, qui permet de distribuer de la nourriture à des populations qui pourraient se trouver en grand danger faute de concours extérieurs, n'est bien sûr pas déconnectée de l'attention que nous portons aux problématiques de développement durable.
Je sais le risque que font parfois courir certains projets qui peuvent induire des comportements d'assistés. Il faut être attentifs, bailleurs et opérateurs, à ce que des aides conjoncturelles ne déstructurent pas des sociétés et des populations que nous devons aider à se développer durablement.
Mais je sais toute l'attention que vous portez aux problématiques de développement - travaux de reconstruction ; remise en état des infrastructures agricoles dévastées ; amélioration des routes et des pistes ; accès à l'eau etc. - tout en conduisant quand il le faut et où il le faut des actions urgentes en matière d'aide alimentaire.
Cette année, après deux années de sécheresse au Sud, le PAM et des ONG intervenant sur le terrain ont sollicité l'aide la France au profit de populations malgaches.
En 2011, dans le cadre de l'aide alimentaire, nous allons pouvoir verser rapidement 1,3 millions d'euros au PAM d'une part et à un consortium d'ONG, d'autre part.
- Le concours apporté au PAM (1 million d'euros) va permettre de répondre aux besoins alimentaires de plus de 200.000 personnes dans le sud du pays, pendant la prochaine période de soudure, c'est-à-dire jusqu'en mai. La distribution de nourriture permettra à des populations menacées de disette de pouvoir travailler, réaliser les travaux indispensables à la remise en état de leurs champs, construire des bassins de captage d'eaux de pluie, des barrières brise-vent et des pistes indispensables à la circulation des marchandises... bref, préparer l'avenir.
- Une dotation de 300 000 euros est aussi réservée afin d'appuyer les actions d'un consortium d'associations et d'ONG françaises (GRET, APPEL) et malgaches (SAF-FJKM, Miray). Je tiens à souligner que cette approche solidaire de plusieurs ONG, françaises et malgaches, laïques et confessionnelles, est tout à fait remarquable.
Le concours de la France leur permettra de réaliser des actions au bénéfice de populations déshéritées, en grand danger, de 44 communes en difficulté alimentaire dans 5 régions orientales et méridionales de Madagascar ainsi que dans des quartiers pauvres de grands centres urbains, comme Tananarive, Tamatave, Fianarantsoa. Dans les mois à venir, ces ONG, dont la connaissance approfondie des situations est reconnue, vont organiser des distributions de vivres, diffuser des conseils nutritionnels et intensifier la surveillance sanitaire des enfants de moins de cinq ans....
A vous tous, je tiens à vous dire mon admiration et vous renouveler mes remerciements pour l'oeuvre accomplie et à venir.
La France ne manque pas à son devoir de solidarité à l'égard d'un pays ami.
Et je vous le redis,
C'est pour moi un honneur et une joie d'être là avec vous alors
- que va être signée la convention de subvention avec le GRET (Groupe de recherches et d'échanges technologiques), chef de file du consortium d'ONG, pour un montant de 300 000 euros (représentante du GRET, Mme Christiane Rakotomalala)
- et que je vous confirme officiellement, Madame la Représentante du PAM, (Mme Krystina Bednarska) qu'une dotation de 1 million d'euros va être effectuée sur la première tranche de l'aide alimentaire 2011.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 février 2011