Texte intégral
Je vais d'abord rendre compte à ce stade des différents débats que nous avons eus ce matin et nous reviendrons sur la Tunisie et l'esprit dans lequel nous ferons le premier déplacement officiel sur place demain avec Christine Lagarde.
D'abord sur les discussions sur les événements de la rive sud. Ce qui me frappe, c'est d'abord que nous ne sommes plus dans le temps du commentaire. Maintenant, la volonté, très clairement affirmée de l'ensemble des pays européens et qui était très marquée hier lors de la réunion de travail autour de Cathy Ashton, c'est que nous sommes dans le temps de l'action. Et pour la France, on ne doit pas se tromper, l'attente de la rive sud est véritablement un appel à une mobilisation générale de l'Europe pour accompagner le mouvement. Et autant sur les précédentes semaines, pendant lesquelles tout le monde a fait plus ou moins son diagnostic critique, l'Europe a trop souvent suivi l'actualité, autant là, il y a une vraie détermination de l'Europe de ne pas manquer cette nouvelle phase qui s'ouvre et d'être pleinement dans cet accompagnement, attendu légitimement par la rive Sud de la Méditerranée.
Dans ce cadre là, notre priorité est de mieux utiliser nos différents outils financiers ou techniques : la politique de voisinage, l'Union pour la Méditerranée. La France a clairement plaidé pour que les moyens soient augmentés et que les priorités soient redéfinies selon trois axes qui nous semblent être les plus importants : le soutien à la société civile, la dimension économique - absolument fondamentale, les transitions démocratiques réussiront en fonction de cette capacité à créer une dynamique économique qui permet à tous les citoyens de Tunisie et d'Egypte, de se dire que l'aide s'est enclenchée, l'espoir s'est construit - et enfin, toute la dimension liée à l'éducation et la formation.
De ce point de vue, je crois à la possibilité de l'Union pour la Méditerranée d'apporter sa pierre dans cet édifice sur des points très concrets et des projets sur lesquels nous sommes déjà prêts. Je pense notamment au plan solaire, je pense aux réseaux d'aide aux PME et je pense à la dépollution de la Méditerranée.
Aujourd'hui, je vois une Europe qui n'est pas en retard sur l'actualité mais qui accompagne ce mouvement de transition et surtout, une Europe capable d'une forte convergence de vues, dans le débat hier soir notamment. Avec les sensibilités propres à chacun - l'Italie n'a pas forcément le même regard que la Suède ou le Danemark, la détermination d'ensemble c'était : nous devons avancer ensemble pour aider la rive Sud et nous ne devons pas manquer ce rendez-vous historique.
Deuxièmement, sur l'euro, les choses évoluent positivement, l'équilibre à trouver entre les différents paquets est réaffirmé, on a très clairement dit que pour nous sur le paquet législatif du groupe Van Rompuy, les discussions et les points de concertation avaient été trouvés lors du dernier Conseil européen de décembre, ne faisons pas un travail de Pénélope où on détisse ce que l'on a tissé la veille : là-dessus, la ligne européenne est une. Deuxième point, le fait de mettre en place un pacte de compétitivité propre à la zone euro mais qui reste ouvert à l'ensemble des pays (le principe des «17+») est maintenant assez bien reçu et compris.
Et puis ne sous-estimons pas l'importance du semestre européen. Là encore, je crois qu'on peut être raisonnablement confiants sur l'évolution des négociations pour les 24 et 25 mars, on a vraiment changé de braquet sur toutes ces questions de gouvernance économique, une vraie stratégie d'ensemble s'est édifiée.
Enfin sur les questions d'immigration, vous lirez peut-être, utilement je l'espère, une interview accordée au Monde et qui sort cet après-midi, particulièrement centrée sur une position française forte plaidant pour la sortie de ce que j'appelle le «paradoxe Schengen», ou d'une part, être dans Schengen signifie être dans l'Europe et d'autre part, on dit à chaque pays : «débrouillez-vous tout seul». Sans aucune ambiguïté, nous apportons notre soutien à une relance de l'approche européenne de Schengen et de la défense commune de nos frontières. Alors que la pression migratoire est concentrée sur un certain nombre de pays, Grèce, Malte, Italie, Espagne, on ne peut pas dans le même temps, dire à chacun de ces pays, «c'est votre travail, ce n'est pas le nôtre» alors que les frontières sont communes. La solidarité communautaire doit aussi se décliner sur toute une série de propositions concrètes et pragmatiques que nous avons faites, je vous invite donc à lire cette interview du Monde.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2011
D'abord sur les discussions sur les événements de la rive sud. Ce qui me frappe, c'est d'abord que nous ne sommes plus dans le temps du commentaire. Maintenant, la volonté, très clairement affirmée de l'ensemble des pays européens et qui était très marquée hier lors de la réunion de travail autour de Cathy Ashton, c'est que nous sommes dans le temps de l'action. Et pour la France, on ne doit pas se tromper, l'attente de la rive sud est véritablement un appel à une mobilisation générale de l'Europe pour accompagner le mouvement. Et autant sur les précédentes semaines, pendant lesquelles tout le monde a fait plus ou moins son diagnostic critique, l'Europe a trop souvent suivi l'actualité, autant là, il y a une vraie détermination de l'Europe de ne pas manquer cette nouvelle phase qui s'ouvre et d'être pleinement dans cet accompagnement, attendu légitimement par la rive Sud de la Méditerranée.
Dans ce cadre là, notre priorité est de mieux utiliser nos différents outils financiers ou techniques : la politique de voisinage, l'Union pour la Méditerranée. La France a clairement plaidé pour que les moyens soient augmentés et que les priorités soient redéfinies selon trois axes qui nous semblent être les plus importants : le soutien à la société civile, la dimension économique - absolument fondamentale, les transitions démocratiques réussiront en fonction de cette capacité à créer une dynamique économique qui permet à tous les citoyens de Tunisie et d'Egypte, de se dire que l'aide s'est enclenchée, l'espoir s'est construit - et enfin, toute la dimension liée à l'éducation et la formation.
De ce point de vue, je crois à la possibilité de l'Union pour la Méditerranée d'apporter sa pierre dans cet édifice sur des points très concrets et des projets sur lesquels nous sommes déjà prêts. Je pense notamment au plan solaire, je pense aux réseaux d'aide aux PME et je pense à la dépollution de la Méditerranée.
Aujourd'hui, je vois une Europe qui n'est pas en retard sur l'actualité mais qui accompagne ce mouvement de transition et surtout, une Europe capable d'une forte convergence de vues, dans le débat hier soir notamment. Avec les sensibilités propres à chacun - l'Italie n'a pas forcément le même regard que la Suède ou le Danemark, la détermination d'ensemble c'était : nous devons avancer ensemble pour aider la rive Sud et nous ne devons pas manquer ce rendez-vous historique.
Deuxièmement, sur l'euro, les choses évoluent positivement, l'équilibre à trouver entre les différents paquets est réaffirmé, on a très clairement dit que pour nous sur le paquet législatif du groupe Van Rompuy, les discussions et les points de concertation avaient été trouvés lors du dernier Conseil européen de décembre, ne faisons pas un travail de Pénélope où on détisse ce que l'on a tissé la veille : là-dessus, la ligne européenne est une. Deuxième point, le fait de mettre en place un pacte de compétitivité propre à la zone euro mais qui reste ouvert à l'ensemble des pays (le principe des «17+») est maintenant assez bien reçu et compris.
Et puis ne sous-estimons pas l'importance du semestre européen. Là encore, je crois qu'on peut être raisonnablement confiants sur l'évolution des négociations pour les 24 et 25 mars, on a vraiment changé de braquet sur toutes ces questions de gouvernance économique, une vraie stratégie d'ensemble s'est édifiée.
Enfin sur les questions d'immigration, vous lirez peut-être, utilement je l'espère, une interview accordée au Monde et qui sort cet après-midi, particulièrement centrée sur une position française forte plaidant pour la sortie de ce que j'appelle le «paradoxe Schengen», ou d'une part, être dans Schengen signifie être dans l'Europe et d'autre part, on dit à chaque pays : «débrouillez-vous tout seul». Sans aucune ambiguïté, nous apportons notre soutien à une relance de l'approche européenne de Schengen et de la défense commune de nos frontières. Alors que la pression migratoire est concentrée sur un certain nombre de pays, Grèce, Malte, Italie, Espagne, on ne peut pas dans le même temps, dire à chacun de ces pays, «c'est votre travail, ce n'est pas le nôtre» alors que les frontières sont communes. La solidarité communautaire doit aussi se décliner sur toute une série de propositions concrètes et pragmatiques que nous avons faites, je vous invite donc à lire cette interview du Monde.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2011